Texte intégral
JEAN-MICHEL APHATIE
Bonjour Gabriel ATTAL.
GABRIEL ATTAL
Bonjour.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous êtes porte-parole du Gouvernement. Merci d'avoir accepté l'invitation de LCI. C'est la douche froide ou c'était la douche froide hier soir avec les annonces de Jean CASTEX. Vous maintenez très serrés les dispositifs de confinement. Pourquoi ?
GABRIEL ATTAL
Le président de la République avait fait le choix de donner de la visibilité aux Français avec des étapes pour assouplir ce deuxième confinement qui avait été mis en place au mois de novembre. Ces étapes pour pouvoir les donner on les a évidemment conditionnées à des objectifs sanitaires qui nous permettent de maîtriser l'épidémie. Et force est de constater que pour cette deuxième étape du 15 décembre, une partie des objectifs pourront être tenus, notamment s'agissant du nombre de contaminations.
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais une partie est tenue. Par exemple les réanimations à l'hôpital qui ont toujours été l'endroit le plus observé parce que l'hôpital résiste ou pas. Ces réanimations sont en baisse.
GABRIEL ATTAL
Oui. Mais vous savez qu'il y a un décalage entre les contaminations et les réanimations. On l'estime à deux semaines. On voit deux semaines après les contaminations l'impact sur l'hôpital. Et nous, notre responsabilité, c'est d'être précautionneux. C'est d'être responsable, c'est de prendre toutes les mesures pour protéger les Français.
JEAN-MICHEL APHATIE
Il n'y a pas un excès de prudence ?
GABRIEL ATTAL
Non, je ne crois pas. Je pense au contraire qu'on est dans les clous de ce qui avait été annoncé par le président de la République. Ces données ne nous poussent pas à renoncer à la sortie du confinement qui avait été annoncée, et au passage à un couvre-feu. Mais comme nous ne sommes pas aux objectifs que nous nous étions fixés, il faut adapter les règles qui avaient été annoncées.
JEAN-MICHEL APHATIE
Parmi toutes les colères et les frustrations que l'on constate depuis hier soir, celles des acteurs du monde de la culture sont sans doute celles que l'on écoute le plus. Charles BERLING, l'acteur, dit ce matin ou dénonce ce matin une haine de l'artiste. Je vous propose aussi d'écouter… Oui, oui, vous haussez les épaules. Voilà, c'est comme ça. Je vous propose aussi d'écouter le metteur en scène Jean-Luc MOREAU qui s'exprimait hier soir sur LCI.
JEAN-LUC MOREAU, ACTEUR ET METTEUR EN SCENE
Le monde du spectacle se sent vraiment meurtri, attaqué, tué.
JEAN-MICHEL APHATIE
Voilà. On est en train de tuer le secteur de la culture. Je ne sais pas si on a très bien entendu mais lui aussi disait ça. Que répondez-vous à tous ces artistes ?
GABRIEL ATTAL
Moi je veux dire que j'entends le désarroi. J'entends le désarroi d'artistes qui aimeraient pouvoir exercer leur travail mais surtout leur passion, et qui sont aussi conscients qu'on a besoin de culture, on a besoin d'art en ce moment qui est un moment difficile pour l'état d'esprit et le moral de tout le pays.
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais il y a un vrai risque de contamination dans les théâtres et les cinémas ?
GABRIEL ATTAL
Il y a des étapes qui avaient été annoncées, et la réouverture des lieux de culture était conditionnée au fait qu'on maîtrise parfaitement l'épidémie avec 5 000 contaminations par jour. On n'y est pas. Est-ce qu'on considère que ce serait responsable pour le gouvernement… Alors moi je pense que si j'étais aujourd'hui sur votre plateau, alors même que nous ne tenons pas un certain nombre d'objectifs parce qu'il y a une reprise de l'épidémie partout dans l'hémisphère nord, et que j'annonçais qu'on allait rouvrir ce qui était prévu de rouvrir quand bien même on ne tenait pas ces objectifs, on me poserait légitimement la question en me demandant si c'était responsable. La réalité c'est qu'il faut être responsable. Moi ce à quoi je veux répondre, c'est que nous ne tuons pas la culture, nous soutenons la culture. Renoncer à la culture, ça serait tirer un trait sur une part de nous-mêmes. Il n'en est pas question. Nous allons continuer à accompagner la culture. Il y a des dispositifs de soutien qui sont inédits dans le monde qui ont été mis en place. 7,5 milliards d'euros pour accompagner le secteur culturel depuis le début de cette crise.
JEAN-MICHEL APHATIE
Oui. Mais l'argent ne remplace pas l'exploitation des lieux, le travail des gens.
GABRIEL ATTAL
Evidemment qu'ils préféreraient aller travailler. Mais ce que je veux dire, c'est qu'on les aide à survivre, on va continuer à les aider à survivre. On a mis en place un dispositif encore une fois qui, je crois, n'a pas de comparaison en Europe, alors même que les lieux de culture sont fermés en Italie, en Espagne, en Irlande, en Belgique, en Hongrie, dans un certain nombre de pays, dans un grand nombre de pays.
JEAN-MICHEL APHATIE
Ç'a été un débat au sein du gouvernement. Est ce qu'on rouvre ou pas les théâtres et les cinémas ?
GABRIEL ATTAL
Quand on prend des décisions qui sont aussi lourdes, évidemment qu'on pèse l'ensemble des tenants, des aboutissants. On se pose toutes les questions et c'est normal, heureusement d'ailleurs.
JEAN-MICHEL APHATIE
On se pose les questions mais est-ce qu'il y a des débats ? Une ministre disait, Roselyne BACHELOT disait : "Oui il faut rouvrir. On ne peut pas laisser fermé éternellement ces lieux-là."
GABRIEL ATTAL
Roselyne BACHELOT, elle est Ministre de la Culture. C'est d'ailleurs une passionnée de la culture. Elle est évidemment extrêmement attachée à ce que les artistes, à ce que les lieux culturels puissent fonctionner. Mais elle a aussi été Ministre de la Santé au moment où le pays a été confronté à des épidémies, et elle est lucide sur le fait qu'il faut tout faire pour protéger les Français et sur le fait que rouvrir tout trop vite, ce serait prendre le risque de devoir reconfiner à nouveau dans quelques semaines ou quelques mois.
JEAN-MICHEL APHATIE
Son absence a été remarquée hier à la conférence de presse. Certains se disaient que si ça se trouve, elle n'est pas d'accord avec les décisions prises.
GABRIEL ATTAL
Non, non. Vous savez, elle était à toutes les réunions, on échange avec elle. Je crois qu'elle s'exprimera ce matin sur une autre chaîne.
JEAN-MICHEL APHATIE
Il n'y a pas de problème problèmes avec Roselyne BACHELOT. Est-ce qu'à l'inverse, puisque vous dites que les objectifs ne sont pas atteints, est-ce que ça veut dire à l'inverse, pour creuser la thèse inverse, qu'on a rouvert trop tôt les commerces dits non-essentiels ?
GABRIEL ATTAL
Non, je ne crois pas. Vous savez, quand on a rouvert les commerces qui ne sont pas de première nécessité puisqu'on a changé ce terme et heureusement, on avait eu des résultats extrêmement positifs sur le confinement. Ce deuxième confinement a été un succès parce que les Français ont fait des efforts, parce que les Français se sont mobilisés.
JEAN-MICHEL APHATIE
Est-ce qu'il n'aurait pas fallu maintenir plus longtemps ces commerces qui ne sont pas de première nécessité fermés ?
GABRIEL ATTAL
Je ne crois pas. On a maintenu le confinement jusqu'au 15 décembre, on a rouvert des commerces - je pense que c'était attendu par les Français, attendu par les commerçants, j'ai beaucoup répondu à des questions sur ce sujet-là quand je suis venu dans des émissions pendant le confinement - et puis ça se fait avec un protocole sanitaire. Ce qui est certain, c'est qu'on est aujourd'hui à un plateau. Les contaminations baissaient très fort, parfois de 30 à 40% par semaine. On est aujourd'hui à une forme de stabilisation un peu à la hausse qu'on constate partout dans l'hémisphère nord. Il y a de certains pays où ça reprend par ailleurs très fort. Moi je ne suis pas épidémiologiste, j'écoute ce que disent les médecins. Il y a des enjeux de météo peut-être, il y a des enjeux de comportements peut-être aussi.
JEAN-MICHEL APHATIE
Dernière question sur ce sujet. Des gens disent : "On ouvre les églises, on accueille des gens dans les églises avec des protocoles sanitaires. Pourquoi est-ce qu'on ne fait pas la même chose dans les cinémas ?". Pourquoi ?
GABRIEL ATTAL
Vous savez, s'agissant des églises, nous avons eu une injonction du Conseil d'État à permettre aux Français de pouvoir se rendre dans les lieux de culte.
JEAN-MICHEL APHATIE
Il n'y a pas d'injonction du Conseil d'État pour les cinémas ?
GABRIEL ATTAL
Non, parce que, je vais vous dire, le Conseil d'État s'est appuyé sur le principe constitutionnel de liberté d'exercer son culte, et c'est en cela qu'il nous a enjoints de prévoir une jauge plus importante pour les lieux de culte.
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais en fait, c'est dangereux d'accueillir les gens dans les lieux…
GABRIEL ATTAL
Je vais vous dire autre chose, Jean-Michel APHATIE.
JEAN-MICHEL APHATIE
Oui. C'est dangereux d'accueillir les gens dans les lieux…
GABRIEL ATTAL
On met en place un couvre-feu à 20 heures qui sera un couvre-feu strict, sans beaucoup de dérogations. Si on rouvrait les lieux de culture qui ne pourraient pas ouvrir à partir de 20 heures, qui devraient être fermés à 20 heures voire même à 19 heures pour permettre aux gens de rentrer chez eux, je ne suis pas certain de toute façon qu'en termes de rentabilité et de capacité à exploiter leur lieu, ce serait intéressant pour eux. On fait le choix de les indemniser. On a mis en place un système de compensation de la billetterie. Il y a toutes les mesures transversales qui fonctionnent : le chômage partiel, le fonds de solidarité, il y a des mesures spécifiques sur le secteur de la musique, sur le secteur de la presse, sur le secteur du spectacle vivant, du cinéma. On continuera à soutenir le secteur de la culture, c'est l'engagement qu'on prend.
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais en tout cas, vous constatez la colère et même ce matin de la part de tous ces acteurs du monde de la culture et l'incompréhension.
GABRIEL ATTAL
Oui. L'incompréhension, le désarroi. J'entends aussi des acteurs de la crise.
JEAN-MICHEL APHATIE
Le désarroi, bien sûr on le comprend, mais l'incompréhension. Ils ne comprennent pas pourquoi certains lieux sont ouverts et pas d'autres.
GABRIEL ATTAL
Je vais vous dire Jean-Michel APATHIE, je pense qu'il n'y a pas de système parfait et idéal. Les débats qu'on a, c'est des débats qui existent dans tous les pays. On est face à une situation extraordinaire avec un virus, et je pense qu'on ne s'habituera jamais à devoir vivre avec ce virus avec parfois les incompréhensions, parfois les incohérences que ça implique. C'est aussi une preuve qu'on ne va pas rentrer dans un fatalisme et qu'on souhaite en sortir le plus rapidement possible.
JEAN-MICHEL APHATIE
Les deux réveillons qui s'annoncent ne sont pas traités de la même façon. Noël, on ne pourra réveillonner, il n'y aura pas de couvre-feu. Le Premier ministre l'a expliqué. C'est un moment particulier, culturel, familial donc celui-là est maintenu. Le 1er de l'An pour parler de lui, il y aura un couvre-feu à 20 heures. Vous, vous pensez que, vous redoutez plutôt que beaucoup de gens, des jeunes notamment, transgressent ce sous couvre-feu ? Les policiers vraiment vont être sur le terrain pour faire respecter la loi ?
GABRIEL ATTAL
Oui. Alors c'est vrai qu'au départ, il avait été annoncé deux dérogations du couvre-feu pour le 24 décembre et le 31 décembre. Et qu'au regard de la situation qui est préoccupante, nous avons fait le choix de maintenir cette dérogation pour le 24 décembre mais pas pour le 31 décembre. Pourquoi ? Parce que ce sont deux fêtes différentes. Le 24 décembre, le réveillon de Noël, c'est une fête familiale. En général c'est plutôt un dîner. Le 31 décembre c'est une fête, c'est un moment qui est plus festif et qui se prolonge plus tard dans la soirée avec sans doute une difficulté à respecter les gestes barrières. Et donc oui, nous avons fait le choix de demander à ce qu'il n'y ait pas de fête pour le 31 décembre. Moi je vais vous dire…
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous redoutez beaucoup de désobéissance ?
GABRIEL ATTAL
J'ai constaté qu'à l'occasion du premier confinement, du deuxième confinement, les Français dans leur très grande majorité ont respecté les règles. On a vu que les résultats étaient au rendez-vous sur l'épidémie. Et donc moi, j'ai confiance dans les Français à respecter ces règles-là et à tout faire pour éviter une reprise massive de l'épidémie.
JEAN-MICHEL APHATIE
Est-ce qu'il y a aujourd'hui, Gabriel ATTAL, un problème Jérôme SALOMON, directeur général de la Santé, mis en cause par un rapport au Sénat ? Il aurait fait pression pour qu'un rapport d'experts sur les masques soit modifié et donc, du coup, le Sénat qui établit cela dit ce matin - la rapportrice dans Le Figaro le dit comme ça : "Jérôme SALOMON est un problème pour le gouvernement."
GABRIEL ATTAL
Jérôme SALOMON s'est exprimé hier soir.
JEAN-MICHEL APHATIE
Un communiqué.
GABRIEL ATTAL
Oui, un communiqué. D'abord, je crois que le rapport disait dans un premier temps que les e-mails auxquels ils faisaient référence ne leur avaient pas été transmis par Jérôme SALOMON. Ils ont été transmis par Jérôme SALOMON : moi, je ne comprends pas que les rapporteurs aient écrit cela alors même que Jérôme SALOMON leur a transmis lui-même ces pièces.
JEAN-MICHEL APHATIE
Mais il aurait fait pression sur un groupe d'experts et le Sénat dit : "Il a essayé de camoufler."
GABRIEL ATTAL
Il s'est expliqué sur une déficience sur la gestion des masques.
GABRIEL ATTAL
Il s'est expliqué sur ce point-là. Il y a un rapport qui avait été commandé. Les experts sont allés au-delà s'agissant des thèmes du rapport qui avait été commandé. Il y a eu une discussion entre une tutelle est une agence et je crois que tout s'est fait en lien et en accord avec les experts qui ont rédigé ce rapport.
JEAN-MICHEL APHATIE
Il n'y a pas de problème ? Il peut rester à son poste ?
GABRIEL ATTAL
Je vais vous dire, heureusement qu'il reste à son poste. On est en pleine crise sanitaire. Il est la tête de la Direction générale de la santé et je peux vous dire que pour voir dans les réunions, il est dévoué corps et âme à protéger la santé des Français. Moi j'entends qu'il y ait des élus…
JEAN-MICHEL APHATIE
Même s'il a fait des fautes ?
GABRIEL ATTAL
Enfin, il y a des commissions d'enquête, je l'entends. Il y a une responsabilité ou pas politique mais il y a une crise sanitaire qui est en cours et, je vais vous dire, on doit protéger la santé des Français.
JEAN-MICHEL APHATIE
Il n'est pas question qu'il démissionne.
GABRIEL ATTAL
Non.
JEAN-MICHEL APHATIE
Une nouvelle est tombée ce matin. SANOFI ne mettra pas au point de vaccin tout de suite, peut-être à la fin de 2021. C'est ce qu'eux-mêmes annoncent. C'est un problème pour l'industrie française ?
GABRIEL ATTAL
D'abord, c'est une confirmation que les essais cliniques qui sont menés sur ces candidats vaccins sont extrêmement rigoureux. Ensuite c'est une validation du choix que nous avons fait en France et en Europe de parier sur plusieurs vaccins, six vaccins avec des précommandes de doses, pour être certain de pouvoir, au moment où ces vaccins sont validés, les proposer à nous à nos concitoyens. Et puis, ça ne remet pas en cause la stratégie vaccinale de notre pays qui, du coup, s'appuie sur cette pluralité de vaccins.
JEAN-MICHEL APHATIE
La stratégie, non ; l'industrie pharmaceutique peut-être dans notre pays, oui. Ce n'est pas un coup dur pour l'industrie pharmaceutique en France ?
GABRIEL ATTAL
Ecoutez, moi je pense que c'est plutôt rassurant de voir que quand un laboratoire considère…
JEAN-MICHEL APHATIE
Quand il n'est pas prêt, oui, il vaut mieux.
GABRIEL ATTAL
Oui, c'est plutôt rassurant aussi.
Jean-Michel APHATIE
Pour la santé publique, oui. Pour l'industrie, l'état de l'industrie peut-être pas.
GABRIEL ATTAL
Ça montre qu'il y a une rigueur scientifique absolument totale de la part de ce laboratoire. Je pense que c'est aussi ça qui doit être souligné.
JEAN-MICHEL APHATIE
Oui. Et après, ça peut poser d'autres problèmes, c'est-à-dire des problèmes : dans la compétition internationale, SANOFI ne sera pas présent, en tout cas pas pour le vaccin.
GABRIEL ATTAL
Dans la compétition internationale, on voit que SANOFI ne mégote pas sur la sécurité sanitaire des produits qu'il propose.
JEAN-MICHEL APHATIE
Pour parler d'un autre sujet, puisque nous avons fait peut-être le tour de la question sanitaire, la jeune adolescente Mila qui, depuis le début de l'année, subit les foudres de ceux qui voudraient l'empêcher de s'exprimer. Elle s'exprime parfois d'ailleurs avec une certaine violence elle-même sur Internet. Mila était scolarisée dans un lycée militaire et on a appris hier qu'elle avait été exclue de son lycée militaire. Comment vous réagissez à peut-être ce qui peut apparaître -en tout cas son père le dénonce comme ça ce matin dans Le Point – comme un manque de solidarité avec cette jeune adolescente ?
GABRIEL ATTAL
J'ai effectivement pris connaissance de cette information hier et j'ai été ému par cette information. Mila subit des menaces graves depuis je crois janvier dernier, suite à des déclarations qu'elle avait eues. C'est notre responsabilité, celle de la République de la protéger. Une solution avait été trouvée effectivement dans un lycée militaire. Je me suis renseigné auprès de ma collègue des Armées ce matin. Au regard des informations qui ont circulé sur cet établissement dans lequel elle était scolarisé sur les réseaux sociaux et dans la presse ces derniers jours, cela faisait peser un risque sur sa sécurité à elle et sur la sécurité de ses camarades puisque l'établissement était du coup identifié, ce qui n'était pas le cas avant. Ce que me rapporte le Ministère de la Défense, c'est qu'elle n'a pas été exclue. Il lui a été proposé un temps de suivre ses cours à distance, le temps de trouver une autre solution qui soit sûre et en confidentialité. Ce que je veux dire, c'est qu'elle est évidemment sous la protection du Ministère de l'Intérieur. Elle est protégée. Je ne vais pas donner davantage de détails précisément parce qu'il y a une confidentialité importante, et qu'on est à ses côtés avec le Ministère de l'Education nationale aussi évidemment pour trouver une autre solution.
JEAN-MICHEL APHATIE
Elle n'est pas livrée à elle-même, ça on s'en doutait, mais un autre établissement scolaire pourra lui être proposé ?
GABRIEL ATTAL
Il y a des solutions qui sont en train d'être regardées avec le Ministère de l'Education nationale. Et encore une fois, je pense que l'important n'est pas de communiquer trop sur ces solutions puisque, dès lors que des menaces ensuite se concentrent, vous voyez bien que ça fait peser des risques pour elle.
JEAN-MICHEL APHATIE
Et elle a été exclue de ce lycée militaire parce qu'elle en avait dévoilé, vous l'avez dit, le lieu. Enfin elle avait dévoilé le lieu dans une conversation. Elle a une part de responsabilité aussi ? Est-ce qu'on peut espérer ou attendre de quelqu'un qui est protégé par l'État que peut-être il soit plus discret, plus prudent ? Qu'elle soit elle-même plus prudente ? Est-ce qu'il y a un appel en ce sens ?
GABRIEL ATTAL
Je ne sais pas comment les informations avaient circulé sur le lieu. Moi ce que je sais, c'est qu'on a une responsabilité de la protéger. Après il y a évidemment, je pense, un dialogue entre les personnes qui la protègent et elle sur le meilleur moyen d'assumer cette protection. Je n'ai pas pour le coup de commentaire à faire parce que je n'ai pas toutes les informations.
JEAN-MICHEL APHATIE
Merci Gabriel ATTAL d'avoir accepté l'invitation de LCI.
GABRIEL ATTAL
Merci.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 14 décembre 2020