Texte intégral
LAURENCE FERRARI
Bonjour Monsieur le Ministre.
GABRIEL ATTAL
Bonjour Laurence FERRARI.
LAURENCE FERRARI
Bienvenu dans la matinale de Cnews. On va parler de vos dossiers, qui concernent les Français, on va en parler, la fraude des impôts, il y a beaucoup des choses évidemment qui concernent nos concitoyens. Mais la vie des Français, c'est d’abord et avant tout aujourd’hui le pouvoir d’achat, et c'est aussi l’insécurité. On a ce qui s’est passé à Villerupt, en Meurthe-et-Moselle, avec un profil du suspect qui a 140 mentions sur son cahier judiciaire. Comment est-ce possible aujourd’hui, Monsieur le Ministre, qu’un homme comme cela puisse ouvrir le feu et faire des blessés dans cette ville, Villerupt ?
GABRIEL ATTAL
Eh bien d’abord, quand on voit ce type de trajectoire, on se dit que c'est un immense gâchis collectif. On tient, vous le disiez, plus d’une centaine de mentions sur un casier judiciaire.
LAURENCE FERRARI
140. Des dizaines de condamnations.
GABRIEL ATTAL
C’est vrai que je pense aux policiers qui l’ont interpelé, probablement à de très nombreuses reprises, et puis qui l’on vu recommencer un certain nombre de délits. Je pense aux Français qui sont concernés, qui ont pu être victime, et aux forces de sécurité d’une manière générale. Moi j'ai l'honneur d'être en charge des douaniers dans notre pays, qui luttent de manière extrêmement forte contre les trafics de stupéfiants, qui réalisent 70% des saisies, et c'est vrai qu'ils attendent et qu’on leur doit d'avoir une réponse judiciaire qui permet de protéger les Français et de répondre à ce sentiment qu'il peut y avoir parfois d'impunité. Alors, j'ai vu que dans le cas de la personne concernée, les premières inscriptions au casier judiciaire, en tout cas les premiers faits, dataient de ses 16 ans. On a fait une réforme ces dernières années qui me semble très importante, qui est celle du Code de justice des mineurs. Avant, il fallait 2 ans voire 3 ans pour juger un mineur, qui était souvent d'ailleurs devenu majeur entre-temps. On a mis en place une réforme pour réduire très fortement les délais pour passer à 6 mois maximum. Je pense et je me dis, moi, toujours quand je vois, je ne connais pas dans les détails cette situation, quand je vois ce type de trajectoire, je me dis toujours : s'il y avait une réponse extrêmement ferme, extrêmement rapide, extrêmement efficace, très tôt, peut-être que ça aurait changé cette trajectoire. Donc ça c'est la première chose. Deuxième chose, donner plus de moyens à la justice pour qu'elle puisse agir plus efficacement d'une manière générale.
LAURENCE FERRARI
Vous passez que ça n’est que, une histoire de moyens.
GABRIEL ATTAL
Non, justement.
LAURENCE FERRARI
Une question de volonté politique aussi ?
GABRIEL ATTAL
Justement, je pense qu’il y a d'abord un enjeu de réponse et de fermeté. Et donc le Code de justice des mineurs, il a été modifié. Deuxième chose, le budget, parce que ça compte quand même et que notre justice elle a besoin aussi de moyens pour pouvoir répondre rapidement et efficacement. Il n’y a rien de pire qu'une personne qui est interpellée et qui se retrouve le lendemain dans la même rue sur le même trottoir dehors, à faire les mêmes choses, parce que la justice ne répond pas assez rapidement. Depuis 2017, le budget de la justice a augmenté de quasiment 50%, et on va continuer à l'augmenter en recrutant des greffiers, des magistrats, pour être plus efficace. Voilà. Et il y a une loi de programmation sur la justice qui va être discutée dans les prochains mois, qui est portée par mon collègue garde des Sceaux, l'objectif c'est d'être encore une fois beaucoup plus efficace et de mettre fin à ce que beaucoup de Français ressentent comme de l'impunité.
LAURENCE FERRARI
Et il y a cette colère des Français qui se disent, voilà, nous on paie nos impôts et l'Etat est impuissant, l'Etat se retire des quartiers les plus difficiles, parce que là aussi les habitants sont les premières victimes de ce type d'individus.
GABRIEL ATTAL
Non mais c'est pour ça qu'on doit continuer à agir et à investir. On travaille aussi, vous le savez, sur un engagement du président de la République pris pendant la campagne, les forces d'action républicaines, pour dans les quartiers les plus difficiles, ceux où la République recule et où la criminalité progresse, on puisse envoyer une réponse extrêmement ferme, extrêmement ciblée.
LAURENCE FERRARI
Le pouvoir d'achat, autre grande préoccupation des Français, Bruno LE MAIRE reçoit demain les industriels qui sont pointés du doigt par la grande distribution, parce qu'ils ne veulent pas de nouvelle session de négociation des prix. Il faut les forcer, les obliger à baisser leurs prix, alors que les prix sur les marchés de gros sont en train de diminuer, et pas dans les rayons ?
GABRIEL ATTAL
Oui, notre logique elle est claire : il y a eu ces derniers mois, et notamment l’an dernier, une hausse très forte des prix des matières premières, les prix de gros, les prix du fret, les prix de l'énergie. Et donc vous avez des industriels, dont les coûts ont augmenté, qui l'ont répercuté sur le prix auquel ils vendent à la grande distribution. Jusque-là on peut l'entendre, mais là on voit que les prix de gros baissent, les matières premières ça baisse, le fret ça baisse et l’énergie ça baisse. Et donc nous, ce qu’on demande de manière très ferme, c'est que ça se répercute sur les prix pour le consommateur. Donc Bruno LE MAIRE et ma collègue Olivia GREGOIRE ont réuni la semaine dernière la grande distribution, ils réunissent cette semaine les industriels, on leur donne 15 jours pour qu’ils se remettent autour de la table et qu’ils négocient les nouveaux prix, pour un, répercuter sur la facture des consommateurs les baisses.
LAURENCE FERRARI
Sinon ? Sinon quoi ?
GABRIEL ATTAL
D'abord il y a plusieurs pistes qui ont été avancées par mes collègues, Bruno LE MAIRE l'a rappelé hier, notamment le fait de dire aux Français qui sont les industriels qui ne jouent pas le jeu…
LAURENCE FERRARI
Vous croyez que ça va leur faire peur ?
GABRIEL ATTAL
Je pense que les Français, vous savez, ils sont très attentifs à ce que les entreprises jouent le jeu, et donc si…
LAURENCE FERRARI
Il s'agit de multinationales.
GABRIEL ATTAL
Si on leur dit, comme Bruno LE MAIRE l'a évoqué, qui sont les entreprises qui ne jouent pas le jeu et qui en profitent pour faire de la marge…
LAURENCE FERRARI
Mais, la grande distribution, elle le dit tous les jours, à chaque fois qu'on a sur nos plateaux, ou monsieur COTILLARD ou monsieur LECLERC, ils donnent le nom de ces multinationales.
GABRIEL ATTAL
Là, je pense qu’on peut le faire de manière encore plus forte et solennelle, et puis ensuite on regardera toujours quelles sont les possibilités législatives, réglementaires, pour inciter ces entreprises à répercuter sur les prix.
LAURENCE FERRARI
Ça veut dire sanctions financières ? C'est ça ? Ça veut dire quoi ?
GABRIEL ATTAL
C'est l'ultime arme, pour mettre une forme de pression. Moi je fais toujours très attention aussi quand on actionne ce type de levier, à ce que ça ne se retrouve pas in fine dans la facture du consommateur, parce que vous pouvez avoir des entreprises…
LAURENCE FERRARI
Voilà, parce que ça ne fait pas baisser les prix, ça.
GABRIEL ATTAL
Vois pouvez avoir des entretiens qui vont dire à ce moment-là : on va répercuter sur la facture. Cela dit, c'est ce qu'on a fait par exemple sur les prix de l'énergie. Vous savez que des énergéticiens avaient " profité " entre guillemets de la situation de l'inflation sur les prix de l'énergie, de la spéculation, on a fait une taxe sur leurs superprofits, une contribution sur la rente intramarginale, pour parler avec un terme technique, et on a récupéré plusieurs milliards d'euros qui nous ont permis de financer le bouclier énergétique des Français. Puisque je rappelle que les prix de l'électricité et du gaz ont été bloqués, alors même que la facture a dû augmenter de 180 à 200 € pour tous les Français qui nous regardent.
LAURENCE FERRARI
Oui, mais là ce n'est pas en taxant les grands industriels, que vous ferez baisser les prix des produits en rayons.
GABRIEL ATTAL
C’est pour a que je vous dis que ce n'est pas du tout notre première réponse. Notre première réponse c’est de mettre une pression extrêmement forte, de les mettre autour de la table avec la grande distribution, de leur dire : on voit les prix de gros qui baissent, on attend de vous et on sera extrêmement ferme à ce que les prix baissent. Je rappelle qu'on a mis en place le Trimestre anti-inflation aussi dans les supermarchés, depuis le 15 mars dernier, qui court jusqu'au 15 juin, on veut que cette l'opération puisse se poursuivre, c'est-à-dire que tous les Français aient accès à une gamme de produits pour lesquels on garantit que l'inflation a été extrêmement limitée, que voilà…
LAURENCE FERRARI
16 % quand même sur l’année, c’est…
GABRIEL ATTAL
C'est des produits sur lesquels, la distribution garantit qu'elle ne fait quasiment aucune marge, voilà, sur lesquels on limite au maximum l'inflation sur cette gamme de produits auxquels tous les Français peuvent accéder. On veut poursuivre cette opération.
LAURENCE FERRARI
16 % c'est évidemment sur l'inflation alimentaire. Les classes moyennes, visiblement vous vouliez il y a quelques semaines un Plan Marshall pour les classes moyennes. Le président souhaite désormais un nouvel allégement fiscal pour ceux qui gagnent entre 1 500 et 2 500 €. En gros ce serait une enveloppe de 2 milliards d'euros de baisses d'impôts d'ici 2027. On n'a aucun détail. C'est quoi ? Comment vous allez procéder ? Qui sera concerné ?
GABRIEL ATTAL
D'abord, notre action pour les classes moyennes elle a commencé depuis 2017. Je rappelle juste très rapidement : suppression de la taxe d'habitation, autour de 800 € en moyenne. Suppression de la redevance télé, 138 €. Défiscalisation des heures supplémentaires, baisse des deux premières tranches de l'impôt sur le revenu de 5 milliards d'euros. Monétisation des RTT. Cette année on relève le plafond pour le crédit d'impôt garde d'enfant, pour toutes ces familles de classe moyenne qui bossent, qui doivent faire garder leurs enfants, ça coûte de l'argent, la crèche, l'assistante maternelle, eh bien ils peuvent défiscaliser davantage, mais c'est davantage leurs impôts, en déduisant ce qu’ils paient pour la garde d'enfants. Donc ça c'est ce qui a été fait. Et président de la République l'a dit, on veut poursuivre avec une nouvelle baisse d'impôts dans le quinquennat pour les classes moyennes. Vous me dites : quel impôt, commence ça va se faire, et quand etc.
LAURENCE FERRARI
Voilà…
GABRIEL ATTAL
Précisément, le président nous a demandé, à Bruno LE MAIRE et moi, de lui faire des propositions…
LAURENCE FERRARI
Qu'est-ce que vous lui proposez ?
GABRIEL ATTAL
Eh bien on travaille, et vous me permettrez de lui dire avant de le dire sur Cnews…
LAURENCE FERRARI
Je ne comprends pas…
GABRIEL ATTAL
Je reviendrai sur Cnews avec plaisir, mais avant il faut évidemment que je fasse mes propositions au président, mais il y a plusieurs leviers qui sont possibles, il y a l'impôt sur le revenu, il y a les cotisations salariales, c'est-à-dire la différence entre le brut et le net sur la fiche de paie pour le salarié, il y a différentes pistes qui sont possibles. L’intérêt c’est quoi ? C'est de se dire qu'il faut que les Français et notamment la classe moyenne, ils en aient pour leurs impôts et pour leur travail. C'est ça ma préoccupation. L'objectif c'est qu’ils aient davantage d'oxygène, ils bossent, ils ont le sentiment de financer un modèle qui parfois permet à certains de ne pas travailler, un modèle social dont ils bénéficient peu, eux, en termes d'aides, même si en réalité tout ce qui est possible en matière de santé etc., ils paient des impôts pour des services publics, dont ils peuvent avoir le sentiment qu’ils se dégradent, pour faire la discussion qu'on a eue au début, c'est pour ça qu'on doit être beaucoup plus efficace dans la manière dont on dépense leurs impôts. Et ils attendent aussi qu'on lutte contre la fraude, toutes les fraudes, qu'elles soient fiscales, sociales et douanières, parce que c'est de l'argent qui manque aussi au service public, alors qu'eux-mêmes ils respectent les règles et ils paient les impôts.
LAURENCE FERRARI
On va parler de la fraude dans un instant. Juste, là on parle des comptes aussi, de la Nation. La Cour des comptes et la Banque de France disent que c'est absolument n'importe quoi de continuer à diminuer les impôts quand on a une dette de 3 000 milliards. Qu’est-ce que vous répondez à Pierre MOSCOVICI qui dit : il faut absolument éviter les baisses d'impôts non-compensées, qu’elle qu’en soit la nature ?
GABRIEL ATTAL
D'abord, moi j'écoute toujours ce que disent Pierre MOSCOVICI évidemment et la Banque de France.
LAURENCE FERRARI
Mais ?
GABRIEL ATTAL
Ce qu'on a constaté, c'est qu'en baissant certains impôts, on reçoit plus d'impôts. Je vous donne un exemple. L'impôt sur les sociétés, on l'a passé de 33% en 2017, à 25% en 2022, on l’a baissé et ça concerne toutes nos entreprises, les PME, on a baissé l'impôt sur les sociétés. On collecte plus d'impôt sur les sociétés avec un taux de 25%, qu'à l'époque où il était à 33%. 15 milliards de plus. Pourquoi ? Parce que quand vous baissez certains impôts, notamment ceux qui pèsent sur l'économie ou sur le travail, vous permettez à l'activité économique de se développer. En gros ça rapporte plus de taxer moins un gâteau qui grossit, plutôt que de surtaxer un gâteau qui rétrécit, parce que l'assiette entre guillemets est plus faible. Donc ce n'est pas aussi évident que ça. Première chose. Deuxième chose, moi depuis que je suis en âge de m'intéresser à la politique, d'écouter l'actualité, je n'ai entendu que des gouvernements qui étaient critiqués parce qu'ils augmentaient les impôts, très rarement des gouvernements critiqués parce qu'ils baissent les impôts. Donc je vais vous dire, je le prends comme un compliment, voilà, ça montre effectivement aux Français, y compris de la part d'autorités éminentes comme la Banque de France ou Pierre MOSCOVICI le Premier président de la Cour des comptes, que la baisse des impôts est une réalité dans notre pays.
LAURENCE FERRARI
D’accord, mais avec une explosion de la dette à la clé.
GABRIEL ATTAL
Mais en fait les deux ne sont pas contradictoires. Qu'est ce qu'on a montré ces dernières années ?
LAURENCE FERRARI
Oui mais c'est ça le problème, c'est que l’explosion de la dette, c'est une réalité.
GABRIEL ATTAL
Non, mais justement on a fixé une trajectoire qui permet de désendetter le pays. On va commencer à rembourser notre dette à partir de 2026, de revenir sous les 3% de déficit en 2027. Comment ? D'abord grâce à l'activité économique, je le disais à l'instant, c'est des recettes supplémentaires. Ensuite en faisant des économies. On va faire des propositions très claires avec Bruno LE MAIRE. Le déficit…
LAURENCE FERRARI
Qui va faire des économies ?
GABRIEL ATTAL
Le déficit il était de 9% en 2020, on l’a baissé à 6,5% en 2021, 4,7% l'an dernier. Ça fait beaucoup de chiffres, mais tout ça pour dire que depuis 2020, le déficit public ne cesse de diminuer, et on le ramènera sous les 3 % en 2027, comme on s'y est engagé. Et donc on va faire des propositions avec Bruno LE MAIRE sur des économies. Qui va faire des économies, vous me le demandez…
LAURENCE FERRARI
Quels ministères ?
GABRIEL ATTAL
La Première ministre a demandé à tous les ministères d'identifier 5% de marge de manoeuvre dans leur budget, pour qu’on puisse identifier des économies. Ensuite vous avez…
LAURENCE FERRARI
Gérald DARMANIN est d’accord ? François BRAUN est d’accord ? Intérieur, Santé ? Il n’y a pas besoin de sanctuariser ?
GABRIEL ATTAL
Tous les ministères doivent identifier ces possibilités. Ensuite il y a des secteurs sur lesquels on travaille davantage, je pense par exemple à tout ce qui aide au travail, on a aujourd'hui le taux de chômage le plus bas depuis 15 ans. Donc il y a un certain nombre de dispositifs pour lesquels on peut peut-être réduire la voilure, le secteur du logement par exemple aussi, on sait qu'on dépense beaucoup plus que nos voisins européens, sans qu'on puisse dire que les résultats soient particulièrement meilleurs que nos voisins européens. Sur tous ces sujets-là, on va avancer sans tabou, dans les semaines qui viennent, et on fera des annonces très concrètes.
LAURENCE FERRARI
Ça c'est évidemment pour envoyer un signal aux classes moyennes, de dire, voilà on essaie de passer au-delà de cette réforme des retraites qui ne passe pas en réalité, c'est ce que va faire aujourd'hui encore Elisabeth BORNE, renouer le dialogue avec les syndicats ?
GABRIEL ATTAL
Je pense que c'est important d'avancer. Voilà. La réforme des retraites elle a fait beaucoup de débats, on peut revenir sur la séquence, se dire qu'il y a des choses que nous-mêmes on aurait pu mieux faire, mieux présenter, dont on aurait pu mieux tenir compte, mais le fait est, que le texte a été adopté, alors, à l'issue d'un 49,3, mais il a été adopté, validée par le Conseil constitutionnel. Moi je pense que les Français, ce qu'ils attendent aujourd'hui, c'est qu'on avance sur un certain nombre de sujets qui sont au coeur de leur quotidien et de leurs préoccupations. On en a parlé. La question du pouvoir d'achat, la question de la sécurité, la question de la santé, sur ces sujets-là on est très attendu et on doit avancer avec les partenaires sociaux, avec les parlementaires, et c'est pour ça que la Première ministre rencontre les syndicats à partir d’aujourd’hui.
LAURENCE FERRARI
Mais c'est l’histoire de passer cette réforme des retraites, qui encore une fois je le dis, ne passe pas.
GABRIEL ATTAL
Mais, encore une fois, elle a été adoptée. Moi je pense que l'important c'est d'avancer sur tous ces sujets-là. Moi je pense que ce qui ne passerait pas, c'est et si j'étais là en train de vous expliquer qu'on ne s'occupe pas de la question du pouvoir d'achat, qu'on ne s'occupe pas de la question de la santé alors qu'il y a des difficultés pour accéder aux soins, qu’on ne s’occupe pas de la question de la sécurité, alors qu'il y a des situations telles que celles que vous avez évoquées, qui sont inacceptables.
LAURENCE FERRARI
Absolument, et il y en a d'autres, et je vais vous en parler dans un instant. Fraude fiscale, vous avez annoncé un plan, avec voilà l'augmentation de 25% des contrôles fiscaux des plus gros patrimoines d'ici la fin du quinquennat. Fraude sociale, c'est pour quand et qu'est-ce que vous allez annoncer exactement ?
GABRIEL ATTAL
Je présenterai mon plan de lutte contre la fraude sociale d'ici à la fin du mois. Donc il y a trois grands sujets. Le premier sujet c'est les cotisations sociales non payées par les entreprises, c'est-à-dire le travail dissimulé, c'est la première chose, il y aura des mesures sur le sujet. Deuxième chose, fraude à l'Assurance maladie. On à déconventionné un certain nombre de centres de santé, de centres dentaires, qui facturaient à l'Assurance maladie, des actes qu’ils n'ont pas faits, à aucun patient. Donc des mesures aussi sur ce sujet-là, et sur le sujet des fraudes qui ont pu exister à la Carte vitale par exemple.
LAURENCE FERRARI
Là, vous nous confirmez qu'il n’y a plus que 1 000 Carte vitale surnuméraires dans notre pays.
GABRIEL ATTAL
Absolument, on a désactivé ces dernières années plus de 2 millions de Carte vitale qui étaient en circulation dans notre pays. Il y a eu un énorme travail qui a été fait et les plus de 2 millions de Carte vitale qu'on appelle surnuméraires, on les a désactivées, il reste aujourd'hui un peu moins d'un millier de Carte vitale, on continue à agir pour aller jusqu'au bout, mais il y a eu cette action très forte, mais on peut prendre d'autres actions pour sécuriser encore ces sujets-là. Et troisième sujet, la fraude aux prestations sociales, aux allocations sociales, et sur ce sujet aussi je présenterai démesure d'ici la fin du mois.
LAURENCE FERRARI
Et le conditionnement du RSA à une activité, ça paraît, vous allez …
GABRIEL ATTAL
Alors, ça c'est un autre chantier qui est porté dans le cadre de ce qu'on appelle France Travail. Mais l'objectif c'est quoi ? C'est de dire qu'on doit avoir un système social qui incite davantage à la reprise d'emploi, surtout quand vous avez des perspectives en matière d'emploi comme aujourd'hui où partout où vous vous déplacez, vous rencontrez des chefs d'entreprise qui vous disent : je cherche à recruter, je n'y arrive pas. Donc on a déjà fait la réforme de l'Assurance chômage, pour réduire la durée d'indemnisation, la durée pendant laquelle on peut toucher les allocations chômage avant de reprendre un emploi, ça a été difficile, on a été assez seul pour porter cette réforme, il y a eu beaucoup d'opposition, mais on l’a fait. Maintenant on va le faire sur le RSA, pour qu’il y ait effectivement davantage de contreparties, d'insertion dans l'emploi en face du RSA, et pour ceux qui ne respecteraient pas, des sanctions.
LAURENCE FERRARI
J'ai une dernière question qui concerne la façon dont on fait société, dont on fait Nation dans notre pays. On a beaucoup parlé de violences envers les élus récemment, le maire de Saint-Brévin a démissionné. Là il y a eu un joueur du FC Toulouse qui a été écarté du club après une altercation avec une élue, justement, il s'en est pris ce joueur marocain à Laurence ARRIBAGE, adjointe aux sports de la mairie de Toulouse. Il célébrait la victoire de son club en Coupe de France, l’élue lui a demandé de faire moins de bruit, il lui a répondu que dans son pays les femmes ne parlent pas aux hommes comme cela. Il avait déjà ce week-end refusé de porter le maillot arc-en-ciel pour lutter contre l'homophobie dans le football. Qu'est-ce que ça vous inspire ?
GABRIEL ATTAL
Alors, vous m'apprenez, je n'étais pas du tout au courant de cette situation, et je fais toujours attention à ne pas commenter des faits pour lesquels je ne suis pas au courant, par ailleurs je connais l’élue Laurence ARRIBAGE, qui a été députée. Si c'est confirmé et si la scène s'est déroulée comme celle-ci, c'est absolument inacceptable évidemment. Je vais me renseigner sur ce sujet-là, en parler à ma collègue Amélie OUDEA-CASTERA la ministre des Sports, ce sont des propos qui n'ont pas leur place dans notre République.
LAURENCE FERRARI
De la même façon que de refuser de porter le maillot arc-en-ciel dans la Journée de lutte contre l'homophobie.
GABRIEL ATTAL
Oui, je pense que sur ce sujet-là aussi. Après, il y a une responsabilité des clubs sportifs, moi je ne me mets pas à la place des responsables des clubs, ils doivent eux-mêmes faire en sorte que des opérations comme celle-ci puisse se dérouler et se tenir.
LAURENCE FERRARI
Merci Gabriel ATTAL d’être venu ce matin dans la matinale de Cnews.
GABRIEL ATTAL
Merci à vous.
Source : Service d’information du Gouvernement, le 24 mai 2023