Texte intégral
Français d’Abord : 1re quinzaine de mars 1997
Projet de loi Debré
La double impuissance du Gouvernement
Non seulement le projet de loi Debré ne réglait en rien le problème de l’immigration, mais amendé sous la pression des lobbies, il aboutit à une situation encore plus laxiste que celle qui prévalait auparavant. En s’alignant sur la politique d’immigration de la gauche, le gouvernement démontre que la seule alternative crédible à celle-ci est représentée par le Front national.
Par deux fois le gouvernement a cédé. La première fois en rédigeant par avance un projet de loi inconsistant, étudié pour ne pas froisser les partis de gauche. Et la seconde en l’amendant dans un sens encore plus laxiste sous la pression dérisoire de quelques autorités morales auto proclamées.
En effet, dès sa version initiale, à l’image même de l’ensemble de la politique d’immigration du gouvernement, du texte du ministère de l’intérieur est marqué du sceau de l’impuissance. Car l’immigration est loin d’être stoppée dans notre pays. « Je veux faire le partage entre l’immigration régulière qui est la bienvenue en France, et l’immigration irrégulière » proclame M. Juppé. Dont acte ! Mais la méthode retenue est celle d’un vieux tour de passe-passe : réduire l’immigration irrégulière en l’estampillant régulière, voilà la technique Debré !
* Un projet inconsistant
Ainsi, parmi d’autres mesures, le projet de loi Debré organise la régularisation des clandestins parents d’enfants nés en France, les conjoints de Français mariés depuis un an et des irréguliers présents en France depuis plus de quinze ans… Entré irrégulièrement en France, l’immigré illégal sait donc que le temps travaille toujours pour lui. Quoi qu’il arrive, par le mariage, la paternité ou le seul effet du temps qui passe, sa situation sera légalisée un jour ou l’autre. Ainsi, loin de stopper l’immigration, la loi Debré la favorise. En donnant aux clandestins l’espoir et même la quasi-certitude de se voir attribuer une carte de résident et qui sait, un jour la nationalité française, le texte de Debré est à ranger au rayon des pompes aspirantes dénoncées de longue date par notre président Jean-Marie Le Pen. Mais comment s’en étonner puisque le véritable objectif de la loi Debré n’est pas de stopper l’immigration, mais de stopper l’inexorable montée en puissance du Front national en prétendant marcher sur ses plates-bandes supposées.
* Indignation feinte
Même le fameux article 1 qui déclencha l’indignation feinte des pseudos autorités morales des milieux du spectacle artistes et intellectuels autoproclamés, brille par son inefficacité : le départ d’un immigré de chez le particulier qui l’hébergeait ne signifie en aucun cas qu’il quitte le territoire. Rien ne l’empêche en effet de quitter ce domicile pour disparaître dans la nature… Dans ce contexte, l’agitation des milieux du spectacle et des associations relais de la gauche autour de la loi Debré constitue une imposture bouffonne. Mais pour dénoncer la supercherie, le gouvernement aurait été acculé à clamer son innocence en révélant l’inconsistance de sa loi. Il ne pouvait s’y résoudre. Fidèle à son habitude, il choisit donc de céder. Et aujourd’hui, le projet de loi Debré installe une législation encore plus laxiste que celle qui prévalait auparavant.
* Encore plus de laxisme !
En transférant aux préfets la compétence pour la délivrance des certificats d’hébergements, ceux-ci seront distribués beaucoup plus largement qu’avant. En effet, les maires sont placés directement sous le contrôle et la pression d’une population de plus en plus hostile à l’immigration alors que les préfets n’ont aucun compte à rendre. L’amendement Mazeaud consacre donc une dérive anti démocratique. De même, en confiant aux visiteurs étrangers le soin de déclarer eux-mêmes leur départ à des autorités qui n’existent plus aux frontières du fait des accords de Schengen, ceux-ci pourront passer aussi facilement qu’avant dans la clandestinité. Le gouvernement s’imagine-t-il que les candidats à la clandestinité auront la candeur d’en avertir les autorités ?
En fait, avec ce projet de loi, le gouvernement de M. Juppé démontre sa double impuissance. Impuissance à juguler l’immigration clandestine et impuissance à résister aux lobbies droits de l’hommiste. Ce faisant, loin de réussir à contrecarrer le Front national sur son propre terrain, il prouve qu’il n’y a pas de politique possible entre l’immigration à tout va des partis de gauche et le retour des immigrés dans leurs pays d’origine prônée par le Front national. Dès lors, plus que jamais, le choix est clair pour les Français : être submergés par l’immigration ou rejoindre le Front national qui seul incarne une alternative crédible à la politique de l’établissement.
Français d’Abord : 2e quinzaine de mars 1997
Face à l’hystérie…
Notre force tranquille
Émissions de télévisions, diffamatoires, interviews truquées, et déclarations de guerre au FN de la part du gouvernement RPR-UDF… Paniqué par notre montée en puissance, l’Établissement sombre à nouveau dans l’hystérie. Face à celle-ci, loin de céder à la culpabilisation ou à la crispation, nous devons opposer notre force tranquille…
Janvier 1997, la progression du Front national dans l’opinion inquiète depuis de longs mois les partis de l’Établissement. Puis, c’est le coup de tonnerre. Selon les projections du bimensuel confidentiel Politique Opinion, le FN serait en mesure de provoquer plus de 220 triangulaires lors des élections législatives de 1998 ! La nouvelle sème la panique dans les états-majors de la droite libérale. Si ces projections sont exactes, la pseudo-droite pourrait prendre près de la moitié de ses sièges à l’Assemblée.
Face à cette situation, le RPR et l’UDF se lancent alors dans la fuite en avant, c’est-à-dire, l’attaque systématique et désespérée du Front national pour tenter de faire peur aux électeurs de droite déçus et trahis.
* Le FN, ennemi public n° 1
C’est le Premier ministre lui-même qui ouvre le feu. Pour Alain Juppé, le Front national n’est rien moins qu’un « parti raciste, antisémite et xénophobe ». Mais la palme revient évidemment à Philippe Douste-Blazy. Pour le ministre de la culture, « la lutte contre le FN est la mission première des hommes politiques et des intellectuels » ajoutant « le combat contre le Front national est un combat sans merci, sans répit et sans compromis. » Bien entendu notre victoire de Vitrolles contribuera à exacerber leurs attaques. Alors que le secrétaire général du RPR, Jean-François Mancel annonce qu’il entend « expliquer tout ce que le FN comporte d’ignoble », le rapporteur de la commission des lois, Philippe Mazeaud, va jusqu’à s’exclamer à l’émission 7 sur 7 : « Je hais Le Pen ! » Du jamais entendu sur la scène politique française depuis l’avant-guerre !
* La leçon de Vitrolles
Pourtant notre succès de Vitrolles aurait dû constituer un grave avertissement pour l’Établissement. Elle est le signe évident que la guerre totale que l’on nous mène, loin de nous abattre, nous renforce. A Vitrolles, les états-majors RPR et l’UDF ont pris fait et cause pour le candidat socialiste mis en examen, comme ils l’avaient fait à Gardanne pour le candidat communiste quelques mois plus tôt. Ils ont multiplié les appels à faire barrage au Front national. Comme la gauche, et parfois plus fort qu’elle, ils ont agité le péril fasciste… mais leurs électeurs n’ont pas suivi. Entre les deux tours, notre liste vitrollaise a même gagné plus de 1 000 voix et près de 5 points ! Plus ils nous attaquent, plus les partis de la droite libérale se coupent de leur base. Les états-majors peuvent bien proclamer le « front républicain », sur le terrain, leurs électeurs se joignent sans état d’âme au Front national. D’ailleurs, loin de se réduire, notre crédit auprès des électeurs de droite ne cesse de croître.
* Ni replis sur soi ni crispation !
C’est pourquoi, face à l’hystérie anti-FN de l’Établissement, nous ne devons en aucun cas céder à la tentation du repli sur soi ou de la crispation. En nous attaquant violemment, nos adversaires espèrent nous voir adopter une mentalité d’assiégés. Or une telle attitude serait en complète contradiction avec notre progression dans l’opinion. Au contraire, forts d’incarner la grande alternative à laquelle aspirent les Français, nous devons afficher un visage serein et une tranquille assurance. Plus que jamais, nous devons nous investir dans la vie de notre cité. Plus que jamais nous devons aller vers les autres en participant à la vie associative et syndicale et nos compatriotes C’est par cette calme et patiente action de proximité que nous ferons mentir nos détracteurs et que nous prouverons la justesse de notre combat. Face aux attaques hystériques de nos adversaires, notre Mouvement doit opposer la sérénité de sa force tranquille. Pour le Front national, l’heure n’est pas à la retraite, mais à la conquête !