Texte intégral
INTERVENANT
RCFM, « L'invité de la rédaction ».
JOURNALISTE
Avec Gabriel ATTAL ce matin, le porte-parole du Gouvernement est en visite en Corse, il est interrogé par Olivier CASTEL.
OLIVIER CASTEL
Gabriel ATTAL, bonjour et merci d'avoir accepté cette interview.
GABRIEL ATTAL
Bonjour.
OLIVIER CASTEL
Monsieur le Porte-parole, première question, 93 cas de coronavirus en Corse depuis le 1er juillet, en tout cas à l'heure où nous enregistrons cet entretien, chiffre obtenu après un réajustement des comptes de l'Agence régionale de santé, est-ce qu'on assiste à un rebond de l'épidémie en Corse ?
GABRIEL ATTAL
On a au niveau national une situation préoccupante et à ce titre-là la Corse a des données sanitaires qui sont moins préoccupantes que dans beaucoup d'autres territoires. Là aujourd'hui où on est le plus inquiet c'est notamment Paris et Marseille où là on a des taux d'incidence qui sont très élevés, qui franchissent les 50 pour 100 000 habitants, c'est-à-dire le seuil d'alerte où on considère que le virus circule activement. On n'en est pas du tout là en Corse et pourtant en Corse comme dans beaucoup d'autres territoires de tourisme tout peut basculer parce qu'il y a un flux important de personnes qui viennent notamment pour les vacances, parce qu'il y a des soirées où des jeunes se regroupent pour faire la fête et donc c'est très important de maintenir les gestes barrières, de maintenir la distanciation physique, le port du masque quand c'est recommandé, quand c'est nécessaire pour maintenir ces chiffre le plus bas possible. Il ne faut pas qu'on revive en France et que la Corse revive ce que nous avons vécu au moment du confinement.
OLIVIER CASTEL
Gabriel ATTAL, dans plusieurs villes et villages les préfectures imposent désormais le port du masque pour éviter la propagation de la Covid-19 dans les lieux et aux heures les plus fréquentés, est-ce que les Corses doivent s'attendre à de nouvelles mesures, est-ce que c'est ce qui ressort de ce Conseil de défense de mardi ?
GABRIEL ATTAL
Ce qui a été décidé en Conseil de défense où j'étais avec le président de la République en visioconférence depuis la préfecture d'Ajaccio c'est de renforcer le contrôle et les sanctions pour le non-respect de ces règles. Les préfets dans tous les territoires, en Corse comme ailleurs, vont déployer dans les jours et les semaines qui viennent des plans de contrôle pour envoyer des forces de police, de gendarmerie, contrôler le respect du port du masque dans les lieux extérieurs où il est obligatoire et contrôler les établissements qui doivent faire respecter le port du masque dans leur établissement avec des sanctions à la clé si ça n'était pas respecté. Mais je veux vraiment insister sur un point, les Français doivent craindre non pas le gendarme qui viendrait les verbaliser parce qu'ils ne portent pas le masque mais le virus !
OLIVIER CASTEL
Cela veut donc dire plus d'effectifs sur le terrain, votre visite de mercredi concernera les ports et les aéroports de l'île, certains passagers jugent justement ces dispositifs de contrôle, les caméras thermiques, les thermomètres assez légers, est-ce que vous allez les renforcer justement ?
GABRIEL ATTAL
Ce qu'on a choisi de faire c'est de renforcer les contrôles et d'avoir un contrôle systématique par test pour les passagers qui proviennent de pays où le virus circule plus qu'en France. On a donc rajouté en Conseil de défense une liste de 15, 16 pays, si des passagers viennent de ces pays en France dans quel qu'aéroport que ce soit on leur dit "vous devez faire un test sinon vous ne pouvez pas rentrer en France". Ce n'est pas envisagé pour les territoires français, ce qui est envisagé et ce qui est fait pour les territoires français c'est d'augmenter nos capacités de tests. On fait aujourd'hui en France 600 000 tests par semaine, on est je crois l'un des pays d'Europe si ce n'est le pays d'Europe qui fait le plus de tests par habitant aujourd'hui. En Corse, en un mois le nombre de tests réalisés a doublé et si je me rends ce mercredi à Propriano c'est justement pour voir un stand de tests qui a été mis en place pour les Corses, pour les vacanciers pour leur permettre d'être testés.
OLIVIER CASTEL
Une dernière question sur cette partie, est-ce que vous envisagez un reconfinement dans les régions où le nombre de cas augmenterait trop fort ?
GABRIEL ATTAL
On a mis en place une échelle de mesures qui est liée à l'augmentation des cas, exemple, dans les territoires où il y aurait une circulation active à nouveau du virus on donne aux préfets, et c'est ce qui a été décidé en Conseil de défense, des moyens supplémentaires de lutter contre la propagation du virus par exemple avec des mesures de couvre-feu, de fermeture d'établissements à partir d'une certaine heure de la soirée pour éviter les regroupements, etc. Après évidemment si le virus redevient hors de contrôle il pourra y avoir des reconfinements mais c'est justement ce qu'on veut éviter et on fait tout pour l'éviter, par notre comportement collectif, par le respect des gestes barrières et des consignes qui sont données on peut encore éteindre ce virus.
OLIVIER CASTEL
Monsieur le Ministre, question plus politique pour terminer, l'exécutif territorial demande de pouvoir fixer et collecter lui-même l'impôt sur les droits de succession de sorte, dit-il, à éviter la spéculation et la vente du patrimoine immobilier des Corses, vous confirmez que le Gouvernement est prêt pour une adaptation pour la Corse sur ce plan ?
GABRIEL ATTAL
Le gouvernement de Jean CASTEX c'est le gouvernement des territoires, il l'a dit lui-même, il faut laisser plus de liberté, plus de respiration aux territoires en leur donnant plus de responsabilités et davantage de moyens de décider pour eux-mêmes. D'abord il y a le nouvel acte de décentralisation qui a été annoncé par le Premier ministre…
OLIVIER CASTEL
La Corse reste à l'agenda.
GABRIEL ATTAL
…qui concernera évidemment la Corse comme tous les territoires et puis la loi organique que nous avons adoptée en Conseil des ministres il y a quelques semaines sur la différenciation. En gros il s'agit de permettre à des territoires d'innover, de déroger parfois aux règles nationales parce qu'il y a des enjeux locaux qui le justifient. Un dialogue va s'entamer avec les élus de Corse pour regarder comment est-ce que ça s'applique à la Corse.
OLIVIER CASTEL
La réforme constitutionnelle fait aussi partie du calendrier ?
GABRIEL ATTAL
On voit bien que la réforme constitutionnelle qu'on avait engagée a été stoppée par les oppositions qui ont bloqué le Parlement au moment où on cherchait à l'examiner. Aujourd'hui je ne peux pas vous dire qu'elle est à l'ordre du jour immédiat mais en tout cas on a des textes très importants sur la décentralisation et sur la différenciation qui sont essentielles pour les territoires.
OLIVIER CASTEL
Gabriel ATTAL, porte-parole du Gouvernement, merci d'avoir été avec nous sur RCFM.
GABRIEL ATTAL
Merci à vous !
JOURNALISTE
Gabriel ATTAL qui répondait aux questions d'Olivier CASTEL, vous pouvez réécouter cette interview sur bleurcfm.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 13 août 2020