Texte intégral
Q - Comptez-vous interdire le tabac aux moins de 16 ans ?
Dominique Gillot. J'y suis très favorable parce que c'est une mesure qui permettrait de dire clairement que le tabac est une substance nocive, dangereuse, à laquelle les jeunes ne doivent pas toucher. Avec Martine Aubry, nous espérons pouvoir agir très vite et mettre en oeuvre cette interdiction dès le début de l'an 2000 si les parlementaires lui réservent un accueil, favorable.
Q - Dans d'autres pays, une interdiction du même type a-t-elle porté ses fruits ?
Oui, dans les autres pays comme la Grande-Bretagne, la Norvège, la Finlande, la consommation de tabac a diminué de 25 à 30 % chez les jeunes depuis l'interdiction. Et même dans des pays latins comme l'Espagne ou le Portugal, l'interdiction est bien perçue par la jeunesse. Je suis sûre que les Français y sont favorables.
Q - On a parfois le sentiment que lorsque la prévention échoue l'Etat ne trouve d'autre solution que d'interdire.
Dire à un jeune de 14 ans qu'il va être malade, qu'il aura un cancer des poumons ou du larynx, qu'il souffrira n'a pas de sens. A 14 ans, on se sent invincible et 50 ans semble un âge très lointain. D'autre, part, je vois à quel point il est difficile de faire respecter la loi Evin dans les collèges. Cette loi sera donc là pour dire que le produit est dangereux.
Q - Les buralistes devront-ils demander une carte d'identité à chaque jeune de moins de 16 ans ?
Ecoutez, comme pour l'alcool, il y aura, chez le débitant de tabac, un panneau sur lequel sera inscrite l'interdiction. Ensuite, il chacun de prendre ses responsabilités. Nous n'allons pas mettre un policier derrière chaque débitant de tabac.