Texte intégral
RENAUD BLANC
Bonjour Jean-Baptiste DJEBBARI.
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Bonjour à vous.
RENAUD BLANC
Ministre délégué aux Transports. On va bien sûr parler du déconfinement, de la façon dont votre ministère s'y prépare mais un mot sur le billet de Guillaume TABARD, l'appel de ces vingt généraux. Fausse polémique pour vous ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Je crois que Guillaume TABARD l'a bien dit. C'est quand même un appel de quelques généraux, appel marginal en nombre, très instrumentalisé sur le plan politique, de tradition familiale pour Marine LE PEN et surtout je crois que ça ne correspond pas à l'engagement qu'on voit des militaires sur le terrain des généraux, à ceux qui sont par exemple dans les gares pour l'opération Sentinelle et qui sont extraordinairement engagés depuis longtemps sur les théâtres d'opérations intérieurs comme extérieurs, donc je crois que ça ne correspond pas à la psyché, à l'action profonde qu'ont nos forces pour nous protéger de façon totalement engagée et permanente.
RENAUD BLANC
Alors passons à ce déconfinement que le chef de l'État a esquissé à plusieurs reprises cette semaine. Jean-Baptiste DJEBBARI, le 3 mai, lundi prochain, nous pourrons circuler sur toutes les routes de France sans limitation de déplacement ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Alors, vous savez, c'est deux choses un peu différentes. Il y a des décisions qui vont… Vous savez que nous avons un Conseil de défense juste après votre émission. Des décisions peut-être…
RENAUD BLANC
C'est pour ça que je vous posais la question.
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
J'ai bien compris. En tout cas donc, je ne vais pas préempter ces débats politiques et ces décisions politiques du président de la République. Mais ce qui est sûr, c'est que moi j'ai demandé à la SNCF d'être prête pour remettre des trains à compter du 3 mai sous réserve que la situation sanitaire le permette et donc progressivement, être en capacité de remonter les trains pour avoir une fin de printemps et un état le plus normal possible. Donc c'est l'engagement qu'a pris la SNCF et nous sommes prêts à le faire, à avoir des TGV notamment pour les week-ends si la situation sanitaire le permet.
RENAUD BLANC
Mais si tout se passe à peu près bien et s'il n'y a pas de changements avec ce Conseil de défense, le 3 mai on pourra rouler normalement sur les routes de France.
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Vous reposez la même question à laquelle je vais répondre de la même façon : je l'espère. Je crois que les Français l'espèrent. Encore une fois, c'est la situation sanitaire qui dicte ces jours-ci les possibilités.
RENAUD BLANC
Mais si vous l'espérez, ça signifie qu'on pourrait aussi imaginer un scénario avec des départements où on circulerait librement et d'autres départements où ça serait plus compliqué ? C'est encore un scénario possible ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
C'est pour ça que ce matin, il va vraiment falloir regarder la territorialisation de la dynamique épidémique. C'est toujours un peu le sujet. Regarder s'il y a des différences très notables entre les différents territoires, entre les différents variants, entre la propagation. C'est le travail que nous faisons collectivement chaque semaine pour voir effectivement s'il y a lieu de prendre des mesures territoriales ou, au contraire, si des mesures homogènes sont plus souhaitables. Donc c'est la discussion que nous aurons.
RENAUD BLANC
Mais on a quand même le sentiment qu'Emmanuel MACRON s'est un petit peu engagé avec plusieurs petites phrases placées ici ou là cette semaine. On sent tout de même chez pas mal de médecins encore beaucoup d'inquiétude. Vous le rappelez, les chiffres ne sont pas bons. On est pratiquement à six mille lits en réanimation aujourd'hui et on a surtout le taux d'incidence en France le plus élevé d'Europe pratiquement.
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Bon. Je pense qu'il y a plusieurs façons de le voir. On peut effectivement faire le comptage au jour le jour. Moi ce que j'observe sur la dynamique, c'est que visiblement depuis hier soir les chiffres, les indicateurs sont à peu près tous à la baisse, y compris d'ailleurs ceux de la réanimation qui sont repassés…
RENAUD BLANC
Oui. On est à cinq mille neuf cent quarante-sept.
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Mais c'est fragile, donc on n'est pas vraiment sur la décrue très prononcée qu'on a pu vivre notamment après le premier confinement. La campagne de vaccination comme partout dans le monde, en tout cas en Europe, aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Israël est maintenant bien lancée. Quasiment 20% de la population qui a reçu une première dose et elle va continuer. Donc on peut se dire quand même qu'au cours des semaines et des mois qui viennent, on aura une protection des populations au sens large beaucoup plus forte grâce aux progrès de la vaccination. Et donc, on pourra envisager sur le temps long d'avoir des activités qui vont reprendre ; je crois que c'est pour ça que le président prend – et il a raison - prend ces initiatives et, en tout cas, cherche à tracer une perspective et un cap. Je crois qu'on en a tous besoin.
RENAUD BLANC
Jean-Baptiste DJEBBARI, plus aucune liaison entre les aéroports français et ceux de l'Inde et du Brésil, ça reste toujours. Il y a toujours la question du transit. C'est-à-dire qu'on a des gens qui peuvent venir soit de l'Inde soit du Brésil mais qui s'arrêtent à un autre aéroport et qui vont prendre un avion pour venir en France. Comment on les contrôle efficacement ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Alors depuis le 24 avril pour tous ces pays que vous avez cités - le Brésil, le Chili, l'Argentine, l'Inde notamment - il y a des restrictions qui sont très fortes, et vous avez à la fois des motifs qui restent des motifs essentiels mais ce sont essentiellement les ressortissants français et les résidents français qui restent en France avec des motifs impérieux très restreint, des tests - deux tests - avant le départ, un test antigénique à l'arrivée et, vous le savez, une quarantaine à respecter à l'arrivée en France obligatoire avec des contrôles de police et de l'Assurance maladie, donc c'est un dispositif très contraint. Il y a le sujet des correspondances, nous avons eu le cas notamment d'Indiens qui sont arrivés avec des faux papiers, qui sont pris en charge et qui ont vocation entre le 26 avril et le 3 mai à retourner en Inde ou dans des pays qui souhaiteraient les accueillir donc nous faisons ça avec beaucoup d'humanité et de mesure.
RENAUD BLANC
Vous parliez de cette quarantaine imposée pour toute personne qui viendrait de ces pays à risque. Mais tout de même, il y a des contrôles, c'est vrai, mais il y a toujours cette possibilité de sortir entre 10 heures et midi et, très franchement - pardonnez-moi - mais le virus il n'est pas en sommeil entre 10 heures et midi, alors on ne comprend pas bien finalement l'efficacité de mettre des gens en quarantaine si ces personnes peuvent finalement se promener.
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Je crois que cette mesure elle a été prise à droit constant et que pour la changer, pour la modifier, il faut une modification de la loi. Donc vous comprenez que dans l'urgence, nous agissions de la sorte. Alors peut-être que ce débat aura lieu aujourd'hui…
RENAUD BLANC
Vous comprenez aussi qu'on puisse se poser des questions sur l'efficacité d'une telle quarantaine.
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Oui, je comprends qu'on puisse se poser toutes les questions et à chaque fois, ce sont des déséquilibres que nous recherchons entre les contraintes individuelles et l'efficacité sur le plan sanitaire, donc ce sont des mesures d'équilibre. Encore une fois, ces débats pourront peut-être avoir lieu dans les jours qui viennent.
RENAUD BLANC
Mille sept cents voyageurs en quarantaine depuis samedi, c'est le chiffre qui circule. Vous le confirmez ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
C'est ça. On en est à u peu plus de huit cents ce week-end donc ces chiffres paraissent tout à fait à jour.
RENAUD BLANC
Alors il y a des appels au droit de retrait pour le personnel qui effectue des vols cargo entre l'Inde ou le Brésil. Le syndicat des pilotes, le SNPL, notamment est assez inquiet. Qu'est-ce que vous leur répondez ce matin sur l'antenne de Radio Classique, Jean-Baptiste DJEBBARI ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
D'abord je leur ai parlé lundi dernier de même qu'à la patronne d'AIR FRANCE et plus généralement je parle à l'ensemble des sociétés de transports sur ces sujets parce qu'ils ont tous la même demande : c'est d'être inclus dans les personnels prioritaires dès lors que nous aurons les doses disponibles. Donc moi je les ai rassurés sur le fait qu'à la fois pour les marins et pour les personnels navigants, il était logique de les inclure dans la liste prioritaire. Après le sujet il est double. C'est les doses : quand et c'est qui vacciner en premier. Et moi, c'est la discussion que j'aurai avec eux vendredi mais il me semble que les personnels long-courriers sont plus exposés à ces destinations qui sont aujourd'hui problématiques - l'Inde, le Brésil et quelques autres - et donc on pourrait peut-être penser en priorité à vacciner, quand ce sera possible, les personnels qui sont les plus exposés. C'est la discussion que j'aurai avec eux.
RENAUD BLANC
Il n'y a pas de date aujourd'hui ? Vous ne pouvez pas vous avancer sur un calendrier ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Non, parce que je pense que la logique c'est celle-là, et moi je voulais rassurer d'ailleurs et les remercier l'ensemble des personnels des transports et de la logistique d'ailleurs pour leur engagement qui ne s'est jamais démenti depuis le début de la crise. Mais ce qui commande pour le coup la capacité de vacciner, c'est la disponibilité des doses et vous savez que les doses, nous les recevons - alors elles accélèrent là aussi en termes de production et de livraison - mais nous avons encore ce travail de vaccination des publics les plus fragiles avant de pouvoir ouvrir beaucoup plus largement au personnel de tout âge.
RENAUD BLANC
D'autant que les prioritaires, j'allais dire que la liste s'allonge, parce qu'elle est déjà très, très longue. Le certificat vert, il y a un vote prévu au Parlement européen aujourd'hui. Alors évidemment, c'est beaucoup d'espoir pour de nombreux français. Est-ce qu'on peut essayer d'expliquer exactement ce que vous avez souhaité faire avec ce certificat vert au niveau donc européen ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Peut-être prendre l'exemple de ce qu'on a annoncé avec Cédric O hier matin à Orly puisqu'on fait des expérimentations là vers la Corse, plus tard vers les Outre-mer, vers la Guyane et avec quelques pays européens partenaires pour, en gros, numériser les documents sanitaires de voyage. Donc là typiquement hier, on a numérisé le certificat PCR. Ça permet d'avoir votre certificat sous la forme d'un QR Code dans votre mobile et de le présenter, qu'il soit scanné et donc de gagner beaucoup de temps dans la queue. Ça évite les queues, ça facilite la vie des voyageurs et ça évite la fraude. Ça c'est important dans le monde aussi que nous voulons construire pour après. Et donc l'idée, c'est qu'à compter de mi-juin tous les pays européens aient un système – nous, nous avons choisi TousAntiCovid comme étant l'application référence - et que nous puissions comme ça, dans l'ensemble de l'Union européenne, avoir des dispositifs harmonisés et donc pouvoir se déplacer en toute sécurité.
RENAUD BLANC
Mais un État membre pourra imposer des restrictions supplémentaires.
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Alors c'est aussi le sujet. Au moins d'ailleurs supplémentaires ou des restrictions qui sont moindres. Par exemple la Croatie ou la Grèce à compter du 15 mai n'imposera plus à la fois le test et le certificat de vaccination mais l'un ou l'autre. Donc ça, ce sont des décisions politiques. Le débat politique, il est entamé, il va se poursuivre. L'idée c'est quand même d'avoir en Europe la base la plus harmonisée possible, qu'on n'ait pas au sein de l'Union européenne et plus largement avec nos partenaires internationaux des normes dissymétriques.
RENAUD BLANC
On va essayer d'être concret. On pourra voyager sans avoir été vacciné ? Une famille ou tous ses membres n'ont pas reçu une dose - parce que ça sera le cas par exemple - est-ce qu'elle pourra voyager ensemble en Europe ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
L'idée, la logique, celle que nous défendons en tout cas, c'est que pour les voyages il faudra présenter soit un certificat PCR, donc le test, soit un certificat de vaccination, soit un certificat d'immunité - test sérologique - qui prouvent que vous avez contracté le virus, que vous vous êtes défendu et donc vous êtes protégé. Donc c'est ça le principe. Après ce qui va porter dans le débat, ce sera de savoir si c'est l'un et l'autre.
RENAUD BLANC
Mais si c'est l'un et l'autre - enfin si ce sont les deux, ça va être compliqué quand même pour beaucoup de Français.
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Oui. C'est la raison pour laquelle je vous disais la Croatie, la Grèce qui sont des pays européens ont choisi d'ores et déjà à compter du 15 mai de lever ces contraintes. Donc il y aura cette discussion au niveau européen, il y aura évidemment les décisions et les recommandations des entités de santé françaises, et moi j'espère qu'on aura le dispositif le plus robuste et le plus simple possible. C'est l'objectif.
RENAUD BLANC
Alors si je me rends en Espagne aujourd'hui, je dois faire un test PCR de moins de 72 heures. Même si je suis vacciné ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Aujourd'hui oui. Aujourd'hui le test PCR est obligatoire et donc c'est bien le double régime qui s'applique aujourd'hui.
RENAUD BLANC
Et je dois faire aussi un test PCR avant de rentrer en France en Espagne. Alors il y a cette question justement du coût, je crois qu'il est de cent cinquante euros en Espagne, ça peut monter je crois à trois cents euros en Suède. Certains disent que le certificat vert est discriminant pour certains. Que répondez-vous, Jean-Baptiste DJEBBARI ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
D'abord je me permets d'illustrer la grande réussite de la politique des tests en France qui sont gratuits, qui sont distribués en nombre. Je crois qu'on a tous ici et là pu faire des tests facilement, gratuitement, avec des personnels attentionnés et donc c'est aussi, en quelque sorte, la réussite d'un modèle français qu'on aime bien parfois vilipender. C'est vrai qu'il y a ce sujet des tests, ils sont de plus en plus disponibles et abondants. Je crois que le Royaume-Uni maintenant les faits de façon gratuite également donc il y a peut-être une harmonisation dans le temps.
RENAUD BLANC
Aujourd'hui, si je suis une famille de quatre personnes, je rentre d'Espagne, c'est six cents euros quand même.
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Oui. Vous avez remarqué que nous ne sommes pas responsables de la politique sanitaire et commerciale de l'Espagne.
RENAUD BLANC
La protection des données, c'est aussi une question qu'on se pose avec ce certificat vert.
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Très important. Donc là dans la phase d'expérimentation, les données évidemment ne sont pas stockées, ne sont pas exploités, mais nous fonctionnerons dans le mode développé avec encore plus de confidentialité. C'est-à-dire vraiment un code couleur qui permettra de passer ou d'être redirigé, donc c'est un élément d'attention vraiment très aigu que nous avons avec Cédric O sur le sujet.
RENAUD BLANC
Jean-Baptiste DJEBBARI, je rappelle que vous êtes ministre des Transports. J'ai quelques petites questions plus politiques à vous poser, d'abord sur les régionales. Vous n'êtes pas candidat en Nouvelle-Aquitaine même si votre nom avait circulé. C'est parce que le ministère des Transports vous demande beaucoup, beaucoup d'énergie ou parce que vous avez peur de subir un revers ? Quand je dis "peur", je mets des guillemets, et quand je dis "vous", c'est la République en Marche d'une manière plus générale.
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
D'abord je crois, 1/ que la peur n'est jamais bonne conseillère en politique.
RENAUD BLANC
C'est pour ça que je me suis permis de mettre des guillemets.
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Geneviève DARRIEUSSECQ est candidate pour la majorité en Nouvelle-Aquitaine, on e eu ce débat entre nous, on a même été à une époque candidat pour être tête de liste régionale, elle a remporté finalement ce duel interne et moi je la soutiens bien volontiers dans cette entreprise. Ce sont des élections qui vont être compliquées, d'abord parce que les Français ont la tête à autre chose, parce que l'abstention demeure forte. Moi j'espère qu'on aura une bonne dynamique de campagne et que ça permettra aussi d'avoir un moment démocratique où on peut débattre du fond, des idées. Je crois que c'est important. Donc voilà, en plein soutien de la candidature de…
RENAUD BLANC
Mais ça s'annonce quand même très compliqué pour la majorité présidentielle.
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Mais pour tout le monde. Vous savez, quand on regarde vraiment en détail chaque région, ce que je fais, c'est compliqué pour tout le monde y compris les présidents installés historiquement, avec un faible taux de participation. Les choses s'annoncent compliquées pour tout le monde, d'où la nécessité de faire porter le sujet sur le débat des idées et non les polémiques et d'avoir ces débats de fond.
RENAUD BLANC
Alors justement malheureusement, je vais quand même vous amener sur les polémiques, parce qu'en Ile-de-France il y a eu cette campagne des écolos avec notamment cette image en disant : les boomers vont voter, au secours, alors allez voter etc. Qu'est-ce que ça vous inspire vraiment ce type d'affiche ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Moi ce que j'observe pour essayer de prendre un peu de recul, c'est qu'il y a vraiment deux types d'écologie politique. Je pense d'abord que les Français sont écologistes. Maintenant la chose est faite, chacun vit d'ailleurs de façon un peu différente, a conscience de devoir ne pas dégrader son environnement, et je pense qu'il y a deux franges politiques. Il y a la frange poétique des écologistes qui veulent finalement décarboner nos activités, émettre moins de carbone et donc avoir plus de véhicules électriques pour nous par exemple dans les transports, des trains à hydrogène qui, au passage, créeront des emplois.
RENAUD BLANC
Combien de véhicules électriques en France aujourd'hui ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Aujourd'hui on est à quelques centaines de milliers. Par contre, c'est en très grande progression donc la dynamique est importante. Et puis on met des bornes de recharge électrique ; bref, le cercle vertueux s'est engagé. Et puis je crois qu'il y a une autre frange de l'écologie politique qui est décroissante, c'est-à-dire qui veut moins d'activité. Qui veut qu'on ait des quotas carbone pour voyager, possiblement demain contrôler votre consommation d'Internet, qui veut contrôler les rêves parfois. Vous voyez, je pense qu'il faut poser ce débat-là à ce niveau-là, sur l'idéologie. J'observe les maladresses, elles sont légion chez nos amis écologistes politiques.
RENAUD BLANC
Ce n'est pas que le propre des écolos les maladresses en politique.
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Non, mais je crois que certaines trahissent le fond des pensées. C'est ça qui est important. C'est que quand effectivement on fracture en désignant telle et telle catégorie de personnes sur l'âge, les boomers par exemple, quand on parle du rêve des enfants, vous voyez je crois que ça traduit le fond d'une pensée qui est beaucoup moins sympathique qu'elle voudrait paraître. C'est ça, je pense qui est intéressant.
RENAUD BLANC
Jean-Baptiste DJEBBARI, il y a un sondage publié hier dans la presse régionale qui indiquait que deux tiers des Français ne souhaitaient pas qu'Emmanuel MACRON se représente. Alors évidemment, c'est un sondage, un instant précis. Ce sont des sondages qui vous inquiètent ?
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Je crois que ce sont des sondages qui traduisent… Bon, vous avez raison, d'abord c'est l'image du moment. Ces sondages quand on les regarde sur les quinquennats précédents, on retrouve quand même sensiblement les mêmes choses, 'est-à-dire qu'on a tendance à rejeter le président en fonction et a quand même concevoir ou ne pas concevoir un deuxième tour sans lui. C'est un peu toujours ça le sujet. Non, ce qui est plus inquiétant c'est le rejet de l'engagement en politique, c'est l'abstention et dans un moment où on a bien vu : l'État compte et beaucoup de Français en appellent à l'État à juste raison. Je crois qu'il est vraiment très important d'arriver au gré pour le coup de la campagne en 2022 à réconcilier les Français avec un grand projet pour la France, ce à quoi modestement j'essaierai de contribuer.
RENAUD BLANC
Merci beaucoup Jean-Baptiste DJEBBARI d'avoir répondu à mes questions.
JEAN-BAPTISTE DJEBBARI
Merci à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 29 avril 2021