Texte intégral
Date : Mardi 4 mars 1997
Source : France 2
G. Leclerc : Révolte en Belgique contre la fermeture de l’usine de Vilvorde et des menaces concernant la suppression de 3 000 emplois en France. C’est une situation douloureuse mais est-ce que Renault peut faire autrement lorsqu’il a cinq milliards de déficit, avec un marché qui a encore chuté de 25% le mois dernier ?
N. Notat : Je peux au moins vous dire que Renault peut faire autrement et changer de méthode. Franchement, c’est une décision d’une extrême gravité que de rayer de la carte une entreprise où il a plus de 5 000 salariés en Belgique et annoncer cela avec une brutalité sans nom ! On n’imagine plus les méthodes de ce genre à l’aune de l’an 2 000. Donc, je crois que l’on comprend la révolte, l’indignation de ce gens qui n’imaginent pas avoir été, comme cela, d’un seul coup considéré comme inutiles, en trop, dans une entreprise qui a quand même les moyens de faire autrement. De plus, Renault a été à l’initiative d’un accord européen entre ses différentes usines sur le territoire européen et elle ne s’en est pas servi pour informer, préparer, le cas échéant, les salariés.
G. Leclerc : Mais ces manifestations, les actions en justice, le boycottage, les grèves, est-ce que toutes ces ripostes ne risquent pas d’aggraver la situation de Renault ?
N. Notat : Comment voulez-vous aujourd’hui, que les salariés fassent autre chose quand vous prenez une décision comme ça en pleine figure ! Imaginez-vous dans cette situation ; imaginons tous que l’on soit dans cette situation, que fait-on ? On hurle, on dit que ce n’est pas vrai, que ce n’est pas possible ! On n’annonce pas une décision comme cela dans des considérations comme ça. Donc je crois qu’aujourd’hui, il faut que Renault se dise que les salariés sont dans cette phase d’indignation, de révolte. Il va y avoir une marche de l’automobile sur Paris vendredi. Des délégations de France, d’Espagne, vraisemblablement de délégations d’autres pays s’associeront à cette journée de manifestation. Je pense aussi que le gouvernement belge a légitimement quelques demandes à formuler à l’égard de Renault. Il faut maintenant que Renault s’explique et j’ose espérer que cette décision n’est pas irrémédiable. Trois mille salariés rayés de la carte du jour au lendemain, c’est quand même une décision qui méritait un peu plus de discussion et d’information.
G. Leclerc : A partit du moment où le gouvernement français avait refusé les préretraites, pensez-vous que Renault pouvait faire autrement que fermer cette usine ?
N. Notat : Je pense malheureusement qu’il n’y a pas forcément un lien de cause à effet, c’est-à-dire que Renault a fait une demande de réduction de ses effectifs grâce à des préretraites pour embaucher des jeunes en contreparties. C’était une décision particulière, mais je pense que cela ne changeait pas les orientations que la direction avait par rapport à cette usine en Belgique. Et on attend de voir ce qui va se passer sur le territoire français ? Des informations bruissent et il semblerait que ce ne soit pas seulement la Belgique qui va être fermée.
G. Leclerc : Pensez-vous que l’on pourrait éviter cela ? Y a-t-il d’autres solutions pour éviter les suppressions d’emplois, en France comme en Belgique ?
N. Notat : Moi, je crois que les salariés d’une entreprise, quand elle est confrontée à des situations qui sont des vraies contraintes, des vraies difficultés, ont la capacité de comprendre lorsqu’on le leur explique. Ce qui est insupportable, c’est qu’on dise aux salariés : on regrette, jusqu’à aujourd’hui vous avez travaillé chez nous, demain vous vous débrouillez et vous irez travailler ailleurs ». C’est insupportable, aujourd’hui ! Donc, l’important c’est la manière dont ces entreprises, qui ont éventuellement besoin d’effectifs qui varient dans le temps, considèrent leurs salariés, les aident le cas échéant à quitter le travail en fin de carrière – car c’est une sorte de réduction de la durée du travail qui peut être acceptable – les aident à retrouver du travail et à recréer de l’emploi dans les sites et les environnements. Voilà le problème ! Il faut que Renault se sente, comme toutes les autres entreprises, concernée par les décisions qu’elle prend et qu’elle ne renvoie pas aux sociétés et aux gouvernements respectifs les problèmes des responsabilités qu’elle prend.
G. Leclerc : Le chômage a augmenté de 18 000 personnes en janvier. Pourtant, le Gouvernement dit que la tendance est à la baisse, à l’amélioration, est-ce votre opinion ?
N. Notat : Étant à la présidence de l’Unedic, nous avons cette semaine – comme nous le faisons régulièrement – fait une projection à partir des éléments statistiques que nous avons. Nous ajustons pour avoir le moins d’imprévus possible car c’est un organisme qui peut facilement passer dans le rouge et nous n’y tenons pas. Et nous avons constaté petitement qu’il semble y avoir une petite élaboration – vous voyez comme je suis prudente – sur le niveau de croissance en 1997 et donc avec un peu de répercussions favorables sur l’emploi, qui se poursuivrait en 1998, avec à nouveau des chiffres moins alarmants que ceux que l’on avait prévus en octobre 1996. Donc, on a le sentiment que cela frémit, on a le sentiment qu’il se passe quelque chose. Il faut aller le plus loin possible dans cette voie de la croissance, qui est nécessaire, qui sera le bienvenu, par des mesures de grande ampleur sur la réduction de la durée du travail – la loi Robien est là – sur l’embauche des jeunes dans les entreprises, sur la création d’activités dans les services, bref que l’on ait des entrepreneurs dans ce pays qui créent de nouvelles richesses.
G. Leclerc : Dans ce contexte quand même difficile, la grève des fonctionnaires jeudi, notamment sur leur pouvoir d’achat, n’est-elle pas un peu malvenue ?
N. Notat : On peut toujours se poser des questions sur les questions sur le bien-fondé d’une grève. Je crois que les fonctionnaires aujourd’hui sont en situation d’irritation et d’agacement à répétition. Et à partir du moment où cela moment où cela va durer comme cela, ils auront envie de réagir et, je le crois, légitimement. En 1996, on leur a dit : pas de pouvoir d’achat, on les a provoqués sur leur régime de retraite. Cette année, on leur dit : pas de négociation concernant les augmentations salariales. Bon, trop c’est trop. Je crois que les fonctionnaires attendent du Gouvernement un peu de considération, de reconnaissance et de dignité aussi.
G. Leclerc : La sécurité sociale : on sait que la CFDT a soutenu le plan Juppé. Quand vous voyez la grogne des médecins, quand vous voyez les déficits qui continuent, quand vous voyez le mécontentement dans les hôpitaux, vous ne vous posez pas de questions ?
N. Notat : Malgré beaucoup de tensions, de controverse légitimes avec les médecins, la CNAM est arrivée à un accord la semaine dernière, qui reste certes à ratifier mais, quand même, quelle belle évolution ! On rediscute, on fait un contrat avec les médecins qui, du coup, acceptent tout simplement, sans se dénier, de participer à la responsabilité de l’équilibre de la Sécurité sociale.
G. Leclerc : Et les hôpitaux ?
N. Notat : Les hôpitaux, là je dis au Gouvernement : attention ! Ce n’est pas la CNAM qui gère les hôpitaux et prend les décisions concernant les hôpitaux, c’est le Gouvernement. Attention aux décisions aveugles. Attention à coup de serpes ! Beaucoup de discussion et surtout il faut faire de la concertation hôpital par hôpital, donner de la souplesse. Moi, je demande un fonds avec un peu d’argent pour que, là où les choses seront très difficiles à court terme, on puisse avoir de la souplesse et agir dans la durée.
Date : Jeudi 6 mars 1997
Source : Europe 1
N. Notat : Je suis avec la délégation de la Confédération européenne des syndicats qui a voulu apporter aujourd’hui à Vilvorde son soutien par rapport à l’indignation, à la révolte de ses salariés face à une décision tellement inadmissible et brutale. Et je voudrais peut-être dire tout simplement à la direction de Renault en France que l’entreprise connaisse des difficultés, les salariés sont capables de le comprendre, de les entendre mais il ne peut y avoir de manière aussi brutale, il faut discuter. Jamais la contrainte n’a remplacé la maturité de la discussion, la préparation des esprits aux évolutions, jamais une réussite, une performance économique se fait dans le contresens social, se fait dans l’indignation sociale. Donc il faut rééquilibrer ce besoin d’évoluer peut-être pour l’entreprise mais surtout d’évoluer dans le dialogue, dans la concertation et surtout dans le respect des gens et pas pour faire de nouveaux chômeurs.
Europe 1 : Donc vous ne contestez pas la nécessité de la restructuration mais ce que vous fustigez, c’est la forme ?
N. Notat : Nous n’avons aujourd’hui aucune capacité de compréhension d’une décision aussi grave, on ne raye pas une entreprise de la carte comme cela, d’un trait de plume sans en donner la raison, sans accepter de discuter, sans donner son point de vue. En plus, on ne le fait pas avec cette brutalité dans la méthode en mettant les gens devant le fait accompli. Cela, ça provoque de l’indignation, de la révolte et cela risque même de provoquer des effets négatifs pour l’adhésion à l’Europe. L’Europe n’est pas responsable aujourd’hui, l’Europe prévoit de l’information, de la consultation, dans ces cas-là, Renault n’a pas voulu consulter, discuter, ce n’est pas imaginable.
Europe 1 : Êtes-vous satisfaite par le désir de consultation exprimé par L. Schweitzer mais une concertation pour les mesures de reclassement alors que la décision de la fermeture est maintenant irrévocable ?
N. Notat : Mais oui je ne sais pas si je peux lui faire confiance. Hier, en, sortant de Matignon, je l’ai entendu exprimer sa volonté de dialogue de ce matin, alors que le délégué de Vilvorde est venu en France et à Boulogne pour tout simplement faire une déclaration au comité central d’entreprise français, la direction a refusé ! Donc c’est inconséquent d’exprimer cette volonté de concertation et de procéder comme il a procédé ce matin. Donc, vraiment, je l’exhorte à discuter, à dialoguer, rien n’est plus urgent aujourd’hui que de se mettre autour d’une table.
Europe 1 : C’est une question de personne il faudrait que L. Schweitzer démissionne maintenant ?
N. Notat : Oh non, la question n’est pas pour moi de parler sur le ton des personnes. Je crois qu’il s’agit d’une stratégie d’entreprise dont Renault révèle malheureusement qu’elle peut exister dans bien d’autres entreprises et c’est la raison pour laquelle nous sommes avec la Confédération européenne des syndicats tous ici, aujourd’hui, car nous ne pouvons pas accepter que les entreprises évoluent dans le contresens et dans l’incohérence, dans l’inconsidération sociale.
Date : Mardi 18 mars 1997
Source : RMC
P. Lapousterle : J’ai failli tomber à la renverse, et d’autre avec moi : on vous a vue à Bruxelles bras-dessus bras-dessous avec M. Blondel, apparemment de bonne humeur, alors qu’à Paris, c’est la guerre avec vous. Que se passe-t-il à Bruxelles pour qu’il y ait de telles embuscades
N. Notat : Peut-être amplifiez-vous la guerre qui existe à Paris et amplifiez-vous le grand amour qu’il y a eu à Bruxelles ?
P. Lapousterle : Ce n’était pas des retrouvailles, alors ?
N. Notat : À Bruxelles, nous nous sommes retrouvés par rapport à une situation créée par Renault. Face à une situation d’une telle brutalité, d’une décision d’une telle gravité, il était, me semble-t-il, normal que les leaders concernés, de quelque qualité soient-ils, se retrouvent pour dire : « Non, pas cela pas comme cela dans une entreprise qui doit se moderniser », même si elle doit effectivement s’adapter, même s’il elle a à faire des problèmes. Voilà ce que nous sommes allés dire là-bas. Après, il y a les petits jeux de « Qui est à côté des autres ? ». Et puis, ma foi, la vie, la marche de la vie fait qu’on se retrouve les uns à côté des autres : c’est assez sympathique.
P. Lapousterle : Vous devriez faire plus de promenades ensemble ! L’euromanifestation, c’est un évènement social très important, un pas vers l’Europe sociale ou bien est-ce un phénomène aussi passager que la cordialité qui a régné ente vous ?
N. Notat : C’est très important parce que – c’est d’ailleurs le paradoxe par rapport à Renault – à cette occasion, il fallait que la décision soit donc incroyable pour qu’elle puisse provoquer cette réaction, cette indignation, cette révolte spontanée, aussi rapide, cette solidarité envers tous les salariés du groupe. Renault a mal apprécié ou a sous-estimé la solidarité qui allait exister entre les différents salariés des usines Renault.
P. Lapousterle : Renault ou le Gouvernement ?
N. Notat : Renault, je crois. Ils ont considéré que la Belgique était la Belgique, que la France était la France. Par conséquent, ils ont fait une espèce de pari risqué qui consistait à penser que, sans doute, il allait se passer quelque chose en Belgique mais ils n’ont pas imaginé un instant que cela allait pouvoir donner lieu à une action de cette envergure au niveau de tous les groupes et au-delà du groupe. Au-delà de ce qui se passe chez Renault, tout le monde voit bien que ce qui est en jeu, c’est les conditions dans lesquelles les entreprises sont amenées à se moderniser et à être compétitives ans l’Europe sociale. Cela, c’est le nœud de la question pour les années qui viennent. Les Européens, qui ont de plus en plus intégré l’Europe, quoi qu’on en dise, veulent désormais dire leur mot, ils veulent s’affirmer sur l’Europe telle qu’ils veulent l’avoir, et non telle qu’elle est en train de se construire. Cet exemple est abominable, c’est un contre modèle. Après le modèle social Renault, quand même, quel chemin !
P. Lapousterle : Renault aura des suites ? On ne pourra plus faire dorénavant ce qu’on faisait avant ?
N. Notat : Ça ne pourra plus exactement se passer comme ça, peut-être pas non plus complètement comme avant, c’est-à-dire considérer que l’emploi, les questions sociales sont finalement toujours les conséquences de ce qui est prioritaire en tout état de cause, c’est-à-dire les conditions économiques, que je ne sous-estime pas : il n’y aura pas d’Europe économique. Sur ce pont, je ne fais pas la fine bouche. A l’inverse, je dis à tous les dirigeants et à tous les patrons français qu’il n’y aura pas d’Europe performante, il n’y aura pas d’Europe qui affrontera le monde sans les salariés, sans salariés considérés, sans dialogue social, sans relations sociales nourries.
P. Lapousterle : Étiez-vous contente de voir les représentants de la politique française, comme L. Jospin ou R. Hue, à Bruxelles, ou bien était-ce de la récupération ?
N. Notat : Ce n’est pas l’habitude que nous avons en France. Les politiques ont bien évidemment non seulement le droit mais aussi le devoir de s’expliquer sur des situations comme celle-là, de quelque camp qu’ils soient. Mais quand une manifestation se fait à l’appel des organisations syndicales, pour ma part – je sais que ce n’est pas comme cela dans tous les pays d’Europe – c’est un mélange des genres que je ne crois pas très bon.
P. Lapousterle : La Conférence sur la famille qui s’est tenue à Matignon hier : les résultats vous ont satisfait ou avez-vous un peu un goût amer dans la bouche ?
N. Notat : Il y a deux manières de regarder cela : soit on regarde les orientations prises, soit on regarde les mesures immédiates. Sur l’orientation qui est annoncée, c’est-à-dire si véritablement ce pays est les politiques sont en train de prendre conscience qu’une politique familiale moderne est en fait une meilleure conciliation entre la vie professionnelle et la vie familiale, la vie privée, pare que les familles aujourd’hui ne sont plus un homme qui travaille et une femme qui garde les enfants à la maison – ce sont souvent deux personnes qui travaillent, ce sont des familles monoparentales – donc, la question essentielle est effectivement : comment on cesse de faire de la gymnastique, en général c’est surtout les femmes qui la font…
P. Lapousterle : Le grand écart même.
N. Notat : Oui, on peut parler de grand écart. Les femmes à la fois présentes, occupant tout le temps que nécessite leur investissement professionnel et en même temps, comment être présentes chez elles parce qu’il le faut ? Et comment les hommes peuvent aussi, d’ailleurs, peut-être évoluer dans cette nouvelle articulation du temps ? Donc cela, c’est la ligne de demain. En fait, quand on parle temps de travail, réduction du temps de travail, temps partiel choisi, pas contraint, pas précaire, pas des sous-contrats de travail, quand on parle d’horaires de travail plus à la carte, quand on parle de compte-épargne temps – revendication de la CFDT que j’ai eu l’honneur de voir le Président de la République relayer –, quand on parle de tout cela, finalement on crée les conditions d’une conciliation. Mais je dis attention, nous sommes en France tellement enclins à concevoir cela dans un cabinet feutré d’un ministre et à écrire la bonne manière dont tout le monde va pouvoir concilier sa vie familiale avec sa vie professionnelle ! Je dis attention, un peu de discussion, un peu de négociation, un peu de souplesse dans l’application des choses mais maintien sur le cap, ça oui…
P. Lapousterle : Vous soutenez les revendications des internes des hôpitaux, puisqu’une moitié encore est en grève aujourd’hui, ou bien vous considérés qu’ils sont manipulés ?
N. Notat : Je crois qu’il y a amalgame dans ce que les internes des hôpitaux expriment. Pour ma part, je ne suis pas surprise que les gens qui sont aujourd’hui dans ma phase de transition, entre les études et l’installation, la spécialisation, soient inquiets sur leur avenir. Je ne suis pas surprise parce que je ne vois pas pourquoi, comme d’autres professions, il n’y aurait pas de l’inquiétude dans cette profession. Mais là où je dis qu’il y a amalgame, c’est qu’ils se trompent de combat s’ils prennent la convention qui a été signée dernièrement comme cible principale. La convention, au contraire, est la chance, pour la médecine libérale de demain, de continuer à exister.
P. Lapousterle : M. Barrot nous a dit la même chose hier.
N. Notat : Ce n’est pas la première fois qu’on me dit que je parle comme M. Barrot sur la question de la Sécurité sociale. Au moins, voilà une question sur laquelle nous avons des convergences. Je crois donc que les internes ne doivent pas se tromper d’objectif s’ils veulent aujourd’hui discuter sur les conditions dans lesquelles ils auront les garanties de s’installer – ils viennent de les obtenir, parce que quand même pendant sept ans, ils n’auront pas de reversements. D’ailleurs cela ne coûte rien à la CNAM, c’est le reste de la profession qui va mutualiser l’argent que nous paieront pas les gens qui s’installent. Mais je trouve que cela n’est pas une revendication inutile car quand on entre et qu’on s’installe, ce n’est pas à ce moment-là qu’on fait les plus gros chiffre d’affaires.