Texte intégral
ALIX BOUILLAGUET
Frédérique VIDAL, bonjour.
FREDERIQUE VIDAL
Bonjour.
ALIX BOUILLAGUET
Merci d'être présente ce matin à partir de cette semaine et jusqu'à la mi-octobre 2,8 millions d'étudiants vont retrouver les bancs de la Fac. Des étudiants seuls derrière leur ordinateur, c'est définitivement fini ?
FREDERIQUE VIDAL
C'est vraiment le souhait qui a été exprimé à la fois par les étudiants et par les enseignants et les universités, les établissements, c'est d'essayer vraiment de limiter au maximum ces enseignements à distance et c'est pour ça qu'on a préparé cette rentrée la plus normale possible avec 100 % des étudiants sur les campus.
ALIX BOUILLAGUET
Donc une rentrée la plus normale possible, 100 % en présentiel, aucune chose dans les amphis mais le port du masque lui est obligatoire.
FREDERIQUE VIDAL
Oui port du masque, gel hydro-alcoolique, c'est évidemment important que l'on garde le respect des gestes barrière parce que l'épidémie n'est pas finie.
ALIX BOUILLAGUET
Alors c'est vrai qu'on a aussi tous en tête parfois ces rentrées universitaires avec des amphis un peu bondés dans certains secteurs, comment ça va se gérer, ce sont les chefs d'établissements qui vont avoir la main ?
FREDERIQUE VIDAL
Oui ce sont les chefs d'établissements qui ont la main, d'ailleurs vraiment ça a été une préconisation, éviter ces amphis de rentrée qui sont des amphis où on donne en général les informations aux étudiants et on les réunit tous, donc de très nombreux établissements ont choisi de les dédoubler, de les faire venir par moitié ou par tiers en fonction du de la quantité d'étudiants pour leur donner ces informations. L'idée c'est qu'on n'ait pas ces images d'amphi bondé même s'il y a une fois de plus ça n'est pas à la règle générale, ça existe et donc il faut absolument l'éviter cette année pour éviter les contaminations.
ALIX BOUILLAGUET
Justement en cas de contamination, même en cas de cluster, est-ce qu'il y a déjà un protocole qui est prévu ?
FREDERIQUE VIDAL
Alors oui absolument d'abord ce que je voudrais vraiment saluer, c'est la mobilisation des étudiants envers la vaccination. Ils font partie des jeunes évidemment donc la vaccination leur a été ouvert assez tard mais on sait d'ores et déjà aujourd'hui qui sont plus de 80 % à être entrés dans ce schéma vaccinal et donc ça évidemment c'est ce qui nous permet aussi de penser cette rentrée la plus normale possible. Ensuite en cas de cluster, eh bien il y a pris en charge par la CNAM pour faire du contact tracing et là évidemment tous ceux qui sont malades ou qui sont cas contact, eh bien se mettent à l'isolement pendant 7 jours, ceux qui sont vaccinés ne sont pas considérés comme cas contact et peuvent donc continuer en présentiel, ceux qui sont mis à l'isolement évidemment il y a continuité pédagogique et ils ont des cours à distance.
ALIX BOUILLAGUET
Donc on retrouve finalement la même règle qui est mise actuellement à l'école, au collège, lycée, c'est-à-dire une exclusion, alors je sais que vous n'aimez pas ce mot, mais enfin en isolement des élèves non vaccinés.
FREDERIQUE VIDAL
Oui ce n'est vraiment pas l'idée d'exclure. Alors effectivement ce sont les mêmes règles parce que ce sont les règles qui nous ont été aussi proposées et qui ont été validées par les autorités sanitaires. La différence c'est que dans un établissement d'enseignement supérieur ça dépend évidemment de l'organisation de cet établissement. On en a qui sont mono-campus où les étudiants sont au même endroit, d'autres ont des campus éclatés au sein des villes, des campus délocalisés, c'est pour ça que les décisions se prennent toujours au plus près du terrain entre les chefs d'établissement, les recteurs, les ARS, les préfets de manière à décider à partir de quand est-ce qu'on se met dans les étapes ultérieures, à savoir le dépistage aléatoire ou le dépistage systématique d'une promotion.
ALIX BOUILLAGUET
Et concrètement comment vont faire les profs pour mener de front leur cours en présentiel et en distantiel, ils auront pendant leur cours un ordinateur devant eux ?
FREDERIQUE VIDAL
Oui, il y a eu énormément de choses qui ont pu être faites pendant ces 18 mois, on va essayer de capitaliser dessus. C'est plus de 35 millions d'euros qui ont été utilisés pour équiper notamment les amphithéâtres de manière à pouvoir enregistrer les cours, après évidemment ça va dépendre de j'allais dire de l'ampleur des choses. S'il y a simplement 10 étudiants à l'isolement, c'est différent des cas où on a plus d'étudiants à l'isolement. Mais en tout cas les établissements ont pu s'équiper et puis là nous allons faire une 2e vague justement pour voir qu'est-ce qu'on peut tirer comme profit de tout ce qu'on a appris sur la question de l'enseignement à distance. Il ne s'agit pas de favoriser l'enseignement à distance, mais simplement on s'est rendu compte que pour certains étudiants, il pouvait y avoir un bénéfice, je pense par exemple aux sportifs de haut niveau qui ont des entraînements qui ne leur permettent pas toujours d'être présents, à des étudiants qui sont malades, qui sont empêchés, là aussi finalement l'idée d'avoir accès aux cours en différé, à distance, c'est quelque chose qui peut aussi aider les étudiants.
ALIX BOUILLAGUET
Vous nous confirmez également qu'il n'y aura pas de pass sanitaire à l'entrée des facs.
FREDERIQUE VIDAL
Non pas de pass sanitaire, par contre évidemment pour favoriser le contact tracing tous les étudiants qui le souhaitent pourront indiquer qu'ils sont vaccinés à la Caisse d'Assurance Maladie, auquel cas ça facilite bien sûr le tester, alerter, protéger.
ALIX BOUILLAGUET
Dans certains pays pourtant ils demandent le pass sanitaire, en Italie par exemple, ils demandent un pass sanitaire pour les profs, est-ce que finalement votre dispositif il n'est pas un peu light ?
FREDERIQUE VIDAL
Non je pense que ce qui nous protège une fois plus c'est la très grande responsabilité à la fois des enseignants et des étudiants, voilà on sait qu'on aura probablement dès la rentrée plus de 4 % [sic] des étudiants qui auront terminé leur schéma vaccinal, les professeurs se sont aussi massivement vaccinés et puis surtout on va continuer cette vaccination, mettre sur les campus…
ALIX BOUILLAGUET
C'est ça, on a donc un étudiant [qui] pourra se faire vacciner directement sur son lieu d'université.
FREDERIQUE VIDAL
Oui et ça c'est très important parce qu'effectivement ça fait partie de la technique du « aller vers », si je puis dire, on a des jeunes qui n'ont pas eu l'occasion, ou pas eu envie ou pas trouvé le temps d'aller se faire vacciner, le fait de savoir que sur leur lieu d'études ils ont la possibilité de se faire vacciner, c'est très important pour eux et ils l'utilisent. J'étais encore la semaine dernière à Dunkerque pour l'ouverture de ce premier centre de vaccination dans les universités et il y avait déjà beaucoup d'étudiants qui étaient présents alors que la rentrée ne se fait que dans une semaine.
ALIX BOUILLAGUET
Un dernier point sur le coût de cette rentrée universitaire, le coût moyen de cette rentrée par élève s'élève à 2 392 euros pour être précise, c'est 1,32 % de plus qu'en 2020, certains évoquent une précarité grandissante chez les étudiants, vous disposez de quels leviers pour essayer d'améliorer les choses ?
FREDERIQUE VIDAL
Pour cette rentrée universitaire ce qui est prévu pour accompagner les étudiants, c'est plus de 3,3 milliards d'euros. Donc évidemment on agit sur tous les leviers qui sont de notre responsabilité directe, c'est une augmentation des bourses sur critères sociaux, c'est une augmentation de plus de 3,3 % depuis 2019, 1 % supplémentaire à cette rentrée. C'est évidemment les repas à un euro qui continuent pour tous les étudiants qui en ont besoin, les étudiants boursiers plus tous ceux qui bénéficient d'aides spécifiques, donc en gros tout étudiant qui en aura besoin sera accompagné. C'est le gel des loyers des CROUS, le gel des droits d'inscription. Après oui, la vie augmente notamment les loyers, c'est toujours la part des loyers qui est la plus importante dans cette augmentation du coût de la vie pour les étudiants, mais sur tout ce qui relève des décisions du gouvernement, eh bien nous avons fait en sorte que voilà les bourses soient revalorisées et tous les autres coûts restent constant.
ALIX BOUILLAGUET
Et puis il y a ce revenu d'engagement promis par Emmanuel MACRON, on en parlera sans doute dans les semaines qui viennent.
FREDERIQUE VIDAL
Absolument.
ALIX BOUILLAGUET
Frédérique VIDAL merci, merci beaucoup d'avoir été avec nous ce matin.
FREDERIQUE VIDAL
Merci à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 16 septembre 2021