Interview de M. Marc Blondel, secrétaire général de FO, dans "Nice-Matin" du 1er mars 1997, et éditoriaux dans "Force ouvrière hebdo" des 5, 12 et 19 mars, sur la grève des internes des hôpitaux, le travail des enfants, les conséquences en matière d'emploi de la flexibilité (cas de Renault) et sur les menaces en Europe sur la protection sociale collective.

Prononcé le 1er mars 1997

Intervenant(s) : 

Média : FO Hebdo - Le Var Nice matin - Nice matin - Presse régionale

Texte intégral

Nice-Matin - samedi 1er mars 1997

Nice-Matin : Le mouvement de revendication s’est amplifié dans le secteur hospitalier, en particulier au CHU de Nice, sous la forme d’une grève générale. Que pensez-vous de ce conflit dans le contexte de réforme hospitalière engagée par le gouvernement ?

Marc Blondel : Le conflit de Nice est significatif, mais n’est pas isolé. La réaction des personnels hospitaliers est compréhensible et découle directement de la manière dont la réforme Juppé a été engagée. Il y a une masse globale à répartir en France mais on ne pourra pas donner tous les moyens nécessaires à la bonne marche des hôpitaux. Il est inadmissible que le gouvernement aborde le problème de manière comptable. Il faut considérer la progression du budget en fonction des besoins des gens, ce que l’on ne fait pas et la décision, une fois de plus, a été prise sans nuances. Mais pourquoi Alain Juppé a-t-il engagé cette réforme, sinon pour satisfaire aux critères de convergence de Maastricht et entrer dans le cadre de la monnaie unique ? Ce désengagement de l’État, la réduction des crédits, c’est de la « pensée unique ».

Nice-Matin : Si le mouvement hospitalier a rassemblé les syndicats, cela n’a pas été le cas pour les transports où l’on a plutôt assisté à la désunion syndicale.

Marc Blondel : Un front syndical uni, c’est bien lorsque les revendications sont claires comme c’est le cas dans le secteur hospitalier et même si cela me fait sourire de retrouver la CFDT à nos côtés au plan local, alors qu’au plan national elle a accordé son soutien au plan Juppé. Pour les grèves dans les transports urbains, c’est autre chose. Le précédent des routiers a joué mais a été mal utilisé, notamment concernant la question de la retraite à 55 ans. Pour sa part, F.O. a obtenu des réponses à certaines de ses revendications, notamment les 35 heures payées 38, mais rien n’est acquis et nous avons annoncé une action pour le 28 février, sur les mêmes bases revendicatives.

Nice-Matin : Que pensez-vous du mouvement de protestation sous forme de grèves de la faim au centre de tri postal de Nice ?

Marc Blondel : Au nom de l’efficacité, La Poste cherche à faire des gains de productivité et je comprends le mécontentement des personnels. Mais je soutiens sans approuver, même si des membres de F.O. étaient concernés, car pour moi ce n’est absolument pas une forme d’action efficace.

Nice-Matin : Le Front National annonce son intention d’être de plus en plus présent dans le champ social, notamment en voulant présenter des listes aux élections prud’homales. Qu’en pensez-vous ?

Marc Blondel : Nous venons d’adresser, avec les autres centrales une lettre de protestation sur ce sujet à Alain Juppé, lui demandant de réglementer le droit de déposer des listes de candidatures. F.O. ne souhaite pas, pas plus que les autres syndicats, que le FN, sous quelque forme que ce soit, puisse présenter des listes à ces élections. Mais constitutionnellement, il semble difficile de mettre des conditions à cette présentation. On verra ce qu’en dira le Conseil constitutionnel. Je rappelle simplement que le chômage – les 3,2 millions de chômeurs, le million de Rmistes – est le meilleur terreau pour le Front National.

Nice-Matin : Que craignez-vous de l’autre stratégie du Front National, qui consiste à prendre pied sans des organisations syndicales classiques, comme c’est le cas avec la CFTC dans l’Hérault ?

Marc Blondel : F.O. est sans doute le syndicat le plus permissif, le plus libre, mais cette manière de douter, d’être « voltairiens », fait aussi notre force et permet de rejeter les vérités révélées. Il n’y a pas chez nous de militants qui se comportent ainsi et l’éventualité pour notre centrale d’être ainsi « infiltrée » me semble bien improbable.

Nice-Matin : La flexibilité sociale et la compétitivité semblent aujourd’hui intimement liées dans le raisonnement des chefs d’entreprise. Comment jugez-vous cette évolution ?

Marc Blondel : Je conteste le fait que la flexibilité puisse sauvegarder et l’entreprise et l’emploi, ou qu’elle soit un moteur en matière de compétitivité. C’est une bonne réglementation qui contraint à embaucher. Mais avec la « mondialisation » ou la « globalisation », c’est un véritable problème de démocratie qui est posé. Des sociétés vont n’importe où dans le monde, pourvu qu’elles trouvent les conditions les moins contraignantes et le retour sur investissement le plus rapide possible. Mais on peut accorder toutes les flexibilités que l’on veut à une entreprise, il y aura toujours un « moins disant » ou un prédateur quelque part. On n’arrivera à rien avec ce genre de dumping social. À cet égard, les mouvements de travailleurs en Corée nous apportent quelques précieux enseignements et remettent quelques idées en place.

Nice-Matin : Si l’on tient compte de la montée des revendications actuelles, notamment dans le secteur hospitalier, croyez-vous à la possibilité d’un « printemps social » ?

Marc Blondel : Toute une série d’éléments me font penser que l’on est en équilibre très précaire. Alors que la fin 96 a été décevante pour l’unité d’action syndicale, je crains que des escarmouches sérieuses ne se multiplient au cours des prochaines semaines. Cela sera-t-il coordonnable ? Je pense que le printemps sera « chaud », en tout cas « très syndical », notamment dans les hôpitaux. Le mécontentement va se déplacer sur le terrain politique : les problèmes des centres hospitaliers concernent directement les maires. Il ne faut pas oublier non plus d’autres points très sensibles, dans les villes de garnison ou là où il y a fermeture des arsenaux. Aujourd’hui, nous sommes en désaccord profond avec la politique économique du gouvernement et j’approuverai toute expression qui ira dans le sens de cette contestation. Mais mon souci principal porte sur les jeunes : ils sont huit millions entre 15 et 24 ans et deux sur trois disent aujourd’hui qu’ils ne pourront pas trouver de travail en l’an 2000. Cela, oui, c’est pré-révolutionnaire !

 

Force ouvrière hebdo - 5 mars 1997

Le travail des enfants est toujours inacceptable

Le gouvernement néerlandais a pris une initiative, il a organisé, avec le soutien du BIT et de l’UNICEF, une conférence internationale à Amsterdam sur le travail des enfants. Les choses lues et entendues à cette occasion recèlent des aspects positifs, d’autres qui le sont moins. Au titre des aspects positifs, il y a le fait que le dossier soit évoqué publiquement, qu’on en parle.

Les estimations du BIT concernant le travail des enfants dans le monde fixent à environ 250 millions le nombre d’enfants concernés dont 120 millions travailleraient effectivement à temps complet, si j’ose dire, c’est-à-dire sans par ailleurs être élèves, d’autres travaillant le soir après l’école.

Cela fait des années que Force Ouvrière, avec la CISL, dénonce cette réalité intolérable.

Pour mémoire, rappelons que nous avions organisé un 1er Mai spécifique, consacré à ce problème essentiel. Nous incluons par ailleurs la norme internationale du travail interdisant le travail des enfants (dite convention sur l’âge minimum) comme l’un des fondements de ce que nous appelons la clause sociale, clause sociale que nous défendons dans tous les milieux internationaux, syndicaux ou non.

Bien entendu, si les pays en voie de développement sont les plus concernés, il ne faudrait pas croire que les pays industrialisés sont innocents chez eux (ex. : enfants sud-américains travaillant dans l’agriculture au sud des États-Unis) ou à l’étranger au travers des investissements extérieurs.

Progressivement, la conscience de l’existence du problème et de la nécessité de le résoudre se fait jour.

Pour autant tout n’est pas simple car plusieurs logiques ou motivations coexistent et peuvent entrer en contradiction.

Ainsi, pour ne prendre que cet exemple, quand le ministre allemand du Travail indique : « Nous sommes dans une économie de marché, il y a des consommateurs. Personne n’est forcé d’acheter des tapis fabriqués par des enfants », ce type de considération relève d’une certaine tentative de justification (en langage populaire nous dirions taper en touche).

En effet, cela renvoie la responsabilité sur l’individu consommateur qui, par sa volonté d’acheter au moins coûtant, serait responsable du travail des enfants.

C’est oublier que le libéralisme économique (qui n’est pas synonyme d’économie de marché) conduit à privilégier la seule compétitivité-prix, qu’il s’agit là d’un cache vicieux car on trouve toujours plus prédateur que soi, que c’est dès lors facile d’accuser les individus en exonérant le système et que si les gens avaient un pouvoir d’achat plus élevé, ils pourraient dépenser plus et différemment.

De même, obtenir, comme nous le réclamons, le respect et la prise en compte de la clause sociale dans l’action des organismes internationaux (comme l’OMC) relève de l’universalité de la reconnaissance et du contrôle des droits sociaux. Transférer le problème sur une question de morale, donc de comportement personnel, est moins ambitieux, beaucoup moins ambitieux, c’est même une forme d’abandon.

D’une certaine façon cela rejoint le discours sur l’entreprise citoyenne.

Il faut d‘ailleurs bien souvent que ce soit les syndicats, comme aux États-Unis, qui dénoncent le fait que des entreprises aient recours au travail des enfants. C’est ce que nous avons fait, à titre préventif (informés du précédent de la coupe d’Europe en Angleterre), auprès des organisateurs de la coupe du monde de football en France pour qu’ils exigent des fournisseurs (ex. : les fabricants de ballons) qu’ils n’aient pas recours au travail des enfants et nous avons obtenu une réponse favorable.

Il convient aussi de ne pas s’arrêter au seul travail des enfants, qualifié de criminel, et d’autoriser les autres formes.

S’il est évident que l’esclavage, la prostitution, les travaux dangereux sont intolérables, les autres formes n’en sont pas moins difficilement acceptables pour ne pas dire inacceptables ; où est la barrière entre l’inacceptable et l’acceptable, l’intolérable et le tolérable ?

Où s’arrête la définition de « travail dangereux » quand il s’agit d’enfants ?

Si des « degrés » existent dans le travail et l’exploitation des enfants, c’est aussi la notion même de leur travail qui est en cause.

Des moralistes, non dénués d’arrière-pensées, voire d’intérêts, expliquent ainsi qu’il faut peut-être mieux que les enfants travaillent plutôt que d’être livrés à la rue. D’autres n’hésitent pas à dire que le travail des enfants est une tradition et que, d’une certaine façon, cela les ouvre plus rapidement à la vie, donc aux responsabilités. Penser ainsi, qu’on le veuille ou non, c’est n’offrir aucune autre perspective aux enfants, c’est avoir un discours de riche. Et des riches il y en a partout, même dans les pays pauvres.

Mais surtout, c’est oublier que la revendication d’interdiction du travail des enfants a d’autres conséquences. Obtenir satisfaction conduit en effet à promouvoir des systèmes d’éducation et à redéfinir le niveau international des prix.

Et c’est là qu’on touche au cœur du système et à la contradiction entre interdiction du travail des enfants et libéralisme économique.

Le débat va revenir au BIT dès 1998. Force Ouvrière, avec la CISL, y défendra fermement la revendication et sa concrétisation.

Le problème ne peut se résumer à des annonces médiatiques ou des réunions internationales, comme il y a quelques années, sur les droits de l’enfant.

Il n’est pas suffisant de dénoncer le travail des enfants, il faut le combattre, tout simplement parce que, quel que soit le pays, la jeunesse c’est l’avenir et qu’il ne faut pas couper « le blé en herbe ».

Le travail des enfants est toujours intolérable.

 

Force ouvrière hebdo - 12 mars 1997

De Renault à l’hôpital

Ces derniers temps, diverses informations faisaient état d’un sureffectif à terme de 40 000 salariés dans l’industrie automobile.

Les constructeurs avait fait savoir à l’État qu’ils avaient besoin d’argent pour initier des plans sociaux. On a beau prôner le libéralisme économique, cela n’empêche pas de solliciter les fonds publics.

On retrouve la logique du libéralisme économique, basée sur la compétitivité-prix, qui conduit à pratiquer les ajustements sur le social, en termes de salaires, d’effectifs et de conditions de travail.

Quand on sait que l’essentiel du marché automobile est un marché de renouvellement et que la consommation piétine, les gains de productivité ont mécaniquement un effet négatif sur l’emploi. Or, les gains de productivité sont de l’ordre de 8 à 10 % par an dans le secteur industriel, dont l’automobile.

Les annonces de Renault s’inscrivent pleinement dans cette logique. Pour continuer d’être compétitif, il faut accélérer la rentabilité et réduire le coût du travail.

Ce qui est en cause, ce n’est pas tant la forme de l’annonce, qui a retenu l’attention des politiques de France et d’outre-Quiévrain, que son contenu.

Dans le cas de Renault, les 6 000 suppressions d’emplois en 1997, tant à Vilvorde, avec fermeture de l’usine, qu’en France, avec des allègements d’effectifs, suscitent la réaction légitime des salariés. Les politiques, eux, qu’ils soient français ou belges, ne sont pas à une contradiction près.

À Davos, il y a quelques semaines, le Premier ministre belge, M. Jean-Luc Dehaene, tenait par exemple un discours très libéral, de ceux qui sont à l’origine des difficultés économiques et sociales actuelles, et ce n’est bien entendu pas un cas isolé.

Dans ce dossier, la Fédération FO des Métaux, en contact étroit avec son homologue belge de la FGTB et dans le cadre de la Fédération européenne des Métaux, s’est fait clairement entendre.

Ce dossier est révélateur de l’état du droit social européen, ou plutôt de ses faiblesses voire de son inexistence, il faut malheureusement de telles annonces pour que tout le monde constate ses insuffisances notoires.

Il est partout évident que l’Europe financière et libérale ne s’encombre pas des considérations sociales et qu’elle conduit les pouvoirs publics à se soumettre progressivement aux puissances financières.

La logique européenne en vigueur n’est pas non plus absente des difficultés actuelles de l’hôpital, celles-ci découlent en effet du plan Juppé sur la Sécurité sociale, dicté par un respect drastique de critères de convergence économique.

La limitation des budgets hospitaliers va non seulement lourdement peser sur les effectifs (10 000 à 15 000 emplois sont menacés), mais va de plus en plus conduire les médecins à devoir choisir entre les malades. Il est par ailleurs à craindre que certains services hospitaliers n’aient épuisé leurs dotations budgétaires annuelles en cours d’année. C’est ainsi le rôle et les missions de l’hôpital public qui sont remis en cause, y compris vis-à-vis du principe d’égalité des citoyens, qui reste une valeur de notre République.

Le personnel hospitalier, confronté en permanence à la souffrance humaine, ne peut pas accepter de voir, pour des raisons financières, le droit aux soins passer à la moulinette comptable.

C’est pour toutes ces raisons que la Fédération Force Ouvrière appelle à une semaine d’action, du 10 au 14 mars, et que la Confédération la soutient.

 

Force ouvrière hebdo - 19 mars 1997

L’horreur économique (1)

Deux cents milliards de francs au minimum !

Telle est, selon le journal « Les Échos » (2), l’ampleur de la perte des banques et compagnies d’assurances sur le marché de l’immobilier.

À peu près l’équivalent des deux tiers d’une année de déficit budgétaire, égal au budget annuel des ministères des Affaires sociales et des Anciens combattants, ou de la charge annuelle de la dette publique, soit trois fois les crédits d’équipement civil de l’État en cette année 1997.

C’est dire l’importance des pertes enregistrées du fait de la déréglementation et de la spéculation.

Les groupes comme le GAN ou le Crédit Lyonnais sont parmi les plus gros perdants et cela se traduit par des restructurations et des suppressions d’emplois.

Les ajustements se font ainsi prioritairement sur le social.

C’est aussi le cas chez Renault, et plus largement dans l’automobile, où la compétitivité-prix, la libéralisation des marchés et le tassement de la consommation ont des effets dévastateurs.

C’est encore le cas dans le textile, où le gouvernement français réagit à la dévaluation italienne en diminuant les cotisations sociales patronales.

L’emploi, les salaires, les conditions de travail et la protection sociale collective, constituent le terrain des ajustements pour les entreprises comme pour les pouvoirs publics.

De plus en plus cette protection sociale collective est menacée. Considérée comme un luxe et une rigidité dans tous les pays, des réformes sont en cours pour en limiter la portée et développer la protection individuelle auprès des compagnies d’assurances.

Ce n’est pas un hasard si l’office statistique européen (Eurostat) souligne la part croissante, dans tous les pays européens, de l’assurance privée pour l’assurance-accident et maladie, précisant que cela correspond à la mutation structurelle des systèmes nationaux de sécurité sociale, une mutation à laquelle vient encore d’appeler la Commission européenne. Et c’est bien là la motivation profonde de la contre-réforme en France, ce que vient encore de confirmer M. Bébéar (3), patron d’Axa-UAP, en réclamant l’ouverture de la concurrence sur la Sécurité sociale.

Comme nous l’avons à maintes reprises expliqué, combattre le libéralisme économique est une exigence. C’est combattre le retour aux structures du XIXe siècle, c’est combattre la remise en cause des valeurs collectives, c’est revendiquer des règles, leur contrôle et leur application.

Ces règles doivent coexister et se développer à tous les niveaux : national, européen et international.

Cela suppose que les vrais débats soient abordés, dont le débat européen. Or c’est loin d’être le cas puisque pour les travailleurs comme pour les citoyens, l’Europe avance de manière masquée.

Alors que les modalités économiques et financières de la construction européenne influent de plus en plus de manière déterminante sur les situations nationales, qu’on nous affirme le respect du calendrier pour la monnaie unique (1er janvier 1999), le gouvernement français a demandé à son homologue allemand de retarder le choix des pays entrant tout de suite dans la monnaie unique. Motif : éviter tout télescopage entre la politique française et l’enjeu européen, c’est-à-dire, concrètement, faire le choix des pays après les législatives.

Cela n’est pas un signe de maturité démocratique et ne fait finalement que renforcer le constat de perte de pouvoir des politiques vis-à-vis des puissances économiques et financières.

Dans ces conditions, ce n’est pas tant des déclarations opportunistes et conjoncturelles sur l’Europe sociale qui changeront quelque chose. Il appartient aux travailleurs de construire l’Europe sociale.

C’était aussi le sens de notre présence à Bruxelles le 16 mars 1997, à l’invitation de nos camarades de la FGTB.

(1) Titre emprunté à Viviane Forrester.
(2) « Les Échos » du 10 mars 1997, sur les 18 groupes français les plus importants.
(3) « La Tribune » du 13 mars 1997.