Texte intégral
CHRISTOPHE BARBIER
Sophie CLUZEL, bonjour.
SOPHIE CLUZEL
Bonjour.
CHRISTOPHE BARBIER
Vous êtes donc secrétaire d'État chargée des Personnes handicapées, rattachée au Premier ministre. Alors, depuis lundi une campagne de communication est déployée, affiches, spots, ça n'avait pas été fait depuis très longtemps je crois.
SOPHIE CLUZEL
Quinze ans, 15 ans qu'il n'y avait pas eu de campagne gouvernementale sur l'ensemble du sujet que sont les personnes handicapées. Il y avait eu des petites campagnes, si vous voulez, sur des causes particulières, notamment une grande campagne sur l'autisme, qui avait bien fonctionné, mais là nous voulons travailler sur le regard que l'on porte sur les personnes, avant tout.
CHRISTOPHE BARBIER
C'est-à-dire, on ne regarde pas le handicap, mais on regarde la personne.
SOPHIE CLUZEL
Exactement, c'est la rencontre que l'on veut, c'est prendre en considération justement que ça peut être notre voisin de palier, notre collègue de travail, le copain de mon fils ou de ma fille en classe, voilà, on interpelle le grand public pour dire les personnes handicapées sont parmi nous, mais il faut encore faire un effort pour les regarder vraiment pour ce qu'elles sont, ce que vraiment elles ont envie d'être, et non pas pour ce filtre premier que peut être le handicap et qui porte énormément de préjugés. Je rappelle quand même que le handicap est la première cause de discrimination, à l'embauche notamment, donc il fallait absolument pousser vraiment ce regard et aller chercher la personnalité avant tout.
CHRISTOPHE BARBIER
Selon l'IFOP, un sondage, un sur deux handicapés embauchés en entreprise dit être victime de discrimination dans l'entreprise. La Semaine de l'emploi, on y sera dans un mois, vous l'installez en ce moment, avec le Duoday le 18 novembre, c'est quoi le Duoday ?
SOPHIE CLUZEL
Le Duoday ça fait quatre ans qu'on le fait, c'est quelque chose de merveilleux parce que justement, d'abord c'est médiatique, et donc on va pouvoir parler de ces rencontres qu'il y a entre une personne handicapée, qui a envie de bosser, ou qui bosse déjà et qui veut changer de métier, et un employeur privé, public, tout le monde travaille toute une journée avec une personne handicapée. Nous avons une plateforme duoday.fr et j'incite les personnes à s'inscrire, aujourd'hui j'ai plus de 13.000 duos qui sont proposés par les employeurs, privés, publics, le président de la République, les ministres, le Premier ministre, les parlementaires, font leurs duos, les entreprises aussi, on avait plus de 20.000 rencontres qui se sont faites comme ça, une journée, 10% servent à faire du sourcing, c'est-à-dire à trouver un emploi, ce qui est très important maintenant. Et les grands groupes offrent aussi énormément de duos. Pourquoi ? Tout simplement parce que c'est aussi une façon d'embarquer un collectif de travail sur une vision, vraiment, de faire sa place aux personnes handicapées, de s'enrichir de la diversité, on lève l'autocensure des personnes à aller vers des nouveaux jobs, c'est comme ça qu'on travaille vraiment, de façon profonde sur la société, au changement de regard aussi.
CHRISTOPHE BARBIER
Alors ça c'est une méthode positive, sympathique, est-ce qu'il faut à côté durcir les règles de quotas de personnes handicapées dans les entreprises ?
SOPHIE CLUZEL
Alors, on doit être à 6%, depuis la loi de 87, plus de 33 ans…
CHRISTOPHE BARBIER
Et beaucoup encore préfèrent payer plutôt que d'avoir 6%.
SOPHIE CLUZEL
Alors, de moins en moins préfèrent payer.
CHRISTOPHE BARBIER
Les comportements changent.
SOPHIE CLUZEL
Les comportements changent, on est à 3,8% d'embauches dans le privé, près de 6% dans le public, les comportements changent, et on l'a bien vu, j'ai fait signer à près de 140 entreprises un manifeste pour l'inclusion, grâce à ça, grâce à la mobilisation, pendant la crise, les personnes handicapées n'ont pas été les variables d'ajustement, parce que le taux de chômage baisse, donc on voit bien que quand même on a embarqué, dans cette RSE, responsabilité sociétale des entreprises, une vraie dynamique, parce que c'est du gagnant-gagnant, c'est la seule charge sociale que vous pouvez éviter de payer en embauchant, donc c'est vraiment quelque chose… mais il faut simplifier la vie des entreprises, c'est ce que j'ai fait aussi, on a rapproché Pôle emploi, Cap emploi, on n'a qu'une seule porte à pousser quand on cherche une personne handicapée, on met du job coaching…
CHRISTOPHE BARBIER
C'est-à-dire ?
SOPHIE CLUZEL
Alors, le job coaching c'est très intéressant. Vous savez, on a fait l'école accompagnée, ça, tout le monde connaît à peu près, avec les accompagnants d'élèves en situation de handicap, certains enfants ont besoin d'avoir une médiation, un accompagnement, eh bien dans l'emploi c'est pareil, par exemple le handicap psychique, des troubles cognitifs, qui sont des handicaps compliqués, invisibles, 80% des handicaps sont invisibles…
CHRISTOPHE BARBIER
Et l'employeur est désarmé parfois.
SOPHIE CLUZEL
Désarmé, mais il n'a pas à être spécialiste des troubles, donc il y a un expert qui vient, gratuit pour les entreprises, et qui va accompagner dans l'emploi, maintenir dans l'emploi, c'est "réactivable" autant que de besoin, ce sont des jobs coach, qui vont pouvoir faire justement ces adaptations, nécessaires parfois, je dis parfois, tout le monde n'a pas besoin d'être accompagné bien sûr.
CHRISTOPHE BARBIER
Lundi vous allez en Picardie, dans la Somme je crois, pour présenter la nouvelle gouvernance entre État et départements, parce que ce sont les départements qui gèrent souvent les problèmes de relations aux handicapés avec les fameuses MDPH, les maisons départementales pour personnes handicapées. Est-ce que les disparités géographiques diminuent d'un département à l'autre ?
SOPHIE CLUZEL
Trop lentement, trop lentement…
CHRISTOPHE BARBIER
Il y a encore des écarts ?
SOPHIE CLUZEL
Bien sûr, on a des iniquités territoriales très très importantes, alors que c'est du gagnant-gagnant. Octroyer les droits à vie, on est le premier gouvernement à dire aux personnes handicapées "on vous a compris, tous les 3 ans plus besoin d'aller chez le toubib pour dire que vous êtes toujours trisomique, aveugle, doublement amputé", enfin c'était indigne !
CHRISTOPHE BARBIER
Il y avait cette obligation, tous les 3 ans, de refaire un dossier, alors qu'on est triplement amputé, donc on ne va pas évidemment sortir du handicap.
SOPHIE CLUZEL
Exactement, donc droits à vie, eh bien de façon inéquitable encore, c'est octroyé dans les départements.
CHRISTOPHE BARBIER
Pourquoi ?
SOPHIE CLUZEL
Parce que ce sont des machines qui ont été extrêmement complexifiées au fur et au mesure, à chaque fois on a ouvert, certes des nouveaux droits, mais en demandant à chaque fois de prouver, donc moi je dis allons-y, fonçons. Aujourd'hui, par exemple dans le département de Paris, dans la Maison de Paris, on est à 43% d'octroi de droits à vie, alors qu'en moyenne nationale c'est 70%, donc je dis aux départements, emparez-vous de ça, que les équipes y aillent, pour qu'on s'occupe des vrais problèmes des gens, c'est-à-dire quand il y a des besoins complexes qu'on trouve ensemble des solutions, mais vous l'avez dit, ils sont chefs de file des politiques de solidarité les départements, donc moi je travaille avec eux, et avec le nouvel exécutif, le président SAUVADET, que j'ai reçu, on remet bien sur la même feuille de route que j'avais signée avec Dominique BUSSEREAU, parce que c'est du gagnant-gagnant pour tous, ce service public il faut qu'il soit équitable sur le territoire, qu'on simplifie la vie des personnes, qu'on octroie les droits, on a donné des droits à vie, il faut vraiment qu'ils soient accordés maintenant.
CHRISTOPHE BARBIER
Je suis handicapé, je déménage, je change de département, je dois refaire les dossiers ou pas ?
SOPHIE CLUZEL
Normalement non, mais justement, il faut aussi que ça ça s'améliore. La vie des personnes elle est compliquée, et moi moment mon mantra c'est de la simplifier, donc la grande loi de 2005 elle était structurante, celle qui a été faite sous Jacques CHIRAC, structurante, maintenant il faut vraiment qu'elle s'applique partout, partout, partout, et on a encore des iniquités.
CHRISTOPHE BARBIER
Dans ces maisons départementales pour les personnes handicapées, dans les autres établissements qui accueillent des handicapés, est-ce que vous êtes en pénurie de main-d'œuvre, est-ce qu'on a du mal à trouver des gens pour travailler ?
SOPHIE CLUZEL
Dans les maisons départementales des personnes handicapées, non, non, non non, les équipes pluridisciplinaires sont là, on peut manquer, dans les départements où il y a des déserts médicaux, de spécialistes qui vont pouvoir étudier le dossier, du côté médical, mais pas au niveau administratif, côté médical oui. C'est bien pour ça que pendant la crise on avait mis les téléconsultations immédiatement, et ça c'est aussi un levier pour pouvoir travailler sur le manque de professionnels, on manque de pédopsy par exemple dans certains territoires, dans l'Yonne ils sont en retard parce que il n'y a pas assez de professionnels. Qu'est-ce qu'on fait ? Grâce à la Caisse nationale de solidarité et de l'autonomie, qui est la grande caisse qui gère l'autonomie, personnes âgées, personnes handicapées, moi j'accompagne ces départements, j'ai remis 25 millions sur la table pour le système informatique, je remets une task force pour accompagner, parce qu'on est en coresponsabilité, il ne s'agit pas de pointer du doigt, de ne rien faire, il s'agit de rendre un service aux Français de façon équitable.
CHRISTOPHE BARBIER
Beaucoup a été fait pour rendre plus visibles ce qu'on appelle les aidants, tous ces gens qui, dans leur famille, aident une personne handicapée, et pourtant il n'y a que 10.000 demandes de congés spécifiques pour être aidant, alors qu'on dit, on estime, qu'il y a 11 millions de personnes qui sont aidantes, pourquoi elles n'osent pas demander des congés spécifiques ?
SOPHIE CLUZEL
Alors vous avez raison, c'est un vrai pilier de notre société, ces personnes qui accompagnent un enfant handicapé ou un parent vieillissant. Alors en fait, pourquoi ? tout simplement parce que tout le monde n'est pas en situation professionnelle quand on est aidant, mais ceux qui sont en situation professionnelle c'est trois mois possibles, payés par l'État, et non pas à la charge de l'employeur, ce sont un vrai levier pour, par exemple traverser la France, aller mettre en place mon service d'accompagnement, et là ce n'est pas des congés à la charge de la personne, c'est rémunéré par l'État, c'est trois mois de bons à tirer, donc j'engage vraiment tout le monde. Il faut que les entreprises aussi en fassent la promotion, parce que c'est quelque chose qui permet de concilier vie professionnelle, vie personnelle, d'être beaucoup plus en état de ne pas être en burnout, parce qu'on cache sa situation d'aidant, souvent on est obligé d'aller prendre quelques heures pour aller accompagner chez le toubib, etc., non, ce qu'on veut c'est leur simplifier… donc, merci de me permettre de le redire, n'hésitez pas à parler avec votre employeur, il faut qu'on libère cette parole et qu'on puisse accompagner ces aidants.
CHRISTOPHE BARBIER
On l'a vu pendant les confinements, de moins en moins on a envie de laisser les personnes âgées, ou les personnes vulnérables, dans des établissements, on veut les garder à domicile. Vous sentez cet attrait de la société pour le domicile ?
SOPHIE CLUZEL
C'est l'enjeu de demain, aussi bien avec le vieillissement, que justement sur cette solution différente de rester chez soi, donc on est en train aussi de créer une alternative, ce n'est plus du tout collectif, comme les EHPAD, comme les foyers, ou du tout seul très isolé, on est en train de travailler sur l'habitat inclusif. C'est quoi ? c'est de la colocation, de six, sept personnes, qui ont envie de partager un projet, qui ont chacun leur studio, mais il y a une gouvernance justement, une animation, et là aussi je finance à 80% l'aide à la vie partagée individuelle, donc je le dis aussi aux départements, travaillons ensemble, démultiplions les projets, on sort beaucoup plus de solutions, c'est une rénovation d'une grosse maison, c'est un plateau avec les bailleurs sociaux, quand je construis cinq étages, j'en réserve un et je fais de la colocation, c'est comme ça ce vivre ensemble. On est en train de transformer vraiment la capacité des personnes à vouloir vivre au milieu de tous.
CHRISTOPHE BARBIER
Il reste quelques mois dans le quinquennat, qu'aimeriez-vous faire passer comme ultime mesure ?
SOPHIE CLUZEL
Déjà, par cette campagne, regardons les personnes, ça c'est très important, quatre mois de campagne…
CHRISTOPHE BARBIER
Changer le regard.
SOPHIE CLUZEL
Changer le regard, mais surtout aller à la rencontre, au-delà du regard c'est prendre en compte justement ces personnalités qui sont une vraie richesse, c'est ça la diversité de la société. On parle beaucoup de société inclusive, c'est tout simplement respecter les différences de chacun, mais le vivre ensemble devient une réalité, donc moi ce que je dis haut et fort c'est simplifions la vie, elles ont une richesse, les personnes handicapées, pour notre société, et bien au-delà toutes les personnes qui sont différentes, et je pense que porter ce message en ce moment, dans l'air ambiant, ça fait du bien aussi, et cette campagne je pense qu'elle va toucher le grand public.
CHRISTOPHE BARBIER
"La force des différents", c'est justement le titre du livre que vous publierez au tout début de l'année prochaine, c'est une série d'entretiens, l'un de ces entretiens c'est avec Claude CHIRAC, la fille de l'ancien président, dont la sœur a été victime d'anorexie, de quoi avez-vous parlé avec elle ?
SOPHIE CLUZEL
Comme avec beaucoup d'autres, parce que j'ai une douzaine d'entretiens, j'ai voulu éclairer, si vous voulez, la façon dont on regarde les aidants, on parlait des aidants, Claude CHIRAC elle s'est vue aussi aidante, donc nous avons échangé là-dessus, sur le regard que les autres portent, sur l'isolement social que vous vivez quand vous êtes justement aidant, quand vous avez quelqu'un de malade dont vous vous occupez, c'est des entretiens extrêmement riches qui m'ont apporté beaucoup, qui vont éclairer justement la place des personnes dans les médias, puisque je fais un entretien avec Marc-Olivier FOGIEL, un peu musclé d'ailleurs, avec Dominique FARRUGIA également, avec Gilbert…
CHRISTOPHE BARBIER
On voit peu d'handicapés dans les médias.
SOPHIE CLUZEL
Exactement, 0,6% dans le baromètre du CSA, 0,6%, alors qu'il y a 12 millions de personnes handicapées, qu'il y a 8 millions d'aidants, bien sûr il y a 80% de handicaps pas visibles, mais 0,6% ça ne va pas, il faut qu'on ouvre les portes aux reporteurs en situation de handicap, il faut qu'on ouvre les portes des écoles de journalisme, il faut qu'on lève l'autocensure des personnes à aller vers ces métiers-là, quelle que soit la situation de handicap.
CHRISTOPHE BARBIER
On a beaucoup parlé des résultats des Français aux Jeux olympiques de Tokyo, ça a fait quelques de polémiques, mais on a assez peu parlé des résultats des Jeux paralympiques…
SOPHIE CLUZEL
Si, si, si, on en a parlé.
CHRISTOPHE BARBIER
Bon, on en a parlé, est-ce que vous, vous en avez tiré un bilan positif ?
SOPHIE CLUZEL
Il y a quand même eu 120 heures de diffusion par FranceTélévisions et je salue vraiment l'engagement de FranceTélévisions, de l'Equipe, l'Equipe.fr., qui a aussi beaucoup relayé. 54 médailles…
CHRISTOPHE BARBIER
C'était un bon millésime.
SOPHIE CLUZEL
Extraordinaire. Moi j'y étais, je peux vous dire que j'ai vibré pour beaucoup de monde, bon, évidemment les gradins étaient un peu vides, mais ce n'est pas grave, on a mis de l'ambiance comme il fallait pour pouvoir les supporter. Ils ont fait un parcours extraordinaire nos para-athlètes.
CHRISTOPHE BARBIER
La perspective des Jeux en 2024 à Paris, est-ce que c'est une chance pour tous les handicapés de France, de faire progresser leur cause ?
SOPHIE CLUZEL
Evidemment, évidemment. Là on est en train de former des bénévoles en situation de handicap, les volontaires, qui vont accueillir les Jeux olympiques, et puis après paralympiques, pour montrer que les personnes handicapées sont acteurs de cette grande fête nationale mondiale, donc ça, et puis nous avons nos athlètes, et donc para-athlètes, la haute performance paralympique elle est capitale, nous avons Amélie LE FUR, qui est la présidente du Comité paralympique français, notre grande championne, qui manage ça de façon remarquable, donc accélération aussi de l'accessibilité, je travaille avec le préfet d'Ile-de-France, je l'ai mobilisé pour qu'on puisse avoir des nœuds de communication qui seront mis en accessibilité pour accélérer cette accessibilité, évidemment le métro parisien ne sera pas accessible, je tiens à le dire tout de suite, à 100%, mais on travaille justement pour améliorer cette accessibilité. Et puis la pratique sportive pour les personnes handicapées, c'est très important.
CHRISTOPHE BARBIER
Vous n'êtes pas nombreux dans ce gouvernement à être restés au même poste, au même portefeuille, pendant toute la durée, c'est votre cas, et après, vous continuez si vous en avez la possibilité ou vous passez le témoin ?
SOPHIE CLUZEL
C'est vrai qu'on est neuf, on est neuf depuis le début, 2017, nous sommes neuf à être encore là depuis le premier gouvernement. Sincèrement, je ne me suis pas encore posé la question pourquoi, parce qu'on a encore six mois, que moi je suis vraiment, alors ça paraitre langue de bois de dire je ne suis que dans l'exécution, mais je suis vraiment dans l'exécution, je me déplace, j'irai dans l'Aveyron tout à l'heure, j'étais en Dordogne, ce qui est important c'est de pouvoir s'assurer que toutes les réformes que je porte depuis quatre ans elles sont exécutées auprès des Français, c'est ça qui m'importe.
CHRISTOPHE BARBIER
Sophie CLUZEL, merci, bonne journée.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 22 octobre 2021