Texte intégral
Le Parisien : Les contribuables vont pouvoir bénéficier dès le deuxième tiers provisionnel de la baisse de l’impôt sur le revenu, au lieu de devoir attendre la fin de l’année. Est-ce une réponse à ceux qui vous accusent de ne pas avoir réellement baissé les impôts ?
Jean Arthuis : Les socialistes affirment qu’ils vont baisser les impôts. Nous, nous ne nous contentons pas d’une déclaration d’intention, nous les baissons ! 1997 est l’an I de la réforme fiscale : le montant de l’impôt sur le revenu va diminuer de 25 milliards de francs dès cette année. Lors du premier tiers provisionnel versé en février, tous les contribuables ont déjà bénéficié d’une baisse forfaitaire de 6 %, et ceux qui sont mensualisés ont pu eux aussi bénéficier de cet allégement. Cette fois, pour le paiement du deuxième tiers provisionnel, au lieu de verser, comme c’est la règle, le tiers de ce qu’ils ont payé l’année précédente, les contribuables pourront verser uniquement le tiers de l’impôt réel qu’ils ont calculé et qu’ils auront effectivement à payer.
Le Parisien : Ce système n’a cependant rien de nouveau : chaque contribuable pouvait déjà calculer lui-même la baisse de son impôt et adapter ses versements en conséquence. Pourquoi mettre aujourd’hui l’accent sur cette possibilité, d’autant que bon nombre de contribuables ont déjà reçu leur avis pour le paiement du deuxième tiers ?
Jean Arthuis : Parce que d’habitude, on payait toujours plus d’impôts ! Il n’y a que très peu de contribuables qui voyaient leur impôt baisser d’une année sur l’autre. Mais, cette année, grâce à la réforme fiscale, pratiquement tous les contribuables vont payer moins que l’année dernière. Que l’on n’aille pas m’accuser d’une quelconque initiative électoraliste ! Dans une démocratie participative, est-il abusif de dire aux contribuables français quels sont leurs droits ?
Le Parisien : Que se passera-t-il pour les contribuables mensualisés ?
Jean Arthuis : Ils pourront bénéficier de la baisse sur leurs mensualités à partir du mois de juin, à condition de le demander à leur percepteur ; ils ont jusqu’au 16 mai pour le faire.
Le Parisien : Cette mesure aura-t-elle des conséquences sur le budget de l’État ?
Jean Arthuis : Aucune, puisque de toute façon, la baisse de 25 milliards de l’impôt était inscrite dans le budget.