Texte intégral
Le Parisien : Comment avez-vous trouvé, hier soir, Lionel Jospin ?
Alain Bocquet : J’ai trouvé son intervention intéressante et, finalement, informative. Le Premier ministre a réaffirmé certaines directions que je partage. J’ai bien noté les cinq propositions pour les chômeurs. Elles vont, je crois, dans le bon sens. Ce sont, bien sûr, des engagements qu’il faut maintenant concrétiser. Mais j’ai toujours un regret : qu’il n’y ait pas eu l’annonce d’une petite augmentation immédiate des minima sociaux.
Le Parisien : Vous parliez mardi de « porte entrouverte ». Estimez-vous, à présent, que la porte est ouverte ou qu’elle est fermée ?
Alain Bocquet : Pour moi, la porte est toujours entrouverte. Le Premier ministre l’a ouverte un peu plus. Mais pas complétement.
Le Parisien : Y a-t-il eu au moins cette « petite réponse concrète » aux chômeurs que vous attendiez ?
Alain Bocquet : Non. J’aurais aimé qu’il annonce : « Voilà, je donne un coup de pouce immédiat et concret. » Il ne l’a pas fait. Mais ce n’est pas cela qui me fait oublier les annonces que Jospin a faites.
Le Parisien : Donc, le compte n’y est pas pour vous…
Alain Bocquet : Disons : pas complètement. Il y a certes un effort : la reconnaissance du mouvement des chômeurs. Et c’est important. Ce mouvement a quand même créé une prise de conscience du Premier ministre : je m’en félicite. Mais il manque un peu la cerise sur le gâteau. Maintenant, il revient au mouvement des chômeurs de décider lui-même de l’analyse qu’il fera.
Le Parisien : Diriez-vous aujourd’hui aux chômeurs : « Il faut savoir terminer une grève » ?
Alain Bocquet : Je n’ai rien à dire aux chômeurs. Ce n’est pas moi qui ai pris l’initiative de leur action. Je ne me sens absolument aucune autorité, aucune responsabilité pour dire quoi que ce soit à quiconque. Je donne un point de vue, en tant que parlementaire communiste, c’est tout. Ce qui est sûr, c’est que j’apprécie les lignes directrices données par le Premier ministre. Même si je pense qu’il aurait été bien qu’on annonce un petit quelque chose pour tout de suite.
Le Parisien : Jospin a dit : « Dans l’expression majorité plurielle, il faut aujourd’hui insister sur majorité »…
Alain Bocquet : Oh, camarade, je pense, moi que « majorité plurielle », c’est un joli nom ! (Rires)