Texte intégral
Bonjour à toutes et à tous, je suis très heureux d'être aujourd'hui à Bruxelles.
Je suis venu après la présidence française de l'Union européenne pour continuer à porter les intérêts maritimes français et donc bien évidemment j'ai tenu à discuter, avoir une photo globale de tous les sujets importants pour notre pays, pour l'Union européenne avec le Commissaire européen à la Pêche. C'était une discussion qui était dense, qui était fructueuse. Il y a plein d'enjeux d'avenir, il y a aussi des urgences comme la question des aides carburants et donc on va continuer à travailler ensemble sur tous ces sujets.
Puis, je suis ici aujourd'hui puisqu'il y a le Conseil agriculture pêche avec un sujet majeur pour la France, pour l'Union européenne c'est la question de l'avenir de l'aquaculture. L'ambition, elle est claire elle est forte, c'est d'avoir une aquaculture qui soit compétitive, qui soit résiliente, qu'on arrive à aboutir, à aller fortement sur la question de la décarbonation de la flotte. C'est un enjeu pour nous qui est central parce que c'est aussi lié à la souveraineté alimentaire de notre continent et de notre pays. Donc moi, je suis très heureux d'être ici parce que, on le voit bien dans le contexte de retour de la guerre en Europe, avec ce qu'il se passe en Ukraine, avec tous les enjeux politiques mondiaux, la question de la souveraineté alimentaire et donc de la capacité à investir, à soutenir, à porter la filière pêche et la filière aquacole, elle est importante. Donc c'est pour ça que j'étais, aujourd'hui, dans le cadre de mon premier déplacement hors de l'Europe et hors de ma belle région de la Bretagne pour faire le point sur les dossiers et avancer dans l'intérêt des pêcheurs, dans l'intérêt de la filière et dans l'intérêt, bien évidemment, de tout l'espace européen.
Q - J'avais une question peut-être sur la réforme de la politique commune de la pêche qui sera lancée en fin d'année par la Commission européenne avec un rapport. Est-ce que vous pensez que des mesures pourraient s'imposer pour protéger davantage la ressource ou, au contraire, certaines mesures d'être relâchées comme, par exemple, l'obligation de débarquement qui pose des problèmes dans les ports notamment bretons ?
Hervé BERVILLE : Sur ça, ma ligne de conduite et celle du gouvernement français et du Président de la République française, Emmanuel Macron, est claire : il faut une approche qui soit pragmatique, qui soit raisonnée en prenant en compte les impacts économiques, en faisant en sorte de continuer à avoir une filière, une économie maritime qui soit puissante. Donc là, on attend le rapport de la Commission. La France a avancé sur un certain nombre de sujets pendant la présidence de l'Union européenne et on aura à discuter de toutes les dispositions. Mais l'enjeu central, c'est d'avoir une économie qui soit forte, qui soit résiliente et de toujours avoir une approche qui soit mesurée, pragmatique et adaptée aux réalités des acteurs économiques et en particulier des pêcheurs.
Q - Justement, en parlant des réalités, la Commission voudrait restreindre la pêche en eau profonde. Je crois qu'en septembre, elle devrait adopter des mesures pour interdire, fermer à la pêche en tout cas 57 habitats sensibles, vulnérables, et peut-être pour les pêcheurs, c'est le risque qu'un jour on interdise les chaluts de fond. Donc ça pose beaucoup de problèmes et ça inquiète beaucoup les pêcheurs pas seulement français mais européens.
Hervé BERVILLE : Cette inquiétude, elle est partagée par un certain nombre d'acteurs. Ce qui est important, c'est que dans le cadre de ce que je vous disais sur la nécessité d'avoir une souveraineté alimentaire et donc d'avoir une souveraineté économique, on doit avoir une filière pêche qui est pérenne, qui permette aux pêcheurs de vivre de leurs activités et dans le même temps, parce que c'est ce qu'ils demandent aussi, c'est ce que d'ailleurs nos concitoyens demandent aussi, d'avoir une capacité à protéger la ressource. Tout ça se fait en se basant sur les connaissances, en se basant sur la recherche. J'étais notamment la semaine dernière avec l'Ifremer où on travaille sur des techniques, sur l'innovation. Donc c'est comme ça que l'on doit avancer. En tout cas, c'est la méthode que j'aurais, c'est basé sur la connaissance, la recherche scientifique, le consensus, le maintien d'une filière qui est importante pour notre pays et pour la région Bretagne aussi, dont je viens, et la protection des ressources, notre bien le plus précieux et les biens communs comme les océans.
Source https://ue.delegfrance.org, le 21 juillet 2022