Texte intégral
Le Point : Pourquoi introduire en France les conférences de consensus danoises ?
François d’Aubert : Je ne suis pas un scientifique, je comprends donc très bien le désarroi des citoyens face aux enjeux de la science et de la technologie. D’une part, les scientifiques ont du mal à se faire comprendre. D’autre part, le débat est trop souvent sensationnalisé, ou simplement à l’extrême dans les médias. Tant et si bien que, finalement, la richesse du débat scientifique est occulté.
Or il est fondamental que les citoyens comprennent et discutent des enjeux de la science. C’est tout à fait possible, même dans un pays pétri de culture littéraire plus que de culture scientifique. C’est le but principal de ces conférences citoyennes qui sont un exercice de culture et de démocratie.
Le Point : Mais ces conférences ne sont-elles pas une façon de contourner les instances d’expertises existantes : Académie des sciences, Office parlementaire des choix technologiques, Comité national consultatif d’éthique ?
François d’Aubert : Absolument pas. C’est avec leur accord que nous avons lancé cette initiative. Et toutes les instances ressentent le besoin de mieux dialoguer avec le public. A l’heure où les Français se posent de plus en plus de questions, ces citoyens, mis en contact direct avec des spécialistes, vont apprivoiser pour nous le débat scientifique. Un exercice qui, je l’espère, évitera à notre pays de basculer dans le modèle américain exacerbé du citoyen contribuable qui passe son temps à demander des comptes à la science.
Le Point : Quel sera le coût d’une telle conférence ?
François d’Aubert : Modique. Il ne dépassera pas celui d’un colloque traditionnel.