Déclaration de M. Jean-Marie Le Pen, président du Front national, sur la politique du gouvernement de M. Lionel Jospin, les valeurs du FN et ses résultats électoraux depuis 25 ans, Paris le 28 septembre 1997, parue dans "Présent" des 2, 3 et 4 octobre.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : 17ème fête des Bleu-Blanc-Rouge, à Paris les 27 et 28 septembre 1997.

Média : Présent

Texte intégral

Date : 2 octobre 1997
Source : Présent

Nous commençons aujourd’hui (elle s’étendra sur quatre numéros successifs) la publication du discours prononcé par Jean-Marie Le Pen le dimanche 28 septembre aux BBR.

Après avoir salué les délégations étrangères et souhaité la bienvenue à tous, DPS, Cercle des combattants de Roger Holeindre, militants du FN, « notre véritable corps de bataille », et à tous les amis venus de partout, Jean-Marie Le Pen a prononcé son discours de rentrée.

Il y a 4 mois, le Front national créait l’événement à la veille de l’été, en gagnant plus de 600 000 électeurs par rapport à 1993, et en provoquant la déroute de la majorité juppéo-chiraquienne.

Cette victoire a été avant tout la vôtre, une victoire de la France profonde, de la France militante, de la France résistante, une victoire de la France qui refuse Maastricht, l’ultra-échangisme et le mondialisme. Pour ma part, et je parle là au nom du bureau politique, au nom de tous les cadres et militants du Front national, j’estime qu’il s’agit même là d’un triomphe, compte tenu des conditions proprement scandaleuses et antidémocratiques dans lesquelles s’est déroulée cette campagne qui suivait la dissolution-magouille de notre Machiavel de banlieue.

Le Front national a fait, en cette occasion, la preuve de sa force et de sa capacité à affronter toutes les situations.

La discipline, la fidélité, le courage, la ténacité ont été récompensés.

Oh, certes, pas à la juste mesure, car il est clair qu’un mode de scrutin honnête aurait dû nous permettre d’envoyer siéger sur les bancs du Palais Bourbon pas loin d’une centaine de députés.

En vérité, rien ne nous a été épargné, mais rien non plus ne nous a arrêtés.

Rien ne nous arrêtera plus.

Toutes les armes, les plus odieuses et les plus infâmes, ont été utilisées contre nous.

En vain ! L’établissement a beau avoir manié tour à tour le bâillon et la trique pour tenter de nous museler, ma lui en a pris. Contre vents et marées, nous avons résisté et nous avons gagné.

Aujourd’hui, ils ont beau commander des sondages, interroger les sociologues et autres politologues, ils ne comprennent toujours pas ce qui leur est arrivé. Et pourtant, il y a à cela de bonnes raisons.

Nous avons percé le mur du silence et de l’intolérance parce que nous seuls avons un langage clair et cohérent.

La caste politico-médiatique, elle, toutes tendances confondues, n’a proposé qu’une simili-campagne qui n’a intéressé personne. Elle l’a fait tout d’abord parce qu’elle craignait que les vrais problèmes ne soient débattus sur la place publique.

Si le Front national a été tenu à l’écart des ondes, du petit écran et des colonnes des journaux, c’est parce qu’il était le seul à proposer des solutions aux vraies questions qui préoccupent les Français au quotidien : chômage, insécurité, immigration, illettrisme, fiscalisme, laxisme, dénatalité, dilution de la France dans l’Europe mondialiste de Maastricht, abandon de la souveraineté nationale, corruption politique…

Chirac a, par un calcul cynique mais stupide, procédé à une dissolution pour convenance personnelle, affaiblissant par son échec la fonction présidentielle.

Chirac est le premier responsable de cette Bérézina électorale, le principal, mais pas le seul.

Il appartient donc dorénavant aux cadres du RPR et de l’UDF et à leurs électeurs de tirer les leçons de leur échec.

Certes, on n’entend plus de formules insolentes que le « Je hais Le Pen » de Pierre Mazeaud à « 7 sur 7 » !

La magistrale fessée des élections législatives a au moins le mérite de rabattre un peu le caquet de ces caciques.

Les anathèmes et les insultes à notre encontre ont perdu de leur vigueur au fur et à mesure que la défaite a pris pour eux des allures de débâcle.

Mais l’on entend encore malgré tout, les vetos, les ukhases et autres incantations des gourous d’une ex-majorité encore groggy, toujours en retard d’une guerre.

À tous ces politiciens, je voudrais lancer l’apostrophe de Victor Hugo à ses adversaires de l’Assemblée constituante de 1849 : « Vous êtes le néant attendant le chaos. »

Les médias avancent qu’il y aura bientôt une grande « recomposition » au sein de l’ex-majorité, mot savant et doux euphémisme pour désigner un féroce règlement de comptes au sein d’un conglomérat RPR-UDF totalement hétéroclite.

Quand ils disent « recomposition », l’écho répond « décomposition » !

Alors, oui, plus que jamais, depuis le premier juin, le Front national apparaît désormais comme la seule force de résistance nationale à la vague socialo-communiste, la seule force nouvelle, unie et cohérente, rassemblée autour d’un homme et d’un programme, la seule force porteuse d’espoir.

Il l’a confirmé dans les récentes élections partielles.

Le week-end dernier, nos candidats en Seine-Saint-Denis et dans le Haut-Rhin ont balayé les candidats RPR-UDF, et se sont imposés comme les seuls opposants sérieux face à la gauche. Par rapport à l’élection législative de mai dernier, M. [anonymisation] a progressé de + 19,76 % à Épinay, Yves Baudouin a progressé de + 12,58 % au Blanc-Mesnil, et Gérard Freulet a pratiquement doublé son score du premier tour des législatives, passant de 22,91 % à 44,60 %. Ce soir, si Dieu le veut, le Front national comptera, avec Gérard Freulet, un conseiller général de plus.

Non, mes amis, rien ne nous a arrêtés et rien ne nous arrêtera plus. Ni les manifestations des professionnels de l’indignation téléguidées, comme hier, qui ont beaucoup d’avantages dont celui de montrer que la haine n’est pas de notre côté, mais de celui de la gauche.

Ni les innombrables campagnes de violences, de mensonges et de calomnies menées à notre encontre.

Ni notre éviction médiatique proprement scandaleuse, et qui fait honte à un pays prétendument démocratique.

Car nous sommes bel et bien le seul mouvement capable d’apporter à la France le grand changement dont elle a un besoin vital, et c’est de cela que nos adversaires ont une peur bleue. Entre nous et les socialo-communistes, il n’y a plus qu’un marigot. Asséchons-le, et demain entre ces mêmes socialo-communistes et nous, il n’y aura plus rien.

Ainsi va la France et sa fantasmatique démocratie à géométrie variable. Elle qui préfère compter des ministres communistes au Gouvernement plutôt que des députés Front national au Palais Bourbon ! Un tel choix est symbolique, et je reviendrai plus loin sur cette stratégie qui permet aux bourreaux de se déguiser en victimes, et de tromper encore, mais grâce à nous, de moins en moins, les travailleurs français.

Le style Jospin

Lionel Jospin a au moins compris qu’il serait impuissant à résoudre quelque problème concret que ce soit. Mais il ne peut l’avouer sans désespérer Billancourt… Il en est donc réduit à jeter en pâture à ses troupes une poignée de mesures démagogiques.

C’est ainsi qu’il a entrepris de régulariser les immigrés clandestins, qu’il a envoyé Voynet soutenir les homosexuels de la Gay Pride, qu’il a commencé à tailler dans les allocations familiales, au nom des sacro-saints principes d’égalitarisme forcené qui ont fait la fortune de la gauche et n’ont jamais réjoui les médiocres.

Certes, le style Jospin, avec son aspect hibou ébloui, tranche avec la morgue et la suffisance auxquelles nous avait habitués M. Juppé. Mais sur le fond, rien ne change et rien ne va changer. D’abord, parce que rivé dans les fers de l’idéologie sociale-démocrate, Lionel Jospin n’a aucune marge de manœuvre. Il va ainsi gérer bon an mal an la déliquescence toujours grandissante de notre économie et la ruine de notre société, comme le firent piteusement avant lui la longue cohorte des Juppé, Balladur, Bérégovoy, Cresson, Fabius et autres Rocard…

La déception risque d’être grande, surtout pour l’électorat de gauche. Le PS s’est, en effet, rendu avec armes et bagages au clan européiste. Jospin prétendait remettre en cause Maastricht. Il a vite tourné casaque, et s’est contenté de réclamer d’une voix timide que l’on ajoute un volet social au traité d’Amsterdam.

Autant dire rien !

Quant aux communistes, on reste pantois de voir les partisans de la privatisation de France Télécom parader dans les colonnes de « L’Humanité » ou dans les stands de La Courneuve !

Qui nous aurait dit qu’un jour le parti des « camarades » se rallierait si ouvertement au grand capital apatride ?

Il est vrai qu’au Parti communiste, on a l’échine souple et qu’on est habitué aux virages historiques.

L’Europe ravagée

Mais, ce qui est à craindre, c’est que sur cette lancée, après avoir été touchée de plein fouet par la perte du monopole industriel, l’Europe ne soit de plus touchée par la fuite de ses cerveaux et de ses capitaux.

Depuis que Jean Monnet a initié le processus de l’Europe mondialiste, le bilan a été désastreux : la pêche, l’agriculture, les mines, la sidérurgie, la métallurgie, le textile, les constructions navales, les industries d’armement, la machine-outil, l’industrie horlogère, la marine marchande, les ports et docks, l’informatique, etc., etc. n’ont cessé de péricliter jusqu’à parfois disparaître complètement.

Demain, si nous n’y prenons garde, ce seront les secteurs des services et l’ensemble du tertiaire qui seront délocalisés en Asie ou en Amérique. On comprend mieux dans ces conditions que pour deux Français sur trois, la mondialisation menace les acquis sociaux. L’homme de la rue attend du concret, et il vérifiera bientôt, comme je le disais durant la dernière campagne législative, que Jospé et Juppin, c’est bonnet rose et rose bonnet.

Or, il n’y aura pas de changement, ni dans le camp de la vraie gauche, ni dans celui de la fausse droite.

Rien n’est plus emblématique de leur connivence à tous à cet égard que le livre que vient de sortir Guy Sorman, l’ancien conseiller de Juppé : « Le monde est ma tribu » … La critique l’encense. Normal. Ils appartiennent tous à la même tribu, celle des sectateurs du nouvel ordre mondial, qui ne nous laisse le choix qu’entre le cosmopolitisme cher à la gauche et le mondialisme cher à la droite, le dénominateur commun étant le ralliement de l’établissement à l’ultra-échangisme.

En quatre mois de gouvernement Jospin, rien n’a bougé. Il n’y a que le lobby médiatique qui prophétise une embellie. Jospin et Strauss-Kahn disent finalement la même chose qu’hier Juppé et Arthuis, mais ils le font au nom de l’International socialiste…

Juppin = Jospé

Que s’est-il donc passé en quatre mois ?

Le PS faisait de Juppé sa tête de turc. Mais en à peine trois mois, une évidence se dessine déjà : Jospin, c’est un Juppé nouveau modèle.

Il suffit pour s’en convaincre d’établir la comparaison entre les engagements pris et les mesures mises en place.

Sur le plan social, c’est la trahison des travailleurs sciemment organisée.

Le PS s’était engagé à empêcher la fermeture de l’usine Renault de Vilvorde.

Résultat ? Un mois après la victoire de Lionel Jospin, la décision de fermeture définitive était confirmée.

Le symbole était fort, et laissait présager des mauvais coups pour les travailleurs français. Ils n’ont pas tardé :
    - hausse du SMIC limitée à 4 %, soit pas davantage que celle opérée par le précédent gouvernement dans la même situation ;
    - hausse des tarifs de la RATP de près de 4 % : le ministre communiste Gayssot matraque encore plus brutalement que Juppé les salariés parisiens…

Parallèlement à cette action, le Gouvernement poursuit et aggrave la politique antifamiliale initiée par Chirac et Juppé. Ainsi se multiplient les attaques contre les familles, qui restent pourtant les seuls lieux d’organisation de la solidarité surtout quand la crise s’installe.
    - instauration du contrat d’union sociale, véritable arme de guerre contre la structure traditionnelle de la famille ;
    - fixation de l’allocation de rentrée scolaire à 1 600 francs par enfant, soit à peine plus que l’année précédente ;
    - mise sous condition de ressources des allocations familiales, en contradiction flagrante avec la raison d’être de ces versements aux familles : plus de 400 000 familles ne seront plus aidées ;
    - réduction de moitié de l’allocation de garde d’enfant à domicile (AGED), qui concerne 65 000 familles françaises…

Pour trahir les travailleurs français et affaiblir la solidarité nationale, les socialistes ne perdent pas de temps !

Les faux emplois

Côté emploi, ce n’est pas mieux. Le PS s’était engagé à créer « 700 000 vrais emplois, pour moitié dans le secteur public, pour moitié dans le secteur privé ».

Résultat ? Les emplois privés sont tombés aux oubliettes, et pour les 350 000 emplois publics :
    - leur nombre a été revu à la baisse : 50 000 sont prévus cette année et 150 000 l’année prochaine ;
    - il s’agit d’emplois aidés pendant cinq ans, et pour l’essentiel sous forme de contrats à durée indéterminée (CDD) renouvelables tous les ans : contre la flexibilité et la précarité du travail, on a déjà fait mieux ;
    - ils concernent 22 « nouvelles professions » à l’utilité sociale et économique des plus douteuses : dans cinq ans, les jeunes embauchés dans le cadre du « plan Aubry » se retrouveront à la case départ, c’est-à-dire au chômage.

Les emplois-jeunes sont une formule emblématique de la démagogie socialiste.

Alors que la France a un effectif public pléthorique, au point que l’énarquissime Juppé proposait une réduction minime, mais réelle, du recrutement et que, parlant il est vrai de l’énorme masse bureaucratique de l’Éducation nationale, Allègre pouvait dire, mais seulement dire, qu’on allait dégraisser le mammouth, Monsieur Jospin lui, aux frais du contribuable, décide d’embaucher pour cinq ans (bonjour l’alternance) 350 000 jeunes.

Au lieu de recruter dans les fonctions régaliennes de l’État où le besoin d’effectifs des fonctionnaires français est criant (justice, police, armée), on invente des métiers dont n’aurait nul besoin un État qui se respecterait, et dont l’énoncé ressemble à un poème de Prévert ou un monologue de Coluche.

Permettez-moi de suggérer à Madame Aubry quelques métiers supplémentaires à l’enseigne de Au-bricolage :
    - aide conjugal ;
    - pêcheur de lune ;
    - peigneur de girafe ;
    - chanteur de rue ;
    - amuseur de gueule ;
    - scaphandrier-cycliste ;
    - caresseur de mouche ;
    - marchand d’étincelles,
qui auraient au moins le mérite de mettre un peu d’humour et de poésie dans un monde qui en est, hélas, fort dépourvu.

Le clientélisme

Plus sérieusement, cette innovation est une rupture grave avec la tradition républicaine.

La tradition républicaine dans le recrutement de la fonction publique, c’est la règle du mérite et l’organisation du concours. Du postier à l’énarque, il faut passer des épreuves identiques et garanties à l’écrit par l’anonymat des copies, pour entrer dans l’administration.

Ces règles de bon sens ont un triple objectif :
    - assurer un recrutement de qualité ;
    - garantir l’égalité de droit et l’égalité d’accès à la fonction publique ;
    - préserver autant que faire se peut la neutralité de celle-ci et la mettre à l’abri de la faveur, du copinage, de la politisation.

Les emplois Aubry, c’est l’inverse de cela ; c’est élever à l’échelle de l’État le clientélisme et le copinage du monde municipal et du monde associatif.

Les emplois Aubry, c’est une double atteinte au principe d’égalité :
    - par la mise en place d’une préférence ethnique et d’une préférence étrangère dans les emplois de ville ;
    - par la mise en place d’une préférence socialiste ou communiste dans les emplois de l’éducation nationale où on demande des « références associatives » : bref, il faudra montrer patte rose ou patte rouge pour être recruté.

En fait, contre le chômage, le PS n’a pas d’autres recettes que celles éculées, dispendieuses, artificielles et inefficaces qui existent depuis des années sous forme de TUC, CES et autres voies de garage sans lendemain, dans l’attente incantatoire d’une éventuelle reprise.

Quant aux « 35 heures sans perte de salaire », il n’en est même plus question : comme l’a confirmé depuis son élection Lionel Jospin, la réduction du temps de travail s’accompagnerait de facto d’une perte de salaire, les « 35 heures payées 39 » étant jugées – à juste titre – comme « antiéconomiques ».

Mais quid d’une promesse qui avait fait rêver plus d’un électeur ?

En matière de fiscalité

À Bercy, rien de nouveau, c’est la poursuite du matraquage.

Le PS s’était engagé à « rendre aux Français le pouvoir d’achat qui leur a été confisqué ».

Résultat ? Lionel Jospin et son ministre de l’économie Strauss-Kahn matraquent les contribuables et les entreprises :
    - hausse des taxes sur les carburants, le tabac et l’alcool ;
    - hausse de la CSG (contribution sociale généralisée) de 3,4 % à 7,5 % des revenus – y compris ceux de l’épargne – alors que la précédente hausse datait du début de l’année 1997 ;
    - hausse de 5 % des taux de prélèvement sur l’épargne financière ;
    - hausse de la redevance télévision, « l’impôt Trautmann » ;
    - augmentation de l’impôt sur les sociétés de 15 % ;
    - arrêt de la réforme, pourtant timide, de l’impôt sur le revenu ;
    - suppression des avantages fiscaux liés à certains investissements, notamment dans l’immobilier et les DOM-TOM ;
    - « grignotage » des avantages fiscaux liés aux contrats d’assurance-vie ;
    - alors que, parallèlement, les suppressions d’emplois dans la fonction publique sont interrompues.

Contrairement à ce que l’on affirme, tout cela n’ira pas dans le sens de la justice sociale : avec le marché unique, les entreprises et les particuliers les plus riches ont évidemment la possibilité de placer leurs avoirs à l’étranger, là où la fiscalité est moins chère… ou de les placer en tableaux et œuvres d’art exemptés d’impôts !

Le PS s’était engagé à « la stabilisation, puis à la baisse des prélèvements obligatoires ».

Avec au moins 50 milliards d’impôts supplémentaires programmés pour 1998, le Gouvernement n’en prend pas le chemin !

L’immigration-invasion

Et puis, comme il faut bien satisfaire le lobby « droits-de-l’hommique » et sa horde de gauchistes et autres anarcho-trotskystes, Jospin a choisi de régulariser les sans-papiers, autrement dit les immigrés clandestins que le RPR et l’UDF ont laissé entrer et s’établir sur notre territoire, preuve supplémentaire, s’il en était besoin, de la connivence entre la bande des Quatre.

Le PS s’était engagé à « maîtriser l’immigration et réussir l’intégration ». Résultat ? Comme la fausse droite RPR-UDF, mais à visage découvert, la vraie gauche organise partout l’immigration-invasion… Les Français pouvaient s’attendre au pire, et ils ne sont pas déçus :
    - 110 000 immigrés clandestins ou plus – les soi-disant « sans-papiers » – vont être régularisés par les services du ministère de l’intérieur ; alors que dans le même temps, 35 ans après la fin de la guerre d’Algérie, nos compatriotes fils de harkis sont encore obligés de faire la grève de la faim et que les pieds noirs n’ont toujours pas été dignement indemnisés ;
    - le code de la nationalité et le droit d’asile vont être réformés dans un sens ultralibéral : l’acquisition de la nationalité française redevient automatique pour tous les enfants nés en France, et les Algériens craignant pour leur sécurité dans leur pays pourront se réfugier systématiquement chez nous. C’est le sens de l’appel que leur a lancé Guigou ;
    - les lois Pasqua-Debré ne seront pas « supprimées » (contrairement aux engagements du PS), mais simplement aménagées : preuve qu’elles étaient de toute façon inefficaces et donc inutiles ;
    - une structure de « contrôle de la déontologie policière » va être instaurée, comme si les fonctionnaires de police étaient a priori coupables, alors qu’ils sont les premiers à subir de plein fouet la montée de la violence urbaine.

Une fois de plus, les socialistes désignent les mêmes boucs émissaires : les Français en général et les policiers en particulier, supposés « racistes ». Comment peut-on tolérer, après les appels au meurtre contre Le Pen du groupe NTM, « Nique ta mère », qu’un autre groupe de rap puisse lancer des appels au meurtre contre la police ? Laissez-moi vous citer les paroles d’une chanson du groupe Ministère Amer, intitulée « Sacrifice de poulet ». Elle se passe de commentaires :

« Cette fois encore la police est l’ennemie (…) le message est passé, je dois sacrifier un poulet. Pas de paix sans que le poulet repose en paix. Est-ce que tu le sais ? Ce soir, j’ai la santé, je vais sacrifier un poulet. Avant de laisser mes pulsions meurtrières, (…) j’appelle le diable pour faire couler le sang. »

En attendant, les « jeunes » « s’amusent » pendant leurs vacances payées par les contribuables, et les banlieues continuent de brûler…

En matière européenne

Pas de surprise : c’est l’accélération de la course à l’euro.

Le PS s’était engagé à « construire l’Europe, mais sans défaire la France », en s’opposant à la « dérive libérale » de l’Union européenne.

Lionel Jospin s’est couché devant les exigences allemandes lors du sommet d’Amsterdam, acceptant de poursuivre la course à la monnaie unique initiée par ses prédécesseurs, et avalisant le « carcan des 3 % » de l’euro en contrepartie de quelques phrases théoriques sur l’emploi dans le texte final…

De Juppé à Jospin, avec la bénédiction de Hue, sous le regard approbateur du président de la République, c’est bien la même politique maastrichtienne qui s’accélère !

En fait, paradoxalement, c’est le service public, clientèle électorale privilégiée du PS, qui va pâtir du processus de mondialisation engagé contre la France.

Les « privatisations »

Le PS s’était engagé à « stopper les privatisations ».

Résultat ? Les grandes entreprises publiques, renflouées depuis des années par les contribuables français, sont aujourd’hui bradées pour boucler le budget de l’État :
    - privatisation complète, exigée par la commission de Bruxelles, du GAN et du CIC ;
    - privatisation de 20 % du capital de France Télécom ;
    - ouverture partielle du capital d’Air France et de Thomson-CSF.

Derrière l’incohérence apparente des décisions socialistes, c’est la même politique social-démocrate qui est poursuivie. Car la laborieuse rhétorique gouvernementale masque mal la soumission aux contraintes d’une mondialisation que Lionel Jospin prétendait pourtant « maîtriser ».

Bien sûr, ces privatisations ne sont pas forcément mauvaises, mais elles sont parfaitement contraires aux promesses faites aux électeurs de gauche !

La sécurité

En matière de défense, alors là, c’est l’hallali, le PS, le PC et les trotskystes s’en donnent à cœur joie et emboîtent le pas à Chirac pour désarmer la France.

Le PS prétendait « assurer la sécurité des Français ».

Or, Lionel Jospin, en parfait accord avec Jacques Chirac, nous concocte, non pas une armée de métier, mais une armée de moitié. La preuve :
    - la fermeture accélérée de nouvelles casernes, sinistrant des régions entières ;
    - la réduction drastique du budget de la défense nationale, entraînant l’affaiblissement de nos capacités de défense et la propagation du chômage dans les industries d’armement et les entreprises sous-traitantes ; vous en voulez une preuve ? Les crédits d’équipement vont subir une restriction d’au moins 8 milliards. Savez-vous que cette année, le navire-école des officiers français, la « Jeanne d’Arc » va rester à quai, faute de crédits ? Notre pays en est-il réduit à laisser partir à vau-l’eau les symboles les plus éclatants de notre splendeur passée ? Hélas oui… Le démantèlement de la défense française se poursuit tous azimuts. La fin annoncée du service national, dont je rappelle qu’il était devenu au fil du temps, non pas l’apprentissage du rude métier de soldat, mais tout simplement une sorte de corvée du Moyen Âge, aussi inutile que coûteuse, ne doit pas occulter le véritable problème : celui de la perte totale de crédibilité de notre défense nationale. Une nouvelle fois, je rappelle que si la France veut maintenir une politique de défense cohérente, fondée prioritairement sur l’intérêt national, il faut non seulement réhabiliter l’esprit de défense, mais encore adapter le budget de la Nation à ses nécessités, c’est-à-dire le porter à hauteur de 5 % du PIB. Je remarque au passage que les dispositions qui ont été adoptées à l’Assemblée pour remplacer le service national ne sont que des attrape-nigauds, car il est à mon sens aussi illusoire de compter sur l’éducation nationale pour enseigner l’esprit civique que de croire que la « journée obligatoire » sera autre chose qu’une simple fumisterie !
    - la réduction de la présence militaire – et donc l’influence de la France – en Afrique. Quand les États-Unis prennent pied dans la région des Grands-Lacs, via le Zaïre et le Rwanda, quid du « rayonnement culturel de la France » et de l’engagement d’« endiguer l’hégémonie culturelle et technologique des États-Unis » ? C’est exactement l’inverse qui se passe. En fait, notre pays marche à l’aveuglette en matière de relations internationales et de défense. Comment être crédible en matière de géostratégie quand, sur le plan national, les moyens font défaut et les missions restent floues ? Avant de jouer les bravaches dans les sommets diplomatiques, les dirigeants français seraient bien avisés de commencer par se donner les moyens de leurs ambitions. Les diktats à répétition de l’administration Clinton prouvent que l’Amérique n’attend qu’une chose des Européens : une soumission pure et simple à leur volonté, et la transformation de leurs armées nationales en harkas du nouvel ordre militaire mondial. L’élargissement de l’OTAN est, à cet égard, un piège mortel pour les nations d’Europe. La France qui sut longtemps préserver une fragile indépendance à l’égard de l’OTAN, a beau multiplié les gesticulations médiatico-diplomatiques, elle n’en est pas moins devenue en deux ans de présidence chiraquienne un partenaire obéissant.

Il s’agit là d’un retournement géopolitique sans précédent. Loin de prendre ses distances avec les États-Unis comme ils prétendent le faire croire, nos dirigeants administrent jour après jour la preuve qu’ils ont renoncé à maîtriser notre politique étrangère et renoncé à défendre l’intérêt supérieur de la France.

Dans un autre domaine, on peut aussi s’étonner que depuis que M. Kouchner est ministre, on n’entend plus parler d’action humanitaire en Afrique francophone.

Sur tous les sujets du moment, le PS fait l’inverse de ce qui s’impose. Alors que la pseudo-opposition parlementaire n’en finit pas de gérer son implosion post-électorale en faisant, à l’instar du président de la République, des yeux doux à la « gauche plurielle » installée au pouvoir, le Front national s’impose comme le premier opposant au socialo-communisme. Ce que celui-ci reconnaît d’ailleurs en désignant le FN comme son adversaire principal et même son ennemi. Pourquoi ?

Parce que le Front national est le seul mouvement à promouvoir une politique en rupture complète avec le mondialisme, le fiscalisme et l’étatisme.

Parce qu’il propose les seules solutions de bon sens et de courage capables de redresser la situation et de répondre aux attentes des Français.

Et parce que, à l’écart du jeu politicien et de ses magouilles, il incarne la seule force politique crédible et cohérente susceptible d’accueillir les électeurs polytraumatisés de droite comme de gauche déçus par le gouvernement Jospin.

Le Front national : 1972-1997

Le Front national a fait la preuve de sa capacité à assumer, pour peu que le peuple l’y aide, les responsabilités du pouvoir et la tâche exaltante du renouveau national.

Il y a 25 ans cette année qu’une poignée de responsables nationaux et patriotes décidaient avec moi, et après bien des déboires et des désillusions, de doter la France de ce qui lui manquait le plus : une véritable force politique nationale, sans compromission, sans haine mais sans crainte, largement ouverte à tous les Français, sans distinction de race, de religion, quels qu’aient été leurs engagements politiques antérieurs, dans le but d’arracher notre pays à la décadence matérielle, spirituelle et morale qui avait commencé à déferler en 1968.

Avec nos propres moyens, sans rien devoir à personne d’autre qu’à ses militants et sympathisants, d’abord dans la misère, puis dans la pauvreté, contre vents et marées, à contre-courant et à contre-vent, nous avons lutté longtemps avant de pouvoir émerger dans une élection significative en 1984.

Depuis nous n’avons cessé de progresser, rencontrant au fur et à mesure une résistance de plus en plus injuste, de plus en plus haineuse de la part de ceux qui occupaient des places et des responsabilités qu’ils étaient, pourtant, de plus en plus incapables d’assumer.

Entrés en 1984 au Parlement européen, nous n’avons cessé, presque seuls, de dénoncer la dérive fédéraliste et mondialiste de l’Europe de Bruxelles, ses parti-pris idéologiques, ses gabegies financières et démontre qu’il s’agissait d’une machine à broyer les nations et donc les libertés, la sécurité, la prospérité des citoyens.

Impuissante à jouer un rôle dans le monde, ni même sur son continent, l’Europe est apparue de jour en jour comme une simple étape sur la voie du mondialisme, aux ordres d’idéologies matérialistes et économâtres, simple satellite des États-Unis d’Amérique et de son instrument hégémonique : le nouvel ordre mondial.

Il est clair aujourd’hui qu’outre la perte de notre indépendance et de notre souveraineté nationale, plus d’Europe, c’est plus de chômage, plus d’immigration, plus d’impôts.

À l’Assemblée nationale, où nous entrâmes à 35 en 1986 avec le scrutin proportionnel, le seul qui soit réellement démocratique, nous n’avons aujourd’hui qu’un seul député alors que nos candidats ont obtenu 15 % des voix. Le Chevallier y est, comme le fut Marie-France Stirbois, la statue du commandeur, le reproche vivant à la conscience des députés (au moins pour ceux à qui il en reste une !).

Il n’y a pas un mot à changer aux propositions de loi que le groupe parlementaire déposa dans à peu près tous les domaines, tant nos analyses et nos prévisions se sont révélées justes.

Dans les conseils régionaux élus à la proportionnelle, nous avons, il y a cinq ans, fait élire 237 conseillers qui ont lutté dans l’opposition contre des majorités composites, allant du RPR-UDF aux socialo-communistes, pour empêcher que les régions ne soient utilisées par les Européistes pour démanteler la Nation, et avec ténacité contre la montée incessante des dépenses clientélistes et prébendières, et contre celle des impôts qui les financent.

Nous sommes entrés dans de nombreuses municipalités et nous en avons conquis quatre qui sont autant de modèles démontrant qu’avec le FN ça marche mieux dans tous les domaines de compétence municipale. Toulon, Orange, Marignane et Vitrolles sont aujourd’hui des cris de ralliement pour nos militants.

Saluons l’excellente initiative des édiles de Vitrolles de rebaptiser les rues de leur ville, démontrant ainsi de façon éclatante qu’avec le Front national, ça change ! Il n’est pas jusqu’aux conseils généraux où nous avons pris pied et dans lesquels nous ferons une entrée significative aux prochaines élections de mars 98.

Le mouvement national s’est donné comme objectif d’être présent partout où il reste ne serait-ce qu’un élément de démocratie électorale ; les assemblées politiques, oui, mais aussi les organismes sociaux, syndicaux et professionnels.

Je ne saurais trop recommander à nos électeurs de participer soit comme candidats ou en tout cas comme électeurs aux élections aux chambres de commerce, le 17 novembre prochain, et aux élections aux conseils des prud’hommes, le 10 décembre. Il n’est que temps car les listes seront closes pour les chambres de commerce le 8 octobre, et pour les prud’hommes le 5 novembre. Ici, aujourd’hui, au stand d’Entreprises modernes et libertés, ils peuvent s’informer auprès de Jean-Michel Dubois et Philippe Olivier.

Malgré un boycott médiatique sévère et une diabolisation basée sur le mensonge et la calomnie, le Front national apparaît de plus en plus aux Français comme l’ultime recours. Leur confiance se renforce au vu de sa lucidité et de son courage politique dans des domaines aussi variés que l’immigration, l’insécurité, le sida, la maladie de la vache folle, la drogue, la corruption politicienne.

Le Front national ne se contente pas de prévenir ses concitoyens, de dénoncer les erreurs et les fautes du Gouvernement, il propose des solutions aux problèmes sur lesquels butent, depuis vingt ans, par incapacité ou par aveuglement, les politiciens de gauche ou de droite : chômage, immigration, insécurité, dénatalité, fiscalisme, illettrisme, corruption.

Ce sont dans ces secteurs régaliens : justice, police, armée, qu’il aurait fallu recruter des jeunes compétents et motivés. Hélas !

Le complot des magistrats

Aujourd’hui, la haine et la hargne de nos ennemis ne connaissent pas de limites. Les procureurs des parquets, aux ordres du Gouvernement, multiplient les poursuites contre nos militants, nos candidats et nos journaux au mépris des libertés fondamentales : d’expression, d’opinion et de pensée.

À titre d’exemple, permettez-moi de vous citer le texte paru dans le journal électoral de Mme Delmas, candidate au Chesnay dans les Yvelines. Écoutez bien !

« Immigration : la situation se dégrade.

Notre ville du Chesnay est soumise à la pression de l’immigration. Des familles étrangères des villes proches commencent à s’installer dans notre commune jusqu’ici épargnée. Les projets de dissémination des familles immigrées logées dans le département vont accélérer cette évolution funeste. »

Rien dans ce texte d’autre que l’expression modérée d’une vérité d’évidence dans le programme d’un candidat aux élections.

Eh bien, le substitut du procureur de Versailles Colleu, surnommé Colleu d’Herbois à cause de son acharnement partisan contre le Front national, le substitut Hossaert a réclamé contre cette candidate et contre ma fille Yann, directrice du journal, toutes deux citoyennes exemplaires et mères de famille nombreuse, tenez-vous bien !, une peine de prison de trois mois avec sursis et cinq ans d’interdiction de droits civiques et d’inéligibilité.

Dans le même temps, un militant de Ras l’Front a été condamné pour injures à 1 000 francs d’amende avec sursis ! De deux choses l’une, ou certains de ces magistrats sont des malades mentaux, ou il s’agit d’une offensive gouvernementale de type stalinien ou fasciste en donnant à ces deux termes leur acception la plus péjorative.

C’est au même type de voie de fait antidémocratique qu’appartient l’offensive générale dite de « harcèlement démocratique » lancée contre nos meetings, nos distributions de tracts, y compris et surtout pendant la campagne électorale.

C’est dans un guet-apens de ce type que je suis tombé en allant avec ma fille Marie-Caroline, candidate à Mantes, pour visiter les commerçants de la ville.

Cette embuscade politico-médiatique était organisée par les élus socialo-communistes de la circonscription, et appuyée par les nervis de Ras l’Front et du SCALP.

Abreuvés d’injures et de projectiles, c’est nous qui sommes poursuivis par un procureur et par un commissaire, faux témoin, dont le devoir est de permettre aux citoyens la liberté de circulation et la sécurité des citoyens en campagne électorale.

Ces exactions et ces violences se font sous l’œil des caméras, guettant la réaction de légitime défense d’un militant du Front alors mise en scène et dénoncée comme agression. Ce sont les procédés qu’utilisaient les dictatures communistes contre les dissidents derrière le rideau de fer, mais comment s’en étonner quand on sait que le Gouvernement comprend des ministres communistes ou socialo-trotskystes.

Cet ensemble d’actions persécutoires vise :
    - à interdire le débat démocratique sur le problème-clé de la France, celui qui menace l’avenir et l’existence même de la Nation française : celui de l’immigration étrangère, massive et continue ;
    - à l’interdire par la violence de rue initiée par les partis et organisations de gauche et exécutée par les nervis des commandos extrémistes de Ras l’Front, du SCALP et de SOS-Racisme ;
    - à l’interdire sous couvert de la loi scélérate Gayssot qui permet à des juges partisans d’assimiler la lutte contre la politique d’immigration avec le racisme.

Cette technique aboutit à supprimer la liberté d’opinion et à persécuter une catégorie de citoyens.

Relativement à l’immigration, ce sont les communistes qui font la loi en France avec la complicité de tous les politiciens de droite et de gauche.

Leur dessein est clair : intimider les patriotes par la menace et les violences, faire condamner les militants et les dirigeants du FN à l’inéligibilité, à la ruine par les amendes, à la perte de liberté par la prison, et pourquoi pas demain, par le goulag ?

Or, en défendant notre programme politique, nous sommes strictement dans notre rôle et dans le cadre des lois de la République et pourtant nous sommes attaqués sans relâche, non comme des concurrents, mais comme des ennemis, avec la complicité passive ou active de certains médias et de juges partisans.

Nous les faisons reculer dans toutes les élections, malgré les avantages indus qu’ils tirent du scandale de notre éviction de l’Assemblée.

Notre subvention de fonctionnement est amputée de moitié. Nous sommes exclus des temps d’antenne officiels car ils sont, les uns et les autres, calculés au prorata non des voix obtenues, ce qui serait démocratique, mais au prorata du nombre de députés.

La vérité, c’est qu’ils ne peuvent supporter une concurrence loyale, à égalité de moyens avec nous. Alors, ils s’efforcent de nous faire taire. Alors, ils volent l’argent public pour financer le clientélisme quand ce n’est pas pour se remplir les poches, par centaines de milliards, comme dans le cas du Crédit Lyonnais. Vols que devra payer chaque Français, dans ce cas précis, d’après le juge Jean-Pierre de 2 000 à 50 000 francs par contribuable.

Les juges sont submergés par les dossiers et il ne fait pas de doute que les corrompus comptent sur cela pour échapper au châtiment.

Le Premier ministre, pourtant si attentif à son image d’homme modéré, laisse faire, semble-t-il. Pis encore, il s’en rend complice en nous éliminant des partis républicains. Il doit s’en expliquer et dire au pays quelle est sa définition d’un parti républicain.

En ce qui nous concerne, je lui rappelle que l’article 3 de nos statuts dispose :

« Le Front national est une formation politique qui concourt à l’expression du suffrage dans le cadre des institutions de la République et du pluralisme démocratique. Attaché à l’égalité devant la loi de tous les citoyens français sans distinction d’origine, de race ou de religion, le Front national défend la souveraineté nationale et l’indépendance de la Nation. Attaché à la liberté d’expression et d’opinion et au respect de la neutralité politique de l’école, le Front national est favorable au gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. »

Les critères secrets

Je le mets au défi d’apporter la moindre preuve que le Front national ne se soit pas, depuis vingt-cinq ans, conformé strictement à cet objet, ainsi d’ailleurs qu’à la Constitution de la République.

S’il est d’autres critères, secrets ceux-là, auxquels obéissent les autres formations qu’il invite à débattre avec lui, il ne saurait alors s’agir que des accords qui lient entre eux les partis dans une bande qui mériterait, cette fois officiellement, le nom de « Bande des Quatre ».

C’est vrai que nous n’obéissons aux mots d’ordre d’aucune organisation ni étrangère comme le B’nai Brith, ni intérieure comme le Grand orient, que nous ne sommes pas mis en examen comme tant d’élus de ce qu’il appelle la République et que nous nommons « Ripoublique », car elle est le syndicat des corrompus, des pourris ou comme l’on dit maintenant des Ripoux. Celle-là, nous vous la laissons, fiers de marcher « tête haute et mains propres ».

Si cinq millions de citoyens honnêtes et patriotes n’ont pas leur place dans la Ve République parce que trop honnêtes et trop patriotes, alors que le peuple change de numéro et impose la VIe République !

Une République une et indivisible, nationale par nature, sociale par vocation, fraternelle par idéal, populaire par essence.

À entendre nos adversaires, nous serions infréquentables, d’abord et avant tout parce que nous ne serions pas républicains.

Il s’agit là d’une falsification évidente et éhontée de la réalité.

Depuis longtemps dans notre histoire, les concepts de République et de Nation apparaissent comme deux éléments indissociables. Or, aujourd’hui, certains esprits faux cherchent à opposer un curieux idéal, abusivement dénommé républicain, à l’idéal national, à tel point qu’en toute élection l’établissement en appelle au front républicain contre le Front national. Les thuriféraires les plus effrénés de la Révolution française, dont je ne suis pas, devraient pourtant, en toute logique, s’interroger sur cette curieuse évolution…

Pour nous autres, et l’histoire de ces deux derniers siècles le confirme, le lien entre la Nation et la République a constitué l’axe central autour duquel s’est articulée la puissance française. Les salonnards de la gauche caviar et de la droite saumonée qui déversent leur bile haineuse contre le Front national devraient se souvenir que les hussards noirs de la République, qui furent au premier rang dans les tranchées de 14, attachaient grand prix à la morale et l’instruction civique, apprenaient à leurs élèves que la République était une et indivisible, et que le grand corps en lequel elle fleurissait se nommait la Nation. Nos détracteurs devraient se reporter à l’article 3 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 : « Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu, ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément », souci que l’on retrouve également dans le préambule de la Constitution du 27 octobre 1946.

Ceux qui nous agressent sans relâche se targuent d’être les défenseurs des droits de l’homme, ce qui est pour le moins faire preuve d’un cynisme confondant.

Mais encore une fois, de quoi parle-t-on ?

Si j’en crois l’article 2 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789, ils sont aisément identifiables : « Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression. » Or, que fait le Front national au quotidien, sinon défendre précisément ces droits.

Quand nous refusons la police de la pensée, nous défendons la liberté.

Quand nous réclamons pitié et justice pour les victimes, quand nous demandons un juste châtiment pour les assassins, les voleurs, les violeurs, les casseurs, nous défendons le droit de tous et d’abord celui des faibles à vivre en sécurité.

Quand nous réclamons la baisse de la pression fiscale, quand nous défendons les entrepreneurs, les artisans, les commerçants, les cadres, les professions libérales, ceux qui créent la richesse et l’emploi, nous défendons le droit à la propriété. Nous défendons aussi le principe de justice élémentaire qui doit protéger les droits acquis des retraités.

Si nos adversaires étaient des gens honnêtes, ils seraient bien obligés de reconnaître que le Front national est à l’heure actuelle le seul vrai défenseur des droits de l’homme… et du citoyen. Car permettez-moi à cet égard de souligner une nouvelle fois que si l’on s’en tient aux textes des pères fondateurs de la République, les législateurs de 1789 parlaient des droits de l’homme et du citoyen, alors que les trublions des temps modernes parlent d’une manière elliptique de droits de l’homme, cherchant de la sorte à supprimer la référence à la citoyenneté et à la nationalité. Il y a là une escroquerie morale évidente, comme il y a une escroquerie évidente à dépeindre les militants du Front national comme des fascistes ou des nazis, alors que nous sommes le mouvement politique qui compte dans ses rangs le plus grand nombre d’anciens militaires, d’anciens combattants, de toutes les guerres, de la Deuxième Guerre mondiale, bien sûr, d’Indochine et d’Afrique du Nord, mais aussi de jeunes anciens combattants qui ont servi sur tous les théâtres d’opérations extérieures depuis plus de trente ans, au Proche-Orient ou en Afrique.

Alors, je le dis clairement, nous n’avons de leçons à recevoir de personne, surtout pas de ceux qui, comme aime à le répéter Roger Holeindre, n’ont jamais entendu siffler à leurs oreilles que des balles de ping-pong, surtout pas non plus de la part de certains journalistes qui se transforment en vils délateurs.

J’en veux pour preuve l’ignoble attaque contre notre ami le colonel Castillon, qui a servi pendant plus de trente ans dans l’armée française, avec honneur et fidélité, c’est le cas de le dire, puisque comme moi il a été légionnaire.

Eh bien, cet homme, qui a eu le courage de s’engager dans nos rangs sitôt entré dans le cadre de réserve, et qui est conseiller municipal de Vitrolles, a été dénoncé dans les colonnes d’un quotidien d’extrême gauche, au seul motif qu’il était professeur d’anglais à l’École militaire et dispensait trois heures de cours hebdomadaires aux futurs officiers supérieurs de notre pays. Qu’y a-t-il là de scandaleux ? En quoi l’appartenance au Front national serait-elle condamnable ? Pourquoi le colonel Castillon a-t-il été renvoyé dès le lendemain de la parution de cet article alors que jamais ses compétences, sa loyauté, sa neutralité n’ont été mises en cause, alors même qu’il avait reçu un mois plus tôt du ministre de la défense un témoignage de satisfaction ? Imagine-t-on les autorités militaires demandant la tête du Tranche-Montagne devenue grand maître de la franc-maçonnerie du Grand Orient au motif qu’il était militaire ?

Certainement pas.

Il y a donc bien dans notre pays une démocratie à géométrie variable.

Il y a donc bien dans notre pays deux sortes de citoyens, ceux qui plient devant les nouveaux maîtres et qui font allégeance au mondialisme, et ceux qui résistent, les patriotes, les militants et sympathisants du Front national.

Or, nous nous considérons avant tout comme des femmes et des hommes libres, libres de penser comme bon leur semble, libres de vivre comme bon leur semble, dans la paix, le bonheur, la sécurité, sur la terre de leurs ancêtres, fiers de leur identité, soucieux de défendre leur patrimoine physique, culturel, spirituel, et de l’embellir afin de le transmettre à leurs enfants.

Voilà pourquoi nous nous rebellons contre la décadence et contre la tyrannie, comme l’a si bien écrit mon ami Franz Schönhuber, voilà pourquoi nous n’acceptons pas que l’on nous dicte notre loi.

Ce que veulent les princes occultes qui nous gouvernent, c’est culpabiliser le Front national avant de culpabiliser le peuple français dans son ensemble. Mais au nom de quoi veut-on nous culpabiliser ? Au nom, nous rétorquent nos contempteurs, des « heures-les-plus-sombres-de-notre-histoire » ? Pour notre part, depuis la défaite d’Alésia à la guerre d’Algérie en passant par la Guerre de Cent ans, nous savons que notre pays a traversé de nombreuses périodes noires. Mais eux font exclusivement référence à la période de l’Occupation. Or, comme l’a bien montré Alain Griotteray, c’est la droite nationale qui a été à la pointe du combat contre l’occupant de l’époque, et la légende d’une droite collabo et d’une gauche résistante a été forgée de toutes pièces par les communistes après la guerre. Qui ose ainsi nous calomnier ? Ceux qui, sitôt l’armistice signé, demandaient aux nazis l’autorisation de faire reparaître « L’Humanité » ? Ceux qui, comme Marchais, allèrent travailler volontairement en Allemagne chez Messerschmitt ? Ceux qui, comme Mitterrand hier, dînaient avec Bousquet ? Ou ceux encore qui ont nommé Papon préfet de police, ministre et trésorier du parti gaulliste ?

Nous considérons qu’il doit y avoir un devoir de mémoire, mais que ce devoir de mémoire couvre l’ensemble de l’histoire de notre pays et celle des sacrifices et des souffrances de tous les Français sans exception. La mémoire n’est pas sélective, elle est globale, une et indivisible. Et s’il y a eu de tout temps des crimes contre l’humanité qui doivent être dénoncés, il en est d’autres qui se commettent aujourd’hui en toute impunité et sur lesquels honteusement l’établissement se tait ou est complice, comme c’était hier le cas pour le Tibet, comme c’est le cas à l’heure actuelle pour l’Irak, soumis depuis huit ans à un monstrueux blocus qui coûte chaque mois la vie à des milliers d’enfants. Alors, oui, une fois pour toutes, disons-le, le Front national dénonce les crimes contre l’humanité, mais lui dénonce tous les crimes à travers le temps et l’espace, qu’ils aient eu lieu en Asie, en Afrique, en Europe, en Amérique, en Océanie, au XXe siècle ou il y a mille ou deux mille ans.

Personnellement, je crois que la règle de prescription trentenaire est une conquête de la civilisation et une sage mesure, elle aide à la bienfaisante concorde civile. Mais si l’imprescriptibilité est requise contre les bourreaux, elle doit l’être pour les bourreaux de partout, ceux d’hier et ceux d’aujourd’hui. Disons également, haut et fort, que les crimes contre la Nation doivent, eux aussi, être imprescriptibles. Et je dis ici solennellement que lorsque nous arriverons aux affaires, et que nous entamerons notre grande entreprise de redressement national, nous exigerons des comptes de la part de tous les corrompus, banksters, prébendiers, inconscients, cyniques, qui ont conduit notre patrie au bord du collapsus, l’ont plongé dans le hideux marigot de la décadence, l’ont salie, avilie, meurtrie. Ces crimes contre la Nation sont tout ce qui porte atteinte à sa substance physique, morale et spirituelle, tout ce qui vise insidieusement ou explicitement à la destruction violente ou au pourrissement de cette grande entité organique que constitue la Nation. Ces crimes contre la Nation doivent être imprescriptibles parce qu’ils menacent notre devenir, notre substance profonde, notre manière de concevoir le monde, d’y vivre, et surtout l’avenir de nos enfants.

Notre pays a un besoin vital, au sens premier du terme, de retrouver et de se conformer à l’ordre naturel des choses car, comme le disait Péguy, « l’ordre, et l’ordre seul, fait la liberté. Le désordre fait la servitude. » Nos enfants ont besoin d’être éduqués dans le respect des vraies valeurs, dans le respect du Bien, du Beau, du Vrai. C’est là notre premier devoir, comme parents et comme responsables politiques.

Vous pouvez être fiers de votre Front national et de sa flamme tricolore, ils le méritent !

C’est sous son drapeau que nous partons au combat électoral de mars prochain, celui des cantonales et des régionales, avec l’objectif de placer dans les conseils régionaux et généraux le maximum d’élus qui y seront les « avocats du peuple » et même dans certaines régions d’assumer les responsabilités de direction pour le bien public.

Vous devez participer à cette campagne qu’animeront à mes côtés les deux Bruno, Mégret et Gollnisch, et bien sûr le bureau politique et les cadres du FN, avec ardeur, vous et au-delà de vous, toutes les femmes et tous les hommes de France, anciens et jeunes, car il n’y a pas de petites élections, toutes contribuent à renforcer le mouvement national pour lui permettre, le jour venu, de rassembler les forces de la Nation pour sa renaissance.

Le « pré-gouvernement »

C’est sur le terrain local que se forgent les compétences nécessaires à la conduite des affaires publiques. C’est là que se préparent ceux qui devront assumer demain la conduite des affaires de la France.

C’est dans cette optique que nous avons décidé d’ajouter un volet à notre activité, celle du pré-gouvernement.

Cet organisme qu’animera notre collègue et ami, Jean-Claude Martinez, assisté d’un comité, regroupera, autour de secrétaires nationaux à chaque activité gouvernementale, une cellule chargée de l’étude approfondie des problèmes, le contact permanent avec les administrations, les organisations professionnelles et syndicales. Il vous donne rendez-vous l’an prochain aux BBR 98.

Un pré-gouvernement pourquoi ?

Pour que nos cadres se préparent à gouverner le pays sans délai quand le besoin d’un véritable gouvernement français au service des Français et dans le cadre de la République française devra prendre la relève du gouvernement-croupion qui aura été imposé au mépris de notre Constitution, par l’Europe et aux ordres de l’Europe fédérale.

Le pré-gouvernement va se préparer à faire vivre le futur et non la passé eurofédéral :
    - le future démographique avec une vraie politique familiale ;
    - le futur économique pour éviter à la France de n’être qu’un musée et un parc d’attractions touristiques ;
    - le futur politique avec des institutions réellement démocratiques quand la parole sera rendue au peuple.

Six priorités seront la tâche des six ministères :
    - la souveraineté de l’État ;
    - l’identité de la Nation ;
    - la prospérité de l’économie ;
    - les libertés du pays ;
    - la solidarité entre les Français ;
    - la sauvegarde de la vie.

Ce sont d’ailleurs les thèmes sur lesquels le FN n’a cessé de combattre et ceux qui l’auront fait désigner par le peuple.

Le pré-gouvernement sera progressif, pragmatique, réaliste.

Le Front national est un mouvement jeune et dynamique qui se propose démocratiquement au peuple français. Les voyages politiques que nous faisons dans le monde, et spécialement en Europe, nous convainquent de son prestige aux yeux de tous les patriotes du monde qui partagent avec nous le trésor des valeurs qui s’articulent autour de la famille, de la cité, de la nation.

Nous respectons le passé, et la mémoire de notre patrie. Nous sommes emplis d’un sentiment de reconnaissance et de piété filiale à l’égard de tous ceux qui nous ont précédés sur cette terre de France, mais tel n’est point notre principal devoir.

En résumé et pour conclure

Notre principal devoir, c’est de préparer l’avenir de nos enfants et des générations futures et de leur assurer les libertés, la sécurité, l’identité, la prospérité, de leur transmettre nos patrimoines nationaux sacrés : matériels, culturels, spirituels en les préparant physiquement, intellectuellement et moralement à une vie digne d’être vécue dans l’honneur et dans la solidarité avec leur peuple et le service de la patrie.

Une faute stratégique impardonnable a permis à la gauche socialo-communiste d’aggraver encore, si faire se pouvait, la politique désastreuse menée depuis vingt-cinq ans par la droite et par la gauche.

Que ce soit en matière d’immigration, de fiscalité, de sécurité ou de défense, de politique familiale ou européenne, les choix sont catastrophiques.

Or, il n’y a plus d’opposition digne de ce nom à l’Assemblée nationale.

Les rancœurs justifiées à l’égard du président de la République, la débâcle électorale de juin, l’absence de perspective et de volonté politique, les rivalités personnelles condamnent le RPR et l’UDF à s’étioler dans des guerres de boutons ou des règlements de compte piteux entre barons et vicomtes.

Or, il existe dans le pays une masse énorme de misères, de mécontentements, de désillusions et de désespoirs, mais aussi une force immense d’espérances et de volontés :
    - chômeurs jeunes ou de longue durée par millions ;
    - familles appauvries et constamment dépouillées au profit de l’immigration, et qui s’angoissent des risques qui pèsent sur leurs enfants du fait de l’immoralité et de la drogue ;
    - populations chassées de leurs quartiers par l’insécurité ou qui en subissent le joug quotidien ;
    - classes moyennes courbées sous le fouet fiscal : artisans, commerçants, professions libérales, fonctionnaires. Pêcheurs, agriculteurs aussi, à qui l’on a volé et la mer et la terre ;
    - ouvriers, employés et cadres acculés au chômage ;
    - retraités et épargnants qui s’angoissent pour leurs vieux jours ;
    - républicains qui voient salir la République par les corrompus et les voleurs ;
    - patriotes qui voient brader la France à l’Europe des trusts et des lobbies mondialistes.

Toutes ces Françaises et ces Français sont une majorité immense s’ils le veulent.

Il leur suffit de voter pour le seul mouvement qui soit celui de la vraie opposition aujourd’hui, du vrai gouvernement demain, le parti de la France et des Français d’abord, qui marche « tête haute et mains propres », sous les plis du drapeau tricolore, Bleu, Blanc, Rouge, qui marche environné des ombres de ceux qui ont fait l’histoire de France, qui marche à la bataille, car la Victoire en chantant nous ouvre la barrière, et la Liberté guide nos pas !