Texte intégral
DOMINIQUE BOURDOT
C'est aujourd'hui qu'est inaugurée à Bordeaux la Maison de l'économie créative et de la culture de la région Nouvelle-Aquitaine, la MECA, et c'est le ministre de la Culture Franck RIESTER qui vient l'inaugurer. Bonjour Franck RIESTER.
FRANCK RIESTER
Bonjour.
DOMINIQUE BOURDOT
Merci d'être en direct avec nous depuis Lyon où vous êtes depuis hier.
FRANCK RIESTER
Merci à vous.
DOMINIQUE BOURDOT
Vous serez aujourd'hui donc à Bordeaux, demain à Montpellier et Sète, Dimanche à Marseille. La tournée du Ministre de la Culture, c'est un peu inhabituel. On l'a souvent vu pour les ministres de l'Intérieur, de la Défense. C'est une demande du président MACRON. Que pensez-vous en retirer ?
FRANCK RIESTER
Oui. Le président de la République souhaite que ses ministres soient partout en France, se déplacent, aillent au contact de nos compatriotes. C'est vrai que là, j'ai un déplacement de cinq jours en région. Je vais même ensuite à Arles pour inaugurer les nouveaux locaux de l'école d'architecture d'Arles. Ça va être un moment fort puisqu'il y aura aussi le lancement du festival de photographie d'Arles. C'est un enchaînement dans différentes villes d'inaugurations de bibliothèques, de musées.
DOMINIQUE BOURDOT
C'est enrichissant pour vous en tant que ministre de la Culture ? Vous arrivez quand même à rencontrer celles et ceux qui fréquentent ces lieux culturels ?
FRANCK RIESTER
Oui. Parce que par exemple à midi, je rencontrerai les acteurs de la culture de Bordeaux. Hier j'étais aux Nuits de Fourvière où j'ai rencontré beaucoup de nos compatriotes qui regardaient comme moi le concert de M. Et dans les déplacements dans les bibliothèques comme hier dans le département du Rhône à Chaponost, j'ai eu l'occasion de rencontrer beaucoup de nos compatriotes. Donc j'ai à la fois rencontré les acteurs culturels, à la fois rencontré les Français, et puis être présent aux côtés de ces territoires qui investissent dans la culture et dans les arts.
DOMINIQUE BOURDOT
Alors qui arrivent à investir plus que l'Etat d'ailleurs, puisque la MECA que vous inaugurez aujourd'hui, c'est un financement à 94 % de la région. Le ministère de la Culture, c'est 6 %. Est-ce que vous me permettez de dire « seulement » ?
FRANCK RIESTER
Non. Enfin, écoutez, oui je vous permets bien sûr tout. Mais ce qui est clair, c'est que la MECA, c'est notamment le fonds régional d'art contemporain de Nouvelle-Aquitaine avec aussi deux autres agences culturelles de la région : une pour le spectacle vivant et une consacrée aux livres. C'est vraiment un équipement culturel de la région. Pour autant, il est accompagné par l'Etat. Vous savez, l'Etat ne doit se substituer aux territoires, aux collectivités locales et territoriales. Il doit, au contraire, les accompagner, leur donner une expertise, les appuyer dans leurs démarches et leurs initiatives. L'Etat n'est pas là pour faire à la place de, il est là pour accompagner. C'est ce qu'on fait avec cet accompagnement et financier et technique pour cette nouvelle maison formidable de l'art contemporain. J'ai d'ailleurs hâte de le voir parce qu'il paraît c'est un geste architectural magnifique de l'agence BIG.
DOMINIQUE BOURDOT
Ça, pour le coup, je vous le confirme. Et vous arrivez à défendre à l'Elysée, dans une période économique difficile, c'est le moins qu'on puisse dire Franck RIESTER, vous arrivez à défendre un budget de la culture ?
FRANCK RIESTER
Oui, tout à fait. Vous savez que le président de la République est un homme de culture. Il considère que la culture, c'est un enjeu de civilisation et aussi un enjeu de souveraineté. Et donc nous devons absolument mobiliser toutes les énergies autour des arts et de la culture. Pour autant, il y a aussi la volonté de rétablir les comptes publics de la nation et donc chacun doit faire des efforts. Mais le président de la République est quelqu'un qui souhaite vraiment… Il considère que les investissements dans les arts et la culture sont bien des investissements pour accompagner la création en soutenant les artistes et les créateurs et les auteurs. J'étais hier à un rendez-vous avec la SACEM, les auteurs-compositeurs de musique. On a beaucoup échangé sur la place des artistes-auteurs dans la société. Il considère que les équipements culturels sont des lieux de culture partout dans les territoires. Par exemple les bibliothèques qui doivent être les têtes de pont de la culture dans les territoires et donc on investit beaucoup aux côtés des collectivités territoriales dans les bibliothèques. Et puis c'est l'accès à la démocratisation à la culture aussi. C'est le Pass culture. Vous savez que c'est un des grands projets du président de la République : permettre à tous les jeunes de 18 ans de commencer leur propre chemin vers la culture, autonome, en leur donnant une application et 500 euros pour aller au spectacle, pour acheter des livres, pour aller sur les plateformes pour télécharger de la musique légalement. Donc tout ça est le signe de la volonté du président de la République et donc du gouvernement d'investir dans la culture et d'accompagner tous les acteurs de la culture, que ce soient les collectivités locales ou les artistes dans leurs innovations et leurs engagements respectifs.
DOMINIQUE BOURDOT
Et parmi ces acteurs de la diffusion de la culture, Franck RIESTER, il y a l'audiovisuel public. Vous n'ignorez pas nos inquiétudes à RADIO FRANCE. Vous disiez : « Tout le monde doit faire des efforts. » Ceux que vous demandez aux radios du service public qui sont pourtant en termes d'audience avec France Inter, France Bleu notamment plutôt en pleine forme, d'importantes économies nous sont demandées, c'est un peu dommage au moment où ça fonctionne bien pour RADIO FRANCE.
FRANCK RIESTER
Alors d'abord oui, c'est vrai que ça fonctionne bien pour RADIO FRANCE. Il y a des équipes exceptionnelles. Il y a des résultats qui sont à la hauteur des ambitions. Pour autant, chaque acteur doit participer à ce rétablissement des comptes publics et surtout ce qui est important, c'est qu'il faut se transformer, s'adapter à l'évolution du numérique, aux usages de nos compatriotes face à l'arrivée de géants du numérique qui n'ont pas la même vision de ce que doit être l'audiovisuel, de ce que doit être l'exception culturelle française, de ce que doit être l'information parfois.
DOMINIQUE BOURDOT
Oui.
FRANCK RIESTER
Et donc c'est au moment où ça va bien qu'on transforme. Ce n'est pas au moment où ça va mal qu'on transforme parce que dans ce cas-là, c'est trop tard. Et c'est la raison pour laquelle j'ai présenté un grand projet de loi audiovisuelle qui touchera à tout l'audiovisuel mais aussi l'audiovisuel public au mois d'octobre et qui sera discuté au mois de janvier au Parlement, pour donner à l'audiovisuel public notamment les moyens de notre ambition, parce que nous avons une grande ambition pour l'audiovisuel public d'en faire la référence en Europe. Et pour ça, on s'appuiera bien évidemment sur les équipes et sur les actifs, si je puis dire, ce qui est déjà fait par ces équipes-là en matière d'audiovisuel public dans notre pays.
DOMINIQUE BOURDOT
Bien nous allons le suivre évidemment. Merci, Franck RIESTER, d'avoir accepté l'invitation de France Bleu Gironde ce matin. Je rappelle que vous êtes aujourd'hui à Bordeaux pour l'inauguration de la MECA, Maison de l'économie créative et de la culture de la région Nouvelle-Aquitaine où France Bleu Gironde est en direct entre 11 heures et 13 heures. Franck RIESTER, Ministre de la Culture, merci.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 28 juin 2019