Texte intégral
La France a des atouts exceptionnels. Elle peut retrouver le chemin de la croissance et de la création d’emplois, à condition de valoriser et d’étendre ses réussites. Ces atouts ne sont pas uniquement ceux que l’on veut bien citer habituellement, la qualité de la vie, le patrimoine, la mode, le luxe. Ils sont aussi techniques et industriels.
La liste est impressionnante : la France, avec ses moteurs de voiture, a été trois fois de suite champion du monde de F1 ; elle a envoyé trente-sept fois un satellite dans l’espace, sans le moindre incident, contrairement à ses concurrents ; le Rafale a fait la démonstration de ses qualités en se propulsant directement jusqu’à Singapour ; avec le professeur Montagnier, la recherche française a découvert le virus du sida ; le TGV bat le record de vitesse sur rail ; le tunnel sous la Manche est un exploit industriel et technique ; le réseau téléphonique français est le plus numérisé de la planète, ce qui ouvre la voie aux autoroutes de l’information, et c’est un Français, M. Moreno, qui a inventé la carte à puce…
* Choisir l’audace
En renonçant au repli sur soi et à la frilosité, les Français peuvent affronter, avec leurs vrais atouts, le XXIe siècle. Il est vrai que la France, grande puissance scientifique, a parfois du mal à traduire ses avancées en termes d’applications industrielles. C’est pourquoi le Gouvernement a décidé de concentrer ses efforts sur les technologies-clés, celles qui vont conditionner notre avenir, en aidant les PME à y accéder.
La construction européenne et l’internationalisation de l’économie représentent des chances pour la France, quatrième puissance commerciale. Il nous faut passer d’une mondialisation subie à une internationalisation maîtrisée, en aidant les PME à atteindre la taille critique leur permettant de prendre pied sur les marchés internationaux, en ouvrant aux grands groupes français une stratégie de développement européenne et mondiale, mais aussi en accompagnant les nécessaires restructurations industrielles pour qu’elles respectent la dignité du salarié et l’équilibre du territoire.
* Alléger le coût du travail
Nous avons également abaissé massivement les charges sur les bas salaires dans le textile-habillement-cuir-chaussure, ce qui a permis de sauver 35 000 emplois et de regagner des parts de marché à l’export que certains pays nous avaient confisquées en dévaluant leur monnaie. La réussite de ce plan est exceptionnelle : le textile a été un laboratoire grandeur réelle des effets positifs des baisses de charge sur l’emploi non qualifié.
Ceci est particulièrement important pour notre lutte en faveur de l’emploi des jeunes puisque le SMIC est aussi, souvent, le salaire de première embauche.
Alain Juppé, fort de cette expérience, a donc pu annoncer notre intention de généraliser progressivement ce dispositif, en l’anticipant, dès le 1er juillet 1997, pour les PME des secteurs à forte intensité de main-d’œuvre.
Rendre le coût du travail en France compétitif dans l’espace européen, tout en préservant cet acquis essentiel qu’est le SMIC, c’est une politique structurelle essentielle pour la compétitivité de la maison France. C’est la garantie d’emplois stables et pérennes, offerts notamment par nos débouchés à l’export.
Le Président de la République, à travers ses voyages à l’étranger, est lui-même le principal valorisateur des atouts de la France dans le monde. Il nous montre la voie, celle de l’expansion, de l’audace, du refus du déclin car de plus en plus de Français, aujourd’hui, travaillent pour l’exportation. Imagine-t-on Lionel Jospin, avec des ministres communistes au Gouvernement, parvenant à convaincre nos partenaires de cet esprit d’ouverture et de modernité ?
Cet élan généreux de la France vers le monde ne sera une réalité que s’il est compris et partagé par tous les Français. C’est cela aussi, l’enjeu des élections.