Texte intégral
Madame la Sénatrice,
La société Facebook a effectivement annoncé la création d'une monnaie numérique. Elle est libre de créer un instrument de transaction; en revanche, elle ne peut pas et elle ne doit pas mettre en place une monnaie souveraine : seuls les Etats ont la capacité et la légitimité de le faire.
Les banques centrales, je le rappelle, sont les seuls prêteurs en dernier ressort en cas de difficultés financières ou monétaires. C'est pourquoi, en tant que président du G7 Finances qui se tiendra à la mi-juillet en France, j'ai demandé aux gouverneurs des banques centrales des Etats membres du G7 de nous remettre un rapport sur les garanties qui devront encadrer la mise en place de cet instrument de transaction : celui-ci ne devra pas pouvoir servir à financer le terrorisme ou à blanchir de l'argent et toutes les protections nécessaires à la sécurisation des transactions des consommateurs devront être fournies. C'est sur la base des propositions des gouverneurs des banques centrales des Etats membres du G7 que nous prendrons les décisions nécessaires.
Je rappelle enfin que cet instrument de transaction permettra à Facebook, comme à d'autres géants du numérique dans l'avenir, d'accumuler à nouveau des millions et des millions de données, qui pourront être monétisées et utilisées pour faire des profits supplémentaires. Cela renforce notre détermination à réguler les géants du numérique et à leur imposer une juste taxation, comme celle que supportent aujourd'hui l'ensemble des entreprises européennes.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 juin 2019