Texte intégral
Monsieur le Sénateur,
Le cas de madame Sotoudeh suscite l'indignation à travers le monde et vous avez été à l'instant le porte-parole et cette indignation, le gouvernement la partage pleinement.
D'abord, parce qu'elle a été condamnée dans des conditions ahurissantes. Ensuite, parce qu'elle a eu des peines lourdes que vous avez évoquées, y compris des coups de fouet.
Ensuite, parce qu'il s'agit d'une avocate condamnée comme avocate. Il s'agit d'une femme condamnée pour avoir défendu les droits des femmes et en particulier celles qui contestent en Iran l'obligation du voile islamique. Et enfin, parce que madame Sotoudeh est un symbole. Son engagement lui a valu en 2012 le prix Sakharov du Parlement européen. Il lui a valu aussi des arrestations, des emprisonnements, des pressions.
C'est pourquoi, comme vous le savez, le président de la République a publiquement appelé à l'occasion de la remise du premier prix Simone Veil à sa libération.
C'est pourquoi le président de la République a souhaité, dans le cadre du G7, de la faire symboliquement membre du Conseil consultatif pour l'égalité entre les femmes et les hommes. Et je redirai cela à la tribune des Nations unies puisque, vous le savez, la France préside le Conseil de sécurité en ce moment. Et je l'assurerai la semaine prochaine.
Alors, nous avons fait des efforts considérables ces derniers mois avec l'Iran pour préserver l'accord nucléaire en dépit du retrait américain. Nous le faisons parce que nous honorons notre signature mais l'Iran doit aussi respecter ses engagements et en particulier ceux du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Et notre souci de préserver l'accord de Vienne n'est pas un blanc-seing accordé à l'Iran et certainement pas en matière des Droits de l'homme, c'est pourquoi nous ferons tout pour obtenir la libération de madame Sotoudeh.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 25 mars 2019