Communiqué de M. Michel Deschamps, secrétaire général de la FSU, le 4 septembre 1997 intitulé "En toute clarté" et publié dans "Pour info" du 1er septembre 1997, et interviews à RMC le 3 et à France 2 le 4 septembre 1997, sur les réactions de la FSU aux annonces et mesures gouvernementales en matière d'enseignement et sur la rentrée scolaire.

Prononcé le 1er septembre 1997

Intervenant(s) : 

Média : Emission Forum RMC FR3 - Emission Les Quatre Vérités - France 2 - Pour info - RMC - Télévision

Texte intégral

Communiqué du 4 septembre 1997
« En toute clarté »

La FSU tient à que sa position soit parfaitement comprise. Elle a en face des premières décisions de ce gouvernement la même attitude qu'avec tous les précédents :
À chaque fois qu'une décision correspond à une de nos revendications : nous le disons (c'est notamment le cas à cette rentrée des mesures de caractère social).
À chaque fois qu'une condition de mise en œuvre d'une décision pose des problèmes nous posons les questions et faisons en sorte d'obtenir des réponses satisfaisantes (c'est le cas des conditions de réemploi de tous les non titulaires : M.A., contractuels, non titulaires du supérieur…)
À chaque fois qu'une décision est insuffisante (la réouverture partielle des postes supprimés par Bayrou nous le disons aussi et nous agissons).
Mais à chaque fois qu'une décision est contraire aux intérêts du système éducatif, non seulement nous le disons mais nous la combattons.
Nous sommes en désaccord total avec l'approche du ministre sur la gestion de l'éducation nationale, sur la déconcentration, sur son mode de relations avec les syndicats.
Nous l'avons clairement averti des conséquences qu’auraient la poursuite des discriminations s’apparentant de plus en plus à une véritable entrave au droit syndical.
La FSU ne distribue pas de « bons points » au ministre comme un journal du soir, généralement mieux inspiré, fait semblant de le croire.
La FSU ne distribue pas non plus par plaisir des « blâmes ».
La FSU assume sa responsabilité.
Nous voulons que nos propositions concrètes et précises de transformation du système éducatif soient prises en compte et nous agirons pour qu'il en soit ainsi !


RMC : mercredi 3 septembre 1997

Philippe Lapousterle : La FSU est le syndicat le plus représentatif de l'éducation nationale.

Michel Deschamps : Absolument, la FSU, ce sont 20 syndicats, c'est un enseignant sur deux et c'est de très loin la première fédération de l'éducation nationale, beaucoup de travail et de responsabilités.

Philippe Lapousterle : Combien d’enseignants en France ?

Michel Deschamps : 800 000 enseignants, avec l'ensemble des personnels, 1,2 million à peu près pour l'éducation nationale.

Philippe Lapousterle : 1,2 million. Vous êtes donc un bout important du « mammouth », comme disait M. Allègre ?

Michel Deschamps : Dont il est la tête, je suppose ! Non, je crois qu'effectivement l'éducation nationale, c'est un très gros ministère mais il est répartis sur tout le territoire, il y a des directions rectorale. Il y a beaucoup de choses à changer, y compris dans l'administration de l'éducation nationale. Le mammouth avance.

Philippe Lapousterle : C'est la rentrée des classes demain. Beaucoup d'enseignants, qu'on entend pendant l'année sur cette antenne, nous disent que le métier se dégrade terriblement pour ce qui les concernent. Ils ont de plus en plus de difficultés à tenir leurs classes et ont plus l'impression, disent-ils, d'être gardiens de jour que véritablement enseignants au sens où on leur demande plus de garder des gens toute la journée - je parle notamment des classes difficiles - plutôt que d'enseigner. Est-ce que c'est vrai ?

Michel Deschamps : Oui, c'est un constat véritable. Il y a un contexte social de plus en plus difficile, il y a une dizaine d'années, on faisait encore la carte des points noirs. Mais les points noirs se sont étendus, il y a de plus en plus de zones, maintenant, autour des villes moyennes et plus seulement autour des grandes banlieues, où ça devient très dur - pour des raisons extérieures à l'école, pour des raisons sociales - d’enseigner. Et je crois que les enseignants résiste à cette tentation de passer une sorte de pacte avec les élèves : on vous fiche la paix, vous nous fichez la paix ! Je crois qu'il faut qu'ils continuent à se battre sur ce front : c'est là où il y a le plus de difficultés et qu'il faut être encore plus exigeant sur les questions de savoir et d’enseignement.

Philippe Lapousterle : Est-ce que ça se dégrade, la situation de l'enseignant, chaque année ?

Michel Deschamps : la situation se dégrade effectivement, se tend, et nous, nous avons poussé un véritable cri d'alarme il y a quatre ans. On ne va plus y arriver, il y a une véritable course de vitesse entre les efforts des enseignants tous les jours dans leur classe à partir de demain et des conditions qui nous empêchent de bien faire notre métier. Oui, il y a une course de vitesse, une véritable inquiétude.

Philippe Lapousterle : Le problème n° 1 des enseignants aujourd’hui ?

Michel Deschamps : Je crois véritablement que c'est la possibilité de pouvoir innover dans leurs classes. Je crois que les enseignants, actuellement, très majoritairement, le discours de la FSU n'est pas volontarisme, se rendent compte que sans des transformations profondes du système éducatif, ils ne vont pas pouvoir faire face à ces problèmes nouveaux. Donc ils veulent pouvoir changer, innover, et ils ont l'impression qu'ils ne sont pas aidés, que les moyens ne sont pas là et qu'il y a une large indifférence, au fond, de l'opinion, sur les questions qu'ils traitent tous les jours.

Philippe Lapousterle : Pourtant l'opinion, ce sont les parents ou frères de ceux qui sont à l'école ?

Michel Deschamps : Oui, et comme vous le savez, en France, les parents sont très attachés à l'école et font beaucoup d'efforts. Mais au-delà du moment traditionnel de la rentrée, très vite l'indifférence retombe et très vite, au fond, les pouvoirs publics passent à autre chose. Nous voulons une vraie mobilisation autour de l’école.

Philippe Lapousterle : Est-ce que vous avez été satisfait des déclarations de M. Allègre, hier ?

Michel Deschamps : Il y avait véritablement des choses qui, à la rentrée qui commence, ne pouvaient pas être perpétuées. Le gouvernement précédent, je le dis parce que c'est vrai, avait préparé la rentrée dans des conditions qui étaient désastreuses. Donc C. Allègre et S. Royal, au gouvernement, ont redressé un certain nombre de choses, tant mieux. On le demander, on ne va pas s'en plaindre. Mais il reste beaucoup de questions.

Philippe Lapousterle : Parmi les questions, on a appris que 40 000 aides-éducateurs - qui sont des emplois-jeunes - vont être embauchés dans les mois qui viennent. Est-ce que l'on connaît les fonctions qui vont être les leurs ?

Michel Deschamps : On veut que ça soit conforme à la loi, c'est-à-dire qu'il faut vraiment que ça soit de nouveaux métiers. Ils ne sont pas là pour jouer le rôle des instituteurs, des professeurs d'école ou des professeurs certifiés. Ils n'ont pas été formés pour ça. Donc ils peuvent aider dans l'école, nous avons fait des propositions très concrètes, très précises. Il faut qu'ils aident, que ça soit des auxiliaires d'école, mais qu'ils ne se substituent pas. L'enseignement est un métier compliqué, il faut vraiment être bien formé pour le faire. Donc aide, oui, accueil des élèves, surveillance de la cantine, tout ce travail d'environnement qui compte tellement, mais la classe, il faut véritablement que ça soit un vrai professionnel.

Philippe Lapousterle : Ce sont des vrais emplois pour parler franchement ? Est-ce que vraiment l'école avait besoin de gens pour accueillir, pour surveiller les cantines ?

Michel Deschamps : Si, je crois qu'il y a des besoins. Nous sommes prêts à jouer le jeu des nouveaux métiers. Mais franchement, actuellement, personne ne peut dire que ce sont de vrais emplois et de vrais métiers. Il faut que ça bouge encore beaucoup.

Philippe Lapousterle : La semaine de quatre jours, M. Allègre a dit son opposition alors qu'on nous avait présenté pendant des années cette évolution comme nécessaire. Votre réaction sur la modification encore une nouvelle fois, je dirais, des rythmes scolaires ?

Michel Deschamps : Non, en réalité, c'était une demande sociale. Les gouvernements successifs avaient décidé que ce serait le choix des familles au plus près des enfants. Sur le plan pédagogique, la semaine de quatre jours, ce n'est pas très intéressant. Ça convient mal à nos besoins. Mais en même temps, on était bien obligé de tenir compte de la demande des familles qui étaient très majoritairement pour la libération du week-end.

Philippe Lapousterle : M. Allègre a annoncé un nombre de mesures tellement important, hier, que ça donne un peu le tournis, est-ce que vous pensez que tout qu’a dit M. Allègre est tenable ? C'est-à-dire de changer les manières d'enseigner, les rythmes scolaires, les matières à enseigner, introduire la technologie, est-ce que tout ça est possible ?

Michel Deschamps : Le ministre est là depuis trois mois, donc il ne peut plus se contenter de faire le catalogue de toutes les questions à traiter. Maintenant, il faut vraiment que l'on détermine les priorités et qu'on passe à la réalité, au concret. Il faut qu'on négocie, il faut qu'on avance, il faut qu'on fasse des propositions. Dans les propositions que l'on fait, on ne balaie pas tous les problèmes de l'école. Comment faire ? On met simplement l'accent sur quelques mesures très significatives qui nous permettraient de faire face immédiatement. Donc je souhaite que très vite…

Philippe Lapousterle : L’urgence pour vous, c’est… ?

Michel Deschamps : Tout ce qui permet à nouveau d'enseigner partout. Priorité à l'acte d'enseignement, priorité au fait de donner les meilleures chances d'acquérir du savoir, d'acquérir une formation aux métiers pour l'ensemble des jeunes. Il y a des priorités, il faut que tout ça se décante et il faut que très vite, maintenant, on passe au terrain, aux dossiers.

Philippe Lapousterle : Vous êtes impatient ?

Michel Deschamps : Oui, impatient aussi de savoir, au-delà des mots et du catalogue, les moyens que va recevoir le ministre. Tout n'est pas une affaire de moyens mais enfin le budget 1998 quand même…

Philippe Lapousterle : Est-ce que l'introduction de nouvelles technologies est absolument, comme le dit M. Allègre, la première chose à faire dans l'école, la chose indispensable ?

Michel Deschamps : Première chose à faire, je ne sais pas, mais indispensable, absolument. Nous, dès l'arrivée de M. Allègre, c'est une des pistes qu’on lui a montrées. L'école ne peut pas rester en retard. On pense même que l'école devrait avoir les moyens d'être centre de ressources.

Philippe Lapousterle : Mais ce sont les enseignants qui sont en retard ?

Michel Deschamps : Je ne le crois pas et, en tout cas, c'est un retard qu'il faut combler. Je ne le crois pas parce que honnêtement, beaucoup d’enseignants - mais sur leurs propres deniers, sur leur temps de liberté - se sont mis à l'informatique, au numérique. Mais globalement, je ne discute pas, il y a un retard de l'école sur les nouvelles technologies.

Philippe Lapousterle : La rentrée se passera bien demain ?

Michel Deschamps : Elle se passera beaucoup mieux que s’il n'y avait pas les mesures que j'ai évoquées. Je souhaite qu'elle se passe bien et qu'on puisse, dès après-demain, tourner la page de la rentrée et aborder les dossiers de fond.


France 2 : jeudi 4 septembre 1997

Philippe Lapousterle : Vous être le patron de la toute puissante fédération syndicale unitaire. Aujourd'hui, c'est le principal syndicat des enseignants.

Michel Deschamps : C’est la première, oui, c’est cela.

Philippe Lapousterle : À vous entendre, à vous lire dans les quelques interviews que vous venez de donner, vous vous attendez à une rentrée très sereine et vous distribuez des bons points au ministre C. Allègre ?

Michel Deschamps : En tout cas, c'est une meilleure rentrée que celle que nous aurions eues sans tout ce que nous avons demandé et, pour partie, obtenu. Pour partie seulement.

Philippe Lapousterle : Qu'est-ce qui vous satisfait le plus ?

Michel Deschamps : Je crois, véritablement, les mesures sociales. Je crois que la décision du gouvernement de quadrupler l’allocation de rentrée scolaire, c'est juste, c'est bon. Les familles, vraiment, en avaient besoin. De même, on avait beaucoup insisté sur le problème des cantines : il y a des mesures qui sont prises.

Philippe Lapousterle : 290 millions de francs.

Michel Deschamps : C'est positif, évidemment.

Philippe Lapousterle : C’est suffisant ?

Michel Deschamps : On va le voir, c’est très difficile. Mais en tout cas, c’est important.

Philippe Lapousterle : Il y a aussi l'annonce de la réouverture de 800 classes en primaire alors que 1 200 fermetures étaient envisagées ?

Michel Deschamps : Oui, là, c'est un demi bon point. Moi, j'aurais souhaité que le gouvernement aille jusqu'au bout. C'est une erreur de ne pas avoir rétabli tous les postes supprimés, de ne pas avoir réouvert toutes les classes. Je le crains.

Philippe Lapousterle : Dernier chiffre qui doit vous satisfaire : le réemploi assuré des 35 maîtres auxiliaires.

Michel Deschamps : Oui, c'était aussi une revendication syndicale évidemment. Elle est satisfaite. Maintenant, je veux savoir : à quoi vont-ils être utilisés ? Comment va-t-on financer ? Et quelles possibilités réelles de titularisation va-t-on leur offrir ?

Philippe Lapousterle : L'une des innovations majeures, c'est la création des 75 000 emplois d’aides-éducateurs.

Michel Deschamps : Oui, c'est la grosse affaire de la rentrée. Il y avait près de 600 000 jeunes de moins de 25 ans qui ne trouvaient pas d'emploi. C'est terrible aussi pour l'école parce que cela démotive les jeunes de ne pas savoir si on va leur offrir autre chose que la galère. Alors que le gouvernement s'en préoccupe, en fasse sa priorité. Mais je crois vraiment qu'une fois qu'on a dit cela, il faut aller au-delà de cela. Que va-t-on offrir véritablement à ces jeunes comme avenir ?

Philippe Lapousterle : C'est-à-dire comment va-t-on les aider à sortir de ces emplois ?

Michel Deschamps : Bien sûr, et cinq ans pour eux, cela paraît très long mais nous, on sait que cela vient très vite. Comment sort-on du dispositif ? Oui au dispositif, mais comment en sort-on ?

Philippe Lapousterle : Qu'est-ce que vous préconisez pour les aider à sortir ?

Michel Deschamps : Il faut vraiment que, tout de suite, on présente ces emplois-jeunes et en face de ces emplois-jeunes de vrais métiers, de vrais emplois, qu'ils n'aient pas l'impression d'être là comme bouche-trou, comme bonne à tout faire mais qu'ils aient un contrat de travail, des missions claires. Il faut qu'ils aient un rôle vraiment utile dans l’école.

Philippe Lapousterle : Est-ce que les enseignants ne craignent pas que ces aides-éducateurs rognent un petit peu sur leurs prérogatives ?

Michel Deschamps : Ce n'est pas une question de prérogatives. Nous, on croit vraiment que le métier d'enseignant est un métier. Il faut avoir été formé. Et je crois, y compris pour ces jeunes, qu'il ne serait pas bon de faire un métier aussi difficile dans de mauvaises conditions. Mais à côté du métier d'enseignant, il y a toute une série de fonctions nouvelles que nous avons pointé, proposées au ministre et qui peuvent leur donner un vrai métier.

Philippe Lapousterle : Par ailleurs, C. Allègre, le ministre de l'éducation nationale, annonce également une rénovation en profondeur de son ministère. Il a eu cette expression que vous jugez peut-être un petit peu malheureuse : « dégraisser le mammouth ». Qu'est-ce que vous attendez ?

Michel Deschamps : Moi, j'ai dit que l'expression était une ânerie, je le maintiens. Je crois que le ministre, là, confond les difficultés qu'il a à gérer dans sa propre maison, son administration centrale, ses rectorats avec ce que nous faisons, nous, les enseignants dans notre classe. Qu’il combatte la bureaucratie chez lui, c'est bien. Je vous assure que, dans les classes, il n'y a pas de bureaucratie parce que les élèves ne le permettraient pas. Ne confondons pas tout. Que le ministre fasse le ménage mais que nous, il nous laisse travailler et qu'il nous aide à bien travailler et, pour être clair, à mieux travailler. Vous savez, l'école, il faut la transformer.

Philippe Lapousterle : Pour vous aider, l'une des choses principales, c'est le budget. Or, on ne connaît pas encore le budget 1998. Est-ce que vous avez des inquiétudes ?

Michel Deschamps : Oui, cela devient inquiétant. Les mesures de rentrée, je vous dis - celles que je trouvais bonnes - sont prises dans l'urgence. On ne sait pas si tout cela va continuer, comment cela va se faire ? Et il devient inquiétant il y a quelques semaines maintenant du début de la discussion budgétaire, on ne sache rien. Au fond, le ministre de l'éducation nationale a remis le compteur à zéro, il a pris des mesures d'urgence pour sauver la rentrée. Cela n'annonce pas une politique de l'éducation, cela n'annonce pas qu'il va avoir, et qu'on va nous donner, les moyens de transformer vraiment à l’école.

Philippe Lapousterle : Il y a un débat que le ministre a relancé : ce sont les rythmes scolaires. Il s'est dit plutôt défavorable à la semaine de quatre jours. Qu'est-ce que vous en pensez ?

Michel Deschamps : Là-dessus, je crois que, sur le plan pédagogique, il a complètement raison ; simplement l'école ne peut pas fonctionner a contrario des demandes sociales. La semaine de quatre jours est une demande sociale que les parents ont exprimée très fort. Et là, je suis pour qu'on se rapproche le plus possible des besoins du terrain. Il faut que ce soient des décisions prises avec les parents d'élèves. Il ne peut pas en être autrement.

Philippe Lapousterle : Les plans de lutte contre la violence à l'école : vous avez des préconisations ?

Michel Deschamps : Oui, quelques fois très radicales. Nous, on pense que les très gros établissement de 1 500, 1 700 élèves, cela ne permet pas de travailler. Il faut vraiment qu'on en revienne, au moins dans ces quartiers très difficiles, à des établissements beaucoup plus à taille humaine. Cela va coûter très cher mais la violence à l'école a aussi un coût énorme.

Philippe Lapousterle : Il y a aussi des expériences qui sont menées, çà et là, de policiers dans les établissements scolaires.

Michel Deschamps : Oui, partout dans ces zones difficiles, on a créé un nouveau dialogue et des rencontres avec les professions judiciaires avec les professions sociales y compris avec les policiers. Partout où il y a eu ce dialogue et ces échanges, école ou hors école, cela marche.

Philippe Lapousterle : Croyez-vous au plan Internet à l'école, que le ministre annonce ?

Michel Deschamps : Il y a un retard réel, donc j'y crois. Ne faisons pas les erreurs du passé. C'est-à-dire qu'en parallèle, il faut former les enseignants, il faut former l'ensemble des personnels, il faut accompagner le mouvement. Il ne suffit pas de faire un effet d'annonce mais il y a un retard, là, que l'école doit absolument combler.

Philippe Lapousterle : Les enfants, les parents, les enseignants sont en train de se préparer, dans quelques instants, ils vont peut-être partir à l'école. Est-ce que vous avez un message à leur transmettre ?

Michel Deschamps : Oui, c'est une tâche difficile, pas tout à fait la fête, mais il est absolument indispensable que tous, toute la nation, toutes les forces de ce pays soient concentrés, mobilisés autour de ce qui se joue à l'école.