Texte intégral
Olivia GRÉGOIRE
Bonjour à toutes et à tous.
Vous m'entendez bien ? Oui.
Nous sortons du Conseil des ministres et ce Conseil des ministres a été l'occasion pour le président de la République de revenir rapidement sur les résultats du premier tour des élections législatives qui se sont tenues dimanche dernier. Le président de la République a rappelé que la participation était un enjeu collectif et que c'était un enjeu collectif adressé par les Français à l'ensemble de notre classe politique. Le président de la République a aussi tenu à remercier les très nombreuses personnes qui sont engagées dans ces élections, qui font vivre notre démocratie, comme ça a été le cas dimanche dernier. Et notamment, l'ensemble des assesseurs, des scrutateurs, des présidents de vote, des personnels municipaux aussi qui ont été mobilisés en ces jours importants d'élection et qu'ils le seront encore et il souhaitait les en remercier. Je ne m'attendrais pas davantage sur le sujet dans cette salle de presse de l'Elysée, vous le comprendrez aisément. J'ai eu l'occasion de m'exprimer plus longuement sur ce sujet et j'aurai d'autres occasions de le faire, je n'en doute pas dans des circonstances plus adaptées. Nous sommes ici dans le cadre d'un compte rendu, encore une fois, fidèle de ce qui s'est dit et de ce que nous avons échangé au coeur du Conseil des ministres. Lors de ce Conseil des ministres, évidemment, la Première ministre Élisabeth BORNE a aussi présenté une communication détaillée sur la réponse du Gouvernement en préparation à la vague de chaleur qui s'installe sur le pays, comme vous le savez, pour les jours à venir. Face à cette vague importante, forte, précoce, inédite en cette période, le Gouvernement appelle à la vigilance et déploie des mesures d'accélération de la préparation aux conséquences du dérèglement climatique. Les métropoles, vous le savez, sont particulièrement touchées par la perception d'une chaleur intense et par conséquent, le Gouvernement va favoriser le développement d'îlots de fraîcheur en ville. Comment ? En s'engageant très fortement pour accompagner les collectivités locales dans l'adaptation aux conséquences du dérèglement climatique. Un programme de renaturation des villes et centres-villes va être lancé, doté d'un fonds important de 500 millions d'euros, justement pour venir cofinancer aux côtés des collectivités locales qui en expriment le besoin, ces opérations de renaturation, encore une fois, pour accompagner au plus près les acteurs des territoires dans le cadre de ce déploiement, notamment d'îlots de fraîcheur dans les villes. La Première ministre, Élisabeth BORNE, a aussi rappelé la nécessité d'activer sans aucun délai tous les dispositifs de protection et d'accompagnement de nos concitoyens les plus fragiles, notamment les personnes âgées isolées ou les personnes sans domicile. Le Gouvernement a déjà donné instruction à tous les services de l'État pour veiller à ce que les différents dispositifs de mise à l'abri d'accompagnement soient opérationnels, et ce, dès demain. La Première ministre a aussi rappelé la vigilance nécessaire, la solidarité attendue des uns envers les autres dans ces journées qui vont être difficiles pour nous tous et particulièrement pour les plus fragiles d'entre nous. C'est pourquoi Élisabeth BORNE réunira aujourd'hui, dès cet après-midi en visioconférence, l'ensemble des préfets de région ainsi que les directeurs généraux des agences régionales de santé. Le ministre de l'Education nationale, qui aura l'occasion de vous l'expliquer dans quelques instants puisqu'il est à nos côtés, le fera aussi avec les recteurs. Cette situation caniculaire illustre là aussi un des impacts les plus concrets dans nos vies quotidiennes du changement climatique. Avec, comme le rappelait encore le dernier rapport du GIEC, des vagues de chaleur de plus en plus fortes, de plus en plus fréquentes, de plus en plus intenses. Le Gouvernement renforce donc son action et les résultats tangibles commencent à être observés. Je voulais partager avec vous le fait que le CITEPA, le Centre Interprofessionnel Technique d'Étude de la Pollution Atmosphérique a annoncé une baisse de 9,6 % des émissions de gaz à effet de serre depuis 2017. Et malgré la reprise économique de 2021, sachez que les émissions de gaz à effet de serre continuent de fortement baisser. C'est un résultat encourageant. Il nous reste beaucoup à faire, mais cela démontre que les changements structurels que nous avons apportés avec le Gouvernement dans nos façons de produire, de nous déplacer ou encore de consommer, commencent à porter quelques fruits. Ces résultats ne sont évidemment qu'une étape. Il conviendra, là aussi, évidemment, d'intensifier nos efforts pour parvenir à doubler le rythme de baisse des émissions de gaz à effet de serre dans les 5 prochaines années. Par la suite, deux ordonnances ont aussi été présentées lors de ce Conseil des ministres. La première a été proposée par Bruno LE MAIRE, le ministre de l'Économie et des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique. C'est une ordonnance relative au transfert de la direction générale des Finances publiques, de la gestion de la taxe d'aménagement et de la part logement, de la redevance d'archéologie préventive. Cette réforme des taxes d'urbanisme permet un fonctionnement plus simple pour les redevables, plus efficace pour l'administration, au service des collectivités territoriales qui en perçoivent le produit ; elle s'inscrit, cette ordonnance, dans la lignée de la création du nouveau service en ligne « Gérer mes biens immobiliers », qui est accessible depuis impots.gouv.fr et qui regroupe, dématérialise, simplifie les démarches fiscales des propriétaires, c'était une de leurs attentes, qu'ils soient d'ailleurs, ces propriétaires, particuliers ou professionnels, cela leur offrira une vision plus globale des questions fiscales relatives à leur propre patrimoine immobilier. Pour terminer, cette ordonnance apporte plus de sécurité juridique, il faut le souligner, pour nous redevables, et permettra enfin d'améliorer l'efficacité du recouvrement des recettes des collectivités territoriales. La seconde ordonnance qui a été présentée, a été proposée par le ministre, par la ministre, pardonnez-moi, de la Transition énergétique. Elle porte sur la prise en charge partielle par l'Etat des coûts associés à la conversion des usages de réseaux GPL, gaz de pétrole liquéfié, à l'électricité et aux énergies renouvelables en Corse. Cette ordonnance a pour objectif de mettre en place un cadre qui tient compte de la situation spécifique de l'île de Beauté pour que les communes concernées soient en capacité, notamment financière, de mettre en oeuvre, de mettre un terme plutôt, excusez-moi, à la distribution publique du GPL par réseau d'ici à la fin de l'année 2038. Nous avons ensuite fait un point international avec une prise de parole de la ministre des Affaires étrangères en vue du déplacement du président de la République ce jour, le déplacement a une résonance européenne importante. Vous le savez, notre pays exerce la présidence française de l'Union européenne jusqu'à la fin du mois. Ce déplacement important prend un relief particulier dans un contexte important et qui rappelle à tous que la guerre est de retour en Europe. Une guerre qui marque un tournant historique, un tournant durable pour l'Europe, pour notre pays. Et dans ce contexte, c'est l'occasion de rappeler la place de la France comme puissance militaire, en Roumanie notamment, où le président de la République va se rendre, pour aller à la rencontre de nos soldats qui ont été très rapidement déployés après le déclenchement de la guerre, le 24 février dernier. Et cette rencontre attestera aussi de nos capacités militaires, de même que les déploiements en Estonie ou le soutien militaire apporté à l'Ukraine, qui ont été renforcés, vous le savez, de façon inédite depuis 2017. Ce déplacement est important puisqu'il a vocation à démontrer le leadership exercé par la France pour apporter des réponses multilatérales aux conséquences de la guerre. Que ce soit d'ailleurs en Moldavie ou en Roumanie, le Président évoquera les conséquences de la guerre, que ce soit en matière d'afflux de réfugiés, de dépendance énergétique, d'impact sur l'alimentation notamment et sur les céréales en particulier mais aussi l'occasion de revenir sur toutes les initiatives portées par la France dans le cadre de toutes ces dimensions. Le Président rappellera aussi, dans le cadre de ce déplacement, le rôle moteur que joue la France. Il parlera bien évidemment des perspectives d'adhésion de l'Ukraine et de la Moldavie à l'Union européenne, mais aussi de la proposition française de communauté politique européenne, que nous avons faite à l'Ukraine. L'idée étant de rappeler combien la force du projet européen est importante dans ces moments de troubles pour peser et pour peser, notamment face à la Russie. Je vais maintenant avoir le plaisir de laisser la parole à mes collègues : Sylvie RETAILLEAU, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, d'abord pour un point d'étape court mais très important, qui a été fait en Conseil des ministres, évidemment. Sur la phase d'admission sur Parcours sud. Et nous écouterons ensuite Monsieur le Ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, Pap NDIAYE, sur la rentrée scolaire. Et on fera aussi le point sur les conditions de cette rentrée. Je reprendrai le micro juste après Madame RETAILLEAU.
Sylvie RETAILLEAU
Merci. Mesdames et Messieurs, bonjour à tous et à toutes. Alors, tout d'abord, je suis vraiment ravie de m'adresser à vous pour cette première fois et dans le cadre de ce traditionnel compte rendu du Conseil des ministres. Alors, comme la porte-parole vient de vous l'indiquer, ce Conseil des ministres nous a effectivement permis de faire un point d'étape sur cette phase d'admission de Parcoursup qui a commencé le 2 juin dernier. Vous le savez, cette plateforme nationale qui est Parcoursup met en oeuvre la réforme de l'accès au premier cycle dans le cadre en fait de la réussite et de l'orientation des étudiants depuis le 8 mars 2018. Elle a succédé au système APB, dont chacun se souvient de plusieurs dysfonctionnements qui menaient certains élèves à une orientation simplement décidée par le hasard. C'est une réelle avancée du premier quinquennat qui a eu lieu avec cette plateforme. Sur une seule plateforme, les candidats ont désormais la vraie possibilité de choix. Il n'y avait en 2017 que 13?000 formations accessibles et visibles pour tous. Aujourd'hui, Parcoursup propose plus de 21?000 formations avec en particulier 7 500 formations en apprentissage, ce qui est un point important. Et je signale que 1 500 formations supplémentaires ont été mises sur la plateforme Parcoursup cette année. Toutes ces formations sont présentées avec des données complètes et ces données permettent aux candidats non seulement de s'informer, mais aussi de comparer les différents types de formations et de faire donc des choix éclairés pour leur poursuite d'études. Grâce à cela et grâce à l'accompagnement, à l'orientation faite en lycée, mais aussi aux parcours personnalisés d'accompagnement qui sont faits dans les universités et tous les établissements, nous avons collectivement amélioré la réussite en premier cycle. Cette amélioration a aussi le souci de renforcer l'égalité des chances. Juste un chiffre, le pourcentage de bacheliers boursiers qui ont été admis dans Parcoursup est passé de 20 % en 2018 à 25 % en 2020-2021. Si cela fonctionne, c'est avant tout parce que Parcoursup, ce n'est pas une machine, encore moins un algorithme, c'est aussi des hommes et des femmes, et je dirais même, c'est surtout des hommes et des femmes qui sont engagés pour les jeunes. Nous avons en particulier une équipe à Toulouse, particulièrement mobilisée en cette période et qui réalise un travail conséquent, et je voudrais à cette occasion les remercier et les saluer. Je voudrais aussi remercier, avec mon collègue du ministère de l'Enseignement secondaire, les équipes de terrain dans les lycées, dans les collèges. Évidemment, tous les établissements scolaires et bien sûr nos équipes dans les établissements d'enseignement supérieur ainsi que les rectorats qui, vraiment, s'engagent sans faille dans l'accompagnement de tous les candidats. En ce qui concerne cette année, la phase d'admission Parcoursup a donc débuté le 2 juin. Elle concerne au total 936 000 candidats dont 622?000 au niveau des lycéens qui préparent actuellement le baccalauréat et d'autre part, 186 000 étudiants qui souhaitent se réorienter. C'est donc près de 11,6 millions de voeux et de sous-voeux qui ont été formulés pour ces formations et plus de 912 000 voeux pour les formations en apprentissage. La réduction du temps d'attente des lycéens constitue évidemment un axe d'amélioration constant de la plateforme. L'objectif est bien sûr d'apporter des réponses le plus rapidement et à davantage de candidats. C'est le cas puisqu'à la date d'aujourd'hui, plus de 8 lycéens sur 10, c'est-à-dire 83,5 % des lycéens, ont reçu au moins une proposition d'admission ou plusieurs. C'est un résultat meilleur qu'en 2021 et nous avons un tableau de bord qui est publié et qui permet chaque jour de suivre cette évolution sur le site Parcoursup. La phase d'admission s'est plutôt, bien sûr, pas terminée, elle continue. Et comme vous le savez, Parcoursup, ce n'est pas un couperet. C'est plutôt un processus progressif pour les étudiants. Il repose sur un principe de solidarité et les candidats libèrent des places au fur et à mesure qu'ils expriment leur choix, en acceptant ou en refusant certaines propositions. Les formations vont donc envoyer des propositions d'admission sans interruption pendant encore un mois, et ce jusqu'au 14 juillet. Enfin, il est à noter qu'à partir du 23 juin s'ouvrira ce qu'on appelle la phase complémentaire, permettant aux candidats de formuler de nouveaux voeux sur les formations qui ont des places disponibles. En 2021, ce sont plus de 82 000 candidats qui ont pu trouver, lors de cette phase complémentaire, une formation adaptée à leurs besoins. Par ailleurs, à partir du 1er juillet, les lycéens et étudiants qui n'auront pas reçu à ce moment-là de propositions en phase principale ou en phase complémentaire, pourront depuis leur dossier solliciter l'accompagnement des commissions d'accès à l'enseignement supérieur, les CAS. Ces commissions sont mises en place dans chaque académie et ont pour but d'aider les candidats qui n'ont pas reçu de propositions d'admission lors des deux phases dans le supérieur et une formation qui doit être au plus près de leurs attentes. Afin d'affirmer devant vous que Parcoursup fonctionne, cela ne veut pas dire bien sûr qu'il ne peut pas fonctionner encore mieux et qu'il n'est pas en phase d'amélioration continue. L'orientation, dont la plateforme n'est au fond qu'un outil, est par nature un moment de stress, de doute et d'anxiété légitimes pour les élèves et les étudiants. “Qu'est-ce que tu veux faire plus tard ?” C'est vraiment sans doute la question à laquelle il est le plus difficile de répondre, en particulier lorsqu'on est adolescent, mais aussi pour les parents. Et je peux vous dire que c'est une mère de deux étudiantes qui vous en parle ayant connu APB et Parcoursup. C'est la raison pour laquelle le Gouvernement va notamment continuer de travailler à l'amélioration constante, continue de Parcoursup pour les prochaines années, avec un objectif de renforcement accru de l'accompagnement de tous les élèves et étudiants durant à la fois la phase d'orientation et la phase de choix. Je vous remercie.
Pap NDIAYE
Bonjour à vous toutes et à vous tous, également ravi de partager avec vous quelques éléments sur la préparation de la rentrée scolaire 2022. Cette rentrée scolaire interviendra le 16 août à La Réunion, le 24 août à Mayotte et le jeudi 1er septembre dans le reste du pays. Elle concernera 12,2 millions d'élèves, de la maternelle aux formations post-baccalauréat dispensées en milieu scolaire, dont près de 20?000 enfants ukrainiens réfugiés en France. La priorité donnée à l'école primaire sera confirmée et se traduira à nouveau, pour la cinquième rentrée consécutive, par une amélioration du taux d'encadrement des élèves. En traduction concrète, le nombre moyen d'élèves par classe, qui est passé de 23,2 à la rentrée 2017 à 21,8 à la rentrée 2021, diminuera encore à la rentrée prochaine. De nouvelles actions permettront d'assurer l'ouverture culturelle et intellectuelle des élèves en leur proposant une offre pédagogique complète et adaptée à leurs besoins. Les élèves en classe de première de la voie générale n'ayant pas choisi la spécialité de mathématiques, pourront suivre, à titre facultatif, 1h30 de mathématiques dans le tronc commun. Cette rentrée marquera également la mise à disposition effective sur l'ensemble de l'année scolaire, pour toutes les classes de la quatrième à la terminale, de la part collective du Pass Culture, soit un montant moyen de 800 € par classe. Les activités tournées vers l'orientation et la découverte des métiers en collège commenceront à être expérimentées dans toutes les académies. Les 30 minutes d'activité physique seront généralisées à tous les élèves de primaire. Les collèges pourront expérimenter la mise en oeuvre, en lien avec leurs partenaires extérieurs, de 2 heures d'activités sportives supplémentaires par semaine. L'engagement collectif au service d'une école pleinement inclusive se poursuit également à cette rentrée avec la création de 4000 équivalents temps plein supplémentaires d'accompagnants d'enfants en situation de handicap. Les premiers jalons de l'école du futur seront également posés, au-delà des 59 écoles de Marseille qui bénéficient déjà du plan “Marseille en grand”. Ces projets qui fédéreront l'ensemble des parties prenantes — des personnels de l'Education nationale, usagers, partenaires de l'école — seront discutés entre tous à compter du premier trimestre de l'année scolaire. La prochaine rentrée intervient dans un contexte délicat de recrutement de professeurs en raison d'une baisse d'attractivité de certains concours enseignants. Au regard de cette situation, le Ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse a mis en place une série de mesures pour assurer les meilleures conditions de rentrée pour tous les élèves. Toutes les académies sont mobilisées, et une cellule de rentrée activée dès le 22 août dans chaque rectorat permettra de prévenir et de résoudre les difficultés. La poursuite de la revalorisation des professeurs engagés sur la seconde partie du précédent quinquennat, et la revalorisation à venir, dans le cadre du pacte avec les enseignants feront l 'objet d'une concertation pour renforcer l'attractivité des métiers de l'enseignement, mieux reconnaître l'engagement de chacune et chacun des professeurs, mais aussi repenser les dynamiques et les évolutions de carrière. Enfin, le Ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse reste vigilant sur la situation sanitaire. Des mesures sanitaires adaptées seront publiées avant la rentrée, et toutes les écoles, et tous les collèges et lycées seront invités à mettre à jour leur plan de continuité pédagogique. Je vous remercie.
Olivia GRÉGOIRE
Si certains ou certaines d'entre vous ont des questions pour la ministre RETAILLEAU ou le ministre NDIAYE, n'hésitez pas, ils sont à votre disposition.
Julie MARIE-LECONTE
Bonjour. Julie MARIE-LECONTE de France Info. Une question pour vous, madame la ministre. Vous n'ignorez pas, j'imagine, le contexte dans lequel vous nous avez fait le point sur Parcoursup. Est-ce qu'aujourd'hui c'est une manière de répondre à tous ces détracteurs et à ceux qui pensent que, à lui seul, cet objet politique mérite qu'on vote contre la majorité ?
Sylvie RETAILLEAU
Alors, je suis complètement consciente du contexte, et je pense qu'effectivement, c'est une manière de répondre que cet objet fait qu'il faut voter pour la majorité par rapport à un accompagnement. Donc, je pense qu'effectivement Parcoursup, aujourd'hui, est une plateforme comme je l'ai dit, qui existe depuis 2018, qui a été développée. Et ce n'est pas simplement l'outil, c'est tout l'environnement, l'accompagnement, et l'amélioration continue que nous apportons à cette plateforme, en écoute des retours, de stress qui sont légitimes lorsque l'on choisit son avenir. Et ce qui est important de voir, c'est qu'ensemble, parce que ça touche toute la trajectoire des études, ensemble, c'est un travail qui va concerner l'accompagnement, l'orientation, et c'est ça qui entoure cette plateforme. Et je pense que c'est important de voir l'évolution, aujourd'hui, de la plateforme, l'évolution de l'accompagnement, et l'évolution aussi des résultats issus de, finalement, ces évolutions de l'accès à l'enseignement supérieur. Donc, c'est vraiment le point d'amélioration continue, et d'accompagnement sur lequel je souhaitais insister aujourd'hui.
Julie MARIE-LECONTE
Et j'ai une question pour vous Monsieur le ministre. La concertation dont vous nous parliez, elle commencera quand ?
Pap NDIAYE
Comment ?
Julie MARIE-LECONTE
Vous évoquiez la concertation. Elle commencera quand ? Vous avez rencontré, je crois, déjà un certain nombre de partenaires. Mais est-ce que cette conférence sur l'école a d'ores et déjà une date de début et une date de fin ?
Pap NDIAYE
Alors, elle va commencer cet automne au mois de septembre, et va durer jusqu'à la fin de l'année 2022. Le terme de conférence n'est peut-être pas le meilleur au sens, où il s'agira vraiment de débats, d'échanges décentralisés, diffractés dans l'ensemble des établissements scolaires, de manière à ce que les communautés éducatives, c'est-à-dire les professeurs, les parents d'élèves, les personnels administratifs, et de direction, et d'autres acteurs de la vie locale puissent réfléchir sur leur école. Que veut-on faire dans notre école, quelle marge de liberté, comment adapter certaines formes pédagogiques à des situations locales ? À l'exemple de ce qui se fait avec succès à Marseille, vous avez noté le voyage que le président de la République a fait à Marseille il y a deux semaines. J'étais en sa compagnie, et nous avons tiré des enseignements très instructifs de cette visite.
Julie MARIE-LECONTE
Et dans les différents établissements, les expérimentations ou les projets tout simplement pourront commencer quand ?
Pap NDIAYE
Alors, la phase d'échange, celle que je viens d'indiquer va durer tout l'automne. Et puis ensuite, les expérimentations, le terme d'ailleurs n'est pas forcément le meilleur, mais en tout cas ces modes de projet vont se mettre en place en 2023, selon…
Julie MARIE-LECONTE
Donc, dans le courant de l'année scolaire en fait?
Pap NDIAYE
…selon des modalités qui seront également définies en partenariat avec les différents rectorats, il y a des temporalités qui peuvent être variables selon l'état d'avancement des projets, selon les disponibilités locales. Et donc, c'est une réforme dans la durée, bien entendu, et il ne s'agit pas de presser le pas, ni de forcer le timing de manière déraisonnable.
Julie MARIE-LECONTE
Merci beaucoup.
Mathieu KOCH
Bonjour Monsieur le Ministre. Mathieu KOCH BFMTV. Une note du renseignement territorial fait état d'une hausse du port de signes religieux ostentatoires à l'école, notamment le voile et les tenues traditionnelles. Alors déjà, est-ce que vous confirmez cette hausse et puis, quelle est votre réaction ? Et puis, une deuxième question sur la canicule et peut-être les dispositifs qui sont mis en place pour que les élèves puissent passer leur bac dans de bonnes conditions. Je vous remercie.
Pap NDIAYE
Je vous remercie. Sur la première question, nous sommes en train de collecter et de faire remonter un certain nombre d'informations pour avoir une vision bien synthétique de cette situation et pouvoir la caractériser calmement et évaluer à l'échelle nationale le phénomène auquel vous faites allusion. Par ailleurs, il existe évidemment des lois : les lois républicaines sur l'interdiction du port de signes religieux ostensibles et à caractère prosélyte dans les établissements scolaires. Donc, nous avons évidemment la loi qui est très claire à ce sujet. Il y a aussi des équipes, valeurs de la République dans chaque rectorat qui travaillent sur ces questions. Donc, nous sommes très bien équipés pour répondre à ce phénomène. Encore faut-il bien le mesurer et bien l'évaluer à l'échelle nationale. La deuxième question sur la vague de chaleur est l'occasion pour moi effectivement de dire, dans la foulée de ce qui a été dit précédemment par Madame la porte-parole, que nous sommes mobilisés via les rectorats qui ont reçu instructions, les chefs d'établissements également, dans le cadre d'un plan canicule autour de principes qui sont des principes de bon sens : aération des salles de cours, distribution d'eau pour les personnels et pour les élèves. Et puis, autant que possible, des élèves placés dans des salles ou, en tout cas, dans des lieux ombragés. Normalement, ces dispositions devraient permettre de passer la semaine dans les meilleures conditions, mais nous sommes très attentifs, via les rectorats, à la situation.
Jacques SERAIS
Bonjour Messieurs-Dames, Jacques SERAIS, Europe 1. Monsieur le ministre de l'Éducation, je me permets de revenir sur la question de mon confrère sur les tenues islamiques à l'école. Il y a 15 jours à Marseille, Emmanuel MACRON avait déjà déclaré que vous alliez mesurer, regarder ce phénomène. Cette réponse est la même aujourd'hui, 15 jours plus tard. Alors, combien de temps vous donnez-vous pour analyser ce phénomène et quelles mesures comptez-vous prendre à l'issue de ce temps d'analyse ?
Pap NDIAYE
Nous avons sur ces questions des remontées qui sont des remontées trimestrielles et par conséquent, on est donc dans un temps qui est un temps normal, qui consiste à faire remonter vers les académies, puis ensuite à l'échelle nationale. Je vais échanger à ce sujet avec les recteurs dans deux jours pour avoir une vision aussi claire, calme que possible. Le président de la République y a fait allusion, il y a 15 jours. On est dans un temps qui est un temps raisonnable pour pouvoir ensuite agir, encore faut-il… pour agir… je suis universitaire, scientifique, j'ai besoin de données avant de regarder et d'agir et ensuite, on va agir s'il y a lieu, mais pour l'instant, la collecte d'informations et le regard synthétique sur ce qui se passe n'est pas encore achevé. Cela n'empêche pas, bien entendu, à l'échelle locale, d'intervenir. J'ai mentionné les équipes « valeurs de la République ». J'ai mentionné également le fait qu'il existe une loi, bien entendu, et donc, selon les situations individuelles, les chefs d'établissement en particulier peuvent agir. Mais pour répondre à votre question, à l'échelle nationale, le phénomène n'est pas encore mesuré complètement et nous avons encore besoin d'un peu de temps pour cela.
Noémie BONNIN
Bonjour Noémie BONNIN, France Info. Je voulais revenir sur les conditions de rentrée, vous parliez du recrutement des professeurs qui est assez problématique en ce moment. Concrètement, comment faire ? Comment le ministère va faire pour avoir assez de professeurs, sachant que le problème de remplacement est un problème qui ne date pas d'hier ni d'avant-hier tout à fait, mais qui s'empire visiblement. Toutes les académies ou quasiment sont en train de recruter des contractuels. Est-ce que c'est là-dessus que vous comptez jouer pour la rentrée scolaire ? Ou est-ce que vous avez d'autres leviers pour qu'il n'y ait pas autant de classes qui n'aient aucun professeur pendant des semaines, voire des mois devant eux, devant elles ?
Pap NDIAYE
Alors vous avez raison de noter que le recrutement et que l'attractivité du métier d'enseignant est un problème structurel qui est en quelque sorte aggravé plus récemment par le passage du M1 ou M2. C'est un point un peu plus technique, si je puis dire, qui a fait baisser le nombre de candidats, par la situation aussi générale du marché de l'emploi qui rend les postes d'enseignants peu attractifs, en particulier pour certaines disciplines. Lorsqu'on est à bac+5, il y a évidemment des offres d'emploi qui peuvent paraître bien plus attractives dans le secteur privé, en règle générale et au-delà. Donc, on a une situation qui est une situation délicate à laquelle nous répondons de deux manières. D'abord, d'une manière structurelle, il faut penser à des réponses structurelles qui ne vont pas se matérialiser dans les semaines à venir, relatives donc à l'attractivité du métier d'enseignant. Ça passe par des rémunérations meilleures. Ça passe aussi par des conditions de travail meilleures. Ça passe aussi par un regard plus fin sur les évolutions de carrière, le métier, les aspirations des jeunes enseignants ont changé ces dernières années et il faut en tenir compte. Donc, nous avons une réflexion structurelle que nous menons d'ailleurs en partenariat avec les organisations syndicales. Dans l'immédiat, puisqu'il faut bien répondre à des urgences en quelque sorte, nous faisons effectivement appel à des enseignants contractuels. Je m'empresse d'ajouter à ce sujet que la part des enseignants contractuels demeure très modeste au regard des volumes d'enseignants à l'échelle nationale. On parle de 1 % d'enseignants contractuels dans le premier degré et de 8 % d'enseignants contractuels dans le second degré. Donc, je veux non pas relativiser, mais en tout cas, placer à sa juste proportion la question des enseignants contractuels. Mais en effet, nous recrutons ces enseignants qui sont souvent des personnes diplômées, qui parfois ont eu une autre carrière avant, afin d'assurer la rentrée dans de bonnes conditions et de faire que devant chaque classe, il y ait bien un ou une professeur dès la rentrée. C'est sur cette question de l'enseignement contractuel que nous nous concentrons, avec d'ailleurs des changements qui vont permettre d'améliorer la situation. Vous savez peut-être que les contrats d'enseignants contractuels se terminaient au 30 juin. Et donc, il y avait ensuite le trou des vacances, si je puis dire, il fallait ensuite les récupérer à la rentrée, ce qui posait un certain nombre de problèmes administratifs. Nous avons décidé de prolonger ces contrats contractuels jusqu'au 30 août pour faire la soudure avec de nouveaux contrats. Nous avons également décidé d'augmenter, selon les académies, la rémunération des enseignants contractuels de manière à ce que l'attractivité aussi de ce volant d'enseignants contractuels soit renforcée. Et puis enfin, nous renforçons la formation de ces enseignants contractuels dès la fin août, dès le 23 août. Et puis ensuite, cela se prolongera au-delà de la rentrée afin d'avoir une qualité d'enseignement qui soit aussi bonne que possible. J'ai conscience en vous disant cela qu'on ne répond pas à la question structurelle que j'ai soulevée précédemment. Mais nous y travaillons, bien entendu, parce qu'il y a une question structurelle qui d'ailleurs n'est pas seulement française. La plupart des pays d'Europe font face à des questions similaires, qui est celle de l'attractivité du métier d'enseignant. C'est une question que nous saisissons à bras le corps, en partenariat avec les organisations syndicales et puis, bien entendu, avec l'ensemble de la communauté éducative.
Anne BOURSE
Bonjour. Anne BOURSE, France Télévision. Sur Parcoursup, vous disiez que c'est 83,5 % d'élèves qui ont eu une réponse. Ça fait quand même 16,5% qui n'en ont pas. Vous le disiez vous-même, le système génère beaucoup de stress ; il coûte cher aussi, je crois. Il n'est pas du tout question d'une refonte, il est simplement question de l'améliorer ce système, alors que ça génère, pendant des semaines, pour toutes les familles énormément d'angoisse.
Sylvie RETAILLEAU
Alors ça génère, comme on le dit, on entend bien, et le système, de toute façon, il faut trouver un système qui permet d'accompagner. Donc aujourd'hui, ce système est un système sur lequel on a quand même un peu d'expérience et de recul, et on est persuadé que l'accompagnement et l'amélioration continue, qui a comme objectif en fait de ne laisser personne au bord du chemin, chaque cas, chaque étudiant, comme vous le dites, on donne 83,5, mais il y en a qui n'ont pas encore de proposition d'admission et donc c'est tout ce travail d'accompagnement… Alors c'est très concret. Cela veut dire que par exemple, aujourd'hui, je vais vous donner deux exemples très concrets, les élèves, puisqu'il s'agit de lycéens, qui n'ont pas eu… qui ont eu des refus parce qu'ils ont fait des choix uniquement de filières sélectives, et donc ils se retrouvent, 15 jours après, parce que je vous rappelle quand même que le temps c'est 15 jours après l'ouverture uniquement, et que c'est toute la vie de l'étudiant qui est derrière, aussi bien dans sa poursuite d'études et ses carrières. Donc c'est long, mais il faut porter proportion par rapport aux enjeux des carrières et de l'accompagnement d'une vie d'étudiant. Donc je comprends le stress et c'est pour ça que c'est important, il faut relativiser par rapport aux enjeux de tout ce qui se passe derrière. Et pour reprendre le cas concret que j'étais en train d'expliquer, eh bien, ces élèves qui ont fait des choix uniquement sélectifs et qui ont été refusés, il y en a quelques-uns, au bout de 15 jours, ils vont être appelés individuellement au téléphone, tous, pour essayer de revoir avec eux, par rapport à leur projet, les possibilités d'orientation par rapport aux choix, soit qu'ils peuvent refaire, puisqu'ils vont pouvoir refaire des nouveaux voeux et qu'ils restent au niveau de leur projet professionnel et de leur orientation. Donc, je pense que l'accompagnement, c'est pareil au niveau des lycées, c'est pareil au niveau des établissements, c'est un accompagnement souvent personnalisé, parce qu'aujourd'hui, au vu des profils de la jeunesse, c'est vers ça qu'on tend, c'est-à-dire un accompagnement personnalisé, considérant le projet de l'étudiant et considérant par quel chemin il doit passer pour atteindre son objectif. Et je crois que, oui, prendre le temps, avec les étudiants, de pouvoir faire ça, eh bien quand on sait les conséquences derrière et les années d'études et les années de carrière, ce n'est pas peut-être quelque chose de choquant. Donc en ce sens, la plateforme qui est là est un outil. Et ce qui est important derrière, c'est la formation, et c'est un travail commun que l'on va mener, des professeurs principaux pour mieux connaître les filières, pour mieux connaître les débouchés, les insertions professionnelles, les filières. C'est toutes les enquêtes qu'on va faire sur cette insertion professionnelle, aussi bien à bac+3, à bac+5, à bac+8, de tous types de formations. C'est le développement des filières professionnalisantes. Je vous ai parlé de l'apprentissage, mais il y a encore beaucoup de choses. Et c'est toute cette continuité entre le collège, le lycée et les établissements d'enseignement supérieur ou le post-bac, parce qu'on va travailler ensemble sur les formations globales du post-bac, et je crois que c'est ça plus qu'un outil qu'il faut considérer. Parce que derrière, effectivement, c'est un temps entre le 2 juin et septembre, donc vous allez avoir 2-3 mois d'accompagnement, de stress, parce qu'effectivement, choisir son avenir, de tout temps, cela a été stressant pour les parents et pour les étudiants. Ce n'est pas nouveau, ce n'est pas quelque chose de Parcoursup. Mais c'est vrai que quand on a un outil, on a l'impression qu'on est plus dématérialisé, donc il y a moins de contacts personnels. Et c'est ça que depuis des années et encore, on doit améliorer pour cet accompagnement spécial, individuel de tous les étudiants suivant leur projet. Et encore une fois, atteindre son projet, ce n'est peut-être pas en ligne droite, mais l'objectif, c'est vraiment de donner à tous les étudiants la formation adaptée à son projet professionnel.
Simon LE BARON
Bonjour. Simon LE BARON, France Inter. Une question pour vous, Monsieur le ministre. « Le barrage contre l'extrême droite n'est pas un principe à géométrie variable », disiez-vous. Vous m'excuserez si ce n'est pas vraiment le lieu pour cette question, je le sais, mais la majorité ayant dû préciser sa position ces dernières heures et ces derniers jours, pouvez-vous nous dire quelle est la vôtre sur ce sujet ?
Pap NDIAYE
Je vous remercie, mais vous avez vous-même répondu par avance à votre question. Il s'agit ici de restitution de communication faite au Conseil des ministres sur les questions qui sont les miennes, celles relatives à l'éducation. Quant à des questions plus larges de politique générale, je laisse cela à un moment qui sera plus approprié que celui-ci. Mais je vous remercie néanmoins de votre question.
Simon LE BARON
Je vous remercie, mais le compte rendu du Conseil des ministres est souvent l'occasion de message politique. Madame la ministre a dit par exemple que Parcoursup pouvait être une raison, une bonne raison, de voter pour la majorité.
Pap NDIAYE
La rentrée scolaire 2022 ne fournit peut-être pas la même agrafe en quelque sorte avec le second tour de l'élection à venir. Et donc, je n'irai pas plus loin que la remarque que j'ai dite. Je vous remercie.
Simon LE BARON
Je vous remercie.
Olivia GRÉGOIRE
Merci aux deux ministres, et à votre disposition si vous avez d'autres informations à leur demander dans les prochaines heures, que ce soit sur les examens, sur Parcoursup ou sur la canicule. Et on pense toutes et tous, et je vous inclus, à nos étudiants qui passent leurs examens et le bac. Merci à vous.
Sylvie RETAILLEAU
Merci à vous.
Pap NDIAYE
Merci beaucoup.
Olivia GRÉGOIRE
Et bonne journée.
Sylvie RETAILLEAU
Merci.
Olivia GRÉGOIRE
J'ai maintenant le plaisir de répondre à vos questions si tant est qu'il y en ait. Mais je ne doute pas qu'il y en ait.
Journaliste
Bonjour Madame la ministre.
Olivia GRÉGOIRE
Bonjour.
Journaliste
(inaudible) Radio Fréquence protestante. Madame la ministre, à l'approche de l'été, les indicateurs du Covid-19 sont à la hausse faisant planer le doute sur une éventuelle nouvelle vague de contamination, est-ce que le Gouvernement envisage par exemple de prolonger le régime de sortie d'état d'urgence sanitaire prévue dans la loi de vigilance en tant que tel, qui est prévue de prendre fin le 31 juillet prochain ?
Olivia GRÉGOIRE
Merci Monsieur de votre question qui souligne effectivement une remontée notamment des taux d'incidence dans certains territoires français, que ce soit d'ailleurs en Île-de-France ou dans les DOM-TOM. On a eu l'occasion, mais nous n'avions pas le plaisir de vous avoir à nos côtés, d'en parler rapidement la semaine dernière. Mais nous aurons surtout l'occasion d'en reparler la semaine prochaine puisqu'il est prévu une communication en Conseil des ministres le mercredi 22 juin prochain, qui fera état de ce que le Gouvernement met en place. Il n'est pas aujourd'hui question de prolonger le régime d'urgence sanitaire, mais bien de demeurer vigilant, attentif et de créer les conditions nécessaires pour pouvoir rester vigilants à l'endroit de la remontée possible du Covid-19. Nous ne parlons pas au moment où je vous parle de septième vague. Pour autant, nous demeurons extrêmement vigilants et ce sera un plaisir de vous répondre la semaine prochaine avec des éléments plus étayés. Je vous remercie.
Augustin LEFEBVRE
Bonjour…
Olivia GRÉGOIRE
Pardon, bonjour Monsieur.
Augustin LEFEBVRE
Augustin LEFEBVRE, Radio-Classique. Vous avez évoqué l'importance de ce déplacement du Président en Roumanie et en Moldavie. Mais est-ce qu'il n'y a pas des regrets de sa part que ça tombe pile dans cet entre-deux-tours des élections législatives ? Et puis question subsidiaire que je ne suis pas le premier à vous poser, est-ce qu'il est utile pour lui d'aller à Kiev ?
Olivia GRÉGOIRE
Merci Monsieur de vos deux questions. D'abord et avant tout, je veux rappeler que ce déplacement en Roumanie puis en Moldavie, c'est d'abord et avant tout la volonté du président de la République de tenir sa parole. Lorsqu'il a été réélu, il avait annoncé que ses deux premiers déplacements internationaux se feraient le premier à Berlin, il a eu lieu et puis une visite à nos troupes engagées sur des terrains de guerre. Et c'est donc pour cela que le président de la République se déplace ce mardi en Roumanie, comme je vous l'ai dit, pour aller soutenir, remercier et encourager nos troupes engagées à la frontière ukrainienne. Le président de la République dans le cadre de ce déplacement ne fait donc que, mais c'est important, tenir sa parole. Le déplacement à cette heure est prévu sur la Roumanie et la Moldavie. Pour autant, le président de la République demeure extrêmement attentif et engagé sur la situation internationale en Ukraine. Le Président a toujours dit qu'il irait en temps utile en Ukraine. Plusieurs options, très clairement, sont aujourd'hui sur la table. Rien n'est acté, je n'ai pas plus de commentaire à faire sur cette possibilité et je vous invite si vous avez de plus amples questions qui sont légitimes dans les prochaines heures, à contacter le service de la présidence. Je n'ai pas plus de commentaire à faire sur ce déplacement. Merci à vous.
Journaliste
Bonjour.
Olivia GRÉGOIRE
Bonjour.
Journaliste
(inaudible) pour TF1 et LCI. Le président de la République ce matin quand même, en quelques mots, a-t-il clarifié sa position en cas de second tour et de duel pour les législatives entre la Nupes et le Rassemblement national ? “Aucune voie pour le Rassemblement national”, a-t-on entendu en début de semaine. Mais il y avait un flou qui subsistait. Est-ce qu'il y aura du cas par cas ou pas ? Est-ce que la règle est la même pour toutes les situations, pour ces duels ? Et puis, deuxième question, a-t-il dit, un mot autour de la difficulté possible de mener les réformes à bien si la majorité absolue n'est pas atteinte dimanche ? Merci.
Olivia GRÉGOIRE
Merci de vos questions. Je me répéterai sur le fait que je suis ici dans un exercice de compte rendu du Conseil des ministres. Et j'ai à coeur, comme à chaque fois, d'être aussi fidèle que possible sur le contenu du Conseil des ministres. Par conséquent, le président de la République n'a pas cité de phrases comme celle que vous citez. Il a simplement remercié l'ensemble des Françaises, des Français bénévoles — assureurs, scrutateurs — engagés. Il s'est aussi… Il est revenu sur le taux de participation et est revenu sur l'enjeu collectif que représentait cet essoufflement démocratique. Le Conseil des ministres et le compte-rendu que j'en fais aujourd'hui en tant que porte-parole du Gouvernement, ne s'est pas plus exprimé que cela sur la situation politique et encore moins électorale. Nous avons, et c'était le sens des interventions précédentes, beaucoup de sujets d'actualité à gérer, cela ne vous a pas échappé, que cela soit d'ailleurs en matière de gestion et de préparation de la canicule, mais aussi de préparation de la rentrée scolaire, sans parler de la préparation et de la finalisation du projet de loi pouvoir d'achat, ou encore la loi d'exception sur les énergies renouvelables. Autant de textes qui, si la majorité présidentielle était majoritaire au second tour, seraient très vite enclenchés, façon de vous dire que nous avons beaucoup d'actualités qui ont été traitées ce matin. Je ne parle même pas de la situation internationale
dont je vous ai fait un compte rendu. Et ce n'était pas le lieu de l'expression politique et encore moins de l'analyse des résultats de dimanche dernier. Je vous le dis en amont, ce qui permettra, ce qui n'empêchera pas que vous me posiez des questions, mais ce qui permettra de vous dire que je vous l'ai dit, j'aurai un très grand plaisir, comme je l'ai fait hier, comme je le ferai dès l'après-midi, ce soir, demain et les prochains jours, à vous répondre en tant que politique, moi-même engagée, candidate dans la 12? circonscription de Paris. Là précisément, je porte la parole du Gouvernement et j'ai à coeur de vous rendre compte du compte-rendu du Conseil des ministres qui vient de se dérouler.
Journaliste
Je tente ma chance quand même parce que ce n'est pas très clair. Si on prend un exemple sur la première circonscription de la Somme entre François RUFFIN et la candidate du Rassemblement national, vous appelez à voter pour qui ?
Olivia GRÉGOIRE
Alors je vous remercie de cette question. Je crois que les lignes sont très claires. Si vous ne les estimez pas claires, c'est votre analyse. La ligne est très claire, elle a été rappelée par Madame, je vais donc la rappeler : pas une seule voix au Rassemblement national. Je n'ai pas l'intention de faire l'analyse des 577 circonscriptions. Je n'en ai même pas la compétence puisque je n'ai pas le plaisir de connaître tous les candidats.
Journaliste
Ça veut dire quoi ?
Olivia GRÉGOIRE
Ca veut dire juste, si je peux terminer ma phrase, que la ligne est très claire : pas une seule voix au Rassemblement national. Voilà. Si vous avez d'autres questions, elles sont à poser dans d'autres cadres et possiblement aux partis politiques, mais la ligne est très claire. Si vous ne l'estimez pas claire, c'est votre analyse, ce n'est pas la mienne.
Journaliste
C'est le vote blanc ou l'abstention ?
Olivia GRÉGOIRE
Je vous le redis, Madame : pas une seule voix au Rassemblement national. Je pense être claire comme de l'eau de roche et je pense que les Français comprennent très bien ce qui, dans le fond, nous importe. C'est que le message passe aux Français et il a été très clairement porté.
Journaliste
(inaudible)
Olivia GRÉGOIRE
Bonjour.
Journaliste
Alors nous assistons à une une hausse assez importante des taux souverains et un écartement des spreads. Donc je voulais savoir si le gouvernement et la Banque centrale européenne, si vous estimez que vous avez les outils nécessaires pour faire face à une crise, ou est-ce qu'au contraire, vous estimez que de nouveaux outils peuvent s'avérer nécessaires, et si oui, lesquels ? Merci beaucoup.
Olivia GRÉGOIRE
Je vous remercie de cette question technique. C'est une question qui se pose, qui n'a pour autant pas été abordée ce matin, le ministre de l'Économie et des Finances et de la Souveraineté industrielle, ainsi que le président de la République ont des échanges nourris et sont vigilants à l'endroit des mouvement de la BCE, je n'ai pas d'information dans le sens de la question que vous posez. Néanmoins comme elle est technique, je suggère, si j'ai de plus amples informations à vous apporter, de vous les apporter cet après-midi, après un échange avec le ministre de l'Économie et des Finances, si vous le souhaitez.
Journaliste
Oui, volontiers.
Olivia GRÉGOIRE
Avec plaisir, on s'organise en fin de conférence de presse. Merci.
Valérie LEROUX
Valérie LEROUX de l'AFP. J'avais une question sur la date à laquelle le projet de loi sur le pouvoir d'achat sera présenté : est-ce qu'il le sera immédiatement après les législatives, comme vous l'aviez laissé entendre, sauf erreur, ou est-ce qu'il pourrait ne l'être que début juillet, pour différentes raisons, comme on a pu l'entendre en coulisses ? Voilà.
Olivia GRÉGOIRE
Merci de votre question. J'ai effectivement laissé entendre qu'il devrait être présenté le mercredi 29 juin dans le prolongement des élections législatives, compte tenu de l'urgence qu'il y a à protéger le pouvoir d'achat des Français dans le contexte d'inflation. Il est possible, et donc je ne serais pas catégorique, qu'il y ait peut-être une semaine de glissement, et pas plus. Ce qui pourrait nous amener au 6 juillet, je n'ai pas plus d'informations au moment où je vous parle, mais je voudrais vous préciser que ce qui est essentiel pour le Gouvernement, même si votre question se pose, ce n'est pas tant le début des débats parlementaires, que le vote de ce projet de loi attendu, attendu par les Français et pour protéger leur pouvoir d'achat. Notre objectif en ça est toujours, que ce soit présenté le 29 juin, ou le 6 juillet, que ces mesures : bouclier tarifaire, l'indexation des retraites, du point des fonctionnaires, par exemple, et j'en passe, soient effectivement de façon sonnante et trébuchante dans le portefeuille des Français au mois d'août. C'est l'objectif qu'on poursuit, et qu'on démarre le 29 ou le 6 juillet, n'oblitère en rien la poursuite de cet objectif essentiel pour nous. Y-a-t-il d'autres questions ? Non. Je remercie nos invités du jour qui ont été remarquablement discrets. J'espère que ça vous a intéressé. Merci à toutes et à tous. À votre disposition dès maintenant et dans les prochains jours. Bonne journée et à la semaine prochaine.
Source https://www.gouvernement.fr, le 20 juin 2022