Déclaration de M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, en réponse à une question sur les tensions dans le golfe arabo-persique, à l'Assemblée nationale le 23 juillet 2019.

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Circonstance : Question au gouvernement à l'Assemblée nationale

Texte intégral

Monsieur le Député,


Je voudrais m'associer à votre hommage à l'égard du professeur Amano. C'est un directeur général de l'AIEA qui était respecté, par ses qualités scientifiques, par sa probité et aussi par son attachement viscéral à la non-prolifération, et au respect de l'Accord de Vienne.

Vous évoquez, par ailleurs, les tensions dans le golfe arabo-persique, ces tensions sont aggravées depuis la décision américaine de quitter l'Accord de Vienne. Elles ont été encore plus aggravées par la décision iranienne de rompre avec deux points significatifs de cet accord. Ce qui fait que nous poussons aujourd'hui l'Iran à revenir dans l'Accord de Vienne et j'ai rencontré tout à l'heure l'envoyé spécial du président Rohani pour le lui dire.

Il faut mettre en oeuvre un processus de désescalade pour faire tomber les tensions. Et à cet égard, évidemment, cette dynamique est enrayée par l'arrestation, la saisie du Stena Impero, le bateau britannique que vous avez évoqué, saisie qui s'est effectuée vendredi dernier, et nous sommes dans la condamnation de cette action, mais aussi dans la recherche d'une meilleure sécurisation de la zone maritime du golfe Persique. C'est pour cette raison que nous engageons, en ce moment, une initiative européenne, avec les Britanniques, avec les Allemands, pour faire en sorte qu'il y ait une mission de suivi et d'observation de la sécurité maritime dans le Golfe.

Et cette vision-là est à l'inverse de l'initiative américaine qui est la volonté d'une pression maximum pour faire en sorte que l'Iran revienne sur un certain nombre de ses objectifs. Et à cet égard, il faut aller même au-delà et penser ensemble une logique de sécurisation commune dans le Golfe, de manière diplomatique, ainsi, on sera vraiment dans une logique de désescalade.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 juillet 2019