Texte intégral
- La vie d’un enfant
- Un problème de société qui doit mobiliser les jeunes et les adultes
- Profiter du cadre scolaire pour engager la réflexion sur la violence
- Mise en place de comités contre la violence
Il n’y a rien de plus précieux que la vie d’un enfant : une nouvelle fois, un jeune garçon vient de perdre la vie, à 14 ans, à la suite d’un acte de violence. Que cet acte se soit produit à l’extérieur d’un établissement scolaire et non pas à l’intérieur n’y change rien. Qu’il soit accidentel ou prémédité non plus. Les choses ne peuvent pas continuer ainsi. La violence est un problème qui concerne la société française tout entière. Il faut que cette même société décide qu’elle ne peut pas accepter cette multiplication de drames comme une fatalité.
C’est un sursaut qu’il faut et ce sursaut engage tout le monde. Il engage les parents et les familles pour ce qui concerne la surveillance des enfants. Le drame d’aujourd’hui a, de ce point de vue-là, des résonances particulières car il engage l’école, il engage la télévision, il engage les jeunes eux-mêmes. Si nous ne prenons pas, tous en main la décision de ce sursaut, nous n’y arriverons pas. Nous n’y arriverons pas, en particulier, sans les jeunes. Malgré toutes les mesures que nous pourrons prendre et que nous avons prises, malgré la multiplication des postes d’encadrement, malgré le rappel aux règles de la vie en commun, malgré le soutien que nous apportons aux élèves en difficulté, nous n’y arriverons pas. Il faut donc que les adultes et les jeunes s’emparent de cette question.
C’est pourquoi j’ai décidé que les cours s’arrêteraient dans toutes les écoles, tous les collèges et tous les lycées de France vendredi matin de 10 heures à 12 heures. Qu’à cette occasion, les enseignants, les parents d’élèves, s’ils le veulent bien, les enfants, les élèves et les jeunes discutent ensemble de ce qu’il faut faire pour que le climat de violence dans lequel baignent les sociétés modernes s’apaise. Pour que la vie des plus fragiles soit préservée.
Je souhaite qu’on puisse à cette occasion mettre en place dans tous les établissements de France des comités contre la violence qui seront composés des enseignants, des parents et des élèves eux-mêmes. Je souhaite que toutes ces personnes discutent ensemble, sur place, dans chacun des établissements, des risques qu’ils rencontrent et du moyen de les faire disparaître. Je souhaite qu’ils discutent, en particulier, des moyens de faire disparaître les occasions d’accident, les risques de violence qui peuvent se produire à chaque instant si l’on s’habitue à avoir des couteaux dans les poches ou des revolvers dans les cartables.
Une société humaine qui accorde du prix à la vie ne peut pas continuer à se comporter comme cela. Vendredi matin, de 10 heures à 12 heures, je souhaite que soient jetées les bases d’un climat de refus de la violence. Tous les adultes devront être associés à cette campagne de refus de la violence, tous les parents devront s’en tenir responsables dans leur famille. C’est à la société tout entière de donner aux jeunes – notre bien le plus précieux – les repères dont ils ont besoin. Ces repères engageront les jeunes eux-mêmes dans la lutte contre ces drames épouvantables qui, semaine après semaine, coûtent la vie à ceux qui ne demandaient qu’à vivre.