Interview de M. Jean Glavany, ministre de l'agriculture et de la pêche, dans "Le Parisisen" le 3 juin 1999, sur le retrait des produits comportant des œufs d'origine belge et les délais d'application du principe de précaution.

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Média : Le Parisien

Texte intégral

LE PARISIEN
- La Direction des fraudes (DGCCRF) a été informée d’un problème de contamination dès le 3 mai. Pourquoi avoir autant tardé à appliquer le principe de précaution ?

Jean Glavany 
– Le fax des autorités belges était rédigé d’une façon telle que l’on pouvait croire que le problème était résolu et qu’il n’y avait donc pas de conséquences probables. J’ajoute que les pratiques européennes contiennent explicitement la procédure d’alerte dite « Rapid Alert Sytem for Food » et que celle-ci n’a nullement été utilisée par les Belges le 3 mai, mais le 28. 

LE PARISIEN
– L’Europe ordonne le retrait de tout le marché européen des produits dérivés d’œufs suspects, datant du 15 janvier au 1er juin. De quels produits s’agit-il ? 

Jean Glavany 
– De tous les produits qui comportent des œufs en provenance de Belgique dans une proportion de 2 % parmi leurs ingrédients. Ce sont par exemple des mayonnaises, des biscuits mais ça peut être des tartes ou des tourtes. C’est très large. Une liste des produits qui devront être retirés de la consommation est en cours d’établissement. Elle sera aussi complète que possible. 

LE PARISIEN
– Comment les reconnaître ? 

Jean Glavany 
– C’est impossible pour le consommateur. En effet, l’origine des œufs utilisés en tant qu’ingrédients par les industriels ne figure pas sur l’étiquetage. C’est pourquoi, dès que la liste de ces produits aura été établie, elle sera communiquée tant aux services de contrôle qu’aux industriels et aux professionnels de la distribution et de la restauration. Tous les moyens seront mis en œuvre pour appliquer cette décision européenne : nous le devons aux consommateurs.

LE PARISIEN
 – Mais les poulets et œufs « à risque » ont sans doute déjà été consommés…

Jean Glavany 
– Il faut s’assurer que tout risque de contamination des animaux ou des produits issus de ces élevages est écarté. Ce n’est qu’après un résultat favorable des investigations menées que la surveillance peut être levée. 

LE PARISIEN
– Près de cinq cents élevages de porcs potentiellement contaminés ont été bloqués en Belgique. Et en France ? 

Jean Glavany 
– En l’état action des informations dont nous disposons, aucun élevage de porcs français n’a été identifié comme étant destinataire des aliments contaminés. Si d’autres types d’élevages devraient être concernés, les mêmes dispositions seront prises.