Texte intégral
Monsieur le Ministre, Cher Dacian,
Monsieur l'Ambassadeur,
Mesdames et messieurs,
Chers amis,
Je suis heureux que Dacian m'ait invité à inaugurer avec lui le salon INDAGRA, qui montre la diversité et le dynamisme de l'agriculture roumaine et communautaire.
Depuis longtemps, j'ai entretenu des liens très étroits avec la Roumanie depuis l'époque où, quand j'étais Président du Conseil général de Savoie, j'avais mis en place une coopération avec la région d'Arges.
Pour travailler avec nous, nos partenaires roumains avaient placé un jeune homme très brillant, qui sortait à peine de ses études à Montpellier : Dacian Ciolos.
Depuis ce temps - pas si ancien - Dacian s'est beaucoup investi dans les relations avec la France, auprès de Bruxelles et lors des négociations de pré adhésion. Les relations avec la Roumanie se sont amplifiées, diversifiées, insérées dans une perspective communautaire, mais toujours la France a été heureuse de travailler et d'échanger avec ce pays.
Dans le domaine agricole en particulier, la France et la Roumanie ont toujours cheminé côte à côte, dans la coopération bilatérale et dans les discussions communautaires.
Ce matin, j'ai pu mesurer l'attrait de votre pays pour les entreprises françaises sur le stand Ubifrance et suis heureux de pouvoir enclencher 2 nouveaux jumelages l'un sur les produits de qualité, l'autre sur les organisations de producteurs dans le secteur des fruits et légumes, qui permettront la poursuite et l'intensification de notre coopération technique.
En effet, nous avons déjà énormément travaillé ensemble dans les domaines du développement rural, de la pêche, des organisations communes de marché, ainsi que du conseil agricole. C'est toujours une grande marque de confiance de la part de nos amis roumains pour l'expertise agricole française.
Ce jumelage va déjà prendre effet dès la semaine prochaine car l'Ambassade de France organise, avec le ministère roumain de l'Agriculture et du Développement rural, les Rencontres de Cluj [CLOUJ], les 14 et 15 novembre sur les questions du Patrimoine alimentaire. Pour la France interviendra notamment l'Institut National des Appellations d'Origine (INAO, Directrice Marion ZALLAY), organisation très importante qui défend les indications géographiques en France.
Ces indications géographiques sont emblématiques du modèle agricole européen. Et la défense de ce modèle agricole européen est l'un des points qui nous rassemble.
Ce modèle européen est au coeur de nos discussions au sein du Conseil des ministres de l'agriculture.
Par le bilan de santé de la PAC, tout d'abord.
Sur cette adaptation de la réforme de la PAC de 2003, il s'agit dans le cadre législatif et budgétaire tracé jusqu'en 2013, de procéder aux adaptations pertinentes. La Commission a présenté ses propositions en mai dernier. Le Conseil et le Parlement européen ont beaucoup travaillé depuis, sous l'impulsion initiale de la Présidence slovène. J'ai bon espoir que nous parvenions à un accord équilibré le 19 novembre prochain, après l'avis du Parlement européen.
Le bilan de santé est une étape nécessaire pour aborder sereinement la PAC de l'après 2013. Nous avons entamé le débat sur les objectifs de la future Politique agricole commune lors de la réunion informelle des ministres de l'agriculture que j'ai organisée à Annecy en France, en septembre dernier.
Je crois pouvoir dire que ce débat a été fructueux.
Nous sommes tous autour de la table d'accord sur la nécessité d'avoir en Europe d'une politique agricole forte et commune.
C'est un point important, fondamental, de ce débat d'Annecy : la politique agricole de l'Europe ne mourra pas après 2013. Elle aura peut être, sûrement, un autre visage, mais elle fera partie intégrante des politiques européennes, au sein desquelles elle doit garder toute sa place stratégique.
Il est important de définir dès à présent les objectifs politiques que nous assignerons demain à la PAC, avant de parler du budget et des instruments.
Comme l'ont montré nos débats d'Annecy, la politique agricole du futur devra continuer à relever les nombreux défis qui sont les siens aujourd'hui :
- assurer la sécurité alimentaire de l'Union européenne ;
- contribuer aux équilibres alimentaires mondiaux ;
- préserver les équilibres des espaces et des territoires ruraux ;
- participer à l'amélioration de l'environnement, notamment par la lutte contre le changement climatique.
Ce que nous avons vu ce matin à INDAGRA, c'est une facette de ce modèle européen, et cela me conforte, et toi aussi j'en suis sûr, Dacian, dans ma volonté de maintenir une agriculture européenne innovatrice et conquérante, au moyen d'une politique agricole forte.
Source http://www.ambafrance-ro.org, le 15 décembre 2008