Interview de M. François de Rugy, ministre de la transition écologique et solidaire, à BFM TV le 12 juillet 2019, sur l'enquête de "Mediapart" concernant sa présidence de l'Assemblée nationale.

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Média : BFM TV

Texte intégral

JEAN-JACQUES BOURDIN
François de RUGY, bonjour.

FRANÇOIS DE RUGY
Bonjour.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Merci d'être avec nous ce matin, François de RUGY. Est-ce que vous avez décidé de démissionner ?

FRANÇOIS DE RUGY
Non, je n'ai absolument pas de raison de démissionner, je l'ai dit au Premier ministre qui ne me l'a absolument pas demandé, d'ailleurs.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Y avez-vous pensé ?

FRANÇOIS DE RUGY
Forcément, on peut penser à, en fait, tout abandonner, je vais vous dire. Quand on est dans ce cas-là, quand on est attaqué, matin, midi et soir, que tous les jours sortent des nouvelles choses qui sont fausses, eh bien, évidemment, on peut avoir envie de rester chez soi, on peut avoir envie de lâcher prise, mais je ne le ferai pas, car je suis très en colère. Quand je lis un article qui prétend que j'occupe un logement social, jamais de toute ma vie je n'ai demandé un logement social, j'ai loué un logement, suite à une séparation, je n'ai jamais profité indûment d'un logement social, et je lis ça dans un article. Je donne toutes les preuves à Mediapart, j'ai gardé tous les e-mails, tous les échanges d'e-mails avec l'agence immobilière à qui j'ai loué ce logement, eh bien c'est comme si je n'avais rien dit, on continue à raconter que j'aurais profité, que je profiterais encore aujourd'hui, d'un logement social, je donne toutes les preuves, mais à quoi ça sert ? Ça veut dire qu'il y a une machine qui est lancée pour m'attaquer, il va y avoir, je vais vous dire, aujourd'hui, demain, il va encore y avoir d'autres attaques, forcément, puisque maintenant on en est à inventer les choses. Donc non, je ne lâcherai pas, je suis très en colère, je suis très en colère, contre les mensonges. Moi j'ai toujours été pour la transparence, vous le savez souvent venu ici pour en parler, je crois d'ailleurs que les transformations que j'ai enclenchées à l'Assemblée nationale, elles ont dérangé beaucoup d'habitudes, elles ont dérangé beaucoup de gens qui aujourd'hui se vengent.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors, la transparence, c'est le fond de notre entretien, on est bien d'accord François de RUGY. Sur ce logement, je voudrais que les choses soient précisées, c'est un logement que vous louez à Orvault, près de Nantes…

FRANÇOIS DE RUGY
Oui.

JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est un appartement de 48 mètres carrés, avec un parking, 622 euros par mois.

FRANÇOIS DE RUGY
Oui.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Cet appartement est loué à un tarif social.

FRANÇOIS DE RUGY
Non, non, non… 622 euros par mois, vous pouvez aller vérifier les petites annonces à Nantes, c'est le prix du marché, pour 48 mètres carrés, franchement ce n'est pas le moins cher !

JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, mais François de RUGY, comprenez ce que je veux dire. Cet appartement est un appartement qui appartient à un privé, on est bien d'accord ?

FRANÇOIS DE RUGY
Oui.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Qui a été acheté dans le cadre de la loi Scellier, on est d'accord, c'est cela ?

FRANÇOIS DE RUGY
Je l'ai appris, moi l'agent immobilier ne me l'a jamais dit.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Voilà, l'agent immobilier ne vous l'a jamais dit.

FRANÇOIS DE RUGY
Et d'ailleurs il n'est pas obligé de me le dire, simplement si le propriétaire a triché, car c'est ça la réalité, c'est que moi je suis victime d'une tricherie du propriétaire et de l'agence immobilière.

JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est pour ça que je voudrais expliquer comment ça fonctionne.

FRANÇOIS DE RUGY
Et d'ailleurs je vois bien que l'article de Mediapart est un peu gêné, parce que quand même, ils ont été jusqu'à interroger la dame qui est propriétaire et qui a dit « j'ai été étonnée quand l'agent immobilier m'a parlé d'un député comme locataire », parce que j'étais déjà député, tout le monde le savait bien, et l'agent immobilier a répondu « ah oui, mais comme ça vous êtes sûre d'avoir quelqu'un qui va payer. » Donc ça veut dire que sciemment des gens, dans mon dos…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc la faute c'est l'agent immobilier ?

FRANÇOIS DE RUGY
Je suis victime d'une tricherie, et je vais vous dire, je pense que ça va faire des heureux du côté des centres des impôts de Nantes, parce qu'ils vont pouvoir faire un redressement fiscal à ces personnes, qui ont donc sciemment loué un appartement qui doit répondre à un certain nombre de conditions, sans les respecter.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors je rappelle quelles sont les conditions de la loi Scellier, parce que je connais bien cette loi Scellier. Lorsque vous achetez un appartement vous avez la possibilité de déduire de vos impôts une partie des intérêts, mais à condition de garder cet appartement pendant 9 ans, vous ne pouvez pas le vendre avant 9 ans, et vous êtes obligé de le louer à un tarif inférieur au tarif du marché, à des personnes qui le louent comme résidence principale et qui ne peuvent pas gagner un certain plafond, au-delà d'un certain plafond. Or, vous gagnez plus que le plafond, donc il y a eu tricherie.

FRANÇOIS DE RUGY
Ah mais j'ai fourni, je pourrai vous montrer les mails, j'ai fourni non seulement mes déclarations d'impôt, comme on me le demandait, mais mes trois derniers bulletins de salaire ; n'importe qui, qui cherche à louer un logement, il sait très bien qu'on lui demande ses trois derniers bulletins de salaire ; et je vais même vous dire, on m'a demandé une attestation employeur, et j'ai dit mais moi je suis député à l'Assemblée nationale, donc je ne peux pas avoir une attestation employeur. On m'a dit ah oui, mais c'est un peu gênant, il faut une attestation employeur. J'ai dit, eh bien regardez, sur le site Internet de l'Assemblée nationale j'ai fait des captures d'écran, j'ai dit je suis député depuis 2007, j'ai été réélu en 2012, et même j'ai même ajouté je compte me représenter en 2017. J'ai dit même, j'ai précisé, dans un mail avec cet agent immobilier, je suis vice-président de l'Assemblée nationale, vous pouvez aller vérifier, j'ai donné mes fiches de paie de vice-président de l'Assemblée nationale, sachant que j'avais été élu vice-président au mois de mai, que ces échanges étaient au mois de juin, donc en effet, au mois d'avril et au mois de mars, les trois bulletins de paie, je n'étais pas encore vice-président, donc je n'ai absolument pas caché que y compris mes indemnités avaient augmenté, car quand on est vice-président de l'Assemblée nationale on a une petite indemnité supplémentaire. Tout a été dit, par moi, à cet agent immobilier. Je ne donne pas son nom, parce que moi, contrairement à d'autres, je respecte un peu des règles de déontologie, et de respect des personnes, mais je pourrai le faire, s'il y a des enquêteurs je le ferai, et l'agence immobilière, qui a pignon sur rue…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous pourriez vous retourner contre Mediapart ?

FRANÇOIS DE RUGY
En tout cas j'envisage deux choses. J'envisage, un, qu'on demande une enquête sur cette agence immobilière, et sur les pratiques de cette agence immobilière, dont j'ai bien vu d'ailleurs, dans l'article de Mediapart, qu'elle était assez gênée, éventuellement sur la propriétaire, parce que si elle a sciemment louer, accepté de louer un logement à quelqu'un qui avait des revenus supérieurs au plafond éventuellement fixé par la loi Scellier, c'est qu'elle n'a pas respecté la loi. Et deuxièmement, oui, j'envisage de porter plainte pour dénonciation calomnieuse, contre maintenant dorénavant tous les articles, et ils ne sont pas tous comme ça, je ne mets pas tous les journalistes dans le même sac, et je sais pertinemment qu'il y en a qui font leur travail d'enquête, mais là on a passé les bornes, parce que là j'ai noté, dans l'article de Mediapart, 9 mensonges, 9 mensonges en un seul article, et dans Le Parisien ce matin, vous ne me posez pas de questions dessus, mais moi je vous en parle.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais je vais vous en parler.

FRANÇOIS DE RUGY
L'article du Parisien ce matin, pareil, des mensonges…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Lesquels ?

FRANÇOIS DE RUGY
Fondés sur des rumeurs ; ah mais on raconte, maintenant, que j'ai fait acheter un sèche cheveux plaqué or, plaqué or, plaqué avec des feuilles d'or, mais enfin, où va-t-on, où va-t-on ?

JEAN-JACQUES BOURDIN
A 500 et quelques euros.

FRANÇOIS DE RUGY
Mais c'est n'importe quoi, je vais demander au Parisien, qu'il me le montre ce sèche cheveux, qu'il me le montre ce sèche cheveux plaqué or.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Il n'y a jamais eu de sèche cheveux ?

FRANÇOIS DE RUGY
Il y a un sèche cheveux à l'Assemblée nationale, mais il n'est pas plaqué or, enfin il faut quand même… mais où est-on ? Quand d'ailleurs on m'a appris hier après-midi, on m'a montré les questions de Mediapart sur ce logement, mais je ne comprenais même pas de quoi on me parlait, d'un logement social. Vous savez moi, Monsieur BOURDIN, j'ai été élu local pendant 7 ans, à Nantes, j'ai été député pendant 11 ans, j'en ai fait des permanences, j'en ai rencontrés des gens, qui ont vraiment besoin de logement social, j'en ai fait des courriers pour dire à des bailleurs sociaux, à des organismes HLM, vous pourriez peut-être faire un effort pour telle personne, qui en effet a telle situation de famille ou à tel problème, jamais je n'aurais imaginé qu'on m'accuse moi, jamais. A certaines périodes de ma vie…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Jamais vous n'auriez imaginé que votre directrice de cabinet bénéficiait d'un logement social…

FRANÇOIS DE RUGY
Mais absolument pas.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Et qu'elle n'occupait pas ?

FRANÇOIS DE RUGY
Dans un organisme HLM.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Dans un organisme HLM, ce qui n'a rien à voir.

FRANÇOIS DE RUGY
Jamais, je l'ai appris mercredi matin. Donc, à un moment donné…Moi, si vous voulez, à certaines périodes de ma vie j'aurais pu demander un logement social parce que j'avais les revenus qui correspondaient, je n'ai jamais voulu le faire, parce que je considérais… quand j'étais adjoint au maire de Nantes, vous savez, j'aurais pu demander un logement social, j'avais les revenus… je considérais qu'il y avait des gens qui étaient beaucoup plus à avoir besoin d'un logement social que moi.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien. Nous allons revenir aussi sur les dîners donnés lorsque vous étiez président de l'Assemblée nationale, et nous allons revenir sur les travaux effectués dans votre ministère…

FRANÇOIS DE RUGY
Mais moi je fais la transparence totale, et vous savez que ça ne date pas d'aujourd'hui, mon combat pour la transparence il est depuis le début de mon investissement en politique.

JEAN-JACQUES BOURDIN
François de RUGY, j'ai des questions précises, moi je ne suis ni juge, ni procureur, vous savez, mais j'ai des questions à poser, simplement…

FRANÇOIS DE RUGY
J'ai l'impression que certains de vos confrères confondent un peu les rôles, parce que moi je vous le dis aussi, sur Mediapart il va falloir, à un moment donné, qu'on dise les choses. C'est quoi le but…

JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est-à-dire ?

FRANÇOIS DE RUGY
Le but c'est d'informer le public ou le but… ?

JEAN-JACQUES BOURDIN
Qu'est-ce que vous voulez dire sur Mediapart ?

FRANÇOIS DE RUGY
Eh bien je le dis, très clairement, le but c'est quoi, c'est d'informer le public ou c'est de mener en permanence des campagnes contre le gouvernement, contre ceux qui gouvernent d'ailleurs, ceux qui gouvernent, pas simplement ce gouvernement actuel ? C'est le fantasme des coupeurs de têtes, moi je vous le dis, c'est le fantasme des coupeurs de têtes. Ils ont soutenu les Gilets jaunes, mais alors jusqu'au bout, ils doivent encore faire des articles aujourd'hui, les violences des Gilets jaunes ils les justifiaient, sur les plateaux, dans les colonnes de Mediapart, donc on voit bien le but, tout ça c'est pareil, c'est de couper la tête à ceux qui gouvernent, à ceux qui prennent des responsabilités. Vous avez remarqué, dans cet entretien, on pourrait parler de ce que je fais pour l'écologie, de la décision qu'on vient de prendre, vous m'en aviez parlé lors de dernier interview, vous m'aviez dit est-ce que vous allez faire quelque chose sur le transport aérien ? On le fait, et on n'en parle pas. La fin de vie, vous savez mon investissement depuis des années, depuis 11 ans, j'ai été député, je me suis battu pour des lois sur la fin de vie, et il y a l'affaire Vincent LAMBERT, et on préfère venir m'attaquer en disant que ma femme c'est Marie-Antoinette, parce que c'est ça, cet article, depuis le début, il est fondé là-dessus, « La vie de château », le titre c'est « La vie de château. » On montre des photos de ma femme et moi sur des tapis rouges, c'est les dîners à l'Elysée, c'est les deux dîners d'Etat à l'Elysée auxquels nous avons participé, avec le Grand Duc et la Grande Duchesse de Luxembourg et avec le président chinois, et on ne s'en est jamais caché, et heureusement que quand on est invité Monsieur et Madame, nous allons Monsieur et Madame.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Je vais revenir sur les dîners. François de RUGY, vous avez parlé d'une démission possible avec le Premier ministre ou pas, franchement, soyons clairs ?

FRANÇOIS DE RUGY
Non, je vous le dis franchement, même si nous n'avons pas vocation, mais un jour on va nous demander qu'un entretien entre un Premier ministre et son ministre soit filmé, parce qu'avec la logique de Mediapart, et je venir sur les dîners, un jour on va demander à ce qu'il y ait des caméras qui soient installées dans tous les salons de réception de l'Assemblée nationale, pour savoir qui rentre, qui dîne, qui déjeune, qu'est-ce qui est servi à table, à chaque fois on demandera le prix de telle bouteille. Mais vous savez ce qu'il en est Monsieur BOURDIN ? Moi je ne suis ni connaisseur, ni amateur de grands crus, grand bien, en face, à ceux dont c'est le cas, je n'ai jamais acheté une bouteille de vin de plus de 30 euros de toute ma vie, de toute ma vie. Et les vins, à l'Assemblée nationale, ils sont servis par le personnel de l'Assemblée nationale, qui choisit…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Qui décide, qui choisit ?

FRANÇOIS DE RUGY
D'ailleurs Mediapart fait une liste… je suis incapable de dire si ces vins ont été servis un jour, à part la bouteille qui a été prise en photo, une photo volée, personne ne s'interroge sur comment Mediapart a obtenu ces photos.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Qui a pu prendre ces photos ?

FRANÇOIS DE RUGY
Des photos privées.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Qui a pu prendre ces photos ?

FRANÇOIS DE RUGY
C'est quelqu'un qui, évidemment…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Du personnel ?

FRANÇOIS DE RUGY
Non, non, je ne pense pas, non, non, absolument pas, le personnel de l'Assemblée nationale est extrêmement rigoureux…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors qui, un convive ?

FRANÇOIS DE RUGY
C'est une personne qui règle des comptes avec ma femme.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Un de vos invités ?

FRANÇOIS DE RUGY
C'est une personne qui règle des comptes avec ma femme, oui, parfaitement.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous savez qui, vous avez une idée ?

FRANÇOIS DE RUGY
Attendez, moi contrairement à certains articles je n'accuse pas sans preuve.

JEAN-JACQUES BOURDIN
François de RUGY, est-ce qu'Emmanuel MACRON vous a appelé ?

FRANÇOIS DE RUGY
Ah mais bien sûr que j'ai échangé avec Emmanuel MACRON. D'abord je l'ai immédiatement prévenu lorsque j'ai eu ce questionnaire de Mediapart, quand on y répond ça ne répond à rien, ils le mettent en annexe, comme ça ils disent on met les réponses de François de RUGY en annexe. Non, quand on fait un article, quand on fait un article de presse, on donne les faits que l'on a pu recouper, on ne dit pas j'ai entendu dire que. Vous imaginez, Monsieur BOURDIN, qu'il y ait quelqu'un qui dise j'ai entendu dire qu'il se passait des choses bizarres sur le plateau de BFM TV avec Monsieur BOURDIN, oh, et puis dans les coulisses c'est encore plus bizarre, on a des bouteilles de champagne, on a ceci, on a cela ? Vous diriez mais d'où ça vient ? Ah, nous avons une source. Ah oui, mais quelle source ? Ah ben non, il y a la protection des sources. D'accord, il y a la protection des sources, mais la protection des sources ça n'empêche pas d'avoir des preuves, et donc, en l'occurrence, sur ces questions de dîners, un président de l'Assemblée nationale ça fait partie de sa fonction de représentation de recevoir des gens, et j'espère bien que ça continuera, comme le président de la République, comme un certain nombre d'autres autorités de la République.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce que le président de la République vous a appelé et vous a dit je vous soutiens ?

FRANÇOIS DE RUGY
Oui.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui ?

FRANÇOIS DE RUGY
Oui, et il me l'a redit au Conseil des ministres mercredi.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Il vous a dit je vous soutiens ?

FRANÇOIS DE RUGY
Oui, il m'a dit ne lâche pas.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Clairement ?

FRANÇOIS DE RUGY
Oui, et il me l'a dit mercredi au Conseil des ministres.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Il vous l'a dit ?

FRANÇOIS DE RUGY
Je ne redirai pas ses mots exacts car…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Non, non, mais il vous a dit ne lâche pas ?

FRANÇOIS DE RUGY
Car je n'ai pas vocation à dire tous les échanges privés que nous avons. Et le Premier ministre de la même façon.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien.

FRANÇOIS DE RUGY
Et plusieurs ministres d'ailleurs, m'envoient des messages, je pourrai vous montrer aussi le nombre de messages de soutien que je reçois, mais moi c'est pareil, je ne diffuse pas les SMS comme ça, il y a des gens qui diffusent les SMS, maintenant, dans la presse, sans retenue, mais moi je ne le fais pas, et je reçois des messages d'ailleurs de gens de toutes tendances politiques.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Octobre 2017-juin 2018, une période, vous êtes président de l'Assemblée nationale, et vous donnez des dîners…

FRANÇOIS DE RUGY
Oui, ah mais ça je l'assume totalement.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Un dîner par mois, à peu près…

FRANÇOIS DE RUGY
Moins que ça, j'ai été président de l'Assemblée nationale pendant 14 mois et il y a dû y en avoir 9 ou 10.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Peu importe. Qui était invité, est-ce qu'on connaîtra la liste… est-ce qu'il faudrait connaître la liste des invités ?

FRANÇOIS DE RUGY
D'abord, j'ai déjà donné des exemples d'universitaires, d'ailleurs certains se sont exprimés, et d'ailleurs c'est assez courageux parce que vous voyez bien qu'il y a des personnes, en effet, qui participent à des dîners, ça fait partie de la vie, on ne met pas de tous les invités à tous les dîners en permanence, comme ça, on ne va pas le mettre sur le site Internet de l'Assemblée, chaque fois qu'on organise un dîner, voilà quels sont les invités, etc., bon ! Et moi je ne souhaite pas, parce qu'à un moment donné, si on considère qu'un responsable politique ne peut plus rencontrer quelqu'un qu'officiellement, il y a tout un tas de choses qu'on ne pourra plus faire, qu'on ne pourra plus faire. Mais, en l'occurrence, nous avons souhaité, c'est moi qui l'ai demandé, au président de l'Assemblée nationale, qu'il y ait une possibilité de mettre tout à plat, qu'il y ait une possibilité d'avoir les choses qui soient dites….

JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors, tout à plat ça veut dire quoi ?

FRANÇOIS DE RUGY
De dire justement que l'on reconstitue les…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Chaque dîner ?

FRANÇOIS DE RUGY
Voilà, et que ça se fasse… donc le président de l'Assemblée nationale que ce soit le secrétaire général de la présidence de l'Assemblée nationale, une personnalité que je n'ai pas nommée, je tiens à le préciser, ce n'est pas moi qui l'ai nommé quand j'étais président de l'Assemblée, il était déjà là avant, il est toujours là maintenant, c'est la plus haute fonction de l'Assemblée nationale, et que nous puissions, que je puisse m'expliquer devant lui, et comme je l'ai dit, si jamais il y a eu telle ou telle erreur d'appréciation…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce qu'il y a eu des membres de votre famille, ou de celle de votre femme, est-ce qu'il y a eu, dans ces dîners, parmi les invités, je ne sais pas moi, des amis très proches ? Est-ce qu'il y a eu, est-ce que vous avez donné, est-ce que vous avez invité des personnes aux frais de l'Etat, aux frais du contribuable, je suis clair, je suis clair, aux frais du contribuable, ce qui est là une faute ?

FRANÇOIS DE RUGY
En l'occurrence, moi je l'ai dit, ces dîners ce sont des dîners où, par exemple, parfois on peut être amené à inviter quelqu'un avec son conjoint. On peut débattre à l'infini de savoir si quand on est dans des relations de travail, y compris la question se pose, d'ailleurs vous le savez bien, depuis longtemps, pour les conjoints de responsables politiques, et vous vous souvenez des débats qu'il y avait eu sur le statut de la Première dame à la présidence de la République.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui.

FRANÇOIS DE RUGY
Et d'ailleurs je vous donne une information. Moi, quand j'étais président de l'Assemblée nationale, j'ai écrit à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, pour savoir quel devait être le statut, justement, de ma femme, quelles étaient les manifestations auxquelles elle pouvait être invitée ou pas.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais là, je reviens à ces dîners, parmi les invités y a-t-il eu des…

FRANÇOIS DE RUGY
Et donc, en l'occurrence, nous ferons ce travail avec le secrétaire de la présidence.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien, transparence donc là, totale, transparence totale ?

FRANÇOIS DE RUGY
Mais je la fais moi, depuis toujours, même si…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc vous êtes certain que dans ces dîners il n'y a eu ni famille, ni amis, proches ?

FRANÇOIS DE RUGY
Ah non, la question, c'est clair et net, c'était des dîners avec des thématiques sur un certain nombre de sujets de travail, et sur lesquels, en tant que président de Répu… en tant que président de l'Assemblée nationale…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc vous êtes certain, vous n'êtes absolument pas en faute à aucun moment dans ces dîners ?

FRANÇOIS DE RUGY
Ah mais je n'ai absolument pas… et quand même, Monsieur BOURDIN, en tant que président de l'Assemblée nationale, c'est ça qui compte. Vous parliez des deniers du contribuable, moi j'ai baissé les frais de réception de 13%, de 13 %, mon successeur d'ailleurs poursuit. Vous savez que les rémunérations du cabinet, que j'avais à la présidence de l'Assemblée nationale, baissent également de 13 %. Les déplacements, mes frais de déplacement en tant que président de l'Assemblée nationale, vous savez de combien était la baisse ? 35 %. 35 %, c'est ça la réalité. Alors on peut, mais là vous voyez bien, que ces articles, au lieu de parler de cette réalité qui compte pour les Français, on parle d'un symbole.

JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est le homard qui passe mal, c'est quoi, c'est cette histoire de homard ?

FRANÇOIS DE RUGY
Evidemment que c'est ces photos qui choquent…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Il y a eu du homard servi…

FRANÇOIS DE RUGY
Mais ça vous surprend qu'à l'Assemblée nationale on puisse être amené à servir du homard ? Moi je n'aime pas ça, je n'en mange pas, j'ai une intolérance aux crustacés, aux fruits de mer. D'ailleurs, depuis, il y a un agent de l'Assemblée nationale qui très gentiment a dit voyez, mais on avait une liste de toutes vos intolérances alimentaires, la première ligne c'était les crustacés, les fruits de mer, et votre femme également. Et on fait croire que c'est moi qui demande qu'on serve des homards, enfin ! Je n'aime pas les huîtres, je ne prends pas de champagne, alors vous voyez, je déteste le caviar, alors vous voyez les histoires qu'on raconte à partir d'une photo ? Le champagne ça me donne mal à la tête, donc je n'en prends pas. Enfin !

JEAN-JACQUES BOURDIN
François de RUGY, les travaux dans votre logement de fonction, c'est 63.000, je crois, en tout, vous allez fournir évidemment toutes les factures…

FRANÇOIS DE RUGY
Ah mais je les ai déjà fournies.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous les avez déjà fournies…

FRANÇOIS DE RUGY
Les comparatifs de devis.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc, ça veut dire quoi ? Là il va y avoir une inspection, demandée par le Premier ministre…

FRANÇOIS DE RUGY
Oui, et c'est très bien, le secrétaire général du gouvernement, qui est le garant de l'application des règles qui sont fixées en la matière, et c'est très bien, et vous allez voir que d'ailleurs ça démontrera, mais là il n'y aura pas une ligne dans Mediapart bien sûr ! D'ailleurs, vous avez vu un article de Mediapart, par exemple, sur le résultat d'un certain nombre de procès, où tout ce qu'ils avaient raconté pendant des mois était infirmé par la justice ? Jamais. Jamais. Il y a quand même un petit problème d'impunité. Est-ce qu'on peut raconter tout et n'importe quoi, pour salir des gens, essayer de leur faire couper la tête, au moins symboliquement, bien sûr, on n'est plus au temps de la guillotine ? Mais enfin au passage d'ailleurs, le nombre de gens qui soulignent que je m'appelle de RUGY, la vie de château de Monsieur de RUGY. Vous trouvez ça glorieux, Monsieur BOURDIN, d'attaquer les gens sur leur nom ?

JEAN-JACQUES BOURDIN
Je ne porte aucun jugement, je vous pose des questions. François de RUGY, je lis aussi la réaction de Benjamin GRIVEAUX par exemple, qui dit évidemment que ça fait mal, c'est une image terrible, François de RUGY donne une image terrible quand le gouvernement demande des efforts, voilà ce que dit Benjamin GRIVEAUX. Evidemment qu'après l'année que nous venons de vivre, où on demande des efforts, il faut qu'on soit exemplaire à tous les étages, c'est ce qu'il a dit sur France 2 tout à l'heure. Vous donnez une image terrible ?

FRANÇOIS DE RUGY
Ah ben, ce qui est sûr c'est que 3 photos jetées en pâture, 3 photos volées, sorties de leur contexte, et jetées en pâture avec un titre… vous savez, il n'y a même pas besoin de lire l'article, « La vie de château des époux de RUGY », maintenant je lis des tas d'articles qui disent « François de RUGY lui aussi bénéficie d'un logement social », mais je n'ai jamais bénéficié d'un logement social. Et, la Mairie de Paris, puisqu'on parle de la Mairie de Paris, vous croyez que quand il y a un dîner à la Mairie de Paris, pour recevoir de telles personnalités, c'est un dîner avec un sandwich au jambon ? Il faut quand même, à un moment donné…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais que répondez-vous à Benjamin GRIVEAUX lorsqu'il dit, que vous donnez une image terrible, que lui répondez-vous ?

FRANÇOIS DE RUGY
Mais, en l'occurrence j'ai dit que certaines de ces images pouvaient choquer, et que je le comprenais, que c'est pour ça que je souhaitais qu'il y ait la transparence totale…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais, vous n'avez commis aucune faute, que les choses soient claires ?

FRANÇOIS DE RUGY
Alors ça, si j'avais le moindre doute sur mon honnêteté et ma probité, en l'occurrence les choses sont claires. Moi, vous savez, si je fais la transparence…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous seriez parti ?

FRANÇOIS DE RUGY
Ah mais, je fais la transparence justement, parce que j'ai une règle simple dans la vie politique, c'est que je fais ce que je peux assumer, et j'assume ce que je fais, et j'aimerais bien que ce soit pareil pour tout le monde, parce que vous savez, les déclarations, un peu à la va-vite comme ça, pour essayer de se faire bien voir…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous parlez de Benjamin GRIVEAUX, déclarations à la va-vite ?

FRANÇOIS DE RUGY
De lui ou d'autres, de lui ou d'autres…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Qui ne vous soutiennent plus, qui vous ont lâché ?

FRANÇOIS DE RUGY
Je ne dis pas ça, je dis qu'il y a des gens…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Non, je vous dis ça, François de RUGY….

FRANÇOIS DE RUGY
Qui essayent de se tirer la couverture à eux, à tels moments, et puis à d'autres moments ils sont eux-mêmes mis en cause, voilà, c'est la vie. Madame BATHO, par exemple, qui a demandé ma démission, elle, elle a bénéficié d'un logement social pendant des années, de la Ville de Paris, tout le monde le sait, ça a été écrit dans le journal. Alors, les gens pourraient peut-être être un peu plus modestes, mais non, ils préfèrent… Madame AUTAIN, qui me critique, Madame AUTAIN, elle est la seule, au Bureau de l'Assemblée nationale, à avoir refusé de voter la réforme des retraites des députés, que moi j'ai fait passer dès le mois d'août 2017, et qui équivaut à une baisse de 37 % de la pension des députés, vous connaissez beaucoup de professions qui ont fait ça ?

JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce qu'à un moment donné ou un autre vous avez succombé aux tentations ?

FRANÇOIS DE RUGY
Aucun autre président de l'Assemblée nationale n'a fait ce que j'ai fait pour transformer l'assemblée nationale en termes de transparence, et d'ailleurs certains le disent quasi ouvertement, ils se vengent de cela, parce que j'ai dérangé des gens. Et ministre de l'Ecologie c'est pareil. Je vais vous dire une chose, dont j'ai peu parlé depuis que j'ai été nommé ministre de l'Ecologie, vous savez ce qui m'est arrivé une semaine après, justement dans cet appartement à Orvault, où je rentrais avec mon fils un vendredi soir à 21h00 ? On s'est rendu compte que la porte avait été fracturée, par des grands professionnels, parce que rien ne se voyait de l'extérieur, à l'intérieur de l'appartement tout avait été chamboulé, mais vous savez les gens qui ont fait ce cambriolage, ce n'était pas des bijoux en or qu'ils cherchaient, ce n'était pas de l'argent sous l'oreiller qu'ils cherchaient. Donc voyez, c'est le monde dans lequel on vit, quand on est nommé ministre de l'Ecologie, voilà, il y a des gens qui viennent chez vous pour chercher si vous avez un ordinateur, si vous avez des choses, pour pouvoir ensuite voir si vous n'avez pas des documents qui permettraient de faire un chantage, eh bien ils ont fait chou blanc en l'occurrence.

JEAN-JACQUES BOURDIN
François de RUGY, est-ce que vous avez succombé aux tentations, à un moment donné ou un autre, est-ce que, je ne sais pas, le goût du luxe, le fait de vivre dans cet univers, oui ou non ?

FRANÇOIS DE RUGY
Non, mais que l'Assemblée nationale, l'Hôtel de Lassay, c'est à un endroit prestigieux…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, prestigieux.

FRANÇOIS DE RUGY
Je l'ai dit, et je l'ai fait visiter souvent…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce que vous avez été gagné par un sentiment d'impunité à un moment donné ou à un autre ?

FRANÇOIS DE RUGY
Absolument pas. Alors j'ai sens cesse demandé, justement, j'ai demandé, moi, à ce qu'il y ait un certain nombre de règles, d'ailleurs je me suis sans cesse battu, à l'Assemblée nationale, pour dire mais quelles sont les règles, et la plupart du temps il n'y en a pas, il y a des habitudes, il y a des choses. Je vais vous donner un exemple. Un jour je suis invité au Japon par mon homologue président de l'Assemblée du Japon, il y a un voyage qui est organisé dans le cadre des 160 ans des relations France-Japon, et on me dit c'est vous et votre femme qui êtes invités, car d'ailleurs il y a une rencontre avec l'Empereur du Japon, et ils seraient très vexés, au Japon, si vous veniez seul alors que vous êtes marié. J'ai dit ah bon, nous sommes donc invités tous les deux. Je demande à l'Assemblée nationale : quelles sont les règles ? Pas de réponse. Donc ma femme est venue, j'ai payé le billet d'avion, j'ai payé le billet d'avion, mais il n'y avait aucune règle, comme d'habitude.

JEAN-JACQUES BOURDIN
François de RUGY, maintenant qu'allez-vous faire, parce qu'hier vous étiez sur le terrain, on vous a brandi un homard géant…

FRANÇOIS DE RUGY
Oui, mais ça c'était les manifestations de 50 personnes de la France Insoumise. Mais vous savez, Monsieur MELENCHON il a été…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais je vous sens touché…

FRANÇOIS DE RUGY
Oui, je suis touché.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Je vous sens touché, je sens que c'est difficile ces heures que vous vivez là, c'est difficile, parce que…

FRANÇOIS DE RUGY
Mais moi je ne me plains pas, vous savez, je fais de la politique, j'ai toujours dit quand on fait de la politique on ne se plaint pas, mais ce n'excuse pas…

JEAN-JACQUES BOURDIN
On n'a pas à se plaindre.

FRANÇOIS DE RUGY
Et ça ne permet pas de tout faire. Ce n'est pas parce qu'on est des hommes ou des femmes politiques qu'on doit tout subir, les mensonges, les attaques totalement injustifiées. Moi je veux bien rendre des comptes sur ce que j'ai fait, y compris ce que j'ai dépensé, j'ai toujours été attentif, je peux vous dire à l'Assemblée nationale ils se moquaient de moi parce que, après la séance de nuit, que je présidais jusqu'à 1h00 du matin, eh bien je cherchais à comment on pouvait éteindre les lumières justement à l'Hôtel de Lassay, je cherchais les interrupteurs, et je fais pareil au ministère, j'ai même mis un mot un jour sur un éclairage, en disant mais comment est-ce qu'on peut l'éteindre cet éclairage ? C'est ça moi mon mode de fonctionnement. Alors, c'est pour ça que j'en ai plus que marre de voir qu'on essaye de me tailler un portrait, de Monsieur de RUGY et Madame de RUGY qui vivent la vie de château. Ma femme elle prend le métro tous les matins, la ligne 13 pour aller travailler à Gennevilliers, en banlieue parisienne…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Il n'est pas question, donc, de démissionner, il n'est pas question, vous ne céderez à rien ?

FRANÇOIS DE RUGY
Absolument pas, alors ça, je peux vous dire qu'avec tout ce terrain de mensonges qui maintenant se déverse, je compte bien répondre point par point, et chaque fois qu'il y aura, maintenant des mensonges, je saisirai la justice sur la dénonciation calomnieuse.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous pensez que rien d'autre ne sera révélé ?

FRANÇOIS DE RUGY
Il n'y a pas à avoir de l'impunité, de l'impunité face aux mensonges. Il y aurait donc un domaine où on pourrait dire tout et n'importe quoi ? Si demain un voisin vous accuse de quelque chose, vous pourrez porter plainte pour dénonciation calomnieuse, et les hommes politiques, eux, devraient subir les attaques sans rien dire, voire en s'excusant ? Non.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc pas de mea culpa, absolument aucun mea culpa ?

FRANÇOIS DE RUGY
J'ai dit que sur la question… je vais vous dire, il y a une chose, j'aurais pu, et j'aurais peut-être dû, changer une tradition de l'Assemblée nationale…

JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est-à-dire ?

FRANÇOIS DE RUGY
Une habitude de l'Assemblée nationale, qui est en effet de sortir les grandes tables, voilà, d'avoir, en effet, de la vaisselle, d'avoir des vins dans une cave. Vous savez ce que c'est la politique de l'Assemblée nationale ? C'est d'acheter des vins jeunes et de les garder dans la cave. Ça, ça n'a pas commencé avec moi, il paraît que ça a commencé avec Monsieur CHABAN-DELMAS, ce que je ne savais même pas, bon ! j'aurais pu peut-être changer cela, et j'aurais peut-être dû le faire, mais, par ailleurs, il faut quand même qu'on soit clair, s'il y a des gens qui demandent que l'Assemblée nationale ne soit plus au Palais Bourbon et que l'appartement de fonction du président de l'Assemblée nationale, ses bureaux, ne soient plus, les salons de réception qui servent aux députés tous les jours, ne soient plus dans l'Hôtel de Lassay, il faut le dire, mais c'est un autre débat.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Merci François de RUGY d'être venu ce matin sur RMC et BFM TV.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 17 janvier 2019