Texte intégral
MATHIAS KERN
Bonjour Geneviève DARRIEUSSECQ.
GENEVIÈVE DARRIEUSSECQ
Bonjour.
MATHIAS KERN
Bienvenue sur France Bleu Béarn Bigorre ce matin. Je précise que vous arrivez en Béarn un peu en voisine. Vous avez été maire de Mont-de-Marsan notamment pendant quasiment dix ans, mais ce matin, c'est en tant que ministre que vous vous déplacez. Déplacement dans un contexte social toujours particulier, au son parfois des casseroles. Est-ce que vous comptez, vous, esquiver cette casserolade qui est prévue en votre honneur ce matin ?
GENEVIÈVE DARRIEUSSECQ
Écoutez, je ne sais pas comment l'esquiver donc j'écouterai et je verrai des personnes et j'entendrai certainement.
MATHIAS KERN
Vous êtes prête justement à discuter avec les manifestants opposés à la réforme des retraites toujours ?
GENEVIÈVE DARRIEUSSECQ
Moi, je peux discuter. Au son des casseroles, on n'entendra rien. Donc, moi, je peux discuter dans le calme et sans aucun problème. Et à perte de vue ou à perte d'oreille, je peux parler ; mais il faut s'entendre pour parler.
MATHIAS KERN
C'est difficile de tourner la page de cette réforme des retraites, on y revient sans cesse ?
GENEVIÈVE DARRIEUSSECQ
Je pense c'est, oui, un petit peu difficile. Moi, je crois que le Président de la République et la Première ministre ont un objectif, c'est parler travail maintenant et moi je suis très attachée à cela. Parler emploi, parler travail, parler qualité du travail, parler peut-être rémunération, parler travail des personnes qui arrivent justement à ce fameux âge de la retraite qu'on appelle les seniors, parler emploi des jeunes aussi, pour moi, parler emploi des personnes handicapées ; pour moi aussi, c'est un enjeu majeur. Donc il me semble que ce sont des sujets qui intéressent les partenaires sociaux de prime abord et qu'on va se retrouver là-dessus, j'en suis certaine, dans les semaines à venir.
MATHIAS KERN
Il y a d'ailleurs un rendez-vous qui est prévu dès demain avec les syndicats et la Première ministre à Matignon. Ces manifestations tout de même, ça donne quand même la tendance du climat social ambiant. Vous, vous avez aussi l'impression que le pays est plus que jamais divisé ?
GENEVIÈVE DARRIEUSSECQ
Vous voyez, je viens beaucoup sur le terrain, je suis partagée. Je suis partagée parce que quand je vais dans ma ville ou quand je me déplace dans mon département que ce soit à titre privé ou même à titre officiel, je n'ai pas le sentiment... je n'entends pas beaucoup... personne ne m'a jamais parlé des retraites, par exemple, depuis des mois. C'est quand même incroyable.
MATHIAS KERN
Pourtant il y a des mobilisations même dans votre ville historique.
GENEVIÈVE DARRIEUSSECQ
Ce n'était pas un sujet dont on venait me parler spontanément. On vient de parler du pouvoir d'achat, on vient de parler de la cherté, oui, des produits. C'étaient les carburants à une période.
MATHIAS KERN
Ça veut dire que ce n'était pas une urgence, finalement, ce dossier des retraites ?
GENEVIÈVE DARRIEUSSECQ
Non, je ne pense pas. Comme vous, je pense que ce n'est pas - le sentiment que j'avais, moi - que ce n'était pas un marqueur qui crispait, et le sentiment plutôt que les personnes comprenaient parfaitement quels étaient les enjeux et quels sont les enjeux de cette affaire de retraites. Les enjeux, ils sont simples : pouvoir continuer à financer les retraites de tous et sans diminuer les pensions et sans augmenter les cotisations sociales donc trouver un équilibre afin que... comme nous sommes plus nombreux à être à la retraite et, progressivement, certainement moins nombreux à travailler, eh bien, trouver un équilibre qui permette de maintenir ce système par répartition pour les futurs retraités qui sont les plus jeunes aujourd'hui.
MATHIAS KERN
Donc vous redites que cette réforme, elle était nécessaire, indispensable ?
GENEVIÈVE DARRIEUSSECQ
Elle était nécessaire tout simplement parce que, sinon nous allions dans le mur et nous allions dans le mur avec un système qui était totalement déficitaire, qui est aujourd'hui déficitaire. Et je crois que c'est le maire de cette ville François BAYROU, haut-commissaire, qui l'a bien démontré dans un rapport, qui est déjà aujourd'hui déficitaire et on ne peut pas poursuivre ainsi. Mais je crois, moi, j'ai le sentiment que la majorité de la population a bien compris ces enjeux et y compris la jeunesse. Parce que moi, quand je pense à mes enfants, je me dis que moi, la retraite, je vais l'avoir, je n'ai pas de problème. Mais eux ? Qui va financer leur retraite ? Quel sera leur niveau de retraite ? C'est aujourd'hui qu'il faut s'en occuper. Et j'ai le sentiment que dans la population générale, c'est quelque chose qui a été compris majoritairement. Après, il peut y avoir, j'ai bien compris, des désaccords sur ... Enfin, on ne peut pas... Quand j'entends "retraite à 60 ans", non, ça n'existera jamais. Ça n'existera pas, c'est un impossible. Donc il y a aussi, tout est une question d'équilibre. Et je crois que l'équilibre, il était là. Beaucoup de choses ont été améliorées à l'Assemblée nationale et au Sénat et donc voilà, nous allons ... et parlons Travail aujourd'hui.
MATHIAS KERN
Vous allez justement parler Travail aujourd'hui. Il y a une rencontre qui est prévue avec une agence d'intérim pour donc parler accessibilité au travail des personnes handicapées. Vous allez aussi par scolarité ce matin à Pau. En parlant d'accessibilité, nous, on a évidemment en tête ici à Pau, la gare qui est un gros point noir ; il n'y a toujours pas d'ascenseur pour rejoindre les quais pour prendre le train tout simplement quand on est en fauteuil roulant, mais pas seulement, quand on a une grosse valise aussi. C'est pour quand un ascenseur à la gare de Pau ?
GENEVIÈVE DARRIEUSSECQ
Alors là, je suis incapable de vous le dire. Ce qui est certain, c'est que dans l'accessibilité, nous avons... Le président de la République, lors de la conférence nationale du handicap, a annoncé un milliard et demi.
MATHIAS KERN
Ça, c'était le mois dernier.
GENEVIÈVE DARRIEUSSECQ
C'était le mois dernier. Un milliard et demi qui se décomposera entre une certaine une certaine somme pour l'État et tout l'immobilier de l'État, mais également pour aider les collectivités locales et, notamment les plus petites, à mettre en accessibilité et pour aider aussi les commerces du quotidien, ceux qui sont les établissements recevant du public dit de cinquième catégorie. Ce sont en fait les commerces du quotidien : la boulangerie, l'épicerie, le bar.
MATHIAS KERN
On a pris donc trop de retard en la matière, justement ?
GENEVIÈVE DARRIEUSSECQ
Sur le plan des gares, il y a 400 millions d'euros pour les gares nationales. Les grandes gares nationales qui doivent être mise en accessibilité et le programme doit se terminer dans les quatre ou cinq ans qui viennent.
MATHIAS KERN
Ça veut dire que Pau n'est pas un cas isolé, en France, c'est ça ?
GENEVIÈVE DARRIEUSSECQ
Mais malheureusement, non. Nous sommes en retard et nous sommes d'ailleurs assez scandaleusement en retard. D'ailleurs, tout le monde l'a dit, ce retard n'est pas acceptable aujourd'hui. Parce que la mise à l'accessibilité, c'est pour les personnes en fauteuil roulant, mais c'est aussi pour les personnes âgées à mobilité réduite, et notre population…
MATHIAS KERN
Avec des valises, bien sûr.
GENEVIÈVE DARRIEUSSECQ
Avec des valises, les mamans avec des poussettes. Je veux dire c'est un espace public qui est plus facile, qui est plus aisé et qui est plus facile pour tous. Donc c'est un enjeu sociétal. Donc, il faut absolument que nous mettions les moyens pour que cette accessibilité progresse. Et le Président de la République l'a dit, il y aura aussi des sanctions pour ceux qui ne seront pas rentrer dans cette démarche rapidement dans les années à venir.
MATHIAS KERN
Merci beaucoup Geneviève DARRIEUSSECQ d'être venue ce matin à ce micro. Je rappelle, vous êtes ministre déléguée chargée des personnes handicapées. Merci et bonne journée à vous.
GENEVIÈVE DARRIEUSSECQ
Merci à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 17 mai 2023