Texte intégral
Madame la Présidente de la Fédération des industries nautiques,
Monsieur le Président du salon nautique,
Mesdames, Messieurs,
C’est avec un grand plaisir, que j’ai parcouru ce matin les allées de ce 37ème salon nautique. Je dois dire que je suis très impressionné, impressionné par l’ampleur et la qualité de la manifestation, impressionné également par l’extrême diversité des réalisations, des services et des bateaux de toutes sortes que proposent les professionnels de l’activité nautique au visiteur.
La première dimension de ce salon que je veux souligner est celle des loisirs.
Qu’il s’agisse de la navigation de plaisance ou de la pratique des sports dits de « glisse » dont c’est le grand retour cette année, qu’il s’agisse de la plongée ou de la pêche, de la croisière sous les tropiques ou de la découverte de nos canaux, la variété des loisirs nautiques témoigne de l’attrait que l’élément aquatique exerce sur nos contemporains et rappelle que les espaces nautiques – la mer bien sûr mais n’oublions pas les eaux intérieures – sont la première destination des vacanciers.
En effet, près de 20 millions de vacanciers choisissent la mer pour lieu de leurs vacances et parmi eux 3,5 millions pratiquent la navigation de plaisance. Ce simple chiffre indique clairement l’importance du tourisme nautique dans le développement des régions littorales et son impact positif pour notre balance commerciale.
Les plages, par exemple, représentent un atout essentiel. Leur usage est libre et gratuit ; ce principe a été réaffirmé en 1986 par la loi « littoral » et il ne saurait être remis en cause.
Mais ces lieux de détente et de loisirs sont également des zones fragiles qu’il faut protéger. Les activités touristiques doivent se développer dans le respect de la nature. Lors de la proclamation en juin dernier par Madame Michelle Demessine, Secrétaire d’État au Tourisme, du palmarès 1997 « Pavillon Bleu d’Europe », ce sont 108 communes du littoral et 60 ports de plaisance qi ont été récompensés par ce label de qualité.
Les sentiers du littoral sont un autre exemple : ils permettent à chacun de découvrir des sites jusqu’alors inaccessibles, et toujours dans le respect du patrimoine naturel. 1 300 KM sont aujourd’hui aménagés. C’est une action que j’entends développer, en partenariat avec les collectivités territoriales intéressées.
La navigation touristique fluviale constitue aussi un attrait pour les vacanciers et la place occupée par cette activité au sein du salon montre son importance.
En liaison avec « Voies Navigables de France », un effort de restauration et d’entretien du réseau ainsi que des actions en faveur de l’amélioration du service rendu aux plaisanciers ont été entrepris et seront poursuivis.
La deuxième dimension que donne à voir ce salon est celle d’une activité économique dynamique qu’il faut encourager.
La plaisance représente un réel enjeu, tant du point de vue de l’économie, que de celui de l’emploi. La France se place au deuxième rang mondial pour la construction nautique et au premier rang en Europe. Elle occupe le premier rang pour la construction des voiliers et des bateaux pneumatiques. C’est une industrie très largement exportatrice et une vitrine pour notre technologie.
L’ensemble de la filière nautique, construction, fabrication d’équipements, location et services, représente un chiffre d’affaires de 10 milliards de francs et emploie environ 30 000 personnes.
En ce qui concerne les infrastructures d’accueil, les ports de plaisance sont un outil important pour le développement des loisirs nautiques.
La troisième dimension que je souhaite invoquer concerne les métiers de la mer. Ils visent à préserver les activités qui s’y exercent, à protéger ce milieu et à favoriser sa mise en valeur immédiate, et surtout pour le long terme.
Vous me permettez à ce propos de parler des métiers qui concourent à la sécurité maritime et notamment de l’action des centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage. Ils assurent la coordination de l’ensemble des moyens publics et privés pour des tâches de service public : recherche et sauvetage, surveillance de la navigation maritime, des pêches maritimes et des pollutions marines.
Ces centres symbolisent la nécessité d’une organisation originale. Avec 7 000 opérations par an, dont une bonne partie au bénéfice des plaisanciers, ils confirment de l’efficacité du concept français de coordination de l’État en mer.
Inaugurant ce salon, j’ai eu le plaisir d’y inaugurer aussi le stand du Ministère de l’Équipement et des Transports, qui témoigne du rôle actif que jouent nos personnels.
Je tiens tout particulièrement à rendre hommage et à remercier ceux qui sont appelés à entreprendre les opérations de sauvetage parfois dangereuses pour leur propre sécurité, qu’il s’agisse des professionnels de la mer ou des bénévoles de la Société Nationale de Sauvegarde en Mer, ainsi que les marins des quatre flottes de l’État qui concourent au service public des secours en mer, ceux de la Marine Nationale, de la Gendarmerie Maritime, de la Douane et des Affaires Maritimes.
Le ministre apporte également les réponses adaptées à la question de la sécurité et de la signalisation maritime à travers le personnel très compétent des 8 000 établissements de signalisation maritime, phares, feux, bouées et les systèmes de radionavigation, et je pourrais ajouter le rôle considérable que jouent les services de la météo.
J’ai décidé d’engager un programme de modernisation de l’ensemble de ce dispositif de signalisation, de surveillance et d’information.
Je souhaite enfin qu’une attention particulière soit portée à la question de la formation.
Les écoles maritimes et aquacoles, dont une profonde réforme est en cours, et les écoles nationales de la marine marchande forment les jeunes aux métiers de la mer : marins du transport maritime et de la plaisance professionnelle, de la pêche et des cultures marines.
Ces formations contribuent à délivrer des brevets de qualité reconnus au plan international.
Elles ont une spécificité, importante à souligner : tout marin en exercice doit se former en alternance à bord et en école. De plus, formation initiale et formation continue sont les deux piliers de cet enseignement. L’un ne va pas sans l’autre.
Les pouvoirs publics ont généralisé cette approche globale marin-emploi formation en l’étendant au secteur de pêche et des loisirs nautiques.
Dans le même ordre d’idées, l’instauration d’un statut pour les bateaux-écoles reposant sur la qualification du moniteur et les conditions d’enseignement, est souhaitable. Cela correspond à la demande des professionnels et devrait permettre d’améliorer la formation des plaisanciers et donc de renforcer la sécurité de tous.
La France a besoin de la mer autant que de l’agriculture ou de l’industrie, car toutes les composantes s’y retrouvent : le milieu, l’homme, le produit.
La mer et le littoral sont un facteur de développement économique, le secteur le plus riche et le plus sensible où doit s’exercer un aménagement du territoire équilibré, protecteur et porteur, le lieu privilégié d’une politique de l’emploi ambitieuse.
La mer et ses dangers nous imposent cette première loi de la nature. La sauvegarde de la vie humaine, la préservation du milieu marin sont et demeureront des préoccupations fondamentales, nationalement et internationalement partagées.
La marine doit retrouver, affirmer haut et fort sa fierté, son originalité, la valeur de ses fondements, de ses hommes ; de ses technologies aux niveaux national et international.
La France a un avenir maritime. J’y crois profondément, je l’ai encore dit lundi dernier à Sète. Je l’ai répété mercredi devant le Congrès de l’Association Internationale de la Signalisation maritime. Je l’ai confirmé, hier au Sénat, lors du débat budgétaire.
Et aujourd’hui, devant vous, en inaugurant ce salon nautique, je veux le redire avec force.
Encore bravo Monsieur le Président, bravo aux organisateurs et participants de ce salon nautique qui donne à rêver, qui donne envie.
Je vous remercie de votre attention.