Interview de M. Julien Denormandie, ministre chargé de la ville et du logement, à Sud radio le 20 mars 2020, sur le respect du confinement et les mesures économiques et sociales prises face à l'épidémie de Covid-19.

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Média : Emission La Tribune Le Point Sud Radio - Sud Radio

Texte intégral

PATRICK ROGER
Bonjour Julien DENORMANDIE.

JULIEN DENORMANDIE
Bonjour.

PATRICK ROGER
Vous êtes à distance, donc petit léger décalage, Emmanuel MACRON a déploré hier que des Français prenaient à la légère les consignes de confinement, alors quelles mesures prendre pour augmenter les amendes, renforcées d'une manière ou d'une autre des mesures de confinement mais avec un message très clair ?

JULIEN DENORMANDIE
Je crois qu'il faut qu'il y ait surtout une prise de conscience collective. Aujourd'hui il impose ce confinement, il nous impose de rester un maximum chez nous sauf pour aller se soigner, pour se nourrir ou pour aller travailler quand on ne peut pas télétravailler. Mais je crois qu'il faut vraiment que tout le monde comprenne que ce confinement c'est un sacrifice, mais que plus vite on respectera ce confinement, plus vite on sortira de ce confinement et donc cette prise de conscience vraiment elle est indispensable. Et d'ailleurs je vous remercie, je remercie votre radio, je remercie celles et ceux qui comme vous travaillent pour faire passer ces messages et faire en sorte que tout le monde comprenne que ce sacrifice, il est utile parce qu'il sauve des vies.

PATRICK ROGER
Oui mais alors comment aller plus loin justement pour que ce soit totalement respecté, Julien DENORMANDIE, il faut multiplier les arrêtés préfectoraux comme ce qui est en train de se passer par endroits pour éviter que les gens n'aillent se balader sur la plage, à la montagne, dans les campagnes ?

JULIEN DENORMANDIE
Ça fait partie effectivement des solutions, c'est un exemple. Il y a d'autres exemples c'est qu'évidemment il est important que la police puisse sévir évidemment, il y a des amendes qui sont importantes et puis il y a aussi une phase d'explication, on le voit, vous l'avez dit d'ailleurs tout à l'heure des personnes se disent, je peux sortir faire du sport, mais qu'est-ce que ça veut dire ? Est-ce que je peux aller courir 20 kilomètres ou est-ce qu'il s'agit d'aller courir autour de chez moi pour me dégourdir les jambes ? Evidemment que c'est en fait courir autour de chez soi pour se dégourdir les jambes. Et tout ça on ne le fait pas de gaîté de coeur, c'est un énorme sacrifice pour tous les Français, mais c'est important que chacun réalise que si on veut sauver la vie des gens qu'on aime, il faut ce sacrifice de rester confiné le plus possible.

PATRICK ROGER
Oui à l'instant il y a quelques minutes, on parlait de certains quartiers où visiblement le confinement est difficile à faire respecter, dans des quartiers sensibles là aussi évidemment, ça vaut pour ces zones de non-droit comment faire aussi dans ces conditions parce que il y a des endroits où la police ne peut pas rentrer.

JULIEN DENORMANDIE
Ce n'est pas des, enfin oui il y a des zones où c'est difficile, j'ai eu plusieurs maires de ces villes hier au téléphone et effectivement il y a une inquiétude parce qu'il y a certains endroits où il est compliqué de mettre en oeuvre ce confinement, peut-être plus que dans d'autres endroits. Mais beaucoup d'eux me disaient, vous savez ce manque de respect du confinement on le voit à la fois dans les quartiers populaires des usines mais aussi en plein centre de Versailles qui est aussi dans les Yvelines et je crois que c'est vrai. Bon face à ça, qu'est-ce qu'il faut faire, il faut absolument en appeler au civisme des gens d'abord. Deuxièmement il faut dire que la police là elle prendra des sanctions évidemment. Et troisièmement il faut accompagner, vous savez, dans ces quartiers par exemple il y a des personnes qui font des boulots au-delà des policiers, des boulots très importants qui sont des médiateurs, qui sont les associations avec qui on travaille pour accompagner. Mais vous avez raison, c'est parfois difficile de faire respecter le confinement dans tous les territoires et notre rôle c'est de dire, ne prenons pas ça à la légère, en appeler à la conscience collective parce que c'est comme ça qu'on sauve des vies.

PATRICK ROGER
Alors est-ce qu'il ne faut pas aller encore plus loin aussi et instaurer un couvre-feu à partir de certaines heures de 18h de 20h le soir par exemple ?

JULIEN DENORMANDIE
Objectivement, je ne sais pas et puis je laisserai surtout le président de la République en décider sur l'avis des médecins.

PATRICK ROGER
Oui mais forcément vous en débattez, vous en discutez, Julien DENORMANDIE au sein du gouvernement et vous-même, vous êtes un proche d'Emmanuel MACRON, est-ce que cette hypothèse est sur la table ?

JULIEN DENORMANDIE
Vous savez aujourd'hui, c'est les médecins qui nous disent à quel moment il faut encore durcir les décisions parce que les décisions qu'ils ont prises, que nous prenons, ne sont pas suffisantes pour sauver des vies. Si les médecins disent, il faut aller vers des mesures encore plus radicales, là je crois que tout le gouvernement, le président de la République, le Premier ministre seront les écouter, mais on va aller par étapes et puis ça dépendra de l'avis…

PATRICK ROGER
Oui enfin là Julien DENORMANDIE, ce ne sont pas les médecins…

JULIEN DENORMANDIE
Ces étapes, elles peuvent être rapides, c'est ça qui est aussi très important parce que la situation est très évolutive, mais encore une fois vous savez, on a pris des mesures qui sont incroyablement radicales, donc s'il faut prendre des mesures encore plus radicales, on est un gouvernement dont la main ne tremblera pas pour faire cela mais…

PATRICK ROGER
Et donc le couvre-feu n'est pas quelque chose que vous excluez bien sûr ?

JULIEN DENORMANDIE
On n'exclut rien dans aucun domaine, si tout cela permet de sauver la vie des gens mais vous, vous rendez compte de la gravité de votre question, c'est-à-dire qu'en fait on serait amené à faire de telles mesures parce qu'en réalité la mesure qu'on prend n'est pas respectée. C'est ça qui en fait interroge, donc moi je le redis, vous savez il y a une seule image parce que souvent les images parlent mieux que les mots, ce sont les médecins qui depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux nous disent, si vous voulez nous aider, restez chez vous sauf si c'est pour aller se soigner, se nourrir ou aller travailler parce que vous ne pouvez pas télétravailler.

PATRICK ROGER
Vous savez bien que tout le monde n'est pas discipliné et donc évidemment on ne prendra peut-être pas des mesures autoritaires, comme ça a été fait en Chine, mais la Chine y est parvenue parce que ça a été extrêmement radical, Julien DENORMANDIE.

JULIEN DENORMANDIE
Vous avez vu le nombre d'amende qui ont été prises, c'est assez incroyable, alors encore une fois moi j'en appelle aussi, vous savez il y a toujours dans ces moments-là, une phase d'adaptation et c'est bien normal mais cette phase d'adaptation, elle devait être très rapide et donc maintenant on est sorti de cette phase d'adaptation, il faut que ce soit respecté évidemment.

PATRICK ROGER
Oui c'est vrai que… est-ce qu'à propos d'amende les policiers municipaux pourraient verbaliser également de la même manière ?

JULIEN DENORMANDIE
C'est toujours des sujets qui peuvent être discutés mais qui sont parfois compliqués parce que vous avez des structures qui aujourd'hui sont définies et je pense que ce n'est pas les moments de crise qu'on pourrait inventer des structures ou les partages de pouvoir. Mais en tout état de cause que vous soyez police nationale, que vous soyez policiers municipaux, ce qui est sûr c'est que tout le monde participe pour faire respecter le confinement on le voit sur ces images par exemple sur un certain nombre de marchés où les gens sont agglutinés les uns sur les autres. Vous savez, c'est encore une fois quand le policier municipal, il vient vous voir, en vous disant écartez-vous, certains disent, non mais c'est bon, mais le policier municipal, il fait ça pour vous sauver et pour sauver vos proches, donc écouter les vraiment, écoutez-les.

PATRICK ROGER
Julien DENORMANDIE, Emmanuel MACRON a appelé aussi à une responsabilité civique pour les secteurs essentiels alors on pense bien sûr à la médecine, à l'alimentation, est-ce que le BTP pour le logement en fait partie également des députés LR par exemple demandent la suspension de grands chantiers faute de mesures d'hygiène suffisantes, est-ce possible pour ces entreprises ou pas ?

JULIEN DENORMANDIE
moi je crois que effectivement ces secteurs, les chantiers, l'artisanat est essentiel, on y songeait depuis plusieurs jours, je suis en lien avec toutes les entreprises du bâtiment et de l'artisanat, si demain vous avez des problèmes dans votre maison l'approvisionnement en eau des fuites d'eau des choses à réparer parce que vous avez un dégât dans votre immeuble, donc qui fait ça, ce sont ces artisans, ce sont ces entreprises de BTP et ce sont les éléments qui sont absolument indispensables. alors qu'est ce qui se passe, d'abord il faut vraiment le redire le président de la République, il a été très clair, on ne sort pas de chez soi sauf pour se soigner, se nourrir ou aller travailler si on ne peut pas télétravailler et donc il est possible d'aller travailler l'activité économique de notre pays ne doit pas s'arrêter c'est très important à faire comprendre parce que sinon vous avez un pays à l'arrêt, à plat et plus rien ne peut se passer et donc l'activité qui à la fin vous amène la nourriture dans un supermarché ne marche plus.

PATRICK ROGER
Oui mais à quel point, à partir de quel moment julien DENORMANDIE à partir de quel moment on se dit qu'il y a des mesures d'hygiène suffisantes parce que s'ils n'ont pas de masque etc.

JULIEN DENORMANDIE
Exactement, c'est ça le point, c'est-à-dire qu'avec toutes ces entreprises on les a eus hier encore à plusieurs reprises hier au téléphone dans quelques minutes à 9h00 on a un nouveau ces dirigeants avec la ministre du Travail et ma collègue de l'Ecologie en audio conférence. Ce que nous sommes en train de faire avec ces entreprises c'est de se dire quelles sont les bonnes barrières sanitaires à mettre en oeuvre quand vous êtes sur un chantier pour pouvoir justement permettre la reprise d'activités de manière sécurisée, c'est ça que nous faisons.

PATRICK ROGER
Oui Julien DENORMANDIE, il y a un autre secteur qui peut être touché ce sont les populations fragiles les exposés ; on pense à des migrants qui errent parfois dans les villes où les sans-abri, là j'ai vu qu'il y avait l'idée de réquisitionner des logements tels que des hôtels ou des logements publics, où en êtes-vous à ce sujet ?

JULIEN DENORMANDIE
Exactement on a fait un travail avec toutes les chaînes hôtelières pour réquisitionner des chambres d'hôtel, les premières ont déjà ouvertes, plusieurs dizaines à Paris, elles seront près de 200 d'ici la fin de la semaine de à Paris. Mais on est en train d'en ouvrir partout sur le territoire. Je prends un exemple un travail que nous avons fait avec l'hôtel Kellermann, donc nous avons réquisitionné l'hôtel Kellermann à Paris, 170 chambres. Un second exemple, c'est le travail que nous faisons avec le groupe ACCOR, 600 chambres d'hôtel et hier dans le cadre de ce travail nous avons réuni l'ensemble des groupes hôteliers des fédérations des groupes hôteliers qui nous font remonter au jour le jour l'ensemble des disponibilités. Pourquoi c'est important, pourquoi j'ai voulu la réquisition de ces chambres d'hôtel, parce qu'évidemment quand vous êtes un sans domicile fixe, il vous faut avoir cette protection de l'Etat, songez qu'hier soir c'est 157.000 personnes que les dispositifs d'hébergement d'urgence que je gère ont fait dormir dans notre pays, pas un, pas deux, 157.000 personnes. Mais il reste des personnes à la rue malheureusement et pour eux il faut ouvrir des chambres d'hôtel ou des chambres individuelles aussi pour éviter des risques sanitaires Bien évidemment je privilégie des endroits isolés que des endroits collectifs. Bien évidemment et donc on ouvre avec beaucoup de détermination le plus possible de ces chambres ou de ces centres.

PATRICK ROGER
Oui est-ce qu'on a déjà une idée du nombre de sans-abri qui pourraient être atteints par le coronavirus ?

JULIEN DENORMANDIE
Au moment où je vous parle c'est probablement quelques dizaines mais quand je dis quelques dizaines, c'est quelques dizaines parmi l'ensemble des personnes que mon ministère héberge tous les soirs. Parmi les 157.000 personnes que j'évoquais tout à l'heure, c'est-à-dire que pour l'instant le Covid-19 n'a pas encore énormément sévi dans ces centres d'hébergement d'urgence mais ma responsabilité c'est de m'y préparer parce qu'un jour ou l'autre évidement que cela arrivera. Et donc pour donner un exemple aussi très concret, on ouvre à partir de ce soir des centres dédiés ou des personnes des SDF, des sans domicile fixe atteint par le Covid-19, mais ne nécessitant pas d'être hospitalisés, mais donc de rester chez eux, ce qui est impossible puisqu'ils n'ont pas de chez eux puissent se reposer et donc on ouvre des centres dédiés pour les sans domicile fixe, les personnes les plus précaires atteint du Covid-19 ne nécessitant pas d'être hospitalisées.

PATRICK ROGER
Oui mais alors ils ne seront pas totalement regroupés, ils seront individuellement dans les chambres aussi pour ne pas qu'il y ait de propagation du virus.

JULIEN DENORMANDIE
Là, ce seront des centres où il n'y aura que malheureusement, que des personnes atteintes du Covid-19, donc évidemment le risque de propagation puisqu'ils sont déjà tous atteints du Covid-19, mais ces personnes-là qui n'ont pas la nécessité d'être à l'hôpital et à qui les médecins disent restez chez vous, ma responsabilité est d'en prendre soin, on ouvre 150 places en Ile-de-France d'ici la fin de la semaine et on a identifié 80 sites à l'échelle du territoire pour pourvoir les ouvrir au fur et à mesure où cela sera nécessaire. Donc vous voyez la logique, mais elle a pris au maximum et si des personnes sont atteintes mais ne nécessitent pas d'être hospitalisées, on en prend soin.

PATRICK ROGER
Oui Julien DENORMANDIE, question pratico-pratiques aussi le mot de la fin avec Cécile le minibus.

CECILE DE MINIBUS
Oui est-ce que d'abord je voulais savoir si vous aviez réagi sur le fait, pouviez réagir sur le fait, que vont devenir ces SDF une fois qu'ils auront eu le confort des hôtels, après la fin du coronavirus ? Est-ce que les déménagements et les fins de bail sont suspendus pour les confinements ?

JULIEN DENORMANDIE
Alors sur la question, que vont devenir ces places d'hébergement d'urgence à chaque fois, je suis désolé du terme, mais on dit qu'on pérennise un certain nombre de places, c'est-à-dire dès qu'on ouvre des places, un certain nombre de places sont pérennisées. Il y en a qui ne peuvent l'être, je prends un exemple quand aujourd'hui on met à l'abri dans des hôtels et des hôtels qui ont vocation à rouvrir, évidemment qu'il faut que ces hôtels aient vocation à rouvrir, il faut donc que d'autres solutions puissent …

CECILE DE MINIBUS
Que vous trouverez au moment de…

JULIEN DENORMANDIE
Exactement, s'agissant de l'activité de déménagement comme toutes les activités de notre pays elle est autorisée, si elle n'est pas interdite, si je puis dire c'est-à-dire qu'elle est autorisée si vous ne pouvez pas télétravailler et dès lors que elle ne figure pas dans la liste des actions interdites, ce qui est le cas aujourd'hui, maintenant qu'est-ce qu'on constate, c'est qu'évidemment sauf impérieuse nécessité beaucoup de nos concitoyens ont tout simplement, tout simplement décalé l'ensemble de ces déménagements.

CECILE DE MINIBUS
Merci beaucoup Monsieur le Ministre.

PATRICK ROGER
Est-ce que ceux qui ne peuvent pas payer aussi leurs loyers parce qu'ils ont des besoins de revenus est-ce qu'ils peuvent demander un report ?

JULIEN DENORMANDIE
Alors c'est une question qui aujourd'hui est très importante, quelle est la logique que nous avons fait, la logique c'est qu'on soutient les revenus de celles et ceux qui n'ont plus de revenus, c'est comme ça qu'on agit, c'est pour ça quand vous êtes salarié, on vous donne le chômage partiel, quand vous êtes indépendant, vous avez ce fonds d'indemnisation avec 1.500 euros par mois qui vous est versé en moyenne et donc en fait…

PATRICK ROGER
Donc il faut toujours payer les loyers.

JULIEN DENORMANDIE
Exactement parce que la logique a été de dire qu'on se substitue au revenu que vous n'avez plus, qui est très certainement la façon la plus simple de tout gérer parce que sinon vous n'avez pas que les loyers à payer dans votre vie, vous avez d'autres factures aussi à payer.

PATRICK ROGER
Et ceux qui ont des emprunts pour rembourser est-ce qu'ils peuvent demander aussi à leur banque à un report ?

JULIEN DENORMANDIE
Alors c'est la même logique, après effectivement il y en a certains qui font ces négociations avec les banques ou autres mais encore une fois la logique, j'insiste dessus pour être très clair parce que c'est des questions qui sont souvent posées, la logique qui est la nôtre, c'est qu'on se substitue au revenu pour que les gens puissent faire face à leur échéance ou à leur loyer. C'est comme ça qu'on a agi, c'est ça qu'on a décidé, il y a une différence, d'où la confusion, on a dit que pour les petites entreprises en difficulté, on suspendait les loyers ou les paiements des charges, mais pourquoi ? Parce que pour ces petites entreprises en difficulté, elles n'ont plus aucune ressource, on ne leur verse rien puisque par définition elles n'ont plus de chiffre d'affaires. Je pense aux commerçants qui ont été fermés et donc eux, tout a été décalé parce que zéro ressources, zéro dépenses. Pour les Français, la logique qui prévaut c'est qu'on se substitue aux ressources, on donne soit le chômage partiel, soit l'assurance maladie, soit ce fonds d'indemnisation pour permettre aux uns et aux autres donc de pouvoir faire face à leur échéance.

PATRICK ROGER
Voilà les échéances. Merci Julien DENORMANDIE, ministre de la Ville et du Logement d'avoir été avec nous ce matin.

JULIEN DENORMANDIE
Merci à vous.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 23 mars 2020