Texte intégral
GAUTHIER LE BRET
Bonjour Monsieur le Ministre.
OLIVIER KLEIN
Bonjour.
GAUTHIER LE BRET
On va évidemment aller sur les sujets que sont le logement et la ville, mais l’actualité, c’est qu’Elisabeth BORNE reste à Matignon, 6 Français sur 10 voulaient pourtant son départ. Emmanuel MACRON a fait le choix de ne pas les écouter.
OLIVIER KLEIN
Emmanuel MACRON est responsable de ses choix, il a fait le choix de maintenir la Première ministre. Et pour ma part, je m’en réjouis, bien évidemment.
GAUTHIER LE BRET
Il n’y a pas eu d’apaisement, il n’y aura pas de remaniement d’ampleur, on parle d’ajustements. Ça veut dire qu’il ne s’est rien passé ces dernières semaines, ces derniers mois en France ?
OLIVIER KLEIN
Ecoutez, le gouvernement a travaillé ces derniers mois et ces dernières semaines, comme il a travaillé depuis le début de ce quinquennat, et dans le quinquennat précédent, donc il faut tenir compte de ce qui s'est passé, tenir compte des événements, mais je peux vous assurer que sur tous nos sujets, l'ensemble du gouvernement travaille, travaille sur la question du logement, la question de l'emploi, la question de la sécurité, bien évidemment, et tous ces sujets sont sur la table, la question de la transition écologique, qui est un sujet majeur, c'est le sujet, et on le voit aujourd'hui avec les pics de chaleur que l'on connaît, sur tous ces sujets, le gouvernement a travaillé d'arrache-pied depuis de nombreux mois.
GAUTHIER LE BRET
Pour expliquer le maintien d'Elisabeth BORNE à Matignon, l'Elysée hier a expliqué que l'objectif des 100 jours a été tenu, et le calme est revenu, l'objectif des 100 jours, Monsieur le Ministre, c'était l'apaisement, est-ce qu'après la semaine d'émeutes qu'on a connue, on peut dire que l'objectif des 100 jours a été tenu ?
OLIVIER KLEIN
Ecoutez, l'objectif du gouvernement dans ce moment dramatique, a été le retour au calme et le retour à l'ordre. Pour ma part, j'ai le sentiment qu’on a obtenu, dans un temps le plus rapide possible, ce retour au calme, ce retour à l’ordre. Bien évidemment, il va falloir comprendre, comprendre ce qui s'est passé, c'est les 8 chantiers que le président de la République a lancés à l'issue de ces événements, tous les ministres sont concernés par ces chantiers, que ça soit celui de la parentalité, celui de la tranquillité, de la sécurité, et donc on va continuer à travailler sur les 8 chantiers que le président de la République a déterminés, et dans ces 100 jours, vous l'avez vu, la Première ministre a présenté en Conseil des ministres le travail qui a été mené par l'ensemble du gouvernement sur ces 100 jours, sur des sujets extrêmement vastes, en ce moment même, il y a la loi sur la justice qui passe à l'Assemblée nationale, évidemment, il y a le projet de loi sur la reconstruction, parce que ces émeutes ont eu des effets très négatifs sur beaucoup d'équipements publics, et il faut accompagner les maires pour reconstruire au plus vite. Oui, il s’est passé des choses, mais heureusement qu’il s'est passé des choses, et puis, il y a eu ce drame, mais pendant ce drame, je crois que le gouvernement a montré sa capacité à travailler, à tenir bon et à retrouver le calme le plus rapidement possible.
GAUTHIER LE BRET
Mais pour autant, peut-on dire qu’on est dans une France apaisée aujourd'hui ?
OLIVIER KLEIN
Mais la France n'est jamais un pays apaisé, c'est un…
GAUTHIER LE BRET
C’était l'objectif des 100 jours l'apaisement.
OLIVIER KLEIN
Il y a un apaisement parce que les Français vont au travail tous les matins, les Français, ils ont des objectifs, se loger, travailler, vivre en tranquillité, et cet objectif, il est tenu, notre pays est une grande démocratie dans laquelle il fait bon vivre la plupart du temps, il y a des Français qui subissent des fragilités, et il faut les accompagner, bien évidemment, vous savez, je suis ministre de la Ville, j'ai été maire d'une ville, une des villes les plus populaires de France, donc je connais les fragilités de ce pays, bien évidemment, avec l'ensemble du gouvernement, on accompagne tous les Français, quelle que soit leur situation, quel que soit l'état de leur compte en banque.
GAUTHIER LE BRET
Jordan BARDELLA, le président du Rassemblement national, a tweeté hier après le maintien d'Elisabeth BORNE : on ne change pas une équipe qui perd, qu'est-ce que vous lui répondez ce matin ?
OLIVIER KLEIN
Ces petites phrases n’ont aucun sens, le gouvernement agit, agit sur de nombreux sujets, vous savez, la question énergétique, la planification écologique que la Première ministre a présentée et qu'on a présentée chacun dans nos domaines, le logement, les transports, la biodiversité, ces dernières semaines, sont des chantiers extrêmement importants, on le vit tous les jours, ce réchauffement climatique, quand on va investir pour tenir nos engagements de baisse des émissions de gaz à effet de serre, on travaille, on n'est pas du tout en train de perdre, on est en train de gagner, on est en train de gagner de nombreuses batailles.
GAUTHIER LE BRET
Le président de la République de s'exprimer avant la fin de la semaine, que va-t-il dire aux Français, que peut-il dire aux Français ?
OLIVIER KLEIN
C'est la responsabilité du président de la République ce qu'il va dire, il a choisi de maintenir la Première ministre, maintenant, le gouvernement continue à travailler, et je lui laisse évidemment le soin de vous dire ce qu'il va dire.
GAUTHIER LE BRET
Des ajustements, vous le savez, sont possibles au gouvernement avant la fin de la semaine, est-ce que vous serez encore ministre la semaine prochaine, Monsieur le Ministre ?
OLIVIER KLEIN
Ça, c'est le travail du président de la République et de la Première ministre, laissons-les travailler, en tout cas, moi, aujourd'hui, je travaille comme demain, et c'est le cas de l'ensemble du gouvernement.
GAUTHIER LE BRET
Je vous pose une dernière question sur l'apaisement, et après, je vous promets, on va sur vos sujets, est-ce que vous comprenez qu’on peut parler de déconnexion totale quand on dit que l'objectif des 100 jours a été tenu quand on se place du point de vue des maires, dont la ville a été attaquée, quand on pense aux 700 bâtiments qui ont été dégradés pendant les émeutes ?
OLIVIER KLEIN
Alors, au contraire, au contraire, moi qui ai été au contact des maires pendant cette période, moi, qui suis au contact des maires en permanence, vous savez, j'ai été dans des villes extrêmement touchées, j'étais à Persan, j'étais à Garges avec la Première ministre, on a vu des maires qui étaient évidemment très tristes, parce que quand on s'attaque à des équipements publics, on a besoin de comprendre, mais on a surtout besoin de reconstruire, j'étais à la réunion du président de la République avec le gouvernement avec l'ensemble des maires, il y a eu beaucoup d'écoute, il y a eu beaucoup de dialogue, et oui, avec la loi sur la reconstruction, on est à l'écoute des maires. Les maires, ils sont au travail, vous savez, c'est vraiment le coeur de notre démocratie, les élus locaux, moi qui en ai été un, je sais à quel point c'est important, on est au contact direct avec nos populations, on travaille, on les écoute. Et le gouvernent est très proche des élus locaux, des maires, on est de nombreux maires ou d’anciens maires bien évidemment dans ce gouvernement, et on fait très attention à nos anciens collègues.
GAUTHIER LE BRET
On va sur le sujet, Monsieur le Ministre, du Logement et de la Ville, y a-t-il un lien entre les émeutes et le manque d'investissement dans certains quartiers ?
OLIVIER KLEIN
Non, dans les quartiers populaires, le gouvernement et les gouvernements précédents investissent, vous savez, la politique de la ville a 40 ans, on a beaucoup investi dans ces quartiers, bien évidemment, et on avait raison de le faire, et il faut continuer à le faire, vous savez, quand j'ai pris la présidence de l'Agence nationale pour le renouvellement urbain, le budget de cette agence était de 5 milliards, à la fin du quinquennat, à la fin de ma présidence, il était de 12 milliards, quand on met 12 milliards sur les quartiers populaires, ça veut dire que dans les 10 prochaines années, on va dépenser près de 50 milliards pour reconstruire, pour faire de nouvelles écoles, pour amener des équipements publics, et dans le même temps, c'est ça la force, qui doit être la force de la politique de la ville, c'est investir sur l’urbain, le dur, et investir plus sur l'humain, c'est le sens de Quartiers 2030, que le président de la République a commencé à lancer à Marseille, que nous allons détailler dans un prochain conseil interministériel de la Ville avec toutes les mesures pour que les habitants de ces quartiers aillent vers plus d'émancipation, moins de discriminations, les meilleures écoles, la réussite et un soutien très fort aux associations qui sont le coeur vivant de nos quartiers populaires.
GAUTHIER LE BRET
Vous savez pourquoi je vous ai posé cette question entre les investissements et les émeutes, c'est parce que, Elisabeth BORNE et Emmanuel MACRON ne semblaient pas avoir le même diagnostic, on a Elisabeth BORNE qui nous a expliqué que là où il y avait eu un manque d'investissement, il y avait eu des émeutes, et au contraire, là où la politique de la ville avait fait son oeuvre, il n'y avait pas eu d'émeutes, et la semaine dernière, depuis le sommet de l'OTAN, à Vilnius, Emmanuel MACRON a dit qu'il n'y avait pas de lien entre les émeutes et la politique de la ville, donc forcément, pour les Français, c'est compliqué de comprendre la position du gouvernement, mais on voit que vous partagez la position d'Emmanuel MACRON.
OLIVIER KLEIN
Vous le savez, 550 villes ont connu ces émeutes, 170 ne sont pas des quartiers en politique de la ville, donc ne tirons pas d'enseignement, le président de la République l'a dit, il va falloir laisser décanter, il va falloir avoir des études scientifiques sur ce qui s’est passé…
GAUTHIER LE BRET
C’est la Première ministre qui a fait ce diagnostic…
OLIVIER KLEIN
Non, mais, c'est le même diagnostic…
GAUTHIER LE BRET
A plusieurs reprises…
OLIVIER KLEIN
Non, la réalité, c’est le même diagnostic, la politique de la ville, elle est utile, elle est très utile à ces quartiers, la difficulté, c'est que dans ces quartiers, souvent, quand on va mieux, on le quitte, nous, notre enjeu, c'est faire que dans ces quartiers populaires, et c'est bien d'être un quartier populaire, c'est une chance pour la République, eh bien, les habitants de ces quartiers populaires aient envie d'y rester, moi, c'est la politique que je mène, que je souhaite mener, que j'ai menée comme maire de Clichy-sous-Bois et que je souhaite mener comme ministre de la Ville, c'est-à-dire donner envie aux habitants de ces quartiers, parce qu’ils s’y sentent bien, parce qu’ils s’y sentent en sécurité, parce qu’ils ont le sentiment, à juste titre, que cette école est une école de qualité, qui vont y rester pour élever leurs enfants.
GAUTHIER LE BRET
Le projet de loi d'urgence pour reconstruire les 700 bâtiments impactés arrive aujourd'hui à l'Assemblée, les 700 bâtiments impactés par les émeutes, l'objectif, c'est de tout reconstruire le plus vite possible ?
OLIVIER KLEIN
Oui, il faut aider les maires à reconstruire vite, aujourd'hui, vous le savez, il y a des règles d'urbanisme, donc cette loi d'urgence, par ordonnance, va permettre aux maires, s’ils reconstruisent à l'identique, même s'ils ont changé leur plan local de l'urbanisme entre le moment où ils ont construit le bâtiment et aujourd'hui, eh bien, de reconstruire en gagnant 2 à 3 fois de temps, là où il fallait 3 mois d’instruction, il faudra 1 mois, c'est extrêmement important, et puis, il y aura des aides financières parfois, lorsque c'est nécessaire, pour accompagner cette reconstruction, il y a déjà 20 millions d'euros qui ont été annoncés pour remettre en place la vidéoprotection, à travers un dispositif de protection, d'aide à la protection de la délinquance, le FIPD, et puis, il y aura d'autres aides, si c'est nécessaire, et il y a aussi des aides sur les marchés publics, vous savez, il faut accélérer dans un moment aussi urgent, il ne faut pas perdre de temps parce qu’on a besoin de retrouver son école le plus vite possible, sa médiathèque, et c'est ce qu'on va faire avec cette loi d'urgence.
GAUTHIER LE BRET
Reconstruire vite, reconstruire avec l'argent des Français ?
OLIVIER KLEIN
Mais c'est le sens de l'argent public, et il vient des Français, il viendra des…
GAUTHIER LE BRET
Mais est-ce aux Français de payer pour les casseurs, Monsieur le Ministre ?
OLIVIER KLEIN
Mais, c’est à tout le monde de payer, la solidarité nationale, elle existe, fort heureusement, il y a des assurances…
GAUTHIER LE BRET
Ou est-ce qu’il faut être solidaire des casseurs ?
OLIVIER KLEIN
Mais on n’est pas solidaire des casseurs, on est solidaire de ceux qui ont besoin de ces équipements publics, je peux vous assurer que les maires que j'ai rencontrés, ils veulent retrouver très vite une mairie pour accueillir leurs habitants, ils veulent retrouver très vite un conservatoire pour accueillir les élèves, et ce n'est pas de la solidarité, c'est de la solidarité pour ceux qui habitent, et ceux qui habitent normalement, et c'est l'énorme majorité des habitants des quartiers populaires.
GAUTHIER LE BRET
Est-ce qu'il n’y a pas un risque de perdre le consentement à l'impôt, Monsieur le Ministre, quand on demande aux Français de payer pour des casseurs qui ravagent tout sur leur passage ?
OLIVIER KLEIN
Mais Monsieur, on ne paye pas pour les casseurs, on paye pour les habitants de ces quartiers…
GAUTHIER LE BRET
C’est le sentiment qu’ont certains Français.
OLIVIER KLEIN
Il y a moins de 1% ou 2% qui ont participé à ces… il y a 6 millions de Français qui habitent dans les quartiers populaires, et ils ont droit au meilleur, et ça, c'est l'action que je mène, le droit au meilleur pour les habitants des quartiers populaires, comme les habitants de la ruralité, et c'est le sens de la politique de la ville, c'est le sens de l'action du gouvernement, donner le meilleur, et lorsqu'il y a des drames, parce que, ce qu’on a connu est un drame, je ne l’accepte pas, je n’accepte pas de voir des bâtiments publics cassés, bien évidemment, mais il faut redonner aux habitants de ces quartiers la capacité de retrouver le service public auquel ils ont droit, parce que si on continue, si on n’était pas dans cette solidarité, eh bien, qu’est-ce qu’on proposerait aux habitants de ces quartiers, le moins bon, alors qu’ils ont droit, comme tous, au meilleur, trouver son école à la rentrée, c’est une obligation, c’est un devoir, et nous tiendrons nos engagements et nous tiendrons ce devoir de redonner aux enfants des quartiers populaires leur école, leur belle école à la rentrée.
GAUTHIER LE BRET
Mais qu’est-ce que vous pensez d’un dispositif casseur-payeur, qui casse paie, voulu par la droite et le Rassemblement national…
OLIVIER KLEIN
Mais ce n’est pas ça la question, aujourd’hui, vous savez comment ça marche, il y a des processus assuranciels, bien évidemment, oui, il y aura des punitions, la justice va passer, il y a eu beaucoup d'interpellations, il y a des jeunes et des moins jeunes qui ont été mis en examen, la justice va passer, il y aura des sanctions, il y aura probablement des sanctions…
GAUTHIER LE BRET
Des sanctions financières contre les parents ou pas ?
OLIVIER KLEIN
Mais la question ne se pose pas à ce stade, laissons faire la…
GAUTHIER LE BRET
C’est Emmanuel MACRON qui a ouvert le débat…
OLIVIER KLEIN
Non, mais laissons faire la justice, oui, parmi les chantiers…
GAUTHIER LE BRET
Et Elisabeth BORNE veut une amende…
OLIVIER KLEIN
Absolument, mais parmi les chantiers que j’ai cités tout à l’heure, il y a celui de la parentalité, que le président a voulu, nous, notre rôle, c'est d'abord d’accompagner, de responsabiliser les parents, et le cas échéant, vous savez, moi j'ai été prof, dans une même famille, on peut avoir des élèves très bons, et l'année d'après, un frère qui pose des problèmes, donc faisons attention parfois à ces fausses bonnes idées, regardons, accompagnons les parents, responsabilisons, et si c'est nécessaire, sanctionnons-les, mais je crois que c'est vraiment en dernier recours.
GAUTHIER LE BRET
Est-ce vrai, Monsieur le Ministre, que certains étudiants d'Ile-de-France devront libérer leur logement alloué par le CROUS pour les Jeux olympiques ?
OLIVIER KLEIN
Alors, c'est une possibilité, mais bien évidemment, si on devait aller vers cette possibilité, les étudiants ne paieraient plus leur loyer, ils seraient relogés, vous savez, beaucoup de logements…
GAUTHIER LE BRET
Ils sont relogés à chaque fois ?
OLIVIER KLEIN
Oui, bien évidemment, s’ils en ont besoin…
GAUTHIER LE BRET
L’Etat demanderait 3.000 logements libérés au CROUS…
OLIVIER KLEIN
Oui, oui, mais beaucoup de logements sont libérés pendant l’été…
GAUTHIER LE BRET
Bien sûr.
OLIVIER KLEIN
C’est un fait, on l’a déjà connu dans d'autres compétitions, et ça s'est déjà très bien passé. Donc si…
GAUTHIER LE BRET
Mais pour ceux qui voudraient rester à Paris ?
OLIVIER KLEIN
Et pour ceux qui voudraient rester à Paris, on leur proposera une solution alternative.
GAUTHIER LE BRET
A chaque fois ?
OLIVIER KLEIN
A chaque fois, et bien évidemment, non payante, ils auraient une déduction de leur loyer, mais une grande partie des étudiants libèrent leur logement pendant les vacances scolaires, et le reprennent à la rentrée, ça fait partie des hypothèses, parce que les Jeux olympiques et paralympiques sont un événement majeur, il faut loger, entre guillemets, la famille olympique pendant toute cette période, et le CROUS, mais parmi d'autres, font partie des possibilités dont on parlera d'ailleurs demain avec le président de la République, lors du comité interministériel olympique
GAUTHIER LE BRET
La France va connaître une vague de chaleur, une vague de canicule, vous allez mettre des dispositifs en place pour loger les sans-abri pour qu'ils puissent se rafraîchir ?
OLIVIER KLEIN
Oui, bien sûr, ils sont déjà en place, vous savez qu’il y avait plusieurs départements en alerte orange, là, il reste les Alpes-Maritimes, des distributions d'eau sont mises en place dans un certain nombre de sites, des maraudes sont mises en place avec une information faite aux sans-abri, en leur distribuant de l’eau, bien évidemment, des fontaines à eau ont été mises en place, ça fait partie des préoccupations importantes qui sont les miennes en ce moment, faire attention, parce que les sans-abri sont aussi en danger pendant les périodes très chaudes que pendant l'hiver, et bien évidemment, l'ensemble des préfets, les services de l'Etat sont mobilisés pour soutenir les sans-abri qui risquent de souffrir de manière très importante de la chaleur.
GAUTHIER LE BRET
Alors, au sujet des sans-abris, savez-vous qui a dit : plus personne dans la rue avant la fin de l'année et quand ?
OLIVIER KLEIN
Alors, le président de la République a dit ça en 2017, mais nous y travaillons de manière extrêmement intensive, vous savez…
GAUTHIER LE BRET
La promesse n'est pas tenue pour le moment…
OLIVIER KLEIN
Mais cette promesse, elle est extrêmement difficile à tenir, le plan logement…
GAUTHIER LE BRET
Pourquoi l’a-t-il faite alors ?
OLIVIER KLEIN
Le plan logement, d’abord, que le président de la République a lancé en 2017 a permis à 440.000 personnes de quitter la rue pour un logement. Là, je viens de lancer, après le Conseil national de la refondation, un deuxième plan logement d'abord, qui a la même ambition, faire sortir de la rue pour avoir un toit, c'est un enjeu majeur, mais, oui, la situation économique, les situations migratoires fait qu'il y a encore beaucoup d'argent, mais c'est l'honneur de la France de loger, de loger, d'abriter, d'héberger chaque soir 203.000 personnes, parce que, on ne peut pas laisser ces gens à la rue, c'est difficile, c'est un chantier, on y travaille d'arrache-pied avec les préfets, avec les associations, j'ai mis en place un observatoire du sans-abrisme, avec toutes les associations de solidarité, je peux vous assurer que c'est un chantier très important sur lequel je suis extrêmement mobilisé, comme sur les autres chantiers.
GAUTHIER LE BRET
Olivier KLEIN, vous avez été membre du Parti communiste français, puis, membre du Parti socialiste, quand vous voyez les propos de Jean-Luc MELENCHON concernant le président du CRIF, qu’il a taxé d'extrême droite, vous êtes heureux de ne plus être au PS, pour ne pas faire partie de la Nupes ?
OLIVIER KLEIN
Moi, mon engagement de gauche, il est connu, mais oui, ces propos sont indécents, on ne peut pas attaquer le président du CRIF de cette manière-là, c'est indécent, c'est choquant, le jour de la rafle du Vel d’Hiv’, je ne comprends pas, je suis vraiment outré de tels propos.
GAUTHIER LE BRET
Jean-Luc MELENCHON a aussi accusé Emmanuel MACRON de faire le jeu de l'extrême droite ce week-end sur son blog.
OLIVIER KLEIN
L'extrême droite, c'est le sens de mon engagement, lutter contre l'extrême droite, c'est le sens de mon engagement en politique depuis toujours, et ça restera le sens de mon engagement, au contraire, je pense que c’est ces propos outranciers qui font le jeu de l'extrême droite, et ce qui ne fera pas le jeu de l'extrême droite, c'est de continuer à agir au sein du gouvernement, de montrer qu'on peut changer ce pays, de continuer à le changer, et de faire vivre les populations ensemble plutôt que les opposer les unes aux autres.
GAUTHIER LE BRET
Une dernière question, Olivier KLEIN, toujours concernant la Nupes, Sandrine ROUSSEAU accuse Patrick POUYANNE, décoré de la Légion d’honneur, le PDG de TOTAL, d’écocide. Manon AUBRY, députée LFI, voudrait rebaptiser la vague de chaleur du nom de TotalEnergies, qu'est-ce que vous en pensez, vous dénoncez, là aussi, une surenchère ?
OLIVIER KLEIN
Mais ces propos outranciers n’ont pas de sens, bien évidemment, l'ensemble des acteurs doivent jouer leur rôle sur la baisse des émissions de gaz à effet de serre, nous avons la chance d'avoir une grande entreprise française qui doit jouer son rôle, qui le joue, et si elle doit le jouer encore plus, eh bien, je peux vous assurer que le gouvernement fera qu'elle joue encore plus son rôle, mais en en attendant, soyons attentifs, ne jetons pas des propos outranciers sur la table, parce que, là, oui, on fait le jeu du Front national, on fait le jeu de toutes les outrances.
GAUTHIER LE BRET
Merci beaucoup Olivier KLEIN, ministre délégué à la Ville et au Logement.
Source : Service d’information du Gouvernement, le 20 juillet 2023