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Le Parisien : On dit depuis déjà plus d’un an que le moment est venu d’acheter. Les ventes sont-elles vraiment reparties à la hausse ?
Louis Besson : La tendance est à la reprise, c’est un fait. Mais ce n’est encore qu’un frémissement. Dans certains départements comme les Hauts-de-Seine ou la Seine-et-Marne, le marché semble repartir plutôt bien. À Paris, c’est moins net, mais de manière générale, le volume des transactions varie peu dans la capitale. C’est surtout en banlieue, là où l’on construit, que la différence se fait.
Le Parisien : Les logements proposés sont-ils mieux adaptés à la demande ?
Louis Besson : Probablement. On ne trouve pratiquement plus de maisons coincées entre l’autoroute et la voie ferrée comme ça a trop souvent été le cas. Les constructeurs font attention au site, ils s’attachent à l’équipement de l’habitat. On aménage des pièces modulables, on transforme la salle de bains en véritable lieu de vie…
Le Parisien : Cette adaptation vaut aussi pour les prix ?
Louis Besson : Tout à fait. Il suffit de regarder les annonces : on peut dénicher désormais des maisons individuelles de qualité à partir de 500 000 F. Il faut dire que les acheteurs connaissent de mieux en mieux les cours et n’hésitent plus à négocier. Ça joue très certainement. Des agents immobiliers me confiaient récemment qu’à mille ou mille cinq cents francs près, certains de leurs logements ne trouvaient plus d’acquéreurs.
Le Parisien : La clientèle serait donc devenue plus exigeante ?
Louis Besson : Tout l’indique en tout cas. Les coups de cœur sont le plus souvent raisonnés. On visite beaucoup avant de se décider, on fait attention à l’environnement du logement. Notamment les lycées et les écoles où se retrouveront les enfants.
Le Parisien : Et en matière de financement, le dispositif actuel est-il suffisant ?
Louis Besson : Mon but n’est pas de bouleverser le système actuel au nom de l’alternance. D’autant plus que le prêt à taux zéro mis en place par mon prédécesseur, Pierre-André Périssol, a donné des résultats. Il a permis entre autres à des jeunes couples qui n’en avaient pas les moyens de devenir propriétaires. Mais le plan de financement du dispositif s’achève à la fin de l’année. Il va nous falloir trouver sept milliards de francs pour le reconduire. On en profitera pour l’adapter.
Le Parisien : Comment comptez-vous effectuer ce réaménagement ?
Louis Besson : L’objectif est de passer d’un système de primes au coup par coup à un dispositif durable où l’on pourra mieux suivre et mieux sécuriser le plan de financement des acquéreurs. Le remboursement du prêt à taux zéro – comme les autres prêts d’ailleurs – reste encore lourd à supporter pour certains ménages. C’est souvent le deuxième salaire qui permet de monter un dossier de financement. Il suffit que l’un des conjoints perde son emploi pour que tout soit remis en cause.
On prépare un nouveau système qui permettrait de moduler le mode de remboursement en fonction des problèmes qui peuvent survenir.
Le Parisien : Comment peut-on procéder ?
Louis Besson : Ce ne sont que des pistes de travail pour l’instant, mais on essaie de mettre en place un principe de réversibilité. Concrètement, un acquéreur qui achète un logement avec un prêt à taux zéro et qui ne peut plus assumer le remboursement des traites au bout de quelques années, pourrait demander à passer en location. Il resterait dans son habitation, mais paierait un loyer à un organisme public. À partir du moment où il retrouverait les ressources suffisantes pour rembourser son prêt, il redeviendrait acquéreur et reprendrait son remboursement normalement.