Interview de M. Bruno Le Maire, ministre de l'économie et des finances, à Radio Classique le 31 mars 2020, sur les conséquences économiques de la crise sanitaire provoquée par l'épidémie de covid-19.

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Média : Radio Classique

Texte intégral

RENAUD BLANC 
Bonjour Bruno LE MAIRE. 

BRUNO LE MAIRE 
Bonjour. 

RENAUD BLANC 
Ministre de l'Economie et des Finances. Je sais que vous n'aimez pas donner trop de chiffres en ce moment, notamment sur l'impact de la crise sur la croissance, mais on peut considérer que le confinement fait perdre 3 points de PIB par mois, c'est cela ? 

BRUNO LE MAIRE 
C'est l'évaluation de l'INSEE, je pense que c'est une bonne évaluation, un mois de confinement, trois mois de production en moins, donc la durée du confinement aura évidemment un impact direct sur la perte de croissance pour 2020, c'est bien pour cela, d'ailleurs, qu'il faut commencer à préparer la manière dont nous allons rebondir, sortir de cette crise économique, qui est d'une violence incroyable pour tous les entrepreneurs, c'est la singularité de ce choc, c'est un choc sur l'économie réelle, sur les entrepreneurs, les artisans, les commerçants sur l'industrie. Il faut déjà que nous pensions, et nous y réfléchissons avec des économistes, avec les industriels, avec les filières, à la manière dont nous sortirons, plus forts, de cette crise économique. 

RENAUD BLANC 
Vous parlez d'économie de guerre, Bruno LE MAIRE, concrètement ça veut dire quoi économie de guerre pour vous ? 

BRUNO LE MAIRE 
Concrètement d'abord ça veut dire que beaucoup d'industriels se mobilisent pour participer à la production de produits médicaux dont nous avons besoin, on va passer par exemple la production de masques de 15 millions à 40 millions au niveau mensuel en avril, donc ça c'est la mobilisation des industriels, ils vont participer aussi à la production de respirateurs, ils vont participer à la production, et ils participent déjà, de gels hydro-alcooliques, donc ça c'est effectivement de l'économie de guerre, quand les industriels s'engagent pour les biens de première nécessité. C'est aussi une économie qui tourne au ralenti, il faut être très clair, aujourd'hui nous tournons au ralenti, je dirais à 50 % des capacités, quand on mêle à la fois l'industrie et les services, donc c'est une économie qui n'est pas à son plein potentiel. Et c'est une économie également dans laquelle il faut garantir, et je m'en occupe deux fois par jour, la sécurité d'approvisionnement des Français, pour moi c'est absolument vital que les Français ne fassent pas face à quelque pénurie que ce soit, la sécurité d'approvisionnement est garantie, les grandes surfaces sont approvisionnées, les commerces sont approvisionnés, et les Français ont de quoi s'alimenter correctement. 

RENAUD BLANC 
Donc pour vous le risque de pénurie n'est absolument pas d'actualité en France ? 

BRUNO LE MAIRE 
Il n'y a pas de risque de pénurie, je le redis, et si demain il devait y avoir une quelconque difficulté, nous essayons de gérer les difficultés tous les jours, je le dirai aux Français, en toute transparence. Oui il y a des tensions sur quelques produits, c'est vrai, chacun peut le voir, oui il y a moins de références en grande surface, chacun peut le voir aussi, il y a moins de références de pâtes, ne serait-ce qu'à cause de la situation italienne, mais il n'y a pas de pénurie, et s'il devait y avoir des difficultés ou des tensions, je le dirai aux Français. 

RENAUD BLANC 
Alors vous dites, Bruno LE MAIRE, que la priorité absolue aujourd'hui c'est la sécurité sanitaire, on voit, notamment pour ceux qui se déplacent, pour ceux qui travaillent, on voit des tensions tout de même apparaître dans plusieurs professions, je pense notamment aux routiers qui estiment que leur sécurité n'est pas assurée. 

BRUNO LE MAIRE 
Mais c'est normal qu'il y ait des tensions, qu'il y ait des inquiétudes, nous vivons tous avec cette inquiétude sanitaire au fond de nous, tous, et en particulier ceux qui vont travailler, c'est bien pour ça que la responsabilité première des entreprises aujourd'hui c'est le dialogue social et la sécurité sanitaire des salariés, qu'on écoute la manière dont les salariés conçoivent cette sécurité sanitaire, comment est-ce qu'on espace les postes de travail, comment est-ce qu'on les nettoie, comment est-ce qu'on nettoie les sas,  de quel type d'équipement est-ce qu'ils ont besoin, par exemple pour les caissières et les caissiers les vitres de protection en plexiglas, de quoi est-ce que les routiers ont besoin, il faut être plus que jamais à l'écoute des salariés, à l'écoute de ceux qui travaillent, à l'écoute de ceux qui ne restent pas confinés, pour assurer notre sécurité d'approvisionnement. Les routiers ont fait un certain nombre de propositions, on a amélioré la situation sur beaucoup de points, il reste encore du travail à faire, eh bien nous allons continuer à faire ce travail pour leur garantir leur sécurité sanitaire. 

RENAUD BLANC 
Oui, parce que les routiers c'est un maillon essentiel de cette chaîne économique… 

BRUNO LE MAIRE 
Absolument vitale, les routiers sont absolument vitaux pour notre économie. 

RENAUD BLANC 
Alors vous multipliez, Bruno LE MAIRE, les plans et les mesures pour aider les entreprises, il y a une semaine vous avez lancé auprès des banques les prêts garantis par l'Etat, est-ce que cela fonctionne ? 

BRUNO LE MAIRE 
Alors, les prêts garantis par l'Etat sont un immense succès, 300 milliards d'euros de garanties de l'Etat, et à l'heure où je vous parle nous avons déjà 3,8 milliards d'euros de demandes de prêts par les entreprises, c'est la preuve que nous avons touché juste, le premier problème les entreprises françaises était un problème de trésorerie et reste un problème de trésorerie. 3,8 milliards d'euros de demandes de prêts garantis par l'Etat, formulées par 21.000 entreprises, pour un montant moyen de 135.000 euros accordés par entreprise, et le dispositif montant en puissance très rapidement, nous faisons le point régulièrement avec le président de la Fédération bancaire française Frédéric OUDEA, et avec le directeur général de la BPI Nicolas DUFOURCQ, nous sommes totalement mobilisés tous les trois. Ce prêt garanti correspond à la demande et aux besoins de trésorerie des entreprises aujourd'hui. Ça veut dire aussi que nous assurons que aucune entreprise, aucune PME, ne rencontre de difficultés, il y a quelques difficultés qui nous remontent ici ou là, nous allons les régler. Quand par exemple on demande à un patron de PME de s'engager sur son patrimoine personnel pour obtenir un prêt, je le dis très clairement, c'est inacceptable, absolument inacceptable. Si l'Etat garantit le prêt ce n'est pas pourquoi la banque aille demander une garantie sur les biens personnels de l'entrepreneur. Donc chaque jour me remontent des difficultés comme celle-là, que nous réglons, en bonne intelligence, avec Frédéric OUDEA et avec Nicolas DUFOURCQ. 

RENAUD BLANC 
Combien d'entreprises ont recours au chômage partiel aujourd'hui Bruno LE MAIRE ? 

BRUNO LE MAIRE 
Aujourd'hui c'est plusieurs centaines de milliers, on va avoir des millions de salariés qui vont être au chômage partiel. Le dispositif, pour tout vous dire, Muriel PENICAUD l'a parfaitement dit hier, évolue d'heure en heure. Donc, nous avons environ 2,2 millions de salariés qui sont en chômage partiel… 

RENAUD BLANC 
C'est un chiffre qui va exploser dans les semaines qui viennent ? 

BRUNO LE MAIRE 
C'est un nombre qui va fortement augmenter, parce que à partir du moment où je vous dis que l'économie tourne au ralenti, eh bien de l'autre côté, évidemment, la contrepartie de ça c'est qu'on a une explosion du chômage partiel, des coûts qui seront au-dessus des 8,5 milliards d'euros qui ont été programmés, mais c'est un investissement, ça nous évite d'avoir un chômage de masse, ça nous évite de connaître ce que connaissent aujourd'hui les Etats-Unis, c'est-à-dire une flambée du chômage. Aujourd'hui aux Etats-Unis vous avez 3 millions de chômeurs en une semaine qui sont apparus sur le marché du travail, 3 millions de personnes qui ont perdu leur emploi, nous, grâce à ce dispositif de chômage partiel, nous évitons aux salariés français qu'ils perdent leur emploi et donc nous gardons les compétences, nous gardons les savoir-faire, nous gardons ces femmes et ces hommes qui seront notre bien le plus précieux quand il faudra redémarrer l'économie française. Je pense que c'est un choix stratégique, que nous avons fait avec le président de la République, qui est le meilleur choix pour l'économie française. 

RENAUD BLANC 
Le fonds de solidarité, vous allez le prolonger en avril, vous le modifiez, vous l'amplifiez. 

BRUNO LE MAIRE 
Le fonds de solidarité il va être amplifié, nous allons passer la perte de chiffre d'affaires, qui vous permet de rentrer dans le champ de ce fonds de solidarité, à 50 %, si vous perdez 50 % de votre chiffre d'affaires vous êtes éligible à ce fonds, si vous avez été obligé de fermer, comme les bars, restaurants, les théâtres, les cinémas, les coiffeurs, vous êtes éligible à ce fonds, il sera maintenu pendant l'intégralité de la durée de la crise sanitaire et la période l'urgence sanitaire. Et s'agissant du deuxième volet, il y a une prime forfaitaire à 1500 euros qui est automatique pour les entreprises qui rentrent dans les critères que j'ai indiqués, mais pour le deuxième volet à 2000 euros nous allons regarder si nous ne pouvons pas l'augmenter pour encore mieux soutenir des entreprises qui sinon seraient menacées de faillite. 

RENAUD BLANC 
On était à 70 %, on descend à 50 % au mois d'avril, pourquoi pas ces 50 % en mars par rapport à l'année précédente ? 

BRUNO LE MAIRE 
Nous allons poursuivre les discussions, moi je ne suis pas fermé sur ce sujet, on va poursuivre les discussions aujourd'hui avec les parlementaires, avec les représentants des indépendants. Aujourd'hui nous l'avons fixé à 70 %, une évolution est possible, parce que je vois bien que pour beaucoup d'entrepreneurs, beaucoup d'indépendants, la perte de mars est une perte qui est très lourde, donc je suis ouvert à une évolution, y compris pour le mois de mars, nous allons trancher cela dans la journée. Le principe que nous avons fixé c'est mettre en place des dispositifs, massifs, puissants, écouter ensuite le retour des professionnels sur la mise en application, et s'il y a des adaptations nécessaires pour mieux protéger notre économie, je ferai toutes les adaptations et toutes les améliorations nécessaires, y compris sur cette question du montant du mois de mars. 

RENAUD BLANC 
Bruno LE MAIRE, comment aider les entreprises françaises tournées vers l'exportation qui souffrent évidemment très durement de la fermeture des frontières, est-ce que vous avez les mesures concrètes ? 

BRUNO LE MAIRE 
Oui, il y a des mesures concrètes, il y a la mobilisation notamment de la Banque publique d'investissement sur l'exportation, tout ce qui va permettre de maintenir notre activité à l'exportation est vital, parce que c'est une de mes préoccupations quotidiennes, répondre à l'urgence de tout ceux dont le commerce s'est effondré ou qui a été obligé de fermer, c'est une première nécessité, un premier impératif. Mais ma deuxième responsabilité, et croyez-moi j'y pense tous les jours de la semaine, c'est comment est-ce que nous préservons les fondamentaux de notre économie, comment est-ce que nous évitons que cette crise sanitaire se traduise par des destructions de pans entiers de notre économie, et pour ça il faut maintenir une activité minimale, il faut permettre, dans des conditions de sécurité sanitaire satisfaisantes, à nos industries les plus stratégiques de continuer à tourner, il faut pouvoir continuer à exporter, parce que demain il faudra redresser la France, demain il faudra que notre économie reparte, et ça ne pourra se faire que sur la base du travail de tous et de la préservation des qualités industrielles et des savoir-faire de notre économie, et c'est aussi ma responsabilité de ministre de l'Economie de penser non seulement à la gestion de la crise immédiate, mais aussi au redémarrage économique du pays, parce que c'est ce qui nous fera vivre, c'est ce qui nous donnera des salaires, c'est ce qui nous donnera des rémunérations, c'est ce qui nous permettra de vivre correctement demain. 

RENAUD BLANC 
Vous dites que vous voulez, et on l'entend, protéger les entreprises, est-ce que la protection de certaines entreprises passe par des nationalisations pour vous ? 

BRUNO LE MAIRE 
Tous les instruments sont sur la table, ça peut être des prises de participation, ça peut être des montées au capital, ça peut être des nationalisations, mais je veux être très clair sur ce sujet-là, il ne s'agit pas de nationaliser ad vitam aeternam, il s'agit de nationaliser, si nécessaire, en dernier recours, de manière temporaire, pour éviter qu'une industrie stratégique de notre pays, des savoir-faire sur lesquels nous avons investi depuis des années, soient rachetée par une puissance étrangère ou par un fonds étrangers qui nous priverait de notre patrimoine industriel. Donc, si nationalisation il doit y avoir, c'est en dernier recours, et c'est une solution temporaire, pour éviter que notre patrimoine industriel ne soit pris par, soit des puissances étrangères, soit par des fonds étrangers.  

RENAUD BLANC 
Vous dites qu'il faut garantir, Bruno LE MAIRE, notre souveraineté technologique, industrielle et même sanitaire, quand on voit qu'il n'y a qu'une seule entreprise en France qui fabrique des respirateurs, quand on voit que 80 % des masques sont fabriqués à l'étranger, ça ressemble quand même beaucoup à de la dépendance.

 BRUNO LE MAIRE 
Bien sûr, mais il faudra tirer là aussi sur le long terme toutes les conséquences de cette crise sanitaire, et notamment, je l'ai dit depuis maintenant des mois, réaffirmer notre souveraineté industrielle, réaffirmer notre souveraineté technologique, en construisant des filières industrielles qui nous permettent, dans des domaines stratégiques comme les médicaments, les respirateurs, les principes actifs des médicaments, ou d'autres technologies sensibles, d'être totalement indépendant et totalement souverain. 

RENAUD BLANC 
Mais ça veut dire qu'on s'est trompé dans les priorités ? lorsque le chef de l'Etat parle d'un plan massif pour l'hôpital, c'eut été mieux de le faire avant la crise quand même, parce qu'il est réclamé depuis des mois et des mois. 

BRUNO LE MAIRE 
La crise, vous savez, elle sert justement à ouvrir les yeux et à prendre des décisions stratégiques qui sont bonnes pour le pays. Oui, il faut investir massivement sur l'hôpital, oui l'hôpital n'a pas été suffisamment soutenu au cours des dernières décennies, ce n'est pas au cours des dernières années, c'est une responsabilité collective que nous avons cherché à corriger depuis plusieurs mois, mais il est évident que notre hôpital a besoin d'un soutien beaucoup plus important parce que derrière c'est notre sécurité sanitaire, c'est notre vie à tous qui est concernée. Oui, il est indispensable de réaffirmer notre souveraineté industrielle et technologique, mais ça fait plusieurs mois que nous le faisons, cette crise ne va faire qu'amplifier et accélérer des décisions sur souveraineté industrielle que nous avions commencé à prendre il y a plusieurs mois.  
 
RENAUD BLANC 
Vous concéder un manque d'anticipation Bruno LE MAIRE ? 

BRUNO LE MAIRE 
Non, absolument pas, puisque sur la crise économique nous avons, dès la fin du mois de février, alerté sur sa gravité, et sur la souveraineté technologique, prenez l'exemple des batteries électriques, si nous nous sommes dotés d'une filiale de batteries électriques c'est justement pour renforcer notre souveraineté technologique sur cette technologie critique, simplement maintenant il faut accélérer ce mouvement, que nous avions anticipé, mais qui doit prendre plus d'ampleur. 

RENAUD BLANC 
Je pensais aux masques, je pensais aux gels, qui manquent cruellement. Une question, Bruno LE MAIRE, sur l'Europe. L'Europe peut-elle être la grande perdante de cette crise ? C'est très compliqué en ce moment entre Paris et Berlin. 

BRUNO LE MAIRE 
C'est très compliqué au niveau européen global, ce n'est pas entre Paris et Berlin que s'est compliqué…. 

RENAUD BLANC 
Vous voulez mutualiser par exemple le problème du déficit… on sent bien que Berlin ne veut pas. 

BRUNO LE MAIRE
 Oui, il y a toujours des discussions, mais, très franchement, nous avons bien travaillé, et nous travaillons bien, avec mon homologue ministre des Finances allemand, et si la difficulté était simplement entre la France et l'Allemagne je vous dirai tant mieux. Je pense que le problème est beaucoup plus profond et beaucoup plus grave. L'Europe doit s'interroger sur sa vocation politique. Est-ce qu'elle est une somme d'Etats qui ne visent qu'à réussir économiquement chacun de son côté, et qui se livrent une compétition féroce, ou est-ce que nous sommes un projet politique dans lequel la solidarité a du sens et dans lequel, quand il y a une crise aussi violente que celle-là, aussi brutal sur le plan humain, comme sur le plan économique, chacun vient à l'aide de l'autre ? C'est ça la question qui est posée. Si nous ne sommes qu'une somme de nations qui ne pensent qu'à elles, le projet européen disparaîtra, il mourra, parce qu'il perdra son sens politique. si nous sommes capables, à l'occasion de cette crise, de montrer que nous sommes solidaires, que nous nous tendons la main mutuellement, que ceux qui ont le plus de capacités viennent à la rescousse de ceux qui affrontent des journées difficiles, des journées humainement parfois insupportables, comme en Italie, comme en Espagne, eh bien dans ce cas-là le projet européen retrouvera son sens et il pourra être refondé, mais nous sommes à un moment critique de la construction européenne, soit elle retrouve du sens politique et elle en sortira renforcée, soit elle oublie sa vocation et elle disparaîtra. 

RENAUD BLANC 
Une dernière question Bruno LE MAIRE. Faire redémarrer l'économie, on peut le faire sans tester, sans dépistage massif de la population ? 

BRUNO LE MAIRE 
Le Premier ministre a été très clair sur la nécessité d'engager effectivement ce dépistage massif, moi je ne suis pas responsable des sujets de santé, simplement je pense que c'est la bonne piste pour réconforter, rassurer nos concitoyens, c'est la piste qui a été ouverte par le Premier ministre samedi et ça me semble la piste la plus judicieuse. 

RENAUD BLANC 
Merci beaucoup Bruno LE MAIRE d'avoir été mon invité, invité sur Radio Classique, le ministre de l'Economie et des Finances. 

BRUNO LE MAIRE 
Merci à vous. 


Source : Service d'information du Gouvernement, le 1er avril 2020