Texte intégral
O. Mazerolle : Comment se fait-il qu'à Dreux, le Front national n'ait pas réussi vraiment la percée que vous espériez – une progression de 1,3 – dans des conditions qui étaient pourtant idéales pour vous, avec l'invalidation d'un maire RPR ?
B. Gollnisch : Le Front national est quand même le seul à avoir progressé.
O. Mazerolle : Le RPR aussi a progressé.
B. Gollnisch : Non, le total des voix de gauche-droite, si vous voulez, compte tenu du fait qu'en 95, il y avait un candidat centriste, de centre gauche, qui avait fait 15 % des voix, si vous additionnez les voix du Front national d'un côté et les voix de ses adversaires de l'autre, le Front national est le seul à progresser.
O. Mazerolle : Au premier tour, le RPR a progressé également.
B. Gollnisch : Il a récupéré la moitié des voix qui s'étaient portées sur le candidat du centre qui avait fait 15 % des suffrages. Mais, effectivement, je crois qu'il y a un vrai problème à Dreux et je vais vous dire quel est ce problème : entre 95 et 97, il y a 1 500 Drouais qui sont partis de Dreux. Et ils ont, pour la plupart du reste, quitté les quartiers difficiles de cette ville. Quand on regarde les listes électorales, la plupart sont des patronymes français. Ils ont été remplacés par à peu près 1 000 personnes qui se sont inscrites sur les listes électorales, qui sont pour la plupart des doubles nationaux, originaires essentiellement d'Afrique du Nord. Ce que je dis simplement, c'est que, quelles que soient les opinions politiques des gens, leur dernière chance d'arrêter cette évolution, c'est de voter pour Stirbois. S'ils ne votent pas pour Stirbois, ils devront faire comme les 1 500 personnes dont j'ai parlé, c'est-à-dire qu'ils voteront avec leurs pieds.
O. Mazerolle : Enfin s'ils le souhaitent, personne ne les contraindra…
B. Gollnisch : Oui. Comme ils l'on fait à Vénissieux, à Vaulx-en-Velin.
O. Mazerolle : Oui, mais personne ne les contraindra à le faire, évidemment.
B. Gollnisch : L'environnement quand même, l'environnement.
O. Mazerolle : Mme Stirbois a expliqué que si elle est battue dimanche, « ça sera en raison d'une magouille gauche-droite » puisque la liste de gauche s'est désistée pour le second tour. Ça veut donc dire que les électeurs de Dreux ne sont pas assez grands garçons pour se déterminer eux-mêmes ?
B. Gollnisch : J'espère que si, mais ça n'empêche pas qu'il y ait des magouilles.
O. Mazerolle : C'est l'électeur qui décide.
B. Gollnisch : Le front républicain, c'est le front des incapables et des corrompus.
O. Mazerolle : Il n'y a pas de front républicain.
B. Gollnisch : Bien sûr que si ; il y a un accord qui est intervenu, une pression du PS, une décision de M. Hollande.
O. Mazerolle : Pour un désistement.
B. Gollnisch : C'est ce qu'on appelle le front républicain, c'est-à-dire l'accord scélérat de ces partis qui ont tous en commun d'avoir des affaires de corruption à la chaîne. C'est le front des corrompus, des incapables !
O. Mazerolle : Mais je vous parle des électeurs. Sont-ils incapables de se déterminer eux-mêmes ?
B. Gollnisch : J'espère bien que si.
O. Mazerolle : Et s'ils ne le font pas, c'est parce qu'ils ne l'auront pas voulu donc ?
B. Gollnisch : Eh bien, ils auront eu tort et ils devront voter, je vous le dis, avec leurs pieds. Ils ne pourront même plus vendre leurs biens au dixième de la valeur. C'est ce qui s'est passé à Vaulx-en-Velin, à Vénissieux.
O. Mazerolle : Donc il faut voter pour préserver ses biens ?
B. Gollnisch : Pourquoi pas ? Pourquoi, en effet, les ouvriers de France, les cadres de France ne devraient-ils pas voter pour préserver non seulement leur cadre de vie mais la valeur des appartements qu'ils ont acquis après une vie de travail, pour lesquels ils ont emprunté, pour pouvoir sortir le soir tranquillement, pour pouvoir laisser sortir leur femme et leur fille ! En effet, pourquoi ne le feraient-ils pas ?
O. Mazerolle : Marie-France Stirbois a précisé que « le Front national était le seul parti qui défendait les Français de souche ». Au bout de combien de générations est-on français de souche ?
B. Gollnisch : C'est avant tout une affaire de cœur. Il y a un certain nombre de gens, en effet, y compris parmi des Français d'origine récente, qui aiment la France, qui respectent ses lois, qui ont épousé un Français ou une Française, qui ont montré qu'ils avaient répudié leurs anciennes allégeances. Et puis il y a, à côté de cela, il ne faut pas se le cacher, des gens qui sont français par l'effet exclusivement de notre Code de la nationalité, qui cumulent cette nationalité avec leur nationalité d'origine et qui, par leur comportement, et surtout à Dreux il faut bien le dire, montrent qu'ils ne respectent pas les lois de la France et qui rendent la vie invivable, si j'ose dire, aux indigènes !
O. Mazerolle : Bruno Mégret, qui est également un dirigeant important du Front national, a déclaré dimanche dernier à Lyon qu'il était « pour l'écologie véritable, le refus des brassages » et d'ajouter : « Le peuple français pourrait disparaître comme les espèces dont on modifie trop le milieu. » Refus des brassages, ça veut dire pour empêcher la disparition du peuple français, éventuellement refus des mariages mixtes ?
B. Gollnisch : Non, c'est le refus des brassages imposés. C'est-à-dire le refus du mariage forcé entre la population française et les populations étrangères, toujours plus nombreuses, qu'on impose sur son territoire. Ça ne signifie absolument pas, évidemment, que, au plan individuel, chacun soit libre de choisir son conjoint. C'est du reste ce que j'ai fait personnellement.
O. Mazerolle : Bruno Mégret a dit aussi : « L'identité française est liée au sang. » Est-ce que ça veut dire qu'en analysant un flacon de sang on peut déterminer la nationalité de quelqu'un ?
B. Gollnisch : J'étais là, M. Mazerolle.
O. Mazerolle : Il ne l'a pas dit dimanche dernier mais antérieurement.
B. Gollnisch : Elle est liée au droit du sang, à la filiation, bien évidemment, M. Mazerolle. Et il en va de même pour tous les peuples.
O. Mazerolle : Ma question est simple : peut-on déterminer la nationalité de quelqu'un en analysant un flacon de sang ?
B. Gollnisch : Eh bien, vous poserez la question au professeur Bernard qui a fait un excellent livre sur cette question.
O. Mazerolle : La nationalité !
B. Gollnisch : Sur la génétique, sur les peuples et sur les analyses sanguines.
O. Mazerolle : Existe-t-il un type génétique national français ?
B. Gollnisch : Je vous en prie, laissez-moi répondre !
O. Mazerolle : Mais existe-t-il un type génétique national français ?
B. Gollnisch : Si vous posez les questions et si vous ne me laissez pas répondre…
O. Mazerolle : Mais vous ne répondez pas aux questions. Vous dites que le professeur Bernard a dit que oui. J'aimerais savoir s'il existe, oui ou non, un type génétique national français ?
B. Gollnisch : Je vais vous répondre et autrement que par oui ou par non, car je suis un homme politique qui a le droit de s'exprimer autrement que par onomatopées ou monosyllabes, même si ça déplaît aux commentateurs de radios. Je vais vous dire que le droit du sang, jus sanguinis, c'est la filiation, et que, bien évidemment, le peuple français ce n'est pas n'importe quel peuple. Que si on remplace les Français par des Bantous, quelque amitié que j'ai pour les Bantous, ça ne sera pas tout à fait le même peuple. De la même façon que si on remplace…
O. Mazerolle : Enfin, vous ne répondez pas à ma question : un gène national français. Bon allez !
B. Gollnisch : Je vous dis que le droit du sang, c'est la filiation.
O. Mazerolle : Je ne vous parle pas du droit, je vous parle de la reconnaissance nationale à partir d'un gène.
B. Gollnisch : C'est ce qu'a dit Bruno Mégret et c'est ce que nous disons.
O. Mazerolle : Quand vous entendez un chanteur chanter la chose suivante : « Une balle pour les sionistes, une balle pour les cosmopolites, une balle pour les élus, une balle pour la paix » – c'est-à-dire la police –, et ça a été chanté à la Fête bleu blanc rouge du Front national ?
B. Gollnisch : C'est faux, c'est faux ! M. Mazerolle.
O. Mazerolle : Par M. Robert, chanteur et élu municipal ?
B. Gollnisch : C'est faux ! Ce que vous dites est diffamatoire.
O. Mazerolle : C'est un fait.
B. Gollnisch : Non, c'est faux, c'est un mensonge ! Ça s'appelle un gros mensonge.
O. Mazerolle : Non, ce n'est pas un mensonge.
B. Gollnisch : Oui, c'est un mensonge. Ça n'a pas été chanté. Et si c'était chanté, il n'y a qu'à poursuivre ces propos. Car je suis contre tous les appels au meurtre, contrairement au ministre de la Justice M. Toubon qui, lui, a choisi son camp, c'est-à-dire le camp de ceux qui appellent à l'assassinat des policiers.