Interview de Mme Michèle Demessine, secrétaire d'Etat au tourisme, dans "Le Parisien" le 4 septembre 1999, sur le bilan de la saison estivale 1999.

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Média : Le Parisien

Texte intégral

Le Parisien : Toutes les régions de France ou presque annoncent des chiffres de fréquentation en nette hausse par rapport à l’été 1998, pourtant déjà dopé par la Coupe du monde de football. Y aurait-il du record dans l’air ?

Michèle Demessine (secrétaire d’État au tourisme) : Sans aucun doute. Selon les données dont je dispose aujourd’hui, le nombre de visiteurs étrangers a en effet augmenté dans une fourchette de 5 % à 10 % suivant les régions. Les Allemands, par exemple, ont effectué leur grand retour après plusieurs années d’infidélités. La France, déjà première destination touristique mondiale, pourrait donc battre un nouveau record sur l’ensemble de l’année 1999, avec au moins 72 millions étrangers, contre 71 millions en 1998. Notre principal concurrent, l’Espagne, n’en accueille que 43 millions. En ce qui concerne les endroits privilégiés cet été par les unes ou les autres, je note le littoral, surtout méditerranéen, a fait le plein. Le grand ouest s’en sort bien, en dépit d’un mois de juillet mitigé et des événements très festifs, comme l’Armada du siècle à Rouen ou l’éclipse du 11 août, ont permis à la moitié nord du pays d’attirer la foule des grands jours. Seule la montagne, qui a subi pas mal d’intempéries, apparaît en retrait.

Le Parisien : Quelle est la part des touristes français dans ce bilan mirifique ?

Michèle Demessine : C’est difficile à dire. Autant nous sommes capables d’évaluer les arrivées de touristes étrangers aux frontières ou via les aéroports, autant le suivi des Français l’été dans leur propre pays est une tâche délicate. Même s’il est évident qu’ils ont largement contribué au succès des ferias de Nîmes (un million de personnes), de Béziers ou de Bayonne, du Festival interceltique en Bretagne, ou encore de l’éclipse. Dans les régions touristiques, les plages en particulier, on insiste davantage sur l’augmentation du nombre des étrangers que sur l’éventuelle hausse des contingents de Français. Une chose est sûre, il n’y en a pas eu moins que l’an passé.

Le Parisien : Où étiez-vous personnellement cet été ?

Michèle Demessine : En France, comme la plupart de nos compatriotes qui mettent les pouces entre juillet et août. Précisément dans l’Aveyron, pour y faire du tourisme vert. Je suis aussi allée dans la Creuse, mais là à l’occasion d’un « tour de France » des régions touristiques. Et j’en suis repartie avec la conviction que cet endroit plein de charme et pas si loin de Paris (350 km par l’autoroute) était injustement méconnu. Pour rester en tête des pays d’accueil, et capter les 106 millions de visiteurs par an qu’on nous promet en 2020, la France doit rester excellente sur ses points forts (littoral, grandes villes) et valoriser de nouveaux espaces.


Rectificatif
Suite à une erreur introduite dans l’interview de Madame Michèle Demessine, secrétaire d’État au tourisme, publiée dans Le Parisien du 4 septembre 1999, Madame Demessine apporte les précisions suivantes :
La France a accueilli 71 millions de touristes étrangers en 1998.
Selon les dernières tendances en provenance de nombreux pays, ce chiffre sera certainement dépassé pour l’année 1999. Le chiffre définitif du nombre de touristes étrangers accueillis tout au long de l’année 1999 ne pourra être connu qu’au début de l’année 2000, après le début de la saison d’hiver qui accueille, elle aussi, de nombreux touriste étrangers.