Texte intégral
L'Union de la santé n'est pas que le supplément d'âme de la construction européenne. Chaque jour depuis le début de la crise, elle a montré sa valeur ajoutée pour les citoyens de l'Union.
j'en veux pour preuve trois réalisations concrètes: premièrement, les achats groupés de vaccins qui ont protégé les citoyens de l'Europe et alimenté, en même temps, la démonstration la plus massive de solidarité pour compléter la couverture vaccinale des pays en développement ; deuxièmement, la capacité de l'Union à négocier en quelques mois le certificat numérique sanitaire qui est devenu une référence internationale et a permis aux citoyens de poursuivre leurs déplacements au sein de l'Union avec le moins de contraintes possible; enfin, les évacuations sanitaires réussies entre les États membres, qui se sont élevées par milliers, surpassant les réalisations de nombre d'États fédéraux.
Ce sont là autant d'opérations de grande envergure pour la mise en œuvre desquelles l'Union européenne a prouvé qu'elle était l'échelon pertinent, le bon échelon, celui qui assure la réactivité que la situation exige et l'efficacité que les citoyens européens attendent légitimement.
Agile à l'intérieur de ses frontières et solidaire à l'égard du reste du monde plus que n'importe qu'elle autre entité politique, l'Union européenne s'est affirmée durant la crise sanitaire dans le champ de la santé mondiale. L'UE en est de très loin le premier financeur, elle est aussi le premier pourvoyeur d'experts, et ses agences de développement et de partenariats sont les premiers contributeurs du renforcement des systèmes de santé. Mais nous pouvons, nous devons voir plus grand et changer de braquet. Acteur phare du multilatéralisme en santé, l'UE pourra, grâce à une coordination accrue, renforcer davantage, encore, l'OMS. Face au développement de l'insécurité sanitaire, l'Union européenne a besoin de s'outiller davantage pour mieux affronter les conséquences, partout dans le monde, du dérèglement climatique et du déclin de la biodiversité qui constituent des menaces latentes et qui préoccupent tous les citoyens de l'Union. C'est la raison pour laquelle, j'ai souhaité au lendemain de cette réunion ministérielle conjointe des ministres des affaires étrangères et des ministres de la santé, initier le débat entre les États membres, sur les prochaines étapes de l'Union de la santé.
Je suis persuadé que les deux faces de l'Union de la santé, interne avec une politique de santé publique à l'échelle de l'Union, externe, pour muscler le multilatéralisme en santé, apporteront une contribution essentielle aux défis que nous devrons surmonter. Nous serons collectivement au rendez-vous !
Source https://presidence-francaise.consilium.europa.eu, le 16 février 2022