Texte intégral
JEAN-JACQUES BOURDIN
Gabriel ATTAL, bonjour.
GABRIEL ATTAL
Bonjour.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Porte-parole du gouvernement. Covid, nous avons besoin de réponses. Vous avez entendu ce que dit le président du Conseil scientifique, Jean-François DELFRAISSY : le gouvernement va être obligé de prendre un certain nombre de décisions difficiles dans les 8 à 10 jours maximum. Le gouvernement s'y prépare ?
GABRIEL ATTAL
D'abord moi ce que je veux dire, c'est que toutes les décisions qu'on a eu à prendre depuis le début de cette crise sont difficiles. Par principe quand vous prenez une décision qui restreint la liberté de circulation, qui impose le port du masque, que ce soit dans des lieux clos ou à l'extérieur, c'est difficile parce que c'est les libertés des Français. Et donc on va devoir continuer à prendre des décisions difficiles comme on en a pris depuis le début de cette crise. L'important c'est de prendre des mesures responsables. Quand vous avez une situation de reprise épidémique avec certains territoires où la situation est plus marquée qu'ailleurs, évidemment il faut s'adapter, il faut prendre des mesures pour contenir et maîtriser au mieux possible le virus.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Je m'arrête. 29 départements en zone rouge, le CHU de la Guadeloupe qui est au bord du burn-out si je puis dire, qui est débordé. Débordé ! La situation qui s'aggrave. Il y a des cas en masse qui arrivent dans les hôpitaux de la Guadeloupe. Alors quelles mesures préparez-vous ?
GABRIEL ATTAL
On suit de près, s'agissant de la Guadeloupe, la situation Outre-mer. Il y a eu plusieurs pics dans plusieurs territoires d'Outre-mer. On se souvient de ce qui s'est passé en Guyane, à Mayotte. Aujourd'hui il y a des tensions fortes en Guadeloupe, et moi je veux rappeler et je veux dire évidemment que non seulement le gouvernement, l'Etat, suit la situation de près mais qu'on envoie des moyens dès que c'est nécessaire, et qu'on s'adapte là aussi au jour le jour pour que toutes les personnes qui ont besoin d'être accueillies, d'être soignées le soient. Maintenant s'agissant du Conseil de défense, il a lieu demain. Vous comprendrez que c'est compliqué pour moi de faire les annonces avant l'heure.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Je comprends mais…
GABRIEL ATTAL
Mais si on veut dégager les sujets dont on va devoir parler, il y a la question des tests où là on voit que la France a augmenté très fortement sa capacité de tests. On est aujourd'hui un des pays dans le monde qui teste le plus quand on rapporte au nombre d'habitants, mais qui a des difficultés notamment sur la priorisation des tests. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'on a arrêté une stratégie à la fin du mois d'août en Conseil de défense qui consiste à dire que quand vous êtes une personne vulnérable, ou quand vous avez des symptômes, ou quand vous êtes contact d'une personne qui a été testée positive, il faut que vous puissiez vous faire tester très vite. On a mis en place des protocoles au niveau national avec les laboratoires pour garantir qu'il y ait cette double file.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais tout le monde se presse dans les laboratoires. Tout le monde se pressent ! C'est remboursé par la Sécurité sociale, il faut faire trois, quatre heures d'attente.
GABRIEL ATTAL
C'est un choix…
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est un choix que vous avez fait.
GABRIEL ATTAL
C'est un choix qu'on a fait de permettre au plus grand nombre de se faire tester.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais pourquoi ne pas organiser par exemple des files prioritaires pour les patients munis d'ordonnances ?
GABRIEL ATTAL
Alors c'est ce que je vous dis. C'est que, il y a une priorisation qui a été décidée en août pour que ceux qui sont munis d'ordonnance, mais aussi des personnes qui sont vulnérables, des personnes âgées qui ont un doute mais aussi des personnes qui ont été en contact avec une personne qui a été testée positive, puissent être testées en priorité par rapport aux autres. C'est le cas dans un certain nombre d'endroits. Il y a des plateformes régionales qui ont été mises en place.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Pas partout.
GABRIEL ATTAL
Je pense à l'Ile-de-France, aux Hauts-de-France mais ce n'est pas encore le cas partout. Donc ça, c'est un sujet dont on va parler demain : voir comment on peut être plus efficace dans ce sujet des tests.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Comment être plus efficace ? Encore une fois, organiser une priorité…
GABRIEL ATTAL
Voilà.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais organiser systématiquement une priorité pour ceux qui ont une ordonnance.
GABRIEL ATTAL
Faire en sorte que ça soit le cas partout, évidemment aussi continuer à développer les capacités de tests. On voit que..
JEAN-JACQUES BOURDIN
Un million ?
GABRIEL ATTAL
Oui. On est à plus d'un million maintenant par semaine. On teste plus en France qu'en Allemagne quand on rapporte au nombre d'habitants, qu'en Espagne, qu'en Italie donc on teste beaucoup. Il faut continuer à développer ce qu'on appelle des barnums de tests, c'est-à-dire des centres de test qu'on met sur la voie publique pour que des Français qui ont besoin de se faire tester le fassent.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Et les tests de dépistage rapides, on en est où ?
GABRIEL ATTAL
On avance, la recherche avance. On espère que dans les prochaines semaines, on pourra avancer sur ce sujet-là. Il y aura aussi un point en Conseil de défense.
JEAN-JACQUES BOURDIN
On pourra avancer dans les prochaines semaines, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'on ne les a pas pour l'instant et qu'on les aura quand ? Avant la fin de l'année ?
GABRIEL ATTAL
Le sujet, c'est qu'il faut, avant de se lancer dans un nouveau test, que ce soient les tests antigéniques, tests salivaires, tests oraux-pharyngés, on voit qu'il y a plusieurs possibilités de tests qui sont aujourd'hui ouverts. Il faut être sûr qu'ils fonctionnent. Il faut être sûr qu'on n'a pas ce qu'on appelle des faux positifs, des faux négatifs, c'est-à-dire des personnes qui seraient détectées par ce test négatif alors qu'en réalité elles sont positives. Et donc il y a un travail de recherche qui est fait, un travail d'homologation. Ce n'est pas qu'un sujet en France. Vous savez en Conseil de défense régulièrement, autour du président de la République, on fait un point sur la recherche et on fait un point sur où en sont nos voisins européens. Bon, ils se posent tous les mêmes questions que nous sur ces tests mais on va avancer très vite et le président de la République a demandé qu'au plus vite on puisse discuter de cette situation.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce qu'on va revoir à la télévision un décompte quotidien du nombre de personnes affectées, du nombre de personnes qui entrent en réanimation et du nombre de décès ?
GABRIEL ATTAL
Il y a aujourd'hui un décompte qui est annoncé tous les jours par Santé Publique France avec un communiqué de presse qui est publié.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce qu'il va y avoir tous les jours une communication devant les journalistes, je ne sais pas, du directeur général de la Santé, comme on l'avait vu au plus fort de la crise ?
GABRIEL ATTAL
Aujourd'hui ça n'est pas prévu.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ce n'est pas prévu, bon.
GABRIEL ATTAL
L'important, c'est qu'on soit régulièrement, les membres du gouvernement, à disposition des journalistes, à disposition des médias pour s'exprimer.
JEAN-JACQUES BOURDIN
29 départements en zone rouge. Est-ce que les rassemblements de dix personnes dans ces zones-là seront interdits ? De plus de dix personnes.
GABRIEL ATTAL
Encore une fois, c'est la difficulté de mon exercice ce matin : c'est que le Conseil de défense a lieu demain.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non mais d'accord. Donc vous y réfléchissez ? Vous y réfléchissez ?
GABRIEL ATTAL
Je vais vous dire quelque chose, Jean-Jacques BOURDIN.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, allez-y Gabriel ATTAL.
GABRIEL ATTAL
S'il y a une chose que l'épidémie nous a appris depuis le début, et en tout cas que moi en tant que porte-parole j'ai bien intégrée, c'est qu'on ne peut jamais rien exclure par principe. Et que quand on a voulu par principe dire : non, ça on ne le fera pas ou ça, ça n'arrivera pas, en général on a été démenti parce que c'est une maladie qui est nouvelle, parce qu'on continue à apprendre des choses tous les jours, parce que la situation évolue et donc on ne peut pas exclure quoi que ce soit par principe.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Obligation de déclarer auprès du préfet tout rassemblement de plus de dix personnes.
GABRIEL ATTAL
Je ne peux pas vous dire que c'est ce qui va être décidé.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, mais enfin sur ce point-là aussi, il y aura réflexion demain.
GABRIEL ATTAL
Sur tous les sujets nous et sur ces points-là aussi.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Confinement partiel aussi. Est-ce demain vous allez envisager un confinement partiel ?
GABRIEL ATTAL
Je vais vous dire à ce stade, rien ne me permet de dire qu'on va décider ça demain mais parce qu'on va discuter demain.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous allez en discuter demain de cela, du confinement partiel ?
GABRIEL ATTAL
Alors on va discuter de la situation de l'épidémie en France. On va regarder les territoires dans laquelle elle circule plus que d'autres. On voit qu'il y a des situations aujourd'hui inquiétantes à Marseille, à Bordeaux, dans d'autres territoires, et on va regarder les mesures qui sont recommandées par les autorités scientifiques, qui sont discutées avec les autorités locales, les élus, et les mesures qu'il convient de prendre dans ces territoires pour être responsable et, encore une fois, pour protéger les Français. C'est ça l'objectif.
JEAN-JACQUES BOURDIN
L'isolement, est-ce qu'on peut aller jusqu'à des contraintes ?
GABRIEL ATTAL
Les contraintes, c'est-à-dire ?
JEAN-JACQUES BOURDIN
Des contraintes, l'isolement. Isoler les personnes âgées, isoler ceux qui sont infectés par le virus, les obliger à rester chez eux. Je ne sais pas, je ne sais pas moi.
GABRIEL ATTAL
On peut faire beaucoup de choses. Pour répondre aussi à votre précédente question, je vais vous donner un exemple. Cet été, on s'en souvient tous je crois, on a eu une situation épidémique très difficile en Mayenne.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, exact.
GABRIEL ATTAL
C'était un cas à part en France. Il y a eu une reprise épidémique importante en Mayenne. On a pris un certain nombre de mesures, notamment ce que vous disiez tout à l'heure, sur les rassemblements de plus de dix personnes. On les a pris sur la Mayenne.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc on l'a fait en Mayenne. On pourrait le faire dans vingt-neuf départements aujourd'hui classés rouge.
GABRIEL ATTAL
Je ne dis pas qu'on le fera dans vingt-neuf départements classés rouge. La situation, elle varie y compris dans ces départements. Ce n'est pas la même nature, enfin ce n'est pas la même circulation du virus.
JEAN-JACQUES BOURDIN
L'exemple de la Mayenne est un exemple à suivre.
GABRIEL ATTAL
C'est pour vous dire que…
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est un exemple à suivre.
GABRIEL ATTAL
Oui, la Mayenne a été un exemple à suivre parce que ça a fonctionné.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Et c'est aujourd'hui un exemple à suivre parce que ça a fonctionné.
GABRIEL ATTAL
On a eu des résultats positifs puisqu'on a réussi à endiguer cette reprise de l'épidémie. Maintenant je ne vous dis pas qu'on va faire dans les vingt-neuf départements rouges ce qu'on a fait en Mayenne. Je vous dis qu'on ne peut rien exclure, qu'il y a un certain nombre de mesures possibles. Et que quelles que soient les décisions qu'on prendra, on les prendra parce que c'est des décisions responsables à prendre pour lutter contre l'épidémie, parce que c'est notre responsabilité de les prendre.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Aujourd'hui, combien d'établissements scolaires et de classes sont fermés en France métropolitaine ?
GABRIEL ATTAL
Alors les chiffres dont je dispose qui sont des chiffres France entière, qui ne sont pas que la France métropolitaine, qui datent d'hier soir et qui donc correspondent à la journée de mercredi, c'est 32 établissements fermés en France, ce qui correspond à 0,05% des établissements. Il faut toujours le rappeler.
JEAN-JACQUES BOURDIN
32 établissements fermés.
GABRIEL ATTAL
Il y a plus de 60 000 établissements scolaires en France, et 524 classes qui ont été fermées sur à peu près 150 000 classes en France.
JEAN-JACQUES BOURDIN
524 classes fermées
GABRIEL ATTAL
Donc on voit que c'est une augmentation par rapport aux jours précédents mais que ça reste limité par rapport au nombre de classes et au nombre d'établissements en France.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Et les parents des enfants, les parents qui travaillent de ces enfants qui ne peuvent plus aller en classe, que vont-ils devenir ? Le gouvernement va-t-il remettre en place un dispositif particulier ?
GABRIEL ATTAL
Oui, c'est le choix qu'on a fait. C'est difficile pour les parents dont la classe des enfants est fermée ou l'établissement. Les parents doivent travailler et donc ce qu'on a décidé, c'est que pour les parents qui ne pourraient pas télétravailler… Alors en disant ça, je le dis tout net, tout le monde ne peut pas télétravailler et s'occuper de son enfant en même temps.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais oui.
GABRIEL ATTAL
Ça dépend de la nature du travail, de la manière dont on peut adapter les horaires, ça dépend de l'âge de l'enfant aussi, donc évidemment ça s'adapte au cas par cas. Mais si vous ne pouvez pas télétravailler, si l'établissement de votre enfant a été fermé et si la commune ne propose pas un dispositif de garde pour votre enfant, dans ce cas le dispositif d'activité partielle, de chômage partiel comme il est désormais bien connu par les Français, s'appliquera et donc les parents pourront en bénéficier.
JEAN-JACQUES BOURDIN
A 84%.
GABRIEL ATTAL
A 84%, les parents pourront en bénéficier. Sur la manière dont ça va se faire, c'est important que les parents le sachent, c'est l'établissement scolaire qui donnera aux parents un document administratif qui permettra d'attester que la classe ou que l'école est fermée. C'est ce document que les parents en question pourront remettre à leur employeur pour faire valoir le chômage partiel.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, le dispositif d'activité partielle de longue durée à 84% du salaire net sera maintenu jusqu'à l'été prochain. C'est ce qu'a annoncé Elisabeth BORNE sur BFM Business. C'est cela et vous confirmez évidemment ?
GABRIEL ATTAL
C'est ce que je confirme.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Niveau de prise en charge, reste à charge limité à 15% pour l'employeur.
GABRIEL ATTAL
Oui.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Et pour les indépendants ?
GABRIEL ATTAL
Pour les indépendants s'agissant de la garde d'enfant, le choix qui a été fait, parce qu'il n'y a pas beaucoup de choix en fait, c'est celui des indemnités journalières.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Indemnités journalières.
GABRIEL ATTAL
Voilà. Et donc il faut se connecter sur le site, je crois que c'est declare.amelie.fr quand on est indépendant, et donc déclarer à cet endroit-là. Et pour être peut-être totalement complet puisqu'on a parlé des salariés, des indépendants, il y a aussi les fonctionnaires qui peut-être se posent la question, là c'est ce qu'on appelle une autorisation spéciale d'absence qui est bien connue et qui est à faire valoir auprès de son employeur.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Pendant la crise du Covid, on a beaucoup parlé et le président de la République le premier, des salariés de deuxième ligne : les caissières, les conducteurs routiers, les livreurs, les éboueurs, toutes celles et ceux qui ont continué à travailler et qui ont fait marcher notre société, qui ont touché parfois des primes jusqu'à 1 000 euros, pas toujours 1 000 euros. Mais je constate et ils constatent que les augmentations de salaire prévues ne sont pas au rendez-vous. Or le président de la République avait insisté sur la revalorisation des salaires de ces personnes-là.
GABRIEL ATTAL
Il y a un cadre de discussion sociale avec les partenaires sociaux, avec le patronat.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Chez les routiers, la proposition d'augmentation de salaire est de 0,4% ; c'est ridicule, Gabriel ATTAL.
GABRIEL ATTAL
Encore une fois, nous on a un dialogue avec les partenaires sociaux et avec le patronat pour parler de tous ces sujets-là. C'est-à-dire comment est-ce que le Covid a changé la vie dans l'entreprise ? Comment est-ce que le Covid doit permettre de revaloriser un certain nombre de professions ? Ça veut dire qu'on se pose des questions sur le télétravail et comment il va s'organiser sur le long terme, qu'on se pose aussi des questions sur la rémunération et, vous l'avez dit, le président de la République…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, parce que c'est bien beau de les applaudir mais encore faut-il qu'ils gagnent mieux leur vie.
GABRIEL ATTAL
Mais bien sûr, et c'est pour ça d'ailleurs qu'on a pris une décision très importante s'agissant des soignants, et d'ailleurs de toutes celles et tous ceux qui travaillent à l'hôpital. C'est important de le rappeler : le Ségur de la santé, 10 milliards d'euros. C'est une augmentation de salaire dès la fin du mois de septembre puisque ça commence fin septembre, 90 euros à fin septembre en plus sur le salaire et 90 euros en plus à partir de janvier. Si on a mis cet engagement, c'est précisément parce qu'il y a eu ce moment.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Le smic, le smic augmentera ?
GABRIEL ATTAL
Aujourd'hui il n'y a pas de décision d'augmentation du smic, non non, c'est... Mais encore une fois…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Un coup de pouce, pas de coup de pouce, rien.
GABRIEL ATTAL
Moi je n'ai pas d'annonce à faire sur le sujet aujourd'hui.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non non, mais je vous pose la question.
GABRIEL ATTAL
Je n'ai pas d'annonce à faire sur le sujet aujourd'hui, je n'ai pas d'information sur ce sujet.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Il n'y aura pas de coup de pouce.
GABRIEL ATTAL
Je n'ai pas d'information sur ce sujet.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous ne savez pas.
GABRIEL ATTAL
Vous ne pouvez rien exclure.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous ne savez pas. « On ne peut rien exclure…
GABRIEL ATTAL
Non, quand je n'ai pas d'information, vous savez, il vaut mieux se taire que dire une bêtise, surtout quand on est porte-parole, donc…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, ça c'est sûr, ce n'est pas évident.
GABRIEL ATTAL
Donc je ne préfère pas m'exprimer sur ce sujet-là.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bon, dites-moi, Lesbos, ce camp de réfugiés en Grèce. Un camp prévu pour quoi, 4 000 personnes, ils sont tous 12 000, avec 4 000 enfants, incendie et des conditions de vie désastreuses. Il y a un sommet de la Méditerranée aujourd'hui, présidé par Emmanuel MACRON, est-ce que la France va prendre en charge une partie de ces migrants et notamment les enfants et les adolescents ?
GABRIEL ATTAL
C'est dramatique cette situation. J'ai vu comme je pense beaucoup de monde les images d'hier, on parle de personnes qui souvent ont fui la guerre, ont fui des atrocités, se retrouvent dans un camp surpeuplé, qui brûle, et se retrouvent dans la misère la plus totale. C'est dramatique et ça doit tous nous interpeller. Depuis qu'Emmanuel MACRON a été élu, s'agissant de la crise migratoire, la France elle a toujours été au rendez-vous de ses responsabilités. Le premier combat d'Emmanuel MACRON ça a été de dire : il faut qu'on s'accorde avec d'autres pays européens, et notamment les pays d'Europe du Sud, pour que chacun prenne sa part, parce que ça n'est pas à un pays de prendre la part de tous les autres…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ça fait trois ans qu'Emmanuel MACRON dit cela. Il n'y a aucun pacte migratoire européen, il n'y a pas de répartition des migrants dans les pays européens, dans l'Union européenne. Rien depuis trois ans.
GABRIEL ATTAL
C'est pour ça que je vous ai dit : le premier combat, ça a été d'avoir cette coalition. Il n'y a pas de pacte migratoire au niveau de l'Union européenne, enfin il y a des pays qui se sont accordés entre eux avec la France, parce qu'on a été à l'initiative, et quand il y a eu des situations qui se sont présentées, la France, comme ces pays, je pense au Portugal, je pense à l'Espagne, je pense…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors, est-ce que la France va prendre en charge une partie de ces migrants.
GABRIEL ATTAL
... ont pris en charge des réfugiés.
GABRIEL ATTAL
Non mais « ont ». C'était le passé, le présent, est-ce que la France va prendre en charge une partie de ces migrants ?
GABRIEL ATTAL
Hier, le président de la République s'est exprimé et a dit que la France serait au rendez-vous. Qu'est-ce qu'on a fait ?
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ça veut dire quoi ?
GABRIEL ATTAL
Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'on a eu un contact, en l'occurrence mon collègue Clément BEAUNE, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, avec son homologue grec, pour lui demander très concrètement : quelles sont vos demandes, quels sont vos besoins ? Est-ce que vous avez des demandes en matériel ? Est-ce que…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc la France prendra en charge une partie de ces migrants.
GABRIEL ATTAL
La France sera au rendez-vous, on attend... Jean-Jacques BOURDIN, on a demandé aux Grecs ce dont ils avaient besoin. Est-ce qu'ils avaient besoin de matériel ? Est-ce qu'ils avaient besoin qu'on organise ce mécanisme de répartition ? Si c'est la demande qui est faite, la France sera au rendez-vous, je le dis, notamment…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ça veut dire que la France prendra en charge une partie de ces migrants si les Grecs le demandent.
GABRIEL ATTAL
Oui, notamment pour des enfants qui sont éligibles au droit d'asile par exemple.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc, vous confirmez que la France…
GABRIEL ATTAL
Oui, je confirme.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien. Dites-moi, si... J'ai plusieurs questions à vous poser et notamment les jeunes enfants, le soutien aux jeunes enfants et à leurs parents. Vous avez vu le rapport qui a été rendu…
GABRIEL ATTAL
Boris CYRULNIK.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Le congé paternité. Il propose, dans ce rapport, Boris CYRULNIK propose un projet congé paternité prolongé et étendu à 9 semaines. Est-ce que le gouvernement y est favorable ? Est-ce que c'est une mesure... Oui, non mais je vous vois sourire, Gabriel ATTAL, parce que j'avais entendu parler de ça, Marlène SCHIAPPA en avait parlé, entre autres, elle n'est pas la seule.
GABRIEL ATTAL
Oui oui.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce que vous allez prolonger ce congé paternité ?
GABRIEL ATTAL
On regarde ça avec intérêt…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui…
GABRIEL ATTAL
... alors là, ça ne va pas vous satisfaire, et ce que je vous dis…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui non non, ça, ça ne me satisfait pas.
GABRIEL ATTAL
Oui, et ce que je vous dis, c'est qu'on va même un peu plus loin, on le regarde avec bienveillance. Parce que c'est quoi le sujet ? Le sujet c'est que…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bienveillance, ça veut dire quoi bienveillance ? C'est 11 jours aujourd'hui, 9 semaines ça veut dire que ça sera acté.
GABRIEL ATTAL
Je ne peux pas vous faire l'annonce avant mes collègues ministres, mais enfin, ce que je veux dire c'est qu'il y a une intention d'aller vers ça. Mais pourquoi ? Parce qu'on parle là, c'était l'objet du rapport de Boris CYRULNIK, des mille premiers jours de l'enfant, et c'était une commande du président de la République parce que c'est mille jours qui sont décisifs.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais je sais.
GABRIEL ATTAL
C'est mille jours qui, si on apporte aux enfants l'accompagnement dont ils ont besoin, et aux parents aussi, parce que l'enjeu c'est la parentalité, si on leur apporte ce dont ils ont besoin, si l'Etat est là pour les accompagner, on peut donner beaucoup de chance à ces enfants ensuite pour s'émanciper, pour s'épanouir et pour grandir…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc c'est une mesure qui sera prise dans les prochaines semaines.
GABRIEL ATTAL
C'est une mesure qu'on regarde avec beaucoup d'intérêt.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, qui sera prise dans les prochaines semaines. Ben oui, oui, la décision est prise.
GABRIEL ATTAL
Je ne crois pas que la décision soit prise, sinon je pourrais vous le dire, et c'est pour ça que je ne vous le dis pas. Mais vous inviterez ma collègue Elisabeth MORENO, qui est ministre chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Je m'intéresse beaucoup aux promesses d'Emmanuel MACRON, beaucoup, parce qu'il faut les tenir les promesses, Gabriel ATTAL. J'en ai une autre : je suis prêt, voilà ce qu'a dit Emmanuel MACRON « je suis prêt à avancer dans ce sens », il voulait parler de quoi ? Du vote à 16 ans. Est-ce que vous êtes favorable ?
GABRIEL ATTAL
Moi, avant d'être porte-parole du gouvernement, j'étais secrétaire d'Etat chargé de la Jeunesse…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Et oui, c'est pour ça.
GABRIEL ATTAL
Je me suis beaucoup déplacé en France, et j'ai rencontré énormément de jeunes de 16 ans, de 17 ans, engagés pour leur pays, chez les jeunes sapeurs-pompiers volontaires, dans des associations, avec un regard sur la situation, sur ce qui se passe. Quand on voit ça, on se dit : évidemment qu'un jeune comme ça qui a un regard sur son pays, qui a envie de contribuer, il faut qu'il puisse voter. Et pourquoi j'ai toujours été partagé sur ce sujet-là ? Parce que le fait est qu'aujourd'hui les jeunes ont le droit de vote à 18 ans, et qu'il y a un taux d'abstention très important. Et pour moi la question du droit de vote à 16 ans, elle se posera vraiment le jour où on aura réussi à convaincre les jeunes à partir de 18 ans d'aller voter.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc pour l'instant, non.
GABRIEL ATTAL
Pour moi, le combat déjà, c'est que les jeunes, quand ils ont 18 ans, qu'ils ont le droit de vote, aillent voter !
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ça veut dire, pour l'instant, non.
GABRIEL ATTAL
Pour l'instant ça n'est pas prévu, non.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ce n'est pas prévu.
GABRIEL ATTAL
D'ailleurs ça implique de modifier la Constitution.
JEAN-JACQUES BOURDIN
En Allemagne, aux élections locales…
GABRIEL ATTAL
Aux élections locales…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, un jeune de 16 ans a le droit de voter.
GABRIEL ATTAL
Vous savez, j'avais regardé un certain nombre de pays qui l'ont mis en place, notamment, enfin pour toutes les élections.
JEAN-JACQUES BOURDIN
La Slovénie par exemple.
GABRIEL ATTAL
Oui, je crois dans mon souvenir la Slovénie, la Suède, et il y avait des études intéressantes qui montraient que quand ça avait été mis en place…
JEAN-JACQUES BOURDIN
En Ecosse.
GABRIEL ATTAL
... dans l'élection qui suivait, vous aviez une participation importante des jeunes à 16 ans, mais que assez vite ça revenait finalement à un niveau d'abstention important, puisque l'abstention des jeunes c'est un phénomène auquel tous les pays sont confrontés, moi je crois que ce n'est pas une fatalité, je crois que si les formations politiques sont capables de parler aux jeunes, de s'emparer des sujets qui les préoccupent, et évidemment la question du climat et de l'environnement, on peut venir faire voter les jeunes. Donc que je vous réponds, c'est que moi j'y suis favorable sur le principe, mais pour moi c'est une décision qu'il faudra prendre quand on aura réussi le combat pour la participation des jeunes aux élections déjà aujourd'hui.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Autre sujet, là aussi j'ai besoin d'une réponse directe. Vous allez me dire : quand sera signé le décret autorisant le cannabis thérapeutique ? Ça fait des semaines et des semaines que tout le monde attend.
GABRIEL ATTAL
Oui, je sais bien.
JEAN-JACQUES BOURDIN
La décision a été prise, le décret n'est pas signé.
GABRIEL ATTAL
Je sais bien.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors, pourquoi et quand sera-t-il signé ?
GABRIEL ATTAL
Il sera signé rapidement…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non, mais rapidement…
GABRIEL ATTAL
C'est mon collègue Olivier VERAN, le ministre des Solidarités et de la Santé qui va…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, il y a toujours un de vos collègues…
GABRIEL ATTAL
Ah ben oui, vous savez, quand vous êtes porte-parole, ce n'est pas vous qui êtes…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais alors vous servez à quoi ? Le porte-parole sert à quoi, s'il n'annonce rien ?
GABRIEL ATTAL
Eh bien je vais vous dire, il sert d'abord à expliquer ce que fait le gouvernement, à donner du sens, en parlant de ce qu'on fait sur tous les sujets. Il sert à répondre aux questions, parfois c'est possible, parfois ça n'est pas possible.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Il sera signé avant la fin de l'année ?
GABRIEL ATTAL
Comment ?
JEAN-JACQUES BOURDIN
Il sera signé avant la fin de l'année ? Le décret.
GABRIEL ATTAL
Il sera signé je crois avant la fin de l'année. Oui, ça je peux le dire.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, donc en 2021, on pourra consommer, pour des raisons thérapeutiques, du cannabis.
GABRIEL ATTAL
On pourra aller au bout de cet engagement qui avait été pris.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bon, en 2021, on est bien d'accord.
GABRIEL ATTAL
Oui.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Une dernière chose, j'ai vu que les PV de stationnement, il ne sera plus nécessaire de payer l'amende pour contester, vous a vu ça ?
GABRIEL ATTAL
Ah non, je n'ai pas vu.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous n'avez pas vu.
GABRIEL ATTAL
Voyez, on ne voit pas tout.
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est le Conseil constitutionnel qui... Voilà.
GABRIEL ATTAL
Je vais regarder ça avec attention et on en reparlera.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bon, merci Gabriel ATTAL.
GABRIEL ATTAL
Et je me rends maintenant dans le Rouannais, dans la Loire, parce qu'être porte-parole du gouvernement ce n'est pas simplement être sur des plateaux de télé, c'est aussi aller sur le terrain.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Qu'est-ce que vous allez faire là-bas ?
GABRIEL ATTAL
Je vais incarner un sujet et parler d'un sujet dont on a malheureusement peu parlé, c'est le plan de relance. Alors on a mis 100 milliards d'euros pour changer la vie des Français…
JEAN-JACQUES BOURDIN
On en a un peu parlé, on en a beaucoup parlé, on en parle beaucoup, et on en parlera beaucoup.
GABRIEL ATTAL
Oui, mais là ce matin j'aurais aimé en parler. Je vais aller voir un viticulteur bio, parce qu'on va mettre des fonds pour permettre aux agriculteurs et aux viticulteurs de convertir leur exploitation bio. Je vais aller voir des commerces de centre-ville, parce qu'on met 150 millions d'euros pour permettre au commerce de centre bourg, pour revitaliser les villes moyennes, d'être rénovées. Je vais aller voir une entreprise qui a…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Les éleveurs qui pour beaucoup sont au bord de la faillite. Pourquoi ? Pourquoi parce que le foin, parce qu'il n'y a pas de foin ? Des aides seront apportées ?
GABRIEL ATTAL
C'est un sujet sur lequel travaille mon collègue Julien DENORMANDIE et évidemment on accompagnera les acteurs.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Merci beaucoup Gabriel ATTAL, merci d'être venu nous voir
source : Service d'information du Gouvernement, le 28 septembre 2020