Texte intégral
DAIC AUDOUIT
Bonjour madame, merci d'être avec nous, l'épidémie reprend, est-ce que vous êtes inquiète ?
BRIGITTE BOURGUIGNON
Alors on n'est pas inquiet à ce stade, ce qu'il faut c'est être vigilant et nous avons une arme pour cela c'est la vaccination, la vaccination a produit ses effets, vous le voyez aujourd'hui les urgences ne sont plus saturées, pour autant un public vulnérable.
DAÏC AUDOUIT
Les plus de 65 ans.
BRIGITTE BOURGUIGNON
Les plus de 65 ans.
DAÏC AUDOUIT
Qui sont donc admissibles à une 3e dose, est-ce qu'ils la prennent cette 3e dose, est-ce qu'il faut accélérer le mouvement et est-ce que le gouvernement imagine une campagne pour accélérer ce mouvement ?
BRIGITTE BOURGUIGNON
Je pense qu'il faut une campagne pour accélérer le mouvement parce que de toute façon certains pensent être prémunis complètement parce qu'ils ont les deux doses, aujourd'hui on a des variant, on a des risques parfois par endroits et notamment pour les immunodéprimés il faut vraiment aller très loin sur cette 3e dose et porter très fort le message qui consiste à dire, allez-y, c'est peut-être le moment, ils sont aujourd'hui convoqués. Il y a la vaccination antigrippale qui est maintenant au point.
DAÏC AUDOUIT
On peut faire les deux en même temps.
BRIGITTE BOURGUIGNON
Oui on peut faire les deux.
DAÏC AUDOUIT
Est-ce que ça c'est un point qui peut séduire pour avoir une 3e dose Covid ?
BRIGITTE BOURGUIGNON
Je pense qu'en termes d'efficacité oui, ça peut séduire, on s'interrogeait sur le fait qu'on puisse le faire ensemble et le professeur FISCHER nous a rassurés là-dessus, certains établissements attendaient cela aussi pour commencer.
DAÏC AUDOUIT
Est-ce qu'on a les derniers chiffres sur la vaccination troisième dose rappel des plus de 65 ans ?
BRIGITTE BOURGUIGNON
On est à plus de 50 % mais il faut aller beaucoup plus loin.
DAÏC AUDOUIT
Pour l'instant donc 50 % de ceux qui ont droit ont une 3e dose. Et on en est où des plus de 65 ans et même des plus 70, plus de 80 qui ne sont pas vaccinés du tout ?
BRIGITTE BOURGUIGNON
Alors pour ça il y avait encore un million de personnes qui n'étaient pas vaccinées de plus de 65 ans et voire même au-delà, c'est plus difficile à toucher, c'est souvent diffus, c'est à domicile la plupart du temps et là il faut aller encore les convaincre et encore les chercher, certaines le refusent.
DAÏC AUDOUIT
Ça va être compliqué de les convaincre maintenant, on a essayé pendant à peu près 9 mois, presque 9 mois les gens y sont rétifs là, ce n'est plus possible de les convaincre.
BRIGITTE BOURGUIGNON
Il faut continuer que les mêmes arguments démontrant, toujours démontrant que c'est la clé de la réussite contre ce virus.
DAÏC AUDOUIT
Vous dites que c'est des gens qui sont à domicile, justement ça peut être le travail des aides à domicile, dans le cadre du projet de loi sur le budget de la Sécurité sociale qui a été discuté ce week-end au Parlement, il y a eu des mesures en faveur de l'autonomie pour qu'on reste le plus possible chez soi en fin de vie, on va revenir dans le détail des mesures mais ça remplace quand même la grande loi qui était promise, pour laquelle vous étiez entrée au gouvernement et qui finalement n'aura pas lieu faute de temps. Est-ce que vous le regrettez quand même qu'il y ait pas une grande loi sur l'autonomie ?
BRIGITTE BOURGUIGNON
Non ce que je regrette, c'est qu'on déforme parfois le but qu'on poursuit et le but qu'on poursuit c'est de venir en aide à un secteur qui est complètement en problème, en tension et aujourd'hui on prend les mesures qui s'imposent.
DAÏC AUDOUIT
D'accord mais les mesures qui sont glissées dans un projet de loi de budget ce n'est pas tout fait la même chose en termes de communication qu'une grande loi qui est débattue pendant des jours et des jours à l'Assemblée.
BRIGITTE BOURGUIGNON
Bien sûr. Une grande loi qui est débattue pendant des jours mais aussi des jours être votée et des gens être appliquée et voire des années à être appliquée alors qu'une réforme systémique parce qu'elle est systémique puisqu'on se tourne résolument vers le domicile en accentuant et en mettant les moyens qu'ils réclament depuis des années, depuis plus de 15 ans d'ailleurs, eh bien je crois qu'on comprend ce que veulent les acteurs du secteur.
DAÏC AUDOUIT
Alors parmi les moyens demandés, il y a une tarification pour les personnes qui travaillent en aide à domicile à 25 euros, ça c'est le… c'est assez compliqué, le tarif, c'était à 22. En clair pour permettre que les personnes qui travaillent à domicile soient mieux rémunérés l'Etat va prendre en charge l'augmentation du tarif.
BRIGITTE BOURGUIGNON
En fait il y a deux choses, il y a le tarif, c'est vrai que c'est compliqué.
DAÏC AUDOUIT
Il y a la grille salariale, on amis l'argent l'année dernière et cette année, on continuera de manière pérenne 200 millions et les départements mettent le reste pour augmenter les aides à domicile. Ensuite il y a le tarif socle c'est vrai qui était par endroits à 16 euros seulement ou à 17 euros, on veut que partout sur le territoire a minima il y ait un prix de revient pour les structures à domicile de 22 euros.
DAÏC AUDOUIT
Les professionnels disent que ce n'est pas assez, il aurait fallu aller à 26, 27 euros.
BRIGITTE BOURGUIGNON
c'était leur demande ensuite on y ajoute et ça serait dommage de l'oublier 500 millions sur une dotation dite de qualité, c'est-à-dire qu'on offre 3 euros de plus et ça atteindra donc les 25 euros pour faire en sorte qu'il y ait du service de qualité, c'est-à-dire c'est pas contre rien, on demande à ces services de s'améliorer, de faire des couvertures le dimanche, la nuit etc, donc voilà on va travailler et les départements avec les structures et nous-mêmes pour faire en sorte que ces dotations soient données dès lors que le service est rendu.
DAÏC AUDOUIT
Alors l'une des autres mesures votées, discutée et votée ça a été d'étendre le congé proche aidant, donc de nouvelles catégories de population vont avoir droit à ce congé proche aidant, de quoi s'agit-il, quelles populations sont concernées, quel type de maladie sont concernées ?
BRIGITTE BOURGUIGNON
En fait si vous voulez il y a 3 conditions de réussite du domicile, c'est d'abord les salariés donc il fallait les revaloriser. C'est le domicile et les proches aidants, c'est-à-dire c'est la famille.
DAÏC AUDOUIT
Moi j'ai quelqu'un qui est malade dans ma famille, quelle maladie fait que je vais pouvoir avoir le droit d'un congé proche aidant ?
BRIGITTE BOURGUIGNON
On ne liste pas la maladie mais on liste l'autonomie ou là le degré de dépendance et le degré de dépendance ça se, alors c'est difficile ça se qualifie en GIR et aujourd'hui on l'élargit. On l'élargit une population beaucoup plus large parce qu'on s'est aperçu que tout le monde ne demandait pas congé proche aidant. Et ensuite on le revalorise.
DAÏC AUDOUIT
Il n'y avait que 5000 demandes, ce qui est très peu vu le nombre de gens malades.
BRIGITTE BOURGUIGNON
En même temps vous avez 11 millions d'aidants donc qui sont totalement différents. Dans les 11 millions, vous avez une énorme catégorie de retraités, beaucoup plus nombreux d'ailleurs que les autres. Vous avez même des jeunes majeurs qui sont aujourd'hui des aidants, donc il faut prendre tout ça en considération dans les 11 mois. Et puis vous avez les salariés qui quelquefois ont trouvé des moyens de faire, mais nous on veut les aider à trouver du répit.
DAÏC AUDOUIT
L'indemnité journalière va être montée à 58 euros, l'équivalent du smic.
BRIGITTE BOURGUIGNON
Adossée au smic et c'est ce qu'ils nous demandaient. On ne travaille pas comme ça, on travaille avec les associations des aidants pour travailler de manière pragmatique.
DAÏC AUDOUIT
Alors juste une question plus politique, est-ce que vous avez regardé ce week-end Anne HIDALGO avec la grande messe de tous les responsables du PS, vous étiez socialiste il y a encore 5 ans, est-ce qu'en voyant tous les responsables du PS autour d'Anne HIDALGO vous avez un petit sentiment de nostalgie ?
BRIGITTE BOURGUIGNON
Alors d'abord ils n'étaient pas tous là, c'est très révélateur et ensuite moi je n'ai pas grand-chose à dire là-dessus.
DAÏC AUDOUIT
Parce qu'Anne HIDALGO, elle a dit aux marcheurs de gauche dont vous êtes, revenez dans la famille, vous êtes malheureux avec MACRON, revenez chez nous, vous serez bien accueilli, qu'est-ce que vous lui répondez ?
BRIGITTE BOURGUIGNON
Premièrement je ne suis pas malheureuse du tout au contraire, moi j'assume totalement et je pense que seul Emmanuel MACRON aujourd'hui fait de la social-démocratie, c'est-ce qu'il n'avait attiré au Parti socialiste depuis 29 ans. Et je ne suis pas une girouette, c'est-à-dire qu'à partir du moment où j'ai dépassé ça, je ne reviens pas, je vais devant pour plein de raisons. D'abord je trouve que le Parti socialiste gagnerait en disant de temps en temps bravo, ce n'est pas un gros mot, mais quand on fait les choses qu'on n'a pas su faire avant et que nous on l'assume et qu'on le fait de manière pragmatique et social, eh bien j'aimerai bien que de temps en temps ils disent ça c'est pas mal, on suit. Mais c'est plus leur trip, donc aujourd'hui si on veut faire du Hamon, on fera le score du Hamon…
DAÏC AUDOUIT
Merci beaucoup Madame, bonne journée à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 26 octobre 2021