Texte intégral
France 2 : Que pensez-vous de ce texte sur l’hébergement ?
N. Sarkozy : Il faut savoir ce que l’on veut. Si l’on considère que l’immigration clandestine est un grave problème pour la France, il faut que le Gouvernement, l’État français, se dote des moyens juridiques qui permettent de juguler l’immigration clandestine. C’est l’objectif du projet de loi de M. Debré et c’est pour ça que je le soutiens.
France 2 : Ça ne vous choque pas, en aucun cas ?
N. Sarkozy : Je ne vois pas pourquoi, depuis 15 ans, on ne serait pas choqué par l’obligation qui est faite à tous ceux qui accueillent un étranger d’un pays qui a besoin d’un visa, de déclarer le jour où il arrive, et qu’on le serait le jour où il part. Autrement dit, pourquoi ça serait légitime qu’à l’époque, un gouvernement socialiste ait fixé l’obligation de déclarer quand on reçoit un étranger et que ça serait illégitime de déclarer quand cet étranger doit s’en aller. En vérité, c’est une filière d’immigration clandestine qu’il fallait tarir. Alors, il est vrai que ça peut poser des problèmes sur les modalités d’application et notamment au regard de la Constitution.
France 2 : Un mot sur les problèmes de désobéissance civile à laquelle appellent certains ?
N. Sarkozy : Dans un État démocratique, avec un gouvernement issu des urnes, une majorité et une opposition, elle aussi issue des urnes, comment voulez-vous que l’on puisse accepter le principe selon lequel on doive désobéir à la loi. La loi est la même pour tous. Elle doit s’appliquer. Donc, naturellement. Je considère comme préoccupants ces appels à la désobéissance civique. J’ajoute que je comprends la mobilisation des intellectuels, mais celle-ci doit se faire contre le FN, contre les idées qu’ils combattent et non pas contre la majorité qui, aujourd’hui, met en place un système de législation qui permettra de garder la tradition de l’intégration à laquelle nous sommes tous très attachés.