Texte intégral
MARC FAUVELLE
Bonjour Gabriel ATTAL.
GABRIEL ATTAL
Bonjour.
MARC FAUVELLE
Hier soir, Emmanuel MACRON a réuni une partie du gouvernement à l'Elysée pour évoquer la fin des restrictions. Est-ce qu'on sait tout d'abord quand va s'arrêter le confinement ?
GABRIEL ATTAL
Ecoutez, le président de la République s'est exprimé il y a quinze jours dans une allocution. Il a annoncé des mesures de freinage supplémentaires qui s'appliquent à l'ensemble du pays, qui s'appliquaient déjà à un certain nombre de départements, on se souvient des 13 premiers départements le 20 mars, des mesures de freinage, de restriction de déplacements, il les a annoncées pour au moins quatre semaines et donc à ce stade, il n'y a pas de nouveau calendrier prévu pour ces mesures qui avaient été annoncées pour quatre semaines.
MARC FAUVELLE
Donc pour l'instant, c'est le 3 mai mais ça peut encore être prolongé au-delà.
GABRIEL ATTAL
Par principe mais c'est des mesures qui ont été annoncées pour quatre semaines. Je rappelle qu'il y a d'autres échéances qui ont été annoncées notamment pour la réouverture des établissements scolaires, le 26 avril pour ce qui est des écoles primaires, maternelles, des crèches et puis, le 3 mai, la semaine suivante pour les collèges et les lycées et ces échéances sont évidemment maintenues.
MARC FAUVELLE
Ce que vous dites sur le confinement vaut aussi pour le couvre-feu.
GABRIEL ATTAL
Oui bien sûr, il n'y a pas de date …
MARC FAUVELLE
3 mai pour l'instant et on voit ensuite ?
GABRIEL ATTAL
Il n'y a pas de date qui a été annoncée sur le couvre-feu.
MARC FAUVELLE
Il n'y a pas de date de sortie pour l'instant !
GABRIEL ATTAL
C'était une mesure qui était déjà en place avant l'allocution du président de la République.
SALHIA BRAKHLIA
Mais est-ce qu'il se pourrait qu'après le 3 mai, il n'y ait plus de couvre-feu ?
GABRIEL ATTAL
Moi, je dis qu'il n'y a pas eu d'annonce qui a été faite sur ce sujet-là, qu'il n'y a pas eu de perspective qui a été donnée sur ce sujet-là. Evidemment, Salhia BRAKHLIA, Marc FAUVELLE dès lors qu'on pourra assouplir, on le fera mais vous savez bien, il faut rester prudent aujourd'hui. On a une situation épidémique avec un virus qui continue de circuler activement dans notre pays, on a des signaux positifs notamment un début de stabilisation qu'on observe au niveau national et même une légère amélioration dans les fameux territoires où des mesures ont été prises très tôt dès le 20 mars, c'est le cas par exemple de l'Ile-de-France, des Hauts-de-France et des Alpes-Maritimes. Donc il y a des raisons d'espérer et il faut continuer à se mobiliser mais il faut évidemment rester prudent.
SALHIA BRAKHLIA
Non alors justement pour la levée des restrictions, est-ce que ces réouvertures, elles sont nationales ou alors par région ? Est-ce que ce sera territorial ?
GABRIEL ATTAL
Ecoutez, c'est précisément ce sur quoi on est en train de travailler. Vous avez indiqué qu'il y a une réunion qui a eu lieu hier autour du président de la République et du Premier ministre à l'Élysée, on était réuni avec les ministres qui sont concernés pour chacun des secteurs. C'est ce sur quoi on travaille et le moment venu, évidemment, le président de la République, le Premier ministre s'exprimeront …
MARC FAUVELLE
Avant cette réunion, Emmanuel MACRON a discuté avec une quinzaine de maires qui, eux, ont dit que le chef de l'État avait envisagé un scénario de réouverture au cas par cas, en fonction de l'évolution dans chaque région du virus.
GABRIEL ATTAL
Oui c'est ce que je vous dis, c'est que c'est un dossier qu'on est en train de travailler et que sur la table, il y a évidemment cette possibilité de différenciation. Ce que je vous dis aussi, c'est qu'à ce stade, ça n'a pas été acté, ça fait partie des pistes comme vous venez de le dire.
SALHIA BRAKHLIA
Ça va être acté quand ?
GABRIEL ATTAL
Il y a des réunions qui vont se tenir encore dans les prochaines semaines, dans les prochains jours et donc …
SALHIA BRAKHLIA
Parce que le 3 mai donc, c'est dans ….
GABRIEL ATTAL
Là, on parle de l'agenda de réouverture qui a été annoncé par le président de la République à partir du 15 mai.
SALHIA BRAKHLIA
Donc pour la mi-mai, le 15 mai, ok.
GABRIEL ATTAL
De la mi-mai et d'ici là évidemment, on aura l'occasion de faire des annonces.
SALHIA BRAKHLIA
Gabriel ATTAL, il y a un peu plus d'un mois, vous aviez évoqué un retour à la normale d'ici 4 à 6 semaines. Nous y sommes, nous y sommes pile aujourd'hui.
MARC FAUVELLE
Pour être précis, c'était il y a un mois et demi exactement que vous avez fait cette déclaration.
GABRIEL ATTAL
Oui, j'étais chez vous le lendemain.
MARC FAUVELLE
Le 2 mars et ça fait précisément un mois et demi aujourd'hui. Pardon Salhia !
SALHIA BRAKHLIA
Et donc on y est et vous le regrettez d'avoir annoncé ça ?
GABRIEL ATTAL
Moi, vous savez, je suis porte-parole du gouvernement, je considère que ma responsabilité vis-à-vis des personnes qui nous écoutent, c'est d'être transparent sur nos scénarios, sur les dates sur lesquelles on travaille. Et évidemment toujours avec la prudence nécessaire et d'ailleurs, il faut être précis dans les propos, j'étais chez vous d'ailleurs le lendemain, je n'avais pas parlé de retour à la normale à la mi-avril, on l'espère tous …
SALHIA BRAKHLIA
Mais à la sortie du conseil des ministres, vous l'avez dit …
MARC FAUVELLE
"Pour la première fois depuis des mois, le retour à des vies plus normales est en vue, il s'agit d'un horizon de plus en plus proche, nous espérons la mi-avril".
GABRIEL ATTAL
Non, alors, il y a deux parties de cette intervention, on va va être très précis et ce que j'avais dit, c'est qu'on espérait que l'impact de la vaccination sur l'épidémie et donc … sur l'impact hospitalier, nous permettrait de commencer à desserrer certaines contraintes, peut-être dès la mi-avril. Le fait est qu'on n'y est pas et évidemment, on le regrette, on le souhaiterait. On voit chez un certain nombre de nos voisins que eux-mêmes aussi avaient envisagé de pouvoir assouplir ces dernières semaines, ces derniers mois, qu'ils n'ont pas pu, je pense notamment en Allemagne où un plan de déconfinement avait été annoncé le 3 mars avec la réouverture d'un certain nombre de lieux de terrasses pour, je crois, le 23 mars. Ils ont dû revenir dessus parce qu'avec le variant britannique, la reprise de l'épidémie, ils ont dû revenir dessus. Donc évidemment il faut toujours, moi je crois, dire ce sur quoi on travaille et quel est notre horizon de travail au gouvernement. Si on ne le faisait pas, je pense qu'on nous le reprocherait parce c'est important d'être transparent sur les dates sur lesquelles on travaille.
SALHIA BRAKHLIA
Quitte à donner des faux espoirs aux Français !
GABRIEL ATTAL
Il faut toujours être prudent. C'est pour ça que j'avais dit : peut-être dès la mi-avril, on l'espère si on a un impact suffisant de la vaccination sur la saturation hospitalière, ce qui évidemment n'a pas été le cas à la mi-avril.
MARC FAUVELLE
150 000 commerces toujours fermés en ce moment, Gabriel ATTAL. Pour eux, l'horizon c'est quoi ? C'est le 4 mai ou c'est plutôt à la mi-mai en même temps que les terrasses des bars, des restaurants, et des musées ?
GABRIEL ATTAL
Donc dans les mesures qui avaient été annoncées par le président de la République il y a deux semaines dans son allocution, il y avait effectivement la fermeture d'un certain nombre de commerces qui est une mesure difficile, ils sont accompagnés financièrement. Le président de la République avait indiqué que les réouvertures démarreraient autour de la mi-mai et donc c'est autour de la mi-mai que pourront démarrer les réouvertures.
MARC FAUVELLE
Là, c'est la première date, autour de la mi-mai, terrasses des cafés et des restaurants, musées, toutes les terrasses d'ailleurs ?
GABRIEL ATTAL
Alors, je redis ce que le président a dit, il faut être transparent, être clair et précis comme vous venez de le rappeler. Le président a dit que, à la mi-mai, certaines terrasses, certains lieux de culture pourraient ouvrir et qu'ensuite, il y aurait une réouverture progressive. Évidemment que les choses vont se faire …
MARC FAUVELLE
Et donc pourquoi certaines terrasses et pas toutes ?
SALHIA BRAKHLIA
Ça dépend de quoi ?
GABRIEL ATTAL
Vous avez différents lieux qui ont des terrasses, ce n'est pas pareil, un restaurant, un café, une discothèque. Vous abordiez tout à l'heure le sujet de la différenciation territoriale qui est une possibilité. Voilà ce que ça veut dire. Après, il y aura un agenda progressif, c'est exactement pour ça qu'on s'est réuni encore hier soir autour du président et du Premier ministre pour y travailler, il faut être rigoureux, il faut être pragmatique, il faut faire preuve de bon sens, il faut être prudent parce qu'on a vu chez certains de nos voisins, je pense à l'Allemagne que je citais ou à l'Italie, qu'ils avaient rouvert un certain nombre de lieux très rapidement et qu'il y avait une reprise de l'épidémie, qu'ils avaient dû les refermer assez vite, quelques jours ou quelques semaines plus tard. Donc il faut évidemment être très méthodique et les choses vont se faire progressivement dans les semaines et les mois qui suivent.
SALHIA BRAKHLIA
Alors, justement en Allemagne, il faut présenter un test antigénique daté du jour même pour entrer dans certains commerces, est-ce que c'est une piste aussi pour vous ?
GABRIEL ATTAL
On travaille sur ce qu'on appelle le pass sanitaire et donc sur les protocoles et les conditions qui vont être exigés pour accéder à certains lieux ou certains événements. C'est donc une possibilité, une piste sur la table de pouvoir attester du fait qu'on est protégé par exemple si on a reçu une dose du vaccin ou les deux doses du vaccin, si on a été exposé au Covid ou si on a un test récent négatif qui permet d'attester qu'on n'est pas contaminé. Il n'y a pas à ce stade de forme du pass qui a été acté mais évidemment, on travaille aux conditions pour accéder à certains lieux.
SALHIA BRAKHLIA
Donc un pass sanitaire pour les lieux culturels, pour les restaurants, pour les commerces, pour tout ça ?
GABRIEL ATTAL
Encore une fois, c'est l'objet de nos réunions de travail, j'entends que vous souhaiteriez avoir les détails !
MARC FAUVELLE
Je crois qu'on n'est pas les seuls !
GABRIEL ATTAL
J'entends parfaitement !
MARC FAUVELLE
Je dis peut-être, on peut se tromper.
GABRIEL ATTAL
Quand je dis "vous", c'est évidemment toutes celles et tous ceux qui nous écoutent ou qui nous regardent mais encore une fois, là-dessus aussi on est extrêmement méthodique et rigoureux. Je vais vous dire, l'essentiel, c'est d'avoir des règles et un dispositif qui nous garantissent 1) une efficacité sanitaire et 2) une simplicité d'utilisation. On ne va pas demander des conditions dont on sait qu'elles seront quasiment impossibles à tenir.
MARC FAUVELLE
On va parler des écoles si vous voulez bien dans quelques instants, Gabriel ATTAL, des frontières également avec ce qui s'est passé ces derniers jours sur les liaisons aériennes entre le Brésil et la France. D'abord, le fil info à 8h40, voici Diane FERCHIT.
SALHIA BRAKHLIA
C'est toujours avec Gabriel ATTAL, le porte-parole du gouvernement. Vous l'avez dit la rentrée scolaire, toutes zones confondues, c'est le 26 avril pour les écoles primaires, une semaine plus tard, le 3 mai pour les collégiens et les lycéens et ce, peu importe le contexte sanitaire, pourquoi pour les écoles on ouvre malgré le contexte sanitaire et pas pour les commerces ?
GABRIEL ATTAL
Vous savez que la France a, depuis le début de cette épidémie, une priorité très claire, qui est donnée à l'école et à la possibilité pour nos enfants de pouvoir aller à l'école pour des raisons éducatives évidemment, pour des raisons sociales aussi, pour des raisons psychologiques pour nos enfants et on a fait ce choix depuis le début de l'épidémie, on ne le regrette pas, de maintenir le plus possible nos établissements scolaires ouverts ; ils sont restés ouverts 2, voire 3 fois plus que les autres pays et notamment certains de nos voisins. Et on n'a pas à le regretter. Il y a un coup de frein massif qui a été décidé il y a 2 semaines avec une harmonisation des vacances scolaires qui ont été avancées pour un certain nombre de zones, harmonisées au niveau national pour que pendant 2 semaines, plus une semaine en anticipation, les enfants ne se rendent pas à l'école. Et c'est ce que le président de la République avait annoncé évidemment parce qu'on extrêmement attaché à ce que les enfants puissent continuer à apprendre ; il faut qu'ils puissent retourner à l'école et donc les dates qui ont été annoncées seront tenues.
MARC FAUVELLE
Ce sera par demi-groupe au collège et au lycée ?
GABRIEL ATTAL
Oui probablement en tout cas pour les lycées. C'est ce qui avait été annoncé peut-être pour certaines classes du collège, ça n'est pas exclu.
SALHIA BRAKHLIA
Jean CASTEX a annoncé hier que 400 000 créneaux de vaccination seront disponibles dès ce week-end pour certaines professions exposées au virus, notamment les enseignants. Combien de centres vont ouvrir pour justement dédier cette vaccination aux enseignants ?
GABRIEL ATTAL
Alors effectivement à partir de ce week-end, on met en place des créneaux dédiés pour des professions qui sont particulièrement exposées et donc c'est notamment les enseignants, les forces de sécurité intérieure, et d'ailleurs, quand je dis les enseignants c'est toutes celles, tous ceux qui travaillent à l'école.
SALHIA BRAKHLIA
Le personnel éducatif.
GABRIEL ATTAL
C'est important de le dire parce qu'il y a aussi les AESH, les ATSEM, les personnels des collectivités locales qui travaillent dans les établissements scolaires, évidemment, ils y auront accès aussi. On parle de ceux qui ont plus de 55 ans avec des créneaux dédiés pour qu'ils puissent se faire vacciner très rapidement. La liste des centres va être définie dans la journée mais ce que je peux vous dire, c'est qu'il y aura au moins un centre par département, donc plus d'une centaine au niveau national et une dizaine, 10 je crois, dans la région Ile-de-France.
SALHIA BRAKHLIA
Est-ce que ces créneaux dédiés à ces à ces professions exposées sont amenés à être renouvelés ?
GABRIEL ATTAL
Oui, alors ça démarre ce week-end mais ça va évidemment se poursuivre dans les semaines qui viennent mais le début, c'est ce week-end, d'ailleurs ça va s'élargir progressivement, il y a une première série de centres qui les accueilleront ce week-end mais la liste va continuer à s'élargir dans les jours qui suivent.
MARC FAUVELLE
La vaccination de tous les enseignants, c'est pour quand ? Annoncé pour mars, le coup d'envoi par Jean-Michel BLANQUER puis pour avril – on est à la mi-avril aujourd'hui, les vacances s'arrêtent dans 10 jours.
GABRIEL ATTAL
Donc il y a des créneaux dédiés qui démarrent en avril donc dans quelques jours. Vous savez que notre premier objectif, notre première priorité, c'est de vacciner celles et ceux qui sont les plus à risque de faire une forme grave de la maladie parce que ce sont eux qui ont plus de risques vis-à-vis de leur santé, parce que ce sont eux qui sont hospitalisés et que l'objectif, c'est évidemment aussi de faire baisser la pression sur l'hôpital, donc les personnes âgées ou les personnes qui ont ce qu'on appelle une co-morbidité, c'est-à-dire une maladie qui les expose à des formes graves du virus.
SALHIA BRAKHLIA
Donc on garde le critère de l'âge malgré tout pour les enseignants, plus de 55 ans ?
GABRIEL ATTAL
C'est pour ça qu'on démarre avec des créneaux dédiés pour les plus de 55 ans mais les choses vont pouvoir s'élargir à partir du moment où on pourra aller vers une vaccination du grand public dès lors que les personnes les plus vulnérables auront été massivement vaccinées et donc ça sera dans les prochaines semaines. Vous savez qu'on a un objectif qui est d'avoir vacciné 20 millions de personnes à la mi-mai. 20 millions de personnes, c'est une large partie des personnes les plus à risque de faire une forme grave, donc probablement autour de cet horizon-là, on pourra élargir encore les campagnes de vaccination dédiées.
MARC FAUVELLE
Gabriel ATTAL, les vols entre le Brésil et la France sont suspendus jusqu'à nouvel ordre, jusqu'au week-end prochain mais dans le même temps juste, à côté du Brésil, il y a la Guyane 80% des cas détectés sur place sont issus de cette forme brésilienne du virus et on peut parfaitement aujourd'hui encore prendre en avion entre Cayenne en Guyane et Paris ou une autre ville française. Est-ce que c'est normal et est-ce que ça a un sens ?
GABRIEL ATTAL
D'abord, je veux rappeler que la Guyane, c'est la France !
MARC FAUVELLE
Oui !
GABRIEL ATTAL
Et indépendamment de ce sujet-là, il y a une situation …
MARC FAUVELLE
Mais le virus qu'on soit en France ou au Brésil, il ne regarde pas forcément le pays !
GABRIEL ATTAL
On est d'accord sauf que quand vous regardez la situation au Brésil, vous avez aujourd'hui une situation épidémique qui est hors de contrôle avec une augmentation exponentielle avec, je crois 4 000 morts par jour …
MARC FAUVELLE
C'est ça !
GABRIEL ATTAL
…avec des hôpitaux totalement saturés, avec même une difficulté à savoir combien de personnes sont contaminées parce que les capacités de tests ne sont pas du tout les mêmes que celles que nous avons chez nous. En Guyane, il y a les mêmes mesures qui s'appliquent que celles qui s'appliquent dans le reste du territoire français, c'est-à-dire des tests massifs, c'est-à-dire une campagne de vaccination qui se déploie, une capacité à isoler, à tracer les cas contact. Donc ce que je veux dire, c'est qu'on n'est pas dans la même situation épidémique même si effectivement le variant brésilien, il circule, on n'est pas dans la même situation épidémique.
MARC FAUVELLE
Pour les passagers qui viennent de Guyane, ces tests …
GABRIEL ATTAL
J'y viens. Ensuite, il y a un cadre très protecteur qui a été mis en place pour les personnes qui viennent de Guyane comme d'ailleurs d'autres territoires ultramarins, c'est-à-dire un test obligatoire PCR, qui doit être présenté pour pouvoir venir en métropole, c'est-à-dire un motif impérieux pour pouvoir venir – tout le monde ne peut pas prendre l'avion pour se déplacer …
SALHIA BRAKHLIA
Ce n'est pas du tourisme, c'est ça que vous dites ?
GABRIEL ATTAL
Voilà, il faut un motif impérieux, c'est-à-dire depuis quelques jours maintenant un test antigénique systématique à l'arrivée et je crois même que l'Agence régionale de Santé a mis en place des autotests à l'aéroport de Cayenne pour prendre l'avion, ça veut dire qu'une personne qui prend l'avion de Guyane pour venir en métropole aujourd'hui, elle passe par trois tests …
MARC FAUVELLE
Mais si le test est positif, Gabriel ATTAL, que ce soit enfin à l'arrivée, ce qu'on demande simplement à ces personnes, c'est de se mettre toutes seules en quarantaine, de signer une attestation sur l'honneur. Pourquoi la France n'a pas recours comme certains de ses voisins aux quarantaines obligatoires ?
GABRIEL ATTAL
Mais alors précisément, si on a suspendu les vols avec le Brésil qui est le pays où la situation est la plus préoccupante pour nous, c'est précisément pour bâtir un cadre plus robuste et pour revoir un certain nombre de règles …
SALHIA BRAKHLIA
Donc il pourrait y avoir des quarantaines obligatoires ?
GABRIEL ATTAL
… y compris avec d'autres pays, c'est pour ça qu'on a missionné l'institut Pasteur qui travaille ces jours-ci à établir une liste des pays qui sont concernés et en début de semaine, on annoncera des mesures nouvelles pour que ce soit encore plus protecteur mais moi …
MARC FAUVELLE
Parce qu'interdire les vols depuis le Brésil, c'est bien. Le problème, c'est que les vols en correspondance sont parfaitement autorisés aujourd'hui et encore une fois, la quarantaine réglerait sans doute cette question ; l'interdiction des vols ne la règle que très partiellement.
GABRIEL ATTAL
Oui alors, la suspension des vols permet quand même de réduire les flux de personnes mécaniquement qui arrivent sur notre territoire.
MARC FAUVELLE
Pas les correspondances.
GABRIEL ATTAL
Je veux insister sur le fait qu'ils avaient déjà été beaucoup réduits ; quand je parlais des motifs impérieux, c'est depuis le mois de janvier qu'ils ont été mis en place, ça a énormément réduit le trafic et que déjà avant on avait mis en place des mesures de tests obligatoires PCA pour pouvoir embarquer. Alors, on peut considérer que des mesures auraient pu être prises plus tôt mais la France a toujours été, en Europe, aux avant-postes pour prendre des mesures protectrices à nos frontières.
SALHIA BRAKHLIA
Mais vous savez que les tests, ce n'est pas suffisant puisqu'il y a des périodes d'incubation quand il s'agit du virus. Alors là, la quarantaine obligatoire, est-ce qu'elle est vraiment sur la table pour ces vols-là qui viennent de pays où le virus circule beaucoup avec ses variants ?
GABRIEL ATTAL
Oui, c'est ce que je vous dis, c'est ce sur quoi on travaille. Maintenant, quand on met en place ces mesures-là, il faut garantir qu'elles sont contrôlables et qu'elles peuvent être applicables parce que souvent on nous compare à des pays en disant "là-bas c'est une quarantaine obligatoire alors qu'en France c'est un auto-isolement qui est demandé avec un engagement sur l'honneur", enfin il arrive qu'on prenne pour exemple des pays qui ont officiellement une quarantaine obligatoire mais en réalité, on dit c'est obligatoire, vous allez vous isoler mais il y a très peu, voire pas de contrôles. Donc l'important, quand on met en place ces mesures, c'est de garantir qu'elles puissent être contrôlées. Le fait d'avoir réduit beaucoup le nombre de passagers et de personnes qui arrivent, ça permet probablement d'être plus efficace et de le faire et c'est exactement ce sur quoi on travaille pour des annonces en début de semaine.
MARC FAUVELLE
Le fil infos à 8h50 et on vous retrouve dans un instant Gabriel ATTAL.
SALHIA BRAKHLIA
Toujours avec Gabriel ATTAL, le porte-parole du gouvernement. L'Académie de médecine recommande d'espacer les deux doses des vaccins Pfizer ou Moderna jusqu'à 6 mois pour les moins de 55 ans afin d'arriver plus vite à l'immunité collective, est-ce que c'est possible ? Est-ce que c'est dans les tuyaux ?
GABRIEL ATTAL
Ce n'est pas prévu aujourd'hui, pas du tout prévu aujourd'hui ; on a élargi davantage l'espace entre les deux doses puisqu'on est passé de 28 jours à 42 jours. Il n'est pas prévu d'aller au-delà aujourd'hui. Evidemment, on regarde toutes les études qui sont produites ; je ne crois pas qu'il y ait de pays dans le monde qui prévoit aujourd'hui un espacement aussi long entre les deux doses. Encore une fois, l'important, là c'est de garantir la sécurité et l'efficacité du vaccin pour les personnes qui sont vaccinées et c'est évidemment aussi de rechercher toujours la plus grande efficacité possible pour notre campagne vaccinale. Le fait de passer de 28 jours à 42 jours, on l'a fait pourquoi ? Parce que effectivement, ça permet du coup à un moment T d'avoir davantage de doses pour faire des primo-injections, des premières injections mais on l'a fait surtout parce que les scientifiques nous ont dit que ça donnait le même niveau de protection et donc qu'on pouvait se le permettre d'autant que les plus âgés des plus âgés, c'est-à-dire les plus de 75 ans, ont été majoritairement vaccinés aujourd'hui.
MARC FAUVELLE
Vous pensez qu'il faudra peut-être à plus ou moins long terme se passer de certains des vaccins et notamment du vaccin AstraZeneca ?
GABRIEL ATTAL
Alors franchement là, ce que je pense moi, sur ce sujet, importe peu.
MARC FAUVELLE
La question est posée davantage au porte-parole qu'au citoyen Gabriel ATTAL ?
GABRIEL ATTAL
Oui mais enfin je veux dire, le porte-parole, il suit évidemment ce que nous disent les scientifique, les avis scientifiques et les décisions qu'on prend sur la base scientifique.
MARC FAUVELLE
Le journal italien La Stampa affirmait dans son édition d'hier que la Commission européenne avait prévenu le laboratoire AstraZeneca et le laboratoire JANSSEN, ce sont les deux vaccins qui ont connu récemment des cas de thrombose, que leur contrat ne serait pas renouvelé l'an prochain. Est-ce que c'est la position de la France également ?
GABRIEL ATTAL
Je n'ai pas d'information sur ce sujet-là, je pense qu'il y a des discussions sur des contrats pour effectivement les prochaines années, on a des contrats qui courent jusqu'à la fin de l'année, des discussions sur des prochains contrats, il peut y avoir des réflexions notamment avec le fait qu'il faut se préparer et se mettre en ordre de bataille pour avoir une production de vaccins qui permet d'être adaptée en fonction de la circulation de variants, ce qu'on appelle des rappels ou des boosters en fonction des variants, peut-être que certains types de vaccins permettent davantage une adaptation rapide que d'autres. Sur ce sujet-là, je n'ai pas d'information supplémentaire à vous communiquer.
SALHIA BRAKHLIA
Gabriel ATTAL, la réforme de l'assurance chômage doit entrer en vigueur dans deux mois et demi, on apprend aujourd'hui qu'elle risque de pénaliser les femmes qui prennent un congé maternité et tous ceux qui ont été en chômage partiel, est-ce que vous vous engagez à revoir ces deux points ?
GABRIEL ATTAL
Oui, elle risquait de pénaliser puisque effectivement il y a des simulations qui ont été remontées par l'UNEDIC à ma collègue Elisabeth BORNE qui effectivement montraient qu'à 2 situations égales, on pouvait ne pas avoir la même allocation chômage si une des deux personnes avaient eu une période de congé maternité maladie ou de chômage partiel, ce n'est évidemment pas l'objet de la réforme et donc ce qu'a indiqué Elisabeth BORNE, c'est que dès lors qu'on lui a fait remonter ces simulations, elle a évidemment demandé à ce qu'on travaille à des solutions pour corriger ça avant l'entrée en vigueur de la réforme.
MARC FAUVELLE
Uniquement sur ces deux points, les corrections ou sur d'autres aussi ?
GABRIEL ATTAL
C'est sur ces points-là qu'elles ont été …
MARC FAUVELLE
Rien d'autre ?
GABRIEL ATTAL
…qu'elles ont été annoncées. A ce stade, il y a pas d'autres évolutions prévues mais encore une fois, c'est des points qui sont remontés récemment, je ne crois pas que les partenaires sociaux les avaient faire monter dans les discussions qui avaient eu lieu avec ma collègue ces derniers.
SALHIA BRAKHLIA
Mais les syndicats veulent carrément la suppression de la réforme, donc !
GABRIEL ATTAL
Oui, mais ça, c'est un autre sujet mais dès lors que ces simulations sont remontées récemment, on adapte voilà, je veux dire, on est pragmatique. On nous fait état de simulations qui montrent qu'il y a quelque chose qui ne correspond pas à ce qu'on souhaite, on travaille pour corriger et pour que y remédier d'ici à l'entrée en vigueur de la réforme.
MARC FAUVELLE
Le Sénat a voté cette semaine une suspension des allocations familiales pour les parents dont les enfants sont trop souvent absents à l'école, est-ce que vous allez reprendre cette mesure et demander à votre majorité, à l'Assemblée nationale puisque le Sénat est à droite contrairement à l'Assemblée, de voter cette mesure ?
GABRIEL ATTAL
Non ça n'est pas la position du gouvernement, le gouvernement n'est pas favorable …
MARC FAUVELLE
Ce n'est pas la position du gouvernement mais lors du vote au Sénat, votre collègue, Jean-Michel BLANQUER qui représentait le gouvernement pendant le vote ne s'y est pas opposé, il a laissé cette mesure selon la formule habituelle "à la sagesse des parlementaires", il aurait pu dire non, il ne l'a pas fait.
GABRIEL ATTAL
Oui mais je vous dis que ce n'est pas la position du gouvernement.
MARC FAUVELLE
Donc Jean-Michel BLANQUER n'a pas reflété la position du gouvernement et vous, c'est la bonne en revanche ?
GABRIEL ATTAL
Il y a un enjeu de responsabilisation des familles évidemment, on le sait mais je veux dire, moi, je ne crois pas du tout à cette piste-là, il se trouve que je suis membre du gouvernement, je suis aussi du local quand on est élu local, on peut être confronté et voir des situations très concrètes. Quand vous avez une mère célibataire qui se lève à 5 heures du matin pour aller travailler et faire des ménages, qui a deux fils dont un part en vrille, ne va plus à l'école, vous pouvez vous faire plaisir en disant : on va lui supprimer ses allocations familiales. Je ne suis pas sûr que ça règle le problème d'ajouter de la misère à la misère. Je pense qu'il y a d'autres voies de le faire. C'est ma conviction.
MARC FAUVELLE
Le ministre de l'Education a eu une légère absence lors du vote au Sénat mais désormais, la position du gouvernement…
GABRIEL ATTAL
Non, il n'a pas donné d'avis favorable non plus à cette mesure. Moi je vous dis clairement quelle est la position du gouvernement sur ce sujet-là. Evidemment qu'il faut toujours travailler à une responsabilisation des familles et il y a des contrats de responsabilisation qui existent, il y a un travail qui existe avec l'Education nationale et les collectivités locales, mais cette solution-là n'est pas une solution qui est soutenue par le gouvernement.
SALHIA BRAKHLIA
Gabriel ATTAL, vous êtes issu des rangs du Parti socialiste. Demain une réunion de toute la gauche est organisée en vue de 2022. Qu'est-ce que vous leur souhaitez ?
GABRIEL ATTAL
Je n'ai pas grand-chose à leur souhaiter. On est en démocratie. On a des formations politiques qui travaillent, qui réfléchissent, qui se réunissent. Je veux dire, je n'ai absolument pas pour le coup de commentaire à faire en tant que porte-parole du gouvernement sur ce sujet-là.
SALHIA BRAKHLIA
Quel regard vous avez sur la situation des partis de gauche aujourd'hui ?
GABRIEL ATTAL
Si vous me posez la question à moi qui effectivement étais au Parti socialiste, ce que je peux vous dire c'est que je ne regrette absolument pas de l'avoir quitté pour rejoindre Emmanuel MACRON. Que les raisons pour lesquelles je l'ai quitté, c'est-à-dire la difficulté à sortir de dogmes, de tabous qui ne sont plus adaptés à la situation qu'on connaît aujourd'hui, une forme de sectarisme qui moi ne m'a jamais convaincu, puis la difficulté à se renouveler, à produire des idées, je ne pas que la situation ait particulièrement changé depuis 2016, date à laquelle j'ai rejoint Emmanuel MACRON. Maintenant, voilà, moi je vais vous dire…
MARC FAUVELLE
Il faut une gauche forte aujourd'hui en France dans un système électoral équilibré ? Même quand on est dans le camp du "en même temps" ?
GABRIEL ATTAL
Mais bien sûr.
MARC FAUVELLE
Je vais vous poser la question différemment. Est-ce qu'au second tour de la présidentielle vous préféreriez que votre candidat Emmanuel MACRON soit face à Marine LE PEN ou à un candidat de gauche ?
GABRIEL ATTAL
Alors de manière très claire, et j'ai eu l'occasion de le dire il y a quelques semaines, moi je rêve d'un second tour sans Marine LE PEN. Mon souhait, c'est qu'en démocratie on puisse avoir des alternatives qui ne sont pas des alternatives des extrêmes, que ce soit Marine LE PEN ou Jean-Luc MELENCHON. Qu'on ait des partis républicains, des partis de gouvernement qui produisent des idées, qui présentent des alternatives politiques crédibles pour qu'il y ait d'autres alternatives. C'est normal et c'est sain en démocratie. Ce que je regrette aujourd'hui, c'est qu'on voit bien dans le débat et on voit bien dans les études d'opinion qu'aujourd'hui ça n'est pas le cas et je le regrette, mais c'est mon souhait évidemment.
MARC FAUVELLE
Merci à vous Gabriel ATTAL et bonne journée.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 19 avril 2021