Article de M. Lucien Rebuffel, président de la CGPME, dans "Ouest-France" le 18 mars 1997, sur l'action de la CGPME en faveur de l'insertion professionnelle des jeunes, intitulé "Un débouché pour les jeunes : les PME".

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Média : Ouest France - Presse régionale

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L'insertion professionnelle des jeunes est aujourd'hui, plus encore qu'auparavant, un devoir national.
 
En effet, il faut rappeler de manière globale que si un tiers des jeunes de 16 à 25 ans ont un emploi, près de 10 % sont au chômage et 50 % poursuivent leurs études, ce qui marque clairement l'insuffisance de l'insertion professionnelle de ces catégories.

La CGPME se sent d'autant plus concernée par cette question qu'elle représente le tissu des petites et moyennes entreprises qui, traditionnellement, et plus encore ces dernières années, assument la plus grande partie des embauches dont une très forte part de jeunes (1). En particulier, les entreprises de moins de 50 salariés représentent la très grande majorité des embauches en contrat d'apprentissage, 50 % de celles en contrat d'adaptation et surtout près de 75 % des embauches en contrat de qualification.

Dans ce contexte, la CGPME prône depuis longtemps l'idée d'utiliser à plein les formules existantes, c'est-à-dire, d'une part, le contrat d'apprentissage, d'autre part, les contrats d'insertion en alternance, l'adaptation et surtout la qualification.

Le Premier ministre, lors de la Conférence nationale sur l'emploi des jeunes, a bien voulu valider cette idée en confirmant notamment le maintien, pour les contrats de qualification, de la prime versée par l'État (5 000 à 7 000 francs selon la durée du contrat, qui peut aller de 6 à 24 mois).

L'AGEFOS PME – premier organisme interprofessionnel collecteur et gestionnaire des contributions versées par les entreprises au titre de la formation et premier collecteur interprofessionnel, où les employeurs sont représentés par la CGPME –, qui finance 20 % des contrats d'insertion en alternance, a engagé à partir du deuxième semestre 1996 une campagne de relance de ces contrats qui a déjà porté ses fruits puisqu'elle a abouti à la conclusion de 26 800 contrats en alternance au cours de l'année 1996, dont 14 200 depuis septembre.

Il est aujourd'hui possible de passer à une nouvelle phase de développement de ces contrats et c'est ce à quoi la CGPME va s'engager avec ses partenaires des cinq confédérations syndicales de salariés à travers l'outil particulièrement efficace qu'est I'AGEFOS PME.

Parallèlement, la CGPME milite pour l'exploration de voies complémentaires, notamment à travers des projets territoriaux innovants que présenteront, par exemple en collaboration avec des collectivités locales (villes, conseils généraux, conseils régionaux ...), ses structures régionales et départementales.
 
Ces projets pourront trouver leur financement dans le milliard de francs de crédits déconcentrés mis dans ce but à la disposition des préfets.

En effet, c'est en touchant au plus près des réalités du terrain que pourra être amplifié le mouvement, déjà fort, d'insertion dans les PME.

À partir de ces pistes, nous pourrons atteindre le double objectif que sont l'entrée réussie dans la vie active des nouvelles générations et la lutte contre le chômage.

(1) Entre 1981 et 1995, les établissements de moins de 200 salariés ont créé 1 355 000 emplois nets, selon l'Unedic.