Texte intégral
ROMAIN DESARBRES
Stanislas GUERINI est avec nous, bonjour Monsieur le ministre.
STANISLAS GUERINI
Bonjour.
ROMAIN DESARBRES
Ministre de la Transformation et de la fonction publiques. On va parler évidemment réforme des retraites, on va parler revenu des fonctionnaires, il va y avoir des négociations la semaine prochaine, mais tout d'abord l'actualité. On était il y a quelques instants en direct de l'Indre, jusqu'à 60.000 teufeurs attendus ce week-end dans l'Indre pour une rave party, interdite, elle a été interdite par le préfet.
STANISLAS GUERINI
Illégale.
ROMAIN DESARBRES
Illégale, violation de la propriété privée, qu'est-ce que ça vous inspire ?
STANISLAS GUERINI
Ça m'inspire qu'il faut que l'Etat fasse son devoir, ce qu'il a à faire, c'est-à-dire permettre d'encadrer maintenant cette manifestation, elle est illégale, vous l'avez dit, elle occupe le terrain d'un agriculteur, donc il y a 200 gendarmes qui vont tout le week-end encadrer cette manifestation, je pense à eux, c'est l'occasion de saluer le travail des forces de l'ordre, puis je pense qu'il faut faire appliquer la loi, c'est-à-dire qu'une enquête a été déclenchée, cette manifestation elle est illégale, il devrait y avoir une procédure, et puis que chacun soit mis en face de ses responsabilités.
ROMAIN DESARBRES
Est-ce que c'est un symbole de l'esprit du moment, chacun fait ce qu'il veut, interdiction de la préfecture, mais on y va quand même ?
STANISLAS GUERINI
Non, je ne crois pas. Ces manifestations, ces " rave party ", ça fait, je crois quelques années que vous commentez ces types d'initiatives sur votre antenne, je crois que c'est surtout la manifestation de l'intérêt d'avoir un Etat fort, d'avoir un Etat qui mobilise les forces de l'ordre, elles le sont beaucoup en ce moment, et qui ne laisse rien passer, évidemment qu'il faut qu'une enquête soit déclenchée sur de tels agissements.
ROMAIN DESARBRES
Le maire de Saint-Brévin a été entendu, a été reçu par la Première ministre et a été entendu au Sénat, il a raconté comment il a été abandonné par l'Etat, il n'y a pas d'autres mots, quand il était menacé, le préfet et les gendarmes lui disaient " c'est la démocratie, c'est comme ça, moi aussi je suis menacé ", vous l'avez entendu comme moi. Est-ce qu'il aurait dû être plus soutenu, plus protégé ?
STANISLAS GUERINI
Vous savez, il y a une commission parlementaire qui va permettre de faire toute la lumière, où chacun va pouvoir s'exprimer, où ce qu'a fait l'Etat pourra être mis en avant aussi. Moi je respecte ce maire, je crois qu'il faut défendre nos élus, les défendre encore davantage, le ministre de l'Intérieur l'a dit, bien sûr qu'on pourrait toujours faire mieux, et il faut agir parce que les élus ce sont ceux qui sont en première ligne dans notre République, et donc nous voulons continuer à mieux les défendre. Dans le quinquennat précédent on a pris des mesures pour mieux accompagner les élus qui sont justement attaqués, nous avons pris des mesures pour mieux accompagner aussi les fonctionnaires - on parlait à l'instant des forces de l'ordre - qui sont insultés, attaqués, parfois violentés, et donc le gouvernement va aller plus loin pour pouvoir mieux protéger ces élus, va mettre en place des réseaux de référents dans les gendarmes, dans les commissariats, pardon, dans les gendarmeries, va permettre aussi d'aligner les régimes de sanctions contre les élus, vous savez aujourd'hui on a alourdi le dispositif de sanctions, eh bien il faut faire pareil parce que quand on est un élu de la République on porte, au fond, l'uniforme de la République.
ROMAIN DESARBRES
Mais personne ne doute de la volonté politique, je pense que personne ne doute de votre sincérité, de la sincérité du ministre de l'Intérieur, à protéger les élus, de droite comme de gauche, mais dans la réalité les maires se disent " oui, très bien, ça c'est des belles paroles… "
STANISLAS GUERINI
Non, ce sont plus que des belles paroles.
ROMAIN DESARBRES
" Mais moi quand je suis face à des gens qui s'installent illégalement sur un terrain, quand je suis face à des gens qui déversent des gravats dans une décharge sauvage, je suis tout seul. "
STANISLAS GUERINI
Ce sont des actes, on vient d'en parler à l'instant, quand on envoie, et l'État décide d'envoyer 200 gendarmes sur un terrain pour justement accompagner les élus, ce ne sont pas des paroles en l'air, renforcer le régime de sanctions ce ne sont pas des paroles en l'air, et donc il ne faut pas laisser penser qu'il y a une forme d'impunité qui pourrait s'installer. Il faut agir, être aux côtés de ceux qui chaque jour font vivre notre République, je crois que c'est la responsabilité de l'Etat, ce ne sont pas des paroles en l'air, il faut faire mieux, il ne faut rien laisser passer. Vous savez, c'est dans un climat, évidemment de violence, qui est parfois alimenté, suscité, par ceux qui ont une responsabilité politique, tout ça il y a une forme de continuum évidemment, quand je vois…
ROMAIN DESARBRES
Vous pensez à qui, à Eric DUPONT-MORETTI qui fait des bras d'honneur dans l'hémicycle ?
STANISLAS GUERINI
Mais bien entendu que non, il défend tous les jours justement celles et ceux qui défendent notre capacité à porter notre République, je pense à ceux d'extrême droite, d'extrême gauche, qui affaiblissent notre démocratie. Quand je vois Monsieur MELENCHON incapable de dénoncer l'agression violente, ignoble, contre une personnalité, parce qu'elle fait partie de la famille du président de la République, quand je vois des élus de la France insoumise qui disent « Louis XVI on l'a décapité, MACRON on peut recommencer », vous ne croyez pas que tout ça, ça alimente un climat qui ensuite autorise les uns et les autres à être violents à attaquer ? ils ont une forme de responsabilité, ils ont même une grande responsabilité dans ce climat-là, donc il faut, républicains, démocrates…
ROMAIN DESARBRES
Vous faites allusion à ce qui s'est passé à Amiens, avec Jean-Baptiste TROGNEUX…
STANISLAS GUERINI
Bien entendu.
ROMAIN DESARBRES
Le petit-neveu de Brigitte MACRON.
STANISLAS GUERINI
Mais il faut que tous ensemble on puisse réagir, c'est un danger immédiat pour notre République, c'est un danger immédiat pour notre démocratie, donc il peut y avoir dans notre démocratie des oppositions, on est dans une grande démocratie, qui permet la liberté d'expression, qui permet de manifester, qui permet la caricature, mais il y a un certain nombre de lignes qu'il ne faut pas dépasser. Quand je vois qu'un « artiste » même, je mets des guillemets autour du mot artiste…
ROMAIN DESARBRES
Je voudrais qu'on reste deux secondes sur Jean-Luc MELENCHON, on va aller sur ce qui se passe à Avignon, mais… Jean-Luc MELENCHON est dangereux pour la démocratie ?
STANISLAS GUERINI
Chacun voit que, petit à petit, il est en train de quitter le champ de la démocratie, par ses propos, par son refus de dénoncer clairement, sans ambiguïté les violences, par ses appels à mettre à bas la République, ce qu'il appelle « la mauvaise République », c'est-à-dire au fond la République qui ne correspond pas à ses aspirations électorales, eh bien oui tout ça évidemment ce n'est pas un discours démocrate, mais comment s'étonner, il l'a théorisé lui-même, son parti politique, lui-même, veut tout conflictualiser, il l'a dit, il veut mettre à bas nos institutions, et ses appels à le faire sont de moins en moins déguisés, eh bien oui tout ça évidemment c'est un terreau pour ensuite les violences, il a une grande responsabilité dans ce qui se passe aujourd'hui, et le champ démocrate, le champ républicain doit être en capacité de le dénoncer, de pointer les responsabilités et de réagir, de réagir sans ambiguïté, qu'on ne mette pas de " mais " à chaque fois qu'il y a des actes de violence, contre des élus, contre des personnes, tout simplement parce qu'ils sont de la famille d'un dirigeant politique, c'est insupportable, et ça doit être fait quel que soit le champ politique. Mais je pointe aussi la responsabilité de ceux qui laissent faire, de ceux qui s'allient avec la France insoumise, et c'est bien dommage que des partis de gouvernement qui étaient autrefois responsables se soient mis aujourd'hui…
ROMAIN DESARBRES
Le parti socialiste.
STANISLAS GUERINI
Je pense évidemment au Parti socialiste…
ROMAIN DESARBRES
Qui se perd.
STANISLAS GUERINI
Qui se perd dans cette NUPES, derrière, en étant à la remorque de la France insoumise qui, oui, chaque jour un peu plus quitte le champ républicain.
ROMAIN DESARBRES
Emmanuel MACRON grimé en Adolf HITLER, des satyres, des dessins satiriques, on le voit…
STANISLAS GUERINI
C'est de même nature, ce n'est pas de la caricature…
ROMAIN DESARBRES
A Avignon.
STANISLAS GUERINI
Je note d'ailleurs que " l'artiste ", vous me permettrez de mettre des gros guillemets autour du terme " artiste ", qui se livre à de telles fresques, c'est le même qui faisait une fresque clairement antisémite, où on voyait Jacques ATTALI tirer les ficelles d'une marionnette qui était le président de la République, tout ça est un incroyable renversement des valeurs, une incroyable perte de repères dans le champ démocratique, là aussi je crois qu'il faut que sans ambiguïté tous ceux qui se situent dans le champ démocratique puissent dénoncer et ne rien laisser passer. Vous savez moi j'avais, à la tête du parti, porté plainte contre des dessins de cette nature-là…
ROMAIN DESARBRES
Du parti LREM.
STANISLAS GUERINI
Du parti La République en Marche, parce que je crois qu'il ne faut rien laisser passer, tout ça c'est, au fond dangereux pour notre démocratie parce que ça fait perdre les repères, ça fait perdre les valeurs, et donc il faut que tous ensemble on puisse réagir et la République doit montrer aussi sa force dans ces moments-là.
ROMAIN DESARBRES
Nicolas SARKOZY dans " Le Figaro ", on ne va pas rentrer dans le fond de l'affaire dite des écoutes, mais j'aimerais vous entendre sur un point de ce que dit l'ancien président de la République dans « Le Figaro » ce matin. " Certains magistrats ", dit-il, " sont dans un combat. Politique ", est-ce que vous êtes d'accord et quel est votre commentaire ?
STANISLAS GUERINI
Moi, vous savez, membre du Gouvernement je n'ai pas à juger, il y a un principe qui est très important qui est celui-là la séparation des pouvoirs , donc je n'ai pas à juger de la nature politique des décisions de justice, ce que je peux vous dire de façon très claire c'est que le président Nicolas SARKOZY a le droit se défendre, il a droit, comme chacun, à faire valoir ses arguments, à la présomption d'innocence, c'est très important, maintenant il y a un pourvoi en cassation, et donc qu'il puisse aller au bout de cette démarche-là, il a droit au respect, à la présomption d'innocence, comme chacun.
ROMAIN DESARBRES
Vous allez rencontrer la semaine prochaine les syndicats de la fonction publique, à partir de lundi ?
STANISLAS GUERINI
A partir de lundi, oui, toute la semaine prochaine.
ROMAIN DESARBRES
Pour parler revenus ?
STANISLAS GUERINI
Pour parler des sujets que les organisations syndicales souhaiteront aborder, c'est-à-dire les sujets d'intérêt premier pour les agents de la fonction publique, et oui, bien sûr, nous allons parler pouvoir d'achat, nous allons parler revenus, parce que ce sont les sujets qui nécessitent aujourd'hui d'être discutés. Moi je me félicite qu'on puisse retrouver ce dialogue-là. Il y a eu évidemment un conflit, un conflit social autour des questions des retraites, je pense qu'un dialogue social respectueux, c'est un dialogue social où on peut assumer d'avoir des accords et des désaccords, et puis pouvoir avancer, encore une fois dans l'intérêt des salariés, dans l'intérêt des agents de la fonction publique.
ROMAIN DESARBRES
Eux disent qu'il y a une urgence pour leur pouvoir d'achat, vous confirmez ?
STANISLAS GUERINI
Mais, j'ai moi-même indiqué, quand on a augmenté le revenu minimum dans la fonction publique, vous savez c'est ce qu'on a fait il y a quelques jours, le SMIC a augmenté dans notre pays, tant mieux, c'est une bonne chose, et on l'a fait évidemment aussi pour les agents de la fonction publique, pour qu'il n'y ait pas un seul agent en France qui soit rémunéré en-dessous du salaire minimum, mais j'ai moi-même indiqué que ce n'était pas pour solde de tout compte. Il y avait aujourd'hui une inflation, qui était importante, qui touchait en particulier, dans notre pays, les bas revenus, les bas de grilles dans la fonction publique, je crois que c'est notre responsabilité, là aussi, d'agir. On l'a fait, je l'ai fait en tant que ministre de la Fonction publique, l'année dernière, on a augmenté le point d'indice comme jamais on l'avait augmenté depuis bientôt 40 ans dans notre pays, eh bien ça c'est exactement les discussions qu'on va avoir avec les syndicats.
ROMAIN DESARBRES
Donc vous leur dites la colère contre la réforme des retraites c'est derrière nous, c'est passé, et maintenant parlons salaires ?
STANISLAS GUERINI
Non, je pense que ça serait un peu caricatural de dire ça, moi je pense qu'il faut être en capacité, y compris par les retraites, il y a un certain nombre de mesures qui sont des avancées pour les fonctionnaires. Comment est-ce que ça va s'appliquer ? On donne la capacité aux fonctionnaires, sur la fin de leur carrière, de se mettre à temps partiel et de garder leur niveau de rémunération, ça s'appelle la retraite progressive, ça n'existait pas dans la fonction publique, ça ce n'est pas une petite affaire, donc voyez qu'il y a des sujets à discuter. On va donner la possibilité à des agents contractuels d'améliorer leur situation, j'ai indiqué que je souhaitais absolument que cette mesure, qui a été retoquée par le Conseil constitutionnel, elle puisse s'appliquer, donc il faut pouvoir parler de ça aussi parce que ce sont des améliorations pour les agents publics, ce ne sont pas des petites affaires. On a pris la décision d'investir massivement, 100 millions d'euros par an, pour travailler justement sur la prévention de la pénibilité de l'usure, ce sont aussi des questions qu'il faut pouvoir discuter avec les syndicats. Donc, moi je n'élude absolument pas ces sujets-là, je pense qu'au contraire partir au fond du débat qu'on a eu sur les retraites, qui doit nous inciter à mieux travailler sur les carrières, mieux travailler sur les conditions de travail au fond, c'est l'essentiel, ce sont des sujets qu'il faut regarder en face et je crois que c'est de ça dont il faut aussi parler et de ça dont il faut partir avec les syndicats.
ROMAIN DESARBRES
Je voulais vous entendre également sur ce qui s'est passé à Villerupt en Meurthe-et-Moselle, l'auteur de la fusillade du week-end dernier est un homme de 38 ans dont le nom est cité dans 140 dossiers, condamné des dizaines de fois, qui s'en fiche totalement de la vie en société et accessoirement de la justice. Qu'est-ce qu'il faut faire pour que les habitants de cette commune, près du Luxembourg, n'aient plus à subir les agissements de ce type d'individu ? en fait les Français ne comprennent plus ça, on peut déraper une fois, deux fois, trois fois, mais des dizaines de fois, non.
STANISLAS GUERINI
Je ne peux vous répondre qu'une chose, faire appliquer la loi…
ROMAIN DESARBRES
Oui, mais ça ne marche pas.
STANISLAS GUERINI
Et la loi, et le droit, elle permet de prendre en compte les faits de récidive…
ROMAIN DESARBRES
Force est de constater que non, jusque-là.
STANISLAS GUERINI
D'alourdir les peines quand c'est le cas et que les choses sont avérées. Donc, moi, membre d'un Gouvernement, je n'ai pas à être juge à la place des juges, magistrat à la place des magistrats, j'ai à faire appliquer la loi, à demander qu'on fasse appliquer la loi, et en l'occurrence elle permet aujourd'hui justement de prendre en compte ces cas de récidive, c'est tout ce que j'ai à vous répondre ce matin sur ce type d'affaire.
ROMAIN DESARBRES
Regardez notre sondage CSA pour CNews, " la justice est-elle trop laxiste avec les multirécidivistes ? ", oui à 89%, non à 10%. Qu'est-ce que vous auriez répondu si quelqu'un de CSA vous appelait ? " Bonjour Monsieur GUERINI ", enfin " Bonjour Monsieur ", généralement c'est anonyme, " est-ce que la justice est trop laxiste avec les multirécidivistes ? "
STANISLAS GUERINI
Simplement je ne réponds pas en tant que sondé, je réponds en tant, encore une fois, que membre d'un exécutif qui renforce considérablement les moyens de la justice pour pouvoir justement faire appliquer la loi et le droit, et parfois le faire plus rapidement. On le sait, moi je me mobilise évidemment avec l'ensemble de mes collègues du gouvernement pour la qualité de nos services publics, un des attendus sur la justice c'est que les décisions soient plus prises plus rapidement, et justement de réinvestir, comme jamais un gouvernement ne l'a fait, pour renforcer les moyens de la justice, plus d'un tiers d'augmentation du budget des moyens de la justice, pour avoir plus de magistrats, plus de greffiers, c'est renforcer aussi notre capacité à être plus fort pour que nos concitoyens…
ROMAIN DESARBRES
Comment vous l'expliquez ce résultat, 89% des Français, ce n'est pas 51, 49, c'est 89% ?
STANISLAS GUERINI
Oui, mais à chaque fois on prend un cap particulier…
ROMAIN DESARBRES
Ça ce n'est pas Villerupt, c'est en général, non, non, " la justice est-elle trop laxiste… ? "
STANISLAS GUERINI
Pardon, mais, quand très souvent, ça peut arriver, sur des antennes ou d'autres, on passe une matinée à commenter un cas de justice, parfois il n'y a pas forcément le contexte qui a donné la décision judiciaire, je pense qu'on ne contribue pas aussi au renforcement de la qualité de…
ROMAIN DESARBRES
Je ne sais pas précisément à quoi vous faites allusion, mais en tout cas là c'est un sondage, et Villerupt c'est quelque chose qui s'est passé le week-end dernier.
STANISLAS GUERINI
Moi, ce que je crois, c'est que c'est une question non pas, en l'occurrence d'arsenal législatif, vous le savez comme moi, il y a des possibilités d'alourdir les sanctions en cas de récidive, je crois que c'est une question d'efficacité en réalité, du continuum qu'il y a entre le travail que mène la police, ce que mènent comme tâche les magistrats elle est lourde, elle est difficile, notre responsabilité à nous, membres d'un gouvernement, c'est de renforcer les moyens, pour plus d'efficacité, plus de rapidité aussi, encore une fois de notre justice, et c'est ça qui donnera à nos concitoyens le sentiment au fond que le service est rendu.
ROMAIN DESARBRES
Dernière question. Nicolas SARKOZY appelle Emmanuel MACRON à rassembler la droite, est-ce que vous avez besoin des LR pour avoir la majorité absolue à l'Assemblée…
STANISLAS GUERINI
Moi je veux continuer de penser que ce n'est pas…
ROMAIN DESARBRES
Qu'est-ce que vous dites à Eric CIOTTI ?
STANISLAS GUERINI
Une question de droite ou de gauche, c'est une question de bâtir des majorités pour pouvoir avancer, ce qu'on a fait à de nombreuses reprises depuis le début de ce quinquennat, sur des sujets d'importance, je pense aux questions nucléaires, je pense aux questions autour du travail, je pense aux questions autour de la transition écologique, tout ça ce sont des sujets…
ROMAIN DESARBRES
De l'immigration, avec le projet de loi en juillet ?
STANISLAS GUERINI
Mais, sans aucun tabou, évidemment il faut qu'on puisse bâtir des majorités avec celles et ceux, de bonne volonté, justement dans le champ républicain que je mentionnais tout à l'heure, qui veulent voir leur pays avancer tout simplement, donc je crois qu'il faut éviter à chaque fois de vouloir se réenfermer dans une vision de dire " est-ce que c'est avec la droite, est-ce que c'est avec la gauche qu'il faut faire ", il faut faire avec celles et ceux qui sont prêts, sur des sujets d'intérêt, le travail, la sécurité, la transition écologique, les services publics, ce que nous essayons de faire en réinvestissant bien souvent, de voir notre pays avancer, je pense que c'est faisable et je crois qu'il y a, à l'Assemblée nationale comme au Sénat, des hommes et des femmes de bonne volonté pour pouvoir le faire, eh bien c'est avec eux, c'est vers eux qu'il faut se tourner aujourd'hui.
ROMAIN DESARBRES
Parce que sur le projet de loi immigration, sur l'immigration, Eric CIOTTI veut stopper le regroupement familial, il faut stopper les prestations sociales versées aux clandestins, il est le patron des Républicains, vous pourriez le suivre là-dessus ? Il va y avoir un gros texte en juillet, un texte en tout cas.
STANISLAS GUERINI
On peut avoir des débats, là aussi, marquer des différences, moi je ne suis pas Eric CIOTTI sur toutes les propositions qu'il peut faire sur les questions autour de l'immigration, mais je vois aussi qu'il y a un besoin exprimé par nos concitoyens, là aussi de mieux faire appliquer la loi, là aussi quand des décisions de justice sont prises, de reconduite aux frontières, de pouvoir le faire, eh bien c'est ça que la majorité est décidée à faire avec un texte de loi qui est équilibré, qui est à la fois fort sur les enjeux régalien pour faire appliquer le droit et la loi, et puis équilibré aussi en regardant la situation économique en face, en voulant favoriser l'immigration de travail, eh bien c'est ce texte que nous mettons au débat, que nous mettons en discussion, et je suis absolument convaincu qu'il y a des possibilités, si on débat avec sincérité, au fond, de pouvoir construire des majorités dans ce quinquennat, c'est un quinquennat qui doit permettre d'avancer sur des sujets, là encore d'intérêt général pour notre pays.
ROMAIN DESARBRES
Stanislas GUERINI, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, avec nous ce matin sur le plateau de "La matinale"…
STANISLAS GUERINI
Merci à vous.
ROMAIN DESARBRES
Merci Monsieur le ministre d'avoir été avec nous, bonne journée à vous, à bientôt.
STANISLAS GUERINI
Bonne journée.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 22 mai 2023