Texte intégral
ELIZABETH MARTICHOUX
Bonjour Roselyne BACHELOT.
ROSELYNE BACHELOT
Bonjour Elizabeth MARTICHOUX.
ELIZABETH MARTICHOUX
Merci beaucoup d'être avec nous ce matin, vous êtes ministre de la Culture, la culture, essentielle, pas essentielle, on va en parler, mais d'abord ce qui est très important c'est ce que le Premier ministre a annoncé hier soir sur TF1, important pour les libraires, terminé, fini les ventes de livres dans les grandes surfaces. C'est une victoire pour qui, Roselyne BACHELOT ?
ROSELYNE BACHELOT
Moi je veux dire que ce qui se passe dans la culture, la vente des livres, est un véritable crève-coeur, il fallait rétablir l'équité entre les libraires indépendants et les grandes surfaces, mais surtout il faut dire que la vente des livres continue, elle continue dans les librairies et dans les librairies indépendantes. Vous aimez les livres, vous aimez lire, vous achetez des livres chez votre libraire. Vous les achetez comment ? Vous les achetez sur Internet, je déteste ce mot « Click and Collect » qui est affreux, qui est un anglicisme…
ELIZABETH MARTICHOUX
« Commandez/ récupérez. »
ROSELYNE BACHELOT
Voilà, on commande, on va les chercher, mais on peut aussi les acheter en téléphonant, parce que votre libraire vous allez l'avoir au téléphone, il va guider, vous aimez les policiers, les romans, les livres d'Histoire, vous pouvez envoyer un SMS si vous avez son 06, vous lui demandez son 06, et alors, bonne nouvelle, j'ai obtenu, nous avons obtenu, que les tarifs postaux des libraires soient considérablement diminués. Imaginez, Elizabeth MARTICHOUX, que quand vous envoyez un livre de poche à 8 euros, le tarif, parce que vous ne pouvez pas envoyer à livre par tarif lettre, parce qu'un livre est trop épais, c'est 6,35 euros, pour envoyer un livre de 8 euros, là nous allons diviser les tarifs postaux d'envoi des livres au moins par 3, 3 ou 4, donc on va diminuer considérablement les frais de Poste des libraires, c'est très attendu, c'est très demandé.
ELIZABETH MARTICHOUX
Ça c'est une annonce que vous nous faites ce matin, donc vous avez obtenu la division par 3 ou 4 - 3 ou 4 ?
ROSELYNE BACHELOT
Ça va dépendre des envois, parce que si vous achetez 10 livres ou si vous en achetez 1, ce n'est pas les mêmes tarifs postaux, enfin il y a des tarifs dégressifs.
ELIZABETH MARTICHOUX
Ça c'est important, division par 3 ou 4 des tarifs postaux pour envoyer des livres quand ils ne peuvent pas être récupérés directement par le client qui l'a commandé.
ROSELYNE BACHELOT
Voilà. Et moi ce que je veux dire aussi c'est que, n'achetez pas des livres sur les plateformes numériques. on a une chance, c'est grâce à Jack LANG, il y a prix unique du livre dans notre pays, le livre il vaut la même chose en grande surface, chez un libraire indépendant ou sur une plateforme numérique, il n'y a donc pas d'avantage à acheter sur une plateforme numérique, donc on achète ses livres par ces moyens-là chez son libraire. Je veux dire que, bien sûr, les libraires sont aidés par ailleurs, évidemment ils bénéficient de toutes les aides qui ont été mises en place par le gouvernement, chômage partiel pour les employés, fonds de solidarité, prêts garantis par l'Etat, aide au loyer, etc., et alors, il y a une chose supplémentaire pour les libraires, c'est que, ne seront pas comptées les ventes par « Click and Collect », ou les ventes par envoi par Poste, ces envois-là ne seront pas comptés pour toucher les aides…
ELIZABETH MARTICHOUX
C'est du bonus intégral.
ROSELYNE BACHELOT
C'est du bonus intégral. Je veux dire aussi que ces tarifs s'appliqueront aux ventes de disques, de CD, et aux ventes de partitions, j'y suis très attachée.
ELIZABETH MARTICHOUX
Donc un espèce de cri d'amour que vous faites aux libraires, il n'empêche toutes les librairies vont être fermées, elles auraient pu être toutes ouvertes. Ce n'était pas possible, Roselyne BACHELOT ?
ROSELYNE BACHELOT
Je crois que la situation sanitaire est très grave, et elle s'est encore aggravée pendant ce week-end, vous avez vu le nombre de contaminations, de nouvelles contaminations, le nombre de nouvelles entrées, et en hôpital, et en réanimation, donc il faut être raisonnable. De toute façon nous suivons, au gouvernement, la situation, j'allais dire heure par heure, jour par jour, et le Premier ministre hier a indiqué que le 12 novembre, dans 10 jours, nous allions réexaminer la situation. J'ai envie de dire aux Français, nous avons tous la situation entre nos mains, à nous d'être courageux. Oui c'est difficile toutes ces contraintes, oui ça donne un sentiment de tragique, de désespoir, je le comprends très bien, j'accompagne tout cela, mais nous avons, par notre sens des responsabilités, et c'est le cas d'une majorité de Français, moi j'admire leur courage, nous avons le sens des responsabilités, nous allons gagner contre ce virus.
ELIZABETH MARTICHOUX
Roselyne BACHELOT, d'abord est-ce que vous avez plaidé, vous, est-ce que vous avez plaidé jusqu'au bout pour laisser les librairies ouvertes, ou vous avez tout de suite dit bon… ?
ROSELYNE BACHELOT
Ah non, moi je n'ai pas tout de suite dit…
ELIZABETH MARTICHOUX
Est-ce que jusqu'au bout vous vous êtes battue ?
ROSELYNE BACHELOT
Il ne s'agit pas d'arbitrage, il s'agit de voir… Moi, bien sûr, ce que je souhaite, c'est que tout le secteur culturel reste ouvert, comme ministre de la Culture…
ELIZABETH MARTICHOUX
C'est ce que vous aviez plaidé pendant le couvre-feu, par exemple.
ROSELYNE BACHELOT
Il n'y a pas que les librairies, il y a aussi, qui sont fermés, les théâtres, les salles de concert, les bibliothèques. Mais, aussi, je suis une mère, je suis une grand-mère, je suis une femme raisonnable, je vois l'épidémie flamber, j'ai vu mes proches mourir en réanimation, ce jour-là on a ce sens des responsabilités.
ELIZABETH MARTICHOUX
Justement, vous dites le 12 novembre clause de revoyure, vous donnez une perspective, est-ce que vous n'êtes pas en train de nous bercer d'illusions, est-ce qu'on ne va pas au-devant d'une nouvelle déception, pour les cinémas, les libraires, les théâtres, le 12 novembre, franchement, ça ne sera pas trop de rouvrir, qu'est-ce que vous en pensez ?
ROSELYNE BACHELOT
Il faut suivre la situation, je dirais, je vous l'ai dit Elizabeth MARTICHOUX, jour par jour, et se dire, que là aussi je le répète, nous avons la situation entre nos mains. C'est très possible, oui, c'est très possible que la situation ne le permette pas.
ELIZABETH MARTICHOUX
Donc, si ce n'est pas possible, ce sera de notre faute.
ROSELYNE BACHELOT
Ce virus il est totalement imprévisible. Nous avions, les scientifiques imaginaient une deuxième vague, nous l'avaient prédite, mais ils ne l'avaient pas prédite à cette intensité et à cette violence, donc nous regardons aussi cela.
ELIZABETH MARTICHOUX
Franchement, Roselyne BACHELOT, vous êtes une femme d'expérience, cette distorsion de concurrence - ça peut être flatteur - cette distorsion de concurrence entre les petits et les gros, ce n'était pas possible de l'anticiper, ce n'était pas possible d'empêcher cette fronde, là, qui est montée, ce sentiment d'injustice des petits par rapport aux grands ?
ROSELYNE BACHELOT
Ce qui est très curieux, Elizabeth MARTICHOUX, c'est que finalement, lors de la première vague, les rayons des grandes surfaces étaient ouverts et les librairies fermées sans que cela ait suscité la moindre polémique. Ce que je note c'est que cette deuxième vague elle est aussi très difficile à supporter pour nos concitoyens, elle a créé une espèce de fatigue, tout le monde avait espéré que tout cela allait être fini, tout le monde s'était dit les vacances, etc., on n'y croyait pas. J'ai vu des amis, des proches, avoir des attitudes tout à fait étranges dans ce domaine, « oui, tout ça c'est inventé par le gouvernement, ce sera moins grave, beaucoup moins grave », et là, eh bien non, ce n'est pas ce qui s'est passé. Alors, effectivement cette irritabilité, cette irritation, ce sentiment d'injustice, il est compréhensible, mais là aussi il ne faut pas y succomber, je demande de ne pas y succomber.
ELIZABETH MARTICHOUX
Mais certains Français ont le sentiment de payer pour les insuffisances, ou de payer les insuffisances de l'Etat pour l'hôpital.
ROSELYNE BACHELOT
Non, mais là il ne s'agit pas de l'hôpital, il s'agit de mener…
ELIZABETH MARTICHOUX
C'est les capacités d'accueil de l'hôpital.
ROSELYNE BACHELOT
Il s'agit de mener une politique de prévention pour qu'on n'aille pas à l'hôpital, c'est un échec….
ELIZABETH MARTICHOUX
Oui, et donc d'anticiper.
ROSELYNE BACHELOT
C'est un échec la réanimation, c'est toujours un échec.
ELIZABETH MARTICHOUX
Je voudrais reparler de la concurrence parce que c'est bien, vous annoncez des aides pour que les libraires vendent en direct avec leur clientèle – tiens, un petit coup de pouce, sur le site d'ailleurs de Livres Hebdo, vous connaissez…
ROSELYNE BACHELOT
Bien sûr.
ELIZABETH MARTICHOUX
Il y a la liste, il y a même une carte assez bien foutue, avec la liste de tous les libraires qui font ça, donc on peut y aller – mais enfin, il reste la concurrence en ligne, Roselyne BACHELOT, il y a celle d'AMAZON, comment lutter ?
ROSELYNE BACHELOT
Eh bien en n'allant pas sur les plateformes numériques.
ELIZABETH MARTICHOUX
Oui, non mais ça… donc un appel au boycott ?
ROSELYNE BACHELOT
Voilà… nous avons ça en main, vraiment, je demande… les plateformes numériques existent, il faut aussi que nous nous adaptions à cette nouvelle civilisation du numérique, et c'est le sens de ce que j'ai voulu dans le plan de relance. Dans le plan de relance culturel, 2 milliards, que j'ai obtenus, pour lequel j'ai bataillé, il y a 400 millions d'euros pour adapter le monde culturel à cette nouvelle donne numérique, et bien entendu il y a des libraires qui se sont déjà adaptés au numérique, mais il faut combattre avec les armes, les mêmes armes, il faut que nous nous adaptions, et nous avons l'argent pour le faire.
ELIZABETH MARTICHOUX
AMAZON se gave, pardon, comme les GAFA…
ROSELYNE BACHELOT
Oui il se gaffe, mais à nous de ne pas les gaver.
ELIZABETH MARTICHOUX
Mais il est pervers ce virus Roselyne BACHELOT, parce qu'il leur permet de se gaver et en plus il divise, on voit bien, il divise par exemple les gros contre les petits…
ROSELYNE BACHELOT
Oui vous avez raison.
ELIZABETH MARTICHOUX
Les énormes du numérique qui vont s'en sortir et les petits qui vont mourir.
ROSELYNE BACHELOT
C'est pour ça d'ailleurs que nous avons transposé les directives et que je suis en train de préparer un décret, où nous allons demander aux plateformes, alors là je ne parle pas de la plateforme que vous avez citée, mais d'autres plateformes numériques en divertissement, nous allons demander qu'ils participent à la création française.
ELIZABETH MARTICHOUX
Et ça sera quand ça, parce que depuis le temps qu'on nous dit qu'on va prendre du chiffre d'affaires… ?
ROSELYNE BACHELOT
Au 1er janvier 2021, dans 2 mois.
ELIZABETH MARTICHOUX
Ce sera…
ROSELYNE BACHELOT
Oui, bien sûr.
ELIZABETH MARTICHOUX
Ça veut dire que vous allez demander… c'est tout petit ce que vous demandez par rapport à ce qu'ils gagnent.
ROSELYNE BACHELOT
Oui, mais par rapport à la création française je vous garantis que ça va être beaucoup d'argent.
ELIZABETH MARTICHOUX
C'est-à-dire, donnez-nous une idée.
ROSELYNE BACHELOT
Une idée, par exemple pour une plateforme numérique importante, de l'ordre de 190 millions d'euros.
ELIZABETH MARTICHOUX
Ce qui représente quoi sur le chiffre d'affaires ?
ROSELYNE BACHELOT
C'est-à-dire, sur la création, on est en train de mettre les curseurs entre 20 et 25 %.
ELIZABETH MARTICHOUX
Donc 190 millions pour la création…
ROSELYNE BACHELOT
Du cinéma.
ELIZABETH MARTICHOUX
Du cinéma.
ROSELYNE BACHELOT
Et de l'audiovisuel.
ELIZABETH MARTICHOUX
Qui sera perçu sur le chiffre d'affaires…
ROSELYNE BACHELOT
Bien sûr.
ELIZABETH MARTICHOUX
A partir de 2021…
ROSELYNE BACHELOT
Voilà.
ELIZABETH MARTICHOUX
L'argent va tomber ?
ROSELYNE BACHELOT
Oui, voilà, c'est ça.
ELIZABETH MARTICHOUX
On verra, on en reparlera. Ce n'est pas gagné.
ROSELYNE BACHELOT
Ecoutez, pourquoi mettez-vous ma parole en doute ?
ELIZABETH MARTICHOUX
Non, non, vous savez qu'après il faut voir si ça se réalise.
ROSELYNE BACHELOT
Non, mais vous allez sur la consultation SMAD, du décret des services médias audiovisuels, et vous le trouverez.
ELIZABETH MARTICHOUX
En attendant, un mot quand même, les théâtres, les cinémas, les répétitions peuvent se faire, les lieux d'expositions, peut-être, peuvent préparer des expositions. Noël, on nous dit que ce n'est pas gagné…
ROSELYNE BACHELOT
Ça va être difficile.
ELIZABETH MARTICHOUX
Alors que la magie de Noël c'est le spectacle aussi.
ROSELYNE BACHELOT
Je veux revenir sur ce que vous avez dit. On peut dire que les répétitions c'est un détail, ce n'est pas détail, parce que rappelez-vous, au moment où on a arrêté le confinement avant l'été, il y a des spectacles qui auraient pu se tenir, pendant la période estivale, je pense à un certain nombre de festivals en particulier, mais qui n'ont pas pu se tenir parce que, comme les répétitions n'avaient pas été autorisées, les spectacles n'étaient pas prêts. Là, le jour où on lève le confinement, le fait de pouvoir répéter, le fait de pouvoir travailler les mises en scène, les rôles, permet de redémarrer immédiatement, et ça c'est extrêmement important. Aussi, il y a le fait de pouvoir avoir des spectacles en ligne, par exemple l'Opéra Comique devait le 11 novembre faire la première de « Hippolyte et Aricie », de Jean-Philippe RAMEAU, eh bien « Hippolyte et Aricie » passera sur ARTE. De la même façon il y a des spectacles de la Comédie Française qui pourront être joués sur les chaînes du service public. Donc c'est très important…
ELIZABETH MARTICHOUX
Et pour les arts vous allez faire des commandes publiques ?
ROSELYNE BACHELOT
Oui…
ELIZABETH MARTICHOUX
A nouveau un contingent de commandes publiques ?
ROSELYNE BACHELOT
Oui, il va y avoir un contingent de commandes publiques de 30 millions d'euros, qui va être fait, de commandes publiques.
ELIZABETH MARTICHOUX
Roselyne BACHELOT, autre sujet évidemment douloureux, c'est la lutte contre l'islamisme. Je voudrais revenir sur une phrase du Premier ministre hier, qui a dit qu'il fallait lutter contre l'idéologie, il a donné comme exemple « regretter la colonisation c'est déjà faire le lit de l'islamisme », a dit Jean CASTEX. Ça veut dire quoi ?
ROSELYNE BACHELOT
Ecoutez, moi je ne veux pas commenter cette phrase, moi ce que je veux c'est qu'on…
ELIZABETH MARTICHOUX
Mais vous la comprenez cette phrase ?
ROSELYNE BACHELOT
Non…
ELIZABETH MARTICHOUX
Vous la comprenez, vous la partagez ? Est-ce que critiquer la colonisation c'est faire le lit de l'islamisme ?
ROSELYNE BACHELOT
Moi je me réfère à la phrase qu'a eue Emmanuel MACRON sur la colonisation, et que je partage, mais ce que je veux dire c'est que vraiment il faut lutter contre les idéologies délétères et surtout les idéologies antirépublicaines. Ce que je veux dire c'est que, dans son interview sur la chaîne Al Jazeera, le président de la République a eu les mots qui convenaient, et il a bien recadré les choses, et d'ailleurs un certain nombre d'intellectuels de culture musulmane, ou musulmans, ont salué l'intervention du président de la République, et c'est à celle-là que je me réfère.
ELIZABETH MARTICHOUX
Plus qu'à celle du Premier ministre hier soir sur la colonisation. Un mot, un peu pour se détendre quand même. Vous êtes ministre de la Culture, vous êtes ministre de la chanson française, vous connaissez Julien DORE…
ROSELYNE BACHELOT
Oui.
ELIZABETH MARTICHOUX
« Emmanuel MACRON est le Julien DORE de la politique », c'est ce qu'a dit Arnaud MONTEBOURG hier dans Le Journal du Dimanche, et dans sa bouche ce n'est pas un compliment, ce n'est pas sympathique pour le chanteur.
ROSELYNE BACHELOT
Moi j'aime beaucoup Julien DORE.
ELIZABETH MARTICHOUX
Il a tort de s'en prendre au chanteur alors, indirectement ?
ROSELYNE BACHELOT
Non, mais… le problème d'Arnaud MONTEBOURG c'est qu'il préférerait perdre un ami que de rater un bon mot.
ELIZABETH MARTICHOUX
Et vous le compareriez à quel chanteur, tiens, Arnaud MONTEBOURG ?
ROSELYNE BACHELOT
A quel chanteur je le comparerai ? Oh, mon Dieu ! Il a un tel talent qu'il ne peut être comparé à aucun chanteur.
ELIZABETH MARTICHOUX
Sérieusement, il veut dire par là qu'Emmanuel MACRON n'a pas de conviction, que c'est la politique du vide.
ROSELYNE BACHELOT
Oh oui… Non, mais je crois que le débat politique ne s'honore pas par des attaques de ce type. Qu'on ne soit pas d'accord avec Emmanuel MACRON, qu'on le combatte de la façon la plus bruyante, la plus active, la plus agressive, c'est le jeu de la démocratie, mais il y a des comparaisons qui ne sont pas raison.
ELIZABETH MARTICHOUX
Qui ne sont pas raison, et qui ne sont pas appropriées.
ROSELYNE BACHELOT
Voilà.
ELIZABETH MARTICHOUX
Et un dernier mot. Justement, les élus qui ont pris des arrêtés pour laisser ouverts les petits commerces malgré l'autorité de l'Etat, en défi de l'autorité de l'Etat, est-ce que pour vous c'est aussi irresponsable, comme l'a dit Bruno LE MAIRE ?
ROSELYNE BACHELOT
D'abord je veux dire qu'ils sont très minoritaires, il y a 36.000 maires en France…
ELIZABETH MARTICHOUX
Oui, une trentaine.
ROSELYNE BACHELOT
Il y en a une trentaine qui ont fait cela, regardons l'immense majorité des maires qui se comportent de façon totalement responsable. Je crois que ces maires ont voulu faire une sorte d'opération de communication, ils savent très bien que les arrêtés qu'ils ont pris sont illégaux, certains d'ailleurs le reconnaissent avec une certaine vérité en disant « on a fait cela, on a fait un coup de communication pour appeler l'attention du gouvernement », et je veux espérer qu'ils ne sont pas dans la situation d'irresponsabilité d'ouvrir les commerces malgré tout. Le monde est un monde fluide, un monde qui bouge, on ne peut pas raisonner une politique sanitaire au niveau d'une micro-commune.
ELIZABETH MARTICHOUX
Un dernier mot. C'est une journée d'hommage aujourd'hui dans toutes les écoles à Samuel PATY, il y aura 1 minute de silence qui sera…
ROSELYNE BACHELOT
A 11h15.
ELIZABETH MARTICHOUX
A 11h15, observée, on verra, par la totalité ou pas. Vous pouvez dire un mot, vous-même ?
ROSELYNE BACHELOT
Ce qui est arrivé à Samuel PATY nous oblige, il nous oblige à la responsabilité, à la dignité, à l'ouverture, c'est un moment qui va être très fort dans les écoles, je m'y associe totalement. J'étais à la cérémonie d'hommage dans la cour de la Sorbonne, c'était un moment absolument extraordinaire d'émotion, et vraiment, je suis très émue à la pensée de Samuel PATY.
ELIZABETH MARTICHOUX
Merci d'avoir été ce matin sur le plateau de LCI, bonne journée à vous Roselyne BACHELOT.
Source : Service d'information du Gouvernement le 3 novembre 2020