Interview de Mme Dominique Gillot, secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale, dans "Le Parisien" du 20 décembre 1999, sur les conditions d'hospitalisation des personnes âgées dépendantes.

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Média : Le Parisien

Texte intégral

Le parisien : Les services de long séjour vont-ils évoluer ?

Dominique Guillot : Les conditions de prise en charge des malades sont indignes, c’est vrai. Il faut d’abord constater que les établissements accueillent une population relativement hétérogène, au plan de l’âge et du niveau de dépendance, et qu’une partie des patients auraient sans doute leur place dans d’autres structures. Combien ? Je ne suis pas en mesure de le dire, une commission de pilotage a été constituée pour améliorer la prise en charge sanitaire. L’objectif n’est pas d’éliminer l’hospitalisation de longue durée mais de mieux l’adapter.

Le parisien : La pénurie criante d’effectif est-elle une priorité ?

Dominique Guillot : Oui, dans les établissements où les ratios de personnel sont insuffisants. Il faut que ces services rattrapent le taux d’encadrement des autres. Regonfler les effectifs, cela ne veut pas dire nécessairement augmenter le nombre de soignants. Toute une série de prestations relèvent de l’aide sociale ou psychologique, il faut adapter les services à ces besoins. C’est un ajustement à faire selon la population accueillie et à discuter établissement par établissement.

Le parisien : Les familles continueront-elles à supporter le coût exorbitant de l’hospitalisation ?

Dominique Guillot : La vieillesse, la dépendance ne sont pas des maladies, elles n’appellent pas forcément des soins médicaux intensifs. Actuellement, le coût est sans doute mal adapté : en particulier, l’assurance maladie devra prendre en charge le coût réel des soins. Il reste à mieux identifier le coût de la dépendance et le degré de dépendance. Il n’est pas normal que les moins invalides paient pour les plus dépendants. C’est le but de la réforme de la tarification de rendre l’ensemble des coûts plus transparents.