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L’emploi des jeunes, c’est l’affaire de tous
Quand le temps de la formation prend fin, le choix d’un premier emploi est toujours difficile, à la fois pour le jeune et pour l’entreprise. Il est normal que ce choix, qui peut engager toute une vie, nécessite un peu de temps. Mais ce temps est actuellement trop long en France, comme dans la plupart des pays développés. Il est trop long pour les jeunes qui veulent prendre toute leur place dans la société. Il est trop long pour leurs familles, qui ont souvent dû accepter des sacrifices importants pour que leurs enfants poursuivent leurs études.
Pour la cohésion de notre société, son dynamisme, sa confiance en l’avenir, nous devons donc tout mettre en œuvre pour que les jeunes accèdent plus rapidement à l’emploi : qu’il s’agisse des jeunes diplômés qui ont acquis des compétences parfois trop éloignées des besoins des entreprises ; qu’il s’agisse de ceux qui souhaitent acquérir un métier ; qu’il s’agisse, enfin, de ceux qui quittent l’école en situation d’échec.
Développer l’apprentissage
Il faut pour cela que la formation soit plus en relation avec les entreprises. L’apprentissage doit donc poursuivre son développement. Il doit concerner des métiers nouveaux et permettre de préparer des diplômes de tous les niveaux pour devenir aussi noble que les filières plus traditionnelles.
Il faut également multiplier les opportunités d’emploi, surtout pour les jeunes sans qualification, qui risquent d’être durablement exclus du monde du travail et de la société. Il faut ainsi faciliter l’accès à l’entreprise au travers du contrat initiative emploi ou leur permettre d’assurer un service dans le secteur non marchand.
Il faut, enfin, mieux informer. Trop de jeunes ne savent pas encore où trouver conseil dans leur recherche d’emploi. Ils ne savent pas toujours comment s’adresser à une entreprise. Pourtant, ce ne sont ni les lieux d’accueil et d’information, ni les organismes qui manquent. Encore fallait-il que tous ces moyens soient mobilisés avec efficacité et avec un objectif principal : l’accès à l’emploi.
Des programmes régionaux
Grâce à la mobilisation des services de l’État, des partenaires sociaux et des chefs d’entreprise, des conseils régionaux et des élus locaux, nous avons progressé. Dans toutes les régions, des programmes régionaux pour l’emploi des jeunes ont été signés avant l’été, qui concrétisent les engagements de tous les partenaires. Depuis la rentrée, nous en voyons les premiers résultats : chaque mois, ce sont 10000 jeunes de plus qu’en 1996 qui accèdent à l’emploi au travers des aides publiques à l’emploi et à la formation.
Nous ne pouvons nous arrêter là. Le gouvernement a su, par la concertation et le dialogue, faire appel à la responsabilité de chacun pour créer une vraie dynamique. Celle-ci doit encore s’accroître au cours des prochains mois avec toujours le même objectif : la transition entre la formation et l’emploi doit être plus rapide. De nouvelles initiatives se dessinent déjà : volonté du CNPF de participer à la professionnalisation des études en permettant aux jeunes de réaliser un stage en entreprise dans le cadre de leur formation ; amélioration des conditions d’expatriation des jeunes…
C’est ainsi que, tous ensemble, nous concrétiserons le vœu du président de la République : faire de 1997 l’année de l’emploi des jeunes.