Texte intégral
Q - Quand le domaine skiable va-t-il ouvrir ?
R - Le domaine, il ouvrira à un moment, mais ce que le Président de la République a décidé, c'est que pour Noël, nous devions garder fermées les remontées mécaniques pour des raisons très simples : nous souhaitons éviter une troisième vague, nous souhaitons éviter que l'épidémie reparte. Or, on le sait, les remontées mécaniques favorisent la venue de beaucoup de monde, nous voulons éviter trop de brassage. Alors, c'est vrai, c'est douloureux, ce n'est pas de gaieté de coeur, mais c'est un effort que nous devons tous faire. C'est un effort sur lequel d'ailleurs, nous allons accompagner les professionnels avec des dispositifs d'indemnisations et de compensations, parce que c'est vrai que cela peut peser 20% de leur chiffre d'affaire.
Nous serons au rendez-vous : indemnisations pour les remontées mécaniques, indemnisations pour les commerces parce qu'effectivement, il y a beaucoup de commerces qui ne relèvent pas du tourisme mais qui en vivent. Nous allons, là aussi, leur ouvrir des dispositifs, et faire en sorte aussi que les saisonniers qui auront été embauchés puissent être au chômage partiel, et que les employeurs soient indemnisés. Encore une fois, c'est un moment qui n'est effectivement pas facile pour la montagne française, mais nous allons tout faire, nous, Etat, pour aider les professionnels, pour aider les communes à passer ce cap difficile.
Q - Dans le Massif central, où vous vous trouvez aujourd'hui, on fait aussi du ski de fond, est-ce que c'est autorisé ?
R - Tout à fait. La montagne c'est le ski alpin mais pas que. Et d'ailleurs, dans la destination que je visite aujourd'hui, je suis au Mont-Dore, là où la vie prend des couleurs, selon le slogan, eh bien, il y a la capacité, justement, à faire du ski de fond, à faire de la raquette, à faire d'autres activités. La montagne, c'est toute une palette d'activités, les stations ne sont pas fermées, et je peux vous dire que ces stations, elles ont connu un très bel été, j'en ai eu les témoignages encore aujourd'hui, ici. Les Français ont redécouvert la montagne, ils l'ont plébiscitée et moi je suis sûr qu'ils vont continuer à y aller le moment venu, et que nous allons faire de cet hiver, un hiver bleu-blanc-rouge.
Par patriotisme justement, j'appelle celles et ceux qui souhaiteraient faire du ski alpin à différer leurs déplacements en n'allant pas à l'étranger, mais plutôt pouvoir le faire plus tard en France, parce que la montagne française a besoin aussi de ces touristes français.
Q - Vous discutez je crois jusqu'au 11 décembre avec les élus et avec le secteur concerné. De quoi discutez-vous Jean-Baptiste Lemoyne, puisque l'ouverture, c'est non, de quoi discutez-vous ? De l'accompagnement financier, est-ce cela l'enjeu de ces discussions ?
R - Nous discutons à la fois : 1/ de l'accompagnement financier et nous serons là "quoi qu'il en coûte" (je reprends les termes du Président de la République) - ce ne sont pas des mots -, depuis le mois de mars pour l'ensemble du secteur du tourisme, c'est plus de 13 milliards d'euros qui ont été décaissés à leur profit.
Deuxième chose : nous discutons également sur un certain nombre de missions de sécurisation qui doivent se poursuivre. Par exemple, les domaines skiables - et je rends hommage aussi à toutes leurs actions qui contribue au service public- qui permettent de participer à la météo et de sécuriser les domaines.
Troisièmement, nous devons discuter des modalités de réouverture. Les professionnels ont préparé des protocoles très rigoureux, très stricts. On est en train de les finaliser avec eux. Il faudra parler aussi de la date de réouverture. Certains plaident pour début janvier. D'autres plutôt pour la mi-janvier.
Voilà, tout cela est sur la table. J'ai à coeur de faire en sorte que cette concertation se poursuive. Elle est quotidienne en réalité, entre mes équipes, les équipes des domaines skiables, des stations de montagne, et naturellement, des élus de la montagne.
Q - Vous parlez d'une éventuelle réouverture pour début janvier, mi-janvier. Est-ce que cela veut dire que vous êtes optimiste, par exemple, pour les vacances de février ?
R - Le but de la mesure qui a été prise, c'est de sauver le coeur de la saison. Et le coeur de la saison, ce sont ces vacances de février qui s'étalent d'ailleurs souvent jusqu'à début mars. Et rien n'aurait été pire que de rouvrir trop tôt pour devoir refermer parce qu'il y aurait eu l'épidémie qui repart. Et cela, beaucoup de professionnels l'ont concédé. Donc, c'est vrai, on va faire en sorte que février, mars, avril puissent bien se dérouler. Et j'ai appelé de mes voeux à ce que l'on puisse travailler sur plus de classes de découverte, plus de classes de neige. On a besoin aussi que nos jeunes redécouvrent la montagne, parce que depuis 20 ou 30 ans, hélas, on voit une diminution de la fréquentation de la montagne par les jeunes. Or, ce sont les jeunes d'aujourd'hui qui vont faire les amoureux de la montagne de demain. Et de ce point de vue-là, nous allons travailler, avec Jean-Michel Blanquer, avec Sarah El Haïry, pour des dispositifs renforçant, encore une fois, cet accès à la montagne pour la jeunesse.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 7 décembre 2020