Texte intégral
Q. - Comment favoriser à travers les structures audiovisuelles la notion de vision française du monde ?
R. - En promouvant l’exportation des images françaises dans le monde, c’est aussi la vision française du monde que nous diffusons. L’enjeu ne se limite pas à l’information, même si un effort particulier dans ce domaine est nécessaire. C’est une des orientations fixées à TV5. Radio France Internationale pour sa part devra consolider les efforts importants accomplis depuis deux ans. Mais nous devons nous adopter à la diversité des publics et favoriser la présence d’émissions françaises dans toutes les régions du monde, soit en permettant un plus large accès à des chaînes françaises, en particulier par les bouquets satellitaires, soit en soutenant l’achat de programmes français par les chaînes nationales étrangères.
Q. - La rationalisation du dispositif existant semble se limiter à une redéfinition des rôles de TV5 et de CFI, pourquoi ne pas avoir opté pour un adossement à une structure forte, à l’image de nos voisins européens ?
R. - Le Gouvernement a voulu aborder le dossier avec ambition mais aussi avec pragmatisme ne pas déstabiliser ce qui fonctionne comme RFI, tirer le meilleur profit de TV5 et CF1, qui chacune pourront développer leurs métiers respectifs. TV5 sera renforcée et dynamisée et toutes les chaînes publiques y seront impliquées. CFI, outre sa fonction essentielle de banque de données, sera l’instrument de la coopération audiovisuelle avec les chaînes étrangères.
A. - Accroître le soutien aux exportations de programmes français et aider la diffusion numérique vers l’étranger suffiront-ils à lutter contre l’hégémonie américaine, ne doit-on pas plutôt accélérer les initiatives européennes et lesquelles ?
R. - L’hégémonie américaine en matière audiovisuelle se traduit par un déséquilibre massif des échanges dans ce secteur entre l’Europe et les États-Unis. L’accroissement actuel des capacités de diffusion suscite une augmentation considérable de la demande de programmes et les Européens doivent unir leurs efforts pour ne bénéficier. La création d’Arte et Euronews, à l’initiative de la France, démontre l’existence d’une offre européenne originale. Le Gouvernement continuera à œuvrer en faveur d’une politique européenne dynamique pour développer la production, la circulation et l’exportation des œuvres européennes.