Interview de M. Olivier Dussopt, ministre des comptes publics, avec Sud Radio le 22 novembre 2021, sur l'épidémie de Covid-19, la tension sociale en Guadeloupe, l'inflation, le pouvoir d'achat et le budget pour 2022.

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Média : Emission La Tribune Le Point Sud Radio - Sud Radio

Texte intégral

PATRICK ROGER
Bonjour Olivier DUSSOPT.

OLIVIER DUSSOPT
Bonjour.

PATRICK ROGER
La troisième dose, le risque d'inflation, où va notre économie, la flambée en Guadeloupe, la campagne gauche-droite, la macronie, autant de questions que nous allons aborder. Commençons peut-être par la politique avec cet échange d'hier qui fait beaucoup causer, qui a fait beaucoup parler hier, c'est Jean-Christophe LAGARDE, est-ce qu'il a dérapé en évoquant Eric ZEMMOUR, qui se revendique du RPR, je rappelle la phrase, " si Monsieur PASQUA était là il te filerait une balle dans la tête ", alors LAGARDE s'est excusé ensuite, mais tout de même. C'est une faute politique, c'est indigne, c'est quoi selon vous ?

OLIVIER DUSSOPT
C'est un dérapage, c'est clair, mais franchement la politique mérite mieux et j'essaye de ne pas commenter ce genre de choses, tout simplement, c'est un dérapage, point barre.

PATRICK ROGER
Point barre, un dérapage. Oui, mais est-ce que… ça représente un petit peu le climat actuel du débat politique.

OLIVIER DUSSOPT
Justement, on n'est peut-être pas obligé de s'y prêter, tout simplement, et en tout cas je fais attention à ne pas m'y prêter.

PATRICK ROGER
Bon, d'accord, mais vous condamnez quand même !

OLIVIER DUSSOPT
Evidemment.

PATRICK ROGER
Le Covid. Face à la cinquième vague, qui est fulgurante selon les mots de Gabriel ATTAL, porte-parole du Gouvernement, la stratégie du gouvernement reste la même, c'est inciter à la vaccination. Est-ce qu'il ne faudrait pas rendre les tests gratuits, comme le demande par exemple Yannick JADOT, dans un premier temps pour voir où on en est ?

OLIVIER DUSSOPT
Les tests ont été gratuits pendant 18 mois, et c'est le seul pays en Europe, avec le Danemark, à avoir… nous sommes le seul pays à avoir pratiqué la gratuité des tests, et le vaccin est gratuit, les deux doses sont gratuites, et la troisième dose de rappel est gratuite aussi pour tous ceux qui sont autorisés à cette troisième dose. Nous sommes le pays qui pratique le plus de gratuité et qui rend le plus disponibles et accessibles l'ensemble des traitements et des protocoles contre le virus du Covid. La question n'est pas de revenir à la gratuité du test, la question c'est que tout le monde se fasse vacciner.

PATRICK ROGER
Surtout que ça l'est pour les personnes qui ont le pass et qui sont cas contact…

OLIVIER DUSSOPT
Vous avez raison de le préciser, les tests sont gratuits pour les personnes qui sont vaccinées, et ils sont gratuits sur prescription médicale, et ils sont aussi gratuits pour les mineurs.

PATRICK ROGER
Voilà, mais bon, il n'est pas question de le relancer là…

OLIVIER DUSSOPT
Je ne pense pas que ce soit opportun, la vraie réponse c'est la vaccination, c'est ce qui est le plus efficace, c'est la seule solution pour endiguer cette épidémie.

PATRICK ROGER
Où en est-on des vaccins, et le coût, vous qui êtes en charge quand même des Comptes publics ?

OLIVIER DUSSOPT
Le coût n'a pas changé, nous l'avons indiqué à plusieurs reprises, à l'échelle de l'année 2021, le coût de la campagne de vaccination va s'élever autour de 5 milliards d'euros, et nous avons inscrit dans la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2022 un peu plus de 3,5 milliards d'euros pour financer la troisième dose. Si nous devions avoir besoin de plus de crédits pour vacciner, nous trouverons les crédits, c'est le meilleur investissement possible, pour la santé des Français, pour la santé de l'économie.

PATRICK ROGER
La situation en Guadeloupe, est-ce qu'elle vous inquiète ? Alors là justement il y a beaucoup de gens qui refusent de se faire vacciner, et à cela s'ajoute une grogne sociale, une désespérance d'une certaine jeunesse…

OLIVIER DUSSOPT
Je crois que plusieurs sujets sont entremêlés les uns les autres, avec une question sur l'obligation vaccinale, et cela relève des compétences du Premier ministre et du ministre de la Santé, avec aussi une volonté d'agitation organisée par quelques minorités, quelques organisations minoritaires en tout cas, qui souhaitent mettre à profit, si on peut dire, politiquement, ou socialement, une période d'inquiétudes. Ce qui compte c'est le retour au calme, c'est le retour au calme, c'est le maintien de l'ordre, et moi je pense aux gendarmes et aux policiers qui sont mobilisés, je pense à tous les agents de l'Etat qui parfois sont pris à partie, et à qui je veux dire ma solidarité.

PATRICK ROGER
Alors, pour l'instant, la première réponse c'est l'envoi de troupes supplémentaires, GIGN et RAID, est-ce qu'il ne faut pas non plus apporter une autre réponse, parce que, vous avez vu, ça fait tache d'huile, la Martinique mouvement de grève générale aussi aujourd'hui ?

OLIVIER DUSSOPT
Le Premier ministre et l'ensemble du gouvernement sont mobilisés sur cette question-là et un certain nombre de réunions, de concertations, sont en cours ou vont avoir lieu, il faut faire les choses dans l'ordre. Ce que je dis et ce que je répète c'est que le maintien de l'ordre est quelque chose de tout à fait fondamental, je pense que sans ordre il n'y a pas de discussion possible, il n'y a pas de progrès possible, je pense aussi, je le répète, à l'ensemble de ceux qui sont victimes de ces violences, victimes de ces dégradations, et tout particulièrement aux agents de l'Etat qui sont pris à partie.

PATRICK ROGER
Mais là, alors que nous sommes en pleine discussion sur le budget 2022, le Sénat, l'Assemblée nationale, est-ce qu'il n'y aura pas un effort à faire pour tous ces territoires, Guadeloupe, Guyane, Martinique ?

OLIVIER DUSSOPT
Nous portons déjà une attention très particulière aux territoires d'Outre-mer, que ce soit des collectivités, des départements, il y a des dispositifs spécifiques d'accompagnement, en matière de fiscalité, en matière de soutien à l'investissement, mais dans le cadre du plan de relance nous avons veillé à ce que l'ensemble des territoires d'Outre-mer soient particulièrement concernés, soient accompagnés, à la fois face à la crise et…

PATRICK ROGER
Mais qu'est-ce qui ne va pas en fait là-bas ?

OLIVIER DUSSOPT
Et j'ajoute, pardon, mais…

PATRICK ROGER
Qu'est-ce qui ne va pas, parce que socialement…

OLIVIER DUSSOPT
J'ajoute, si je peux finir ma phrase…

PATRICK ROGER
Oui, allez-y, allez-y, mais bon !

OLIVIER DUSSOPT
J'ajoute que dans le cadre des aides d'urgence que nous avons mises en place, les dispositifs d'urgence sont restés bien évidemment activités dans les territoires d'Outre-mer dès lors qu'il y avait confinement, dès lors qu'il y avait couvre-feu, en tout cas dès lors qu'il y a des contraintes liées à la situation sanitaire.

PATRICK ROGER
Sur un plan financier…

OLIVIER DUSSOPT
Oui, c'est quand même très important.

PATRICK ROGER
A propos de plan financier et d'aides, qu'en est-il aussi des remboursements des aides que vous avez mises en place ? Certains demandent un allongement supplémentaire.

OLIVIER DUSSOPT
Il y a deux questions quand on parle du remboursement d'un certain nombre d'aides, il y a d'abord la question des prêts garantis par l'Etat, nous sommes encadrés par des règles européennes, un prêt garanti par l'Etat ne peut pas excéder six ans, quelles que soient les conditions il faut qu'il soit remboursé sous six ans, et même lorsque la première échéance de remboursement est décalée de un ou deux ans, comme c'est possible avec le PGE, c'est une durée maximale de six ans et nous avons obtenu, avec Bruno LE MAIRE, que pour les entreprises les plus en difficulté, qui se placent sous la protection d'un tribunal de commerce, cette durée puisse être, sous l'autorité du juge, quelque peu allongée. Et puis il y a un deuxième sujet de remboursement – et j'ajoute que nous avons aussi d'autres outils comme le prêt participatif ou le fonds de transition pour accompagner les entreprises directement concernées – et puis il y a un deuxième sujet quand on parle remboursement, pendant la crise du Covid nous avons reporté beaucoup d'échéances de cotisations sociales, tant pour les indépendants que pour les sociétés, une partie de ces échéances ont été annulées pour les entreprises bénéficiant d'exonérations pendant les périodes de fermeture, pour le reste il s'agit désormais d'apurer cette dette sociale. Habituellement, quand vous êtes un chef d'entreprise ou un indépendant, et que vous avez une dette auprès de l'URSSAF, on vous propose un plan d'étalement de six mois, j'ai fait en sorte, j'ai donné instruction, que les plans d'étalement soient au minimum de 12 mois et puissent aller à 36 mois, et je signerai dans les prochains jours un décret qui permettra non seulement d'aller jusqu'à 36 mois, mais même d'aller jusqu'à 5 ans, donc 60 mois, pour les entreprises des secteurs S1 et S1bis, les entreprises qui sont les plus concernées par la crise…

PATRICK ROGER
C'est-à-dire ?

OLIVIER DUSSOPT
Celles qui ont fait l'objet de fermeture, et pour les entreprises des territoires d'Outre-mer, pour faire le lien avec ce qu'on disait précédemment.

PATRICK ROGER
Oui, alors on avait dit qu'il n'y avait pas eu justement beaucoup de fermetures d'entreprises, par le plan qui avait été mis en place, le " quoi qu'il en coûte ", est-ce qu'aujourd'hui il y a de nouveau des faillites ou est-ce que c'est très limité encore ?

OLIVIER DUSSOPT
Les chiffres dont nous disposons montrent que le nombre de défaillances d'entreprises, que ce soit des liquidations ou des redressements, parce que ça couvre les deux, restent très bas, restent très bas parce qu'il y a un accompagnement…

PATRICK ROGER
C'est-à-dire à peu près, vous avez un chiffre ?

OLIVIER DUSSOPT
On va être, je pense, mais c'est une estimation, en 2021 sur des chiffres à peu près identiques que ceux de 2020, c'est-à-dire autour de 30, 35.000 défaillances, c'est très bas par rapport à la moyenne habituelle, c'est dû aux outils d'accompagnement, et puis c'est aussi dû au contexte que nous connaissons. Nous avons la croissance économique la plus élevée de la zone euro, les hypothèses sur lesquelles nous travaillons sont une croissance économique de 6,25%, ce qui est la plus élevée depuis plus de 40 ans, et beaucoup d'organismes, le FMI, la Commission européenne, la BANQUE DE FRANCE, pensent que nous serons plutôt entre 6,5 et 6,7.

PATRICK ROGER
Est-ce que vous craignez de l'inflation ?

OLIVIER DUSSOPT
Il y a de l'inflation, la question n'est pas de la craindre, il y a de l'inflation, et notamment sur cette dernière partie de l'année, tirée par les prix de l'énergie, tirée par les difficultés d'approvisionnement en matières premières, qui sont liées à la reprise, quand il y a une reprise très forte les appareils de production de matières premières ne sont pas nécessairement calibrés…

PATRICK ROGER
La pénurie dans certains secteurs.

OLIVIER DUSSOPT
Donc il y a de l'inflation. Face à cette inflation nous apportons des réponses, la première réponse a concerné les ménages les plus fragiles, ceux qui bénéficient déjà du chèque énergie, 5,8 millions de ménages, avec un chèque énergie spécial, exceptionnel, de 100 euros, et puis nous mettons en place une indemnité inflation qui va permettre…

PATRICK ROGER
Oui, alors qui a été retoquée par le Sénat, mais elle va passer quand même cette semaine ?

OLIVIER DUSSOPT
La majorité à l'Assemblée nationale va la réinscrire dans le texte. Le Sénat a fait un choix, nous nous proposons d'attribuer 100 euros à 38 millions de personnes…

PATRICK ROGER
Eux ils disent il faut mieux cibler en fait les choses quoi !

OLIVIER DUSSOPT
Le Sénat dit 150 euros de prime d'activité, mais pour 6 à 7 millions de personnes, et avec le dispositif du Sénat, ni les retraites, ni les travailleurs indépendants, ne seraient aidés par cette prime inflation, cette indemnité inflation. C'est un drôle de choix qui a été fait, que je ne comprends pas, mais l'Assemblée nationale, en tout cas la majorité à l'Assemblée nationale, va rétablir cette disposition pour que les Français qui en ont besoin puissent être accompagnés. Et puis il y a un dernier point que je veux souligner, parce qu'il est énorme, c'est que nous avons mis en place un dispositif pour bloquer les tarifs de l'électricité, pas une augmentation supérieure à 4%, et bloquer les tarifs du gaz, cela représente plus de 8 milliards d'euros de soutien à l'échelle d'une année entière, on espère évidemment que les cours vont un peu rebaisser, mais si ça s'applique toute l'année c'est 8 milliards d'euros.

PATRICK ROGER
L'indemnité inflation, il y aura une autre aide ou pas, non ?

OLIVIER DUSSOPT
Vous savez, nous sommes aussi le seul pays à accorder une aide de 100 euros par ménage…

PATRICK ROGER
Non, non, mais je vous pose la question parce que c'est vrai que…

OLIVIER DUSSOPT
Et nous sommes le seul pays à coupler à la fois une aide de 100 euros pour 38 millions de personnes et le fait de bloquer les prix du gaz et de l'électricité avec ce dispositif fiscal qui peut coûter jusqu'à 8 milliards d'euros. Quand on regarde ce que l'Etat engage, en termes de plafonnement des prix et donc de baisse de fiscalité, comme en termes d'indemnités, entre le mois de septembre 2021 et la fin 2022 nous engageons 12 milliards d'euros, et la hausse des prix de l'énergie, puisqu'on en parle parfois, rapporte aussi quelques taxes, 4 milliards, la différence c'est 8 milliards de perdus pour l'Etat.

PATRICK ROGER
Et dans le même temps… alors beaucoup, dans énormément de secteurs, voudraient des revalorisations salariales, il y a eu les discussions il y a quelques jours par exemple avec les patrons de l'hôtellerie, de la restauration, ils disent " oui, mais nous on ne peut pas non plus ou alors il faudrait nous baisser l'ensemble de nos cotisations parce qu'on a trop de charges. "

OLIVIER DUSSOPT
Alors, d'abord nous avons fait le choix de renvoyer effectivement à des accords de branche, et je rappelle qu'avec ce gouvernement tous les salaires, tous les salaires, au niveau du SMIC, il n'y a plus de cotisations patronales, il n'y en n'a plus, nous les avons supprimées avec les allégements généraux, et jusqu'à 1,6 SMIC il y a un système d'exonération qui est beaucoup plus généraux qu'auparavant…

PATRICK ROGER
C'est pour ça d'ailleurs que ça bloque en fait un petit peu, parce que si on augmente un petit peu plus évidemment les salaires, dans certains secteurs…

OLIVIER DUSSOPT
Mais, attendez, déjà dans certains secteurs, si on passait du SMIC à 1,6 SMIC ça changerait la vie de beaucoup de gens concernés, mais ce que je veux dire, et insister, c'est qu'avec le CICE que nous avons transformé en allégement général de charges, qui plus est renforcé, il n'y a plus de cotisations patronales au niveau du SMIC…

PATRICK ROGER
Donc la balle est dans le camp, Olivier DUSSOPT, des patrons alors, de beaucoup de… ?

OLIVIER DUSSOPT
La balle est dans le camp des organisations professionnelles, des branches professionnelles. Le gouvernement a pris un certain nombre de décisions, que j'ai rappelées, accompagne les plus fragiles, nous avons revalorisé, il y a déjà plusieurs mois, les minima sociaux de ceux qui ne pourront pas retourner sur le marché du travail, c'est évidemment le minimum vieillesse, mais aussi l'allocation adulte handicapé, donc nous faisons notre part du chemin, mais c'est aussi au dialogue social qu'il faut faire confiance.

PATRICK ROGER
Est-ce que la politique familiale est en danger, comme le disent certains là ?

OLIVIER DUSSOPT
Je ne vois pas en quoi. Je ne vois pas en quoi. Nous avons la chance d'avoir…

PATRICK ROGER
Qu'il y ait une remise en cause…

OLIVIER DUSSOPT
Une remise en cause de quoi ?

PATRICK ROGER
Sur les impôts, sur les aides pour…

OLIVIER DUSSOPT
Mais dites-moi quoi.

PATRICK ROGER
Précisément c'est le rapport de l'Inspection Générale des Finances qui…

OLIVIER DUSSOPT
Mais un rapport n'est pas une politique…

PATRICK ROGER
Bien sûr, je sais, mais…

OLIVIER DUSSOPT
Voyez, pardon, mais vous vous comportez comme certains sénateurs dans le débat budgétaire qui agitent des peurs sans agiter, sans regarder s'il y a des décisions de prises. Il n'y a pas de décisions prises, au contraire. Qu'avons-nous fait en matière de politique familiale ?

PATRICK ROGER
Non, mais bien souvent, s'il n'y a pas ces sénateurs, ou en fait des journalistes pour vous poser les questions, en fait les auditeurs se demandent ce qui va se passer, vous faites dans votre coin les choses.

OLIVIER DUSSOPT
Mais s'il y avait moins de questions parfois, il y aurait moins d'angoisses. Par contre…

PATRICK ROGER
Attendez, vous-même avant de… attendez, Olivier DUSSOPT, avant de faire un budget vous vous posez des questions, non ?

OLIVIER DUSSOPT
Je me pose des questions mais je n'agite pas des fausses peurs, tout simplement, et en matière de politique familiale c'est ce gouvernement qui a allongé le congé paternité à 28 jours, c'est aussi ce gouvernement qui, dans les prochaines semaines, va accompagner les naissances dans les quartiers politique de la ville, les zones de revitalisation rurale, avec une « bébé box » pour accompagner les parents pendant les 1000 premiers jours, donc la politique familiale elle est plutôt positive.

PATRICK ROGER
Donc ce rapport à la poubelle alors quoi ?

OLIVIER DUSSOPT
Il n'y a pas de rapport qui passe à la poubelle, les rapports ils nourrissent la réflexion, mais les rapports ne font pas des politiques.

PATRICK ROGER
Bon dites-moi, à propos de fonctionnement de l'économie, j'ai vu que vous alliez rencontrer des lycées, pourquoi, parce qu'ils ont besoin de savoir comment fonctionne notre économie, le " quoi qu'il en coûte ", etc., c'est ça ?

OLIVIER DUSSOPT
Il y a dans le cadre des programmes scolaires des modules d'initiation, de découverte de l'économie, de la vie citoyenne, et à Bercy nous avons publié, produit un certain nombre de supports pédagogiques, et j'ai effectivement la semaine dernière, et nous allons en refaire, rencontré des classes de lycéens, et de collégiens, il y avait une classe de 3e, au lycée François…

PATRICK ROGER
Ben oui, parce qu'au lycée il y a de l'économie pour une partie en fait, pour une partie qui choisit cette option, pourquoi il n'y a pas d'ailleurs, vous ne poussez pas pour qu'il y ait un minimum d'économie au collège par exemple ?

OLIVIER DUSSOPT
C'était le lycée François Villon, c'est François Villon dans le 14e arrondissement, qui est un établissement avec une proviseure et une équipe assez exceptionnelles, accueille des collégiens, parce que c'est une cité éducative collège-lycée, une cité scolaire pardon, et certains élèves de 3e ont des options économie, et je dois dire que, pour leur avoir présenté le budget et la manière dont il est fait, parce qu'il est évident qu'on ne fait pas de politique dans un lycée, mais on présente comment les choses se passent, j'ai été plus qu'agréablement surpris par la pertinence des questions, leur nombre, et l'intérêt qu'ils portent à ces questions-là.

PATRICK ROGER
Dites-le à Jean-Michel BLANQUER pour qu'il essaie de mettre un petit peu d'économie…

OLIVIER DUSSOPT
Mais il le sait.

PATRICK ROGER
Oui, il le sait, mais en tout cas ça ne se fait pas, voyez qu'on a raison de se poser de temps en temps des questions. Vous êtes président de Territoires de progrès, c'est l'aile gauche un peu de ce gouvernement…

OLIVIER DUSSOPT
Et de la majorité.

PATRICK ROGER
Et de la majorité, vous allez tenir une convention samedi prochain, pourquoi, vous voulez peser en fait dans la suite ?

OLIVIER DUSSOPT
Parce que nous travaillons, nous sommes un jeune parti, membres de la majorité, nous participons aussi à la maison commune, à cette unité de la majorité, et c'est normal qu'un parti travaille, réfléchisse sur les questions de fond, et permette de solidifier son corps politique et ses propositions, et notre objectif est évidemment de porter un certain nombre de projets…

PATRICK ROGER
D'aller chercher en fait d'anciens socialistes ?

OLIVIER DUSSOPT
Tous les sociaux-démocrates, tous les progressistes, qui aujourd'hui souhaitent la réussite du quinquennat et souhaitent…

PATRICK ROGER
Vous avez aspiré les derniers socialistes pour Anne HIDALGO, vous allez l'asphyxier.

OLIVIER DUSSOPT
Ils sont tous les bienvenus, et tous ceux qui souhaitent qu'Emmanuel MACRON soit réélu et que la France puisse continuer sur sa lancée, sont évidemment les bienvenus.

PATRICK ROGER
Anne HIDALGO justement, si vous étiez encore aujourd'hui au PS, vous penseriez la débrancher pour passer un autre candidat ou pas ?

OLIVIER DUSSOPT
La question ne se pose pas, je ne suis plus au PS et je soutiens…

PATRICK ROGER
Non, mais vous avez des amis en fait encore au PS.

OLIVIER DUSSOPT
J'ai beaucoup d'amis au Parti socialiste, à qui je dis que les portes de la majorité sont ouvertes.

PATRICK ROGER
Oui, il faut encore un PS aujourd'hui, non, dans la vie politique pour qu'il y ait un peu d'équilibre ?

OLIVIER DUSSOPT
A condition qu'il soit utile et la démonstration n'est pas faite.

PATRICK ROGER
Ce n'est pas la bonne candidate ?

OLIVIER DUSSOPT
Le bon candidat c'est Emmanuel MACRON, point barre.

PATRICK ROGER
Ouais, point barre.

OLIVIER DUSSOPT
Pour reprendre l'expression du débat.

PATRICK ROGER
Vous ne voulez pas parler d'Anne HIDALGO…

OLIVIER DUSSOPT
Pas plus que ça.

PATRICK ROGER
Donc vous ne l'auriez pas choisie quoi !

OLIVIER DUSSOPT
La question ne se pose pas, je vous le dit tout simplement.

PATRICK ROGER
Bon, Olivier DUSSOPT ne répondra pas à ma question, ministre en charge des Comptes publics, était l'invité ce matin de Sud Radio.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 24 novembre 2021