Texte intégral
Bonjour à tous.
Tout d'abord, ceux qui doutent de l'impact dévastateur du réchauffement climatique doivent se rendre à l'évidence. Dans les Hauts-de-France, on est passé d'une sécheresse exceptionnelle à une crue centenaire. Il est tombé, sur le Pas-de-Calais, en l'espace d'une semaine à peine, l'équivalent de 3 mois de précipitation. Des personnes ont été blessées. Des familles se retrouvent en véritable détresse avec leurs biens, leurs logements parfois détruits. Et nous leur exprimons, au nom du Gouvernement et de tous les Français, notre pleine solidarité. Météo France classe toujours la Haute-Savoie en vigilance crue de niveau rouge et 11 autres départements en vigilance orange. Je veux appeler les habitants de ces départements à maintenir la plus grande vigilance dans les jours à venir. Les pluies vont s'accumuler sur des sols qui sont déjà gorgés d'eau.
Je tiens aussi à rappeler quelques gestes de précaution élémentaires parce qu'ils peuvent sauver des vies : ne pas vous rendre dans les sous-sols ou dans les caves, monter d'ailleurs à l'étage lorsque cela est possible, débrancher les appareils électriques, et rester en contact avec les services de secours. L'heure n'est pas encore au bilan des dommages causés par les intempéries, même si ceux-ci s'annoncent conséquents. Nous sommes encore en phase d'alerte pour prévenir davantage de dégâts. C'est pourquoi 388 établissements scolaires demeurent fermés ce jour dans le Pas-de-Calais, à la demande du préfet.
Je veux témoigner la reconnaissance de l'État envers les services mobilisés, les sapeurs-pompiers, les forces de sécurité, les collectivités, les élus locaux, les associations qui ont fort à faire sur le terrain. Face à ces inondations, je tiens aussi à saluer l'extraordinaire résilience de nos concitoyens touchés. Notre mobilisation à leurs côtés est totale. Hier, le président de la République s'est rendu dans le Pas-de-Calais, où il a pu rencontrer des habitants sinistrés et leur apporter son soutien. Ce soutien, il passe évidemment par des mots forts, mais il passe aussi par des actes concrets. C'est pour cela qu'il a été annoncé le classement, et c'est paru au Journal officiel ce matin, de plus de 240 communes, qui en avaient fait la demande, en état de catastrophe naturelle, la création d'un fonds de soutien de 50 millions d'euros pour faire face aux premières dépenses d'urgence ; le déclenchement du dispositif de calamité agricole pour soutenir les agriculteurs, que ce soit pour leurs pertes d'exploitation ou leurs besoins en investissement.
Et par ailleurs, le Gouvernement est extrêmement vigilant vis-à-vis des assurances.
La mobilisation de l'État, dans ces périodes de crises, est permanente. Mobilisation avant, pour prévenir et alerter ; mobilisation pendant, pour faire face à la crise ; mobilisation après, pour gérer les conséquences dans la durée. Les dégâts sont importants et nous prendrons le temps de reconstruire. À l'ensemble des personnes sinistrées, je le redis, nous sommes et nous resterons à vos côtés.
Je voudrais aussi avoir un mot pour nos concitoyens de la façade atlantique, et notamment en Bretagne et en Normandie, qui eux ont subi des tempêtes terribles au début du mois de novembre, pour leur dire que nous restons totalement mobilisés, vigilants, déterminés à vos côtés. Si l'actualité récente a été marquée par des événements internationaux majeurs, nous ne devons pas oublier la réalité quotidienne de notre pays, notamment dans cette période économique tendue.
La mobilisation de l'État porte aussi sur les difficultés que rencontrent les Français. L'une des principales difficultés rencontrées par les Français aujourd'hui, c'est celle de se loger. La Première ministre, accompagnée du ministre du Logement, se rendra à Dunkerque demain où elle fera des annonces à cette occasion pour de nouvelles mesures concrètes visant à renforcer la production de logements et à simplifier l'accès aux logements pour les étudiants. Face à la crise du logement, que les français subissent durement, notre priorité est de permettre à chacun de se loger dans des conditions abordables. Nous avons déjà annoncé un certain nombre de mesures en ce sens.
Pour favoriser l'accès à la propriété, nous avons prolongé, jusqu'en 2027, le prêt à taux zéro qui devait initialement disparaître à la fin de cette année. Nous avons aussi élargi ses conditions pour qu'il puisse bénéficier à de nombreux foyers supplémentaires. Pour faciliter l'accès à la location, nous favorisons le logement intermédiaire qui cible plus spécifiquement les classes moyennes, avec des loyers moins chers que les prix du marché. Nous avons aussi étendu la garantie Visale qui permet d'obtenir une caution locative d'Action logement et qui bénéficiera, à terme, à 2 millions de Français. Et pour le logement étudiant, nous poursuivons la dynamique de construction, dans la lignée de l'annonce faite par le président de la République de construire 60 000 logements étudiants. Plus de la moitié sont aujourd'hui construits. Par ailleurs, plus de 1 600 logements du village olympique de Paris 2024 seront transformés, à l'issue des JO et des Jeux paralympiques, en logements étudiants.
Parmi les sujets qui suscitent la préoccupation des Françaises et des Français, il y a aussi, on l'a vu hier, la question des tickets restaurant, la fin de leur utilisation programmée pour payer leurs courses, y compris lorsqu'ils achetaient des aliments qui ne sont pas consommables en l'état. Plus de 4,8 millions de Français bénéficient de ces titres qui représentent un véritable atout pour leur pouvoir d'achat au quotidien. C'est pour cela que nous avions élargi son utilisation dans le cadre de la lutte contre l'inflation et c'est pour cela que nous avons, donc, décidé, comme l'a dit Olivia GRÉGOIRE, de prolonger cet élargissement au-delà du 1er janvier. Si des modalités législatives restent à définir, c'est d'ores et déjà une bonne nouvelle pour les Français et pour leur pouvoir d'achat.
J'en reviens maintenant au compte rendu du Conseil des ministres. La ministre de la Transition énergétique a présenté une communication sur un bilan de la sobriété énergétique, rappelant que la sobriété, c'est l'un des quatre piliers de notre politique énergétique, avec le nucléaire, le renouvelable et l'efficacité énergétique.
Pourquoi la sobriété ? Parce que la technologie ne suffira pas, seule, à faire face à l'urgence climatique. Les experts estiment que la sobriété contribuera à réduire de 15 à 20 % nos émissions de gaz à effet de serre. Mais la sobriété présente aussi des avantages en matière de pouvoir d'achat, de santé publique ou d'amélioration du cadre de vie. Réduire la température du chauffage chez soi répond en effet à une recommandation sanitaire. Éviter de prendre sa voiture permet de réduire la pollution et donc les maladies respiratoires. Marcher, faire du vélo, a un impact positif sur la santé. Limiter la pollution lumineuse améliore la biodiversité.
Cette sobriété, nous l'avons actée dans le premier plan de sobriété énergétique, qui a été présenté il y a un an, sur la base des discussions de travail que nous avions eu avec plus de 300 fédérations professionnelles. Et cette méthode, qui allie volontarisme et coconstruction, a porté ses fruits puisque, un an plus tard, le bilan est plus que positif. La France a réduit sa consommation combinée d'électricité et de gaz de 12 %, sans impact négatif sur notre croissance. L'effet sur le climat est immédiat puisque nous avons réduit de 8,5 % nos émissions de gaz à effet de serre au dernier trimestre 2022. C'est la preuve que chaque geste compte.
Notre défi collectif est donc désormais d'inscrire ces pratiques dans la durée et d'ancrer la sobriété dans les habitudes des Français, des entreprises et des acteurs publics.
Le ministre de l'Économie et des Finances a présenté un projet de loi qui permettra à la France d'avoir une législation alignée sur les évolutions législatives européennes. Ce sont des mises en conformité qui concernent un grand nombre de domaines : la protection des consommateurs, l'obligation de reprise des déchets de batteries par les distributeurs, le droit d'accès à un avocat, l'équilibre entre vie privée et vie professionnelle pour les parents et pour les aidants.
Sans entrer dans les détails techniques du texte, il permet de mesurer à quel point l'Europe se concrétise dans notre quotidien, à travers des mesures qui améliorent directement notre vie dans tous ses aspects. À l'approche des élections européennes, il est bon de s'en souvenir. Le ministre de l'Économie, toujours, a présenté un projet de loi qui ratifie une ordonnance qui vient adapter notre droit national aux règlements européens qui ont créé un régime de redressement et de résolution dédié aux contreparties centrales ou chambres de compensation.
Le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer et la secrétaire d'État chargée de la citoyenneté et de la ville ont présenté un projet de loi qui renforce la lutte contre les dérives sectaires. C'est un projet de loi qui tire les conséquences des travaux conduits par la MIVILUDES, en mars 2023, et qui prévoit plusieurs mesures pour lutter contre ce fléau des dérives sectaires, notamment une lutte renforcée contre les phénomènes d'emprise avec un durcissement des poursuites pénales, la création, dans le code pénal, d'une nouvelle circonstance aggravante, la suggestion psychologique ou physique, pour des infractions comme le meurtre, les actes de torture, les violences, les escroqueries, la création d'un délit d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende pour les personnes qui incitent d'autres personnes vulnérables à cesser un traitement dont l'interruption pourrait provoquer des conséquences graves ainsi que pour les personnes promouvant des pratiques thérapeutiques exposant un risque immédiat de mort ou à des blessures graves.
J'en ai terminé. Je suis à votre disposition pour les questions.
Sehla BOUGRIOU
Bonjour Monsieur le Ministre. Sehla BOUGRIOU, TF1-LCI. J'ai deux questions. La première concerne les rencontres de Saint-Denis qui doivent se tenir ce vendredi. Les socialistes, les Insoumis annoncent qu'ils boycottent. Éric CIOTTI qu'il ne participera pas. Ces rencontres ont-elles encore un sens ? Et par ailleurs, est-ce que le Président a eu un mot là-dessus au cours du Conseil des ministres ? Voilà pour ma première question. La deuxième, très technique : les voitures électriques à 100 euros, ce dispositif a pris du retard. On attend un décret qui doit définir les contours du leasing social. Est-ce que vous êtes en mesure aujourd'hui de nous expliquer d'abord pourquoi ça bloque et quand est-ce que cela va entrer en vigueur ? Merci beaucoup.
Olivier VÉRAN
Très bien. Première question plus politique que la deuxième. Je vais commencer par la première. Les rencontres de Saint-Denis, il y en a eu plusieurs. Elles ont réuni l'ensemble des forces politiques de notre pays, mais, également – il ne faut pas les oublier, parce qu'ils comptent énormément – les présidents des 3 chambres : Assemblée nationale, Sénat, CESE. Les premières rencontres de Saint-Denis ont donné lieu à des engagements de la part du président de la République : conférence sociale sur les bas salaires, débat à l'Assemblée sur la situation internationale, présentation de la planification écologique par la Première ministre aux présidents des forces politiques et d'autres engagements encore. Tous ces engagements ont été tenus, ont été tenus. Toutes les demandes des groupes des forces politiques de notre pays ont été entendues et une suite leur a été donnée. Le président de la République a aussi entendu la volonté des forces politiques de notre pays, d'être capable d'avancer sur la réforme fondamentale de la décentralisation, sur la réforme fondamentale de la déconcentration, mais également sur l'évolution du périmètre des référendums ou la simplification du recours au référendum d'initiative partagée : le RIP. Le Président leur a dit : "j'ai entendu vos demandes, je vous propose que nous puissions en discuter ensemble directement comme vous en avez formulé la demande". D'abord, pour répondre à votre première question, les rencontres de Saint-Denis vont évidemment se tenir et il y a de nombreuses forces politiques qui seront présentes, ainsi que les représentants des Chambres. Ensuite, on ne peut que déplorer le fait que des partis de Gouvernement, je parle là du Parti Socialiste, des Républicains, qui, parce qu'ils ont été aux commandes du pays pendant des années, savent le fonctionnement des institutions et savent ô combien il est précieux d'avoir cette unité nationale sur des grands enjeux structurants pour l'État. C'est dommage, nous le regrettons, qu'ils aient décidé de s'exclure de ces discussions et il n'est jamais trop tard pour changer d'avis. En tout cas, la porte reste ouverte, mais ces rencontres se tiendront et elles permettront d'avancer parce que nous avons besoin de cette unité nationale pour transformer notre pays.
Sehla BOUGRIOU
Elles ont du sens ?
Olivier VÉRAN
Je vous ai répondu. Elles ont évidemment tout leur sens. Ensuite, sur la question plus technique, mais très politique aussi finalement, du leasing. De quoi il s'agit ? C'est un engagement du président de la République, dans la campagne, de rendre disponible pour 100 euros par mois des voitures électriques en location longue durée. C'est une mesure extrêmement importante qui doit permettre à des Français de pouvoir rouler en électrique, donc de rouler en propre, en dépensant moins que s'ils avaient conservé leurs véhicules thermiques. Donc, c'est une mesure qui est importante, qui représente une vraie transformation dans notre pays. Je ne peux pas vous donner la date de parution du décret, ni s'il est en retard ou non. Je dirais que ce qui est important, c'est à partir de quand est-ce que les Français pourront commencer à réserver ces voitures électriques en leasing à 100 euros par mois, d'ici à la fin de l'année ? Donc, on y est.
Quentin CHATELIER
Bonjour, Quentin CHATELIER pour Liaisons Sociales. Je reste sur une question technique par rapport au projet de loi d'adaptation au droit de l'Union européenne que vous avez évoqué. Il y a un sujet directement lié au droit de l'Union européenne qui inquiète beaucoup le patronat ces derniers temps, qui concerne l'acquisition de congés payés pendant les arrêts maladie. Est-ce que ce texte contient des dispositions sur ce sujet ? Et sinon, quelles sont les intentions du Gouvernement dans les prochaines semaines ?
Olivier VÉRAN
Oui, il y a eu un avis et une jurisprudence de la Cour de justice de l'Union européenne et de la Cour de cassation. On est en train d'expertiser les conséquences juridiques de cette jurisprudence. On va en tirer les conséquences législatives, dès qu'on aura le bon véhicule législatif. Le PJL, qu'on appelle le DADUE et la mise en conformité du droit français au droit européen, peut-être un vecteur possible pour une mise en conformité et des ajustements du droit national par amendements. Il y a aussi le projet de loi Pacte de vie au travail qui a été déposé et qui pourrait faire l'objet, éventuellement, d'amendements en ce sens. Donc, on va tenir compte de cela, et donc, rectifier dans la loi.
Quentin CHATELIER
Merci beaucoup.
Olivier VÉRAN
Préciser dans la loi.
Paul BARCELONNE
Bonjour. Paul BARCELONNE, France Info. Un mot sur les chiffres du chômage, l'Insee a annoncé une légère hausse des chiffres, ce matin. Comment vous lisez cette augmentation-là et est-ce que ce n'est pas une manière d'enfoncer un point dans la stratégie du Gouvernement qui a fait l'alpha et l'oméga de la baisse du chômage, notamment la politique du second quinquennat ? Merci beaucoup.
Olivier VÉRAN
D'abord, quand on parle de notre politique pour le plein emploi, on peut avoir parfois le sentiment que, pour certains, le plein emploi serait déjà acquis et qu'on pourrait commencer à assouplir des règles qui ont permis déjà de réduire drastiquement le chômage dans notre pays. Les chiffres qui sont sortis sont la preuve qu'il nous reste encore cette bataille et elle n'est pas terminée, la bataille pour le plein emploi dans notre pays. Et donc, il faut continuer de bouger tous les mécanismes, tous les leviers pour pouvoir inciter à la reprise de travail et notamment le levier France Travail dont la loi vient d'être adoptée, qui devra permettre d'ailleurs de réduire le chômage. On s'attendait à avoir une légère hausse puisqu'il y a un ralentissement de l'économie mondiale et notamment le resserrement des politiques monétaires, des banques centrales et des tensions géopolitiques. Donc, on s'attendait à cela, mais je voudrais quand même faire une focale sur des points qui sont intéressants. Le taux de chômage des jeunes, s'il augmente de 2,7 points, le taux d'emploi, lui, des jeunes, poursuit sa hausse et il atteint d'ailleurs un niveau record depuis plus de 30 ans, c'est-à-dire depuis 1990. Ce qui veut dire que le taux d'activité des jeunes dans notre pays est en hausse et même en très forte hausse. Pour le reste, on reste mobilisé, évidemment, pour prendre toutes les décisions nécessaires pour continuer d'inciter à cette dynamique de créations d'emplois, parce que, vous le savez, c'est le cœur de notre ADN politique de dire que l'emploi, c'est à la fois la première des libertés, la première des sécurités et la première disposition pour pouvoir sortir de la misère et rester en capacité de vivre par le fruit de son labeur.
Journaliste
Bonjour Pierre (inaudible) pour l'AFP. Est-ce que concernant le projet de loi visant à constitutionnaliser l'IVG, ce qui a été promis par Emmanuel MACRON, est-ce que vous avez un calendrier plus précis ? Est-ce que vous savez quand est-ce qu'il va être présenté en Conseil des ministres ?
Olivier VÉRAN
Alors, je n'ai pas encore la date de présentation en Conseil des ministres. Je tiens à dire que le projet de loi qui inscrit la liberté de cette liberté pour les femmes dans la Constitution fait l'objet notamment des discussions de Saint-Denis. Pour répondre, re-répondre à la question qui était posée tout à l'heure, il y a des forces politiques, les socialistes, ils ne seront pas là pour discuter avec le président de la République, s'ils maintiennent leur choix, leur décision, des voies et moyens, et de quand inscrire cette liberté dans la Constitution. C'est quand même de ça dont on est en train de parler.
Jean-Baptiste DAOULAS
Bonjour, Jean-Baptiste DAOULAS pour Libération. Pour revenir sur le sujet des titres restaurant, est-ce que le président de la République lui-même a évoqué le sujet au cours du Conseil des ministres ?
Olivier VÉRAN
Non.
Jean-Baptiste DAOULAS
Et seconde question, comment vous analysez, expliquez, le fait que dans un contexte de lutte contre l'inflation, contre la malbouffe également, l'exécutif n'ait pas anticipé l'émotion et la colère que pouvaient susciter le changement des règles d'utilisation ?
Olivier VÉRAN
Je dirais qu'entre l'alerte donnée et la décision, il s'est écoulé quelques heures, Jean-Baptiste DAOULAS. Je pense qu'en termes de réactivité, il n'y a pas de souci. Voilà. Et la décision a été prise. Elle est bonne, elle va dans le bon sens, je pense qu'elle est consensuelle.
Jean-Baptiste DAOULAS
Et son anticipation ?
Olivier VÉRAN
Ça fait partie des choses…. Déjà, on n'était pas arrivé à la date de péremption de cette mesure, donc, ce n'est pas parce qu'on en a parlé... Il en a été question avant que la mesure touche à son terme, qu'il était trop tard, la preuve.
Hélène TERZIAN
Bonjour Hélène TERZIAN pour RMC. Une question sur la fin de vie, il était question d'une réunion, à ce sujet, autour du président, hier, qui a été visiblement reportée. Est-ce que cette réunion aura lieu ? Et plus largement, est-ce qu'il est toujours question d'un projet de loi sur la fin de vie présenté avant la fin de l'année ?
Olivier VÉRAN
Nous sommes toujours sur ce calendrier. Donc, j'ai lu beaucoup de choses sur les décalages supposés, etc. Non, il y a une réunion qui a dû être différée en raison des intempéries dans les Hauts-de-France qui nécessitaient la mobilisation du président de la République dans l'urgence. À date, je n'ai pas d'informations contraires à celles que j'ai déjà eu l'occasion de donner, qui ont été données d'ailleurs par d'autres membres du Gouvernement, à savoir le dépôt, dans les prochaines semaines, d'un projet de loi en Conseil des ministres.
Hélène TERZIAN
Dernière question, toujours sur un projet de loi, le projet de loi Immigration a été voté au Sénat, un texte durci. Le plus dur arrive à l'Assemblée. Quelle peut être selon vous la voie médiane entre les sénateurs et les députés, aujourd'hui, qui peut être trouvée ?
Olivier VÉRAN
Je vais plutôt vous dire quelle est la voie que nous suivons, celle de l'efficacité. Voilà. Tout ce qui est efficace pour bien accueillir, bien intégrer, donner accès au travail lorsque c'est légitime et justifié, et en même temps mieux expulser, mieux lutter contre les réseaux de passeurs, mieux lutter contre les marchands de sommeil et mieux lutter contre l'immigration illégale, quand c'est efficace, ça nous intéresse. Quand c'est surnuméraire, lorsque ça ouvre des débats et des thématiques qui n'ont pas fait montre de leur efficacité sur nos objectifs, nous considérons que ce ne fait pas l'objet de débat. Donc, ce qui est important de retenir, c'est que là où le Sénat… On pouvait s'attendre, d'ailleurs, vous m'aviez posé la question ici, semaine après semaine, sur le fait qu'il n'y aurait jamais un texte de loi qui sortirait du Sénat, il y a un texte de loi qui sort du Sénat. Est-ce que c'est le nôtre ? Non, il a été modifié. La preuve, on est passé de 27 à 92 articles. Donc, les sénateurs de droite ont eu beaucoup d'idées. Est-ce que certaines idées doivent faire l'objet d'un examen attentif ? Par définition, elles seront toutes examinées attentivement à l'Assemblée. Est-ce qu'on est d'accord avec la totalité des mesures introduites par les sénateurs ? La réponse est non. Donc, maintenant, dans quelques jours, je crois que c'est la semaine du 27 novembre me semble-t-il, le texte arrive en commission à l'Assemblée. Ensuite, il sera examiné en séance et on aura l'occasion de rediscuter de ce qui en ressort en définitive.
Hélène TERZIAN
Sur la régularisation dans les métiers en tension, est-ce que vous êtes favorable à remettre en place le droit opposable, qui était prévu dans l'article 3 et qui a été enlevé par les sénateurs ?
Olivier VÉRAN
Je ne vais pas ici préempter les discussions qui relèvent désormais des députés en lien avec le Gouvernement.
Journaliste
Bonjour Monsieur le Ministre. Éric DUPOND-MORETTI est aujourd'hui devant la Cour de justice de la République. Est-ce que, s'il est condamné, il pourra rester ministre de la Justice ?
Olivier VÉRAN
Je vous fais la même réponse que la semaine dernière et il y a 15 jours. Je ne m'inscrirai pas dans cette logique qui consiste à anticiper des choses qui n'ont pas lieu d'être anticipées.
Journaliste
Hier, vous disiez que vous ne saviez pas s'il pouvait rester…
Olivier VÉRAN
Non non, hier j'ai dit exactement la même réponse. Je pense qu'un ministre a le même droit que n'importe quel de nos concitoyens, en fait. Ce n'est pas parce qu'on est ministre qu'on perd le droit au principe selon lequel on est innocent jusqu'à preuve du contraire. Et je pense que se projeter dans l'idée d'une condamnation de quelqu'un qui n'a pas été jugé n'est pas une bonne politique.
Journaliste
Et un ministre condamné peut rester au Gouvernement ?
Olivier VÉRAN
Je ne m'inscrirai pas dans cette logique-là.
Journaliste
Merci.
Journaliste
Je rebondis juste sur la question du chômage. Bruno LE MAIRE déclarait dimanche "Est-ce qu'il faut aller plus loin sur la réforme de l'assurance chômage ? Je crois que oui." Est-ce que lorsqu'il déclare ça, le ministre de l'Économie exprime la position du Gouvernement ?
Olivier VÉRAN
De manière générale, à chaque fois qu'il faudra qu'on remette sur le métier notre ouvrage pour faire reculer le chômage et à chaque fois qu'on verra qu'il y a des mécanismes qui peuvent être modifiables, qui peuvent être modifiés, nous le ferons puisque c'est, je le disais tout à l'heure, notre ADN politique de tendre vers le plein emploi.
Journaliste
Est-ce que ça veut dire qu'un projet de durcir les règles d'assurance chômage est en cours ?
Olivier VÉRAN
S'il y avait un projet à présenter en l'État, c'est le ministre qui l'aurait présenté. Il donne une intention, mais je vous confirme que, de manière générale, partout, là où il y a lieu de changer ou modifier ou d'ajuster des règles de manière à permettre, tout en protégeant ceux qui ont besoin d'être protégés, de tendre vers le plein emploi, nous le ferons.
Journaliste
Merci à vous.
Thomas BONNET
Bonjour Monsieur le Ministre. Thomas BONNET pour CNews. Un mot sur la marche contre l'antisémitisme. D'abord, en a-t-il été question lors de ce Conseil des ministres, peut-être sur des éventuelles suites politiques à donner à cet élan populaire ? Et concernant l'absence du président de la République, nos confrères de L'Express affirment que Yassine BELATTAR a rencontré des conseillers de l'Élysée, peut-être pour le dissuader de s'y rendre. Qu'est-ce que vous pouvez nous dire à ce sujet ? Merci.
Olivier VÉRAN
Sur la deuxième question que vous posez, les conseillers des ministres, du Président, de la Première ministre sont fondés à recevoir les gens qu'ils estiment devoir recevoir. La ligne du Président, vous la connaissez, c'est celle de la lettre qu'il a adressée aux Français, ce dimanche. Il a été question de la marche de dimanche. Le président de la République a salué la bonne tenue de cette marche qui était importante pour montrer que la France était solidaire de l'ensemble de nos concitoyens. Il a dit également qu'on lutte contre l'antisémitisme au titre de l'universalisme républicain, et que c'est à ce titre-là que nous avons défilé dimanche, et pas sous prétexte de vouloir exclure une autre partie de nos concitoyens. Personne n'est dupe sur les intentions de l'extrême droite qui consiste à soutenir une communauté pour mieux en exclure une autre. Et l'extrême droite lutte contre l'antisémitisme, au titre de la haine d'une autre partie de la population et nous ne sommes pas dupe de cela. Est-ce que vous en avez terminé ? J'en ai terminé. Est-ce que j'avais un petit mot à vous dire ?
Journaliste
Bonjour, une dernière sur l'hôpital.
Olivier VÉRAN
Vous êtes sûr ?
Journaliste
Oui, je suis sûr. Je sais que vous ne les aimez pas, mais ce n'est pas grave.
Olivier VÉRAN
Je me méfie toujours des dernières questions, c'est les pires des questions.
Journaliste
C'est une question sur la situation internationale et notamment le raid sur un hôpital aujourd'hui à Gaza, qui est dénoncé notamment par l'ONU et la Croix-Rouge. Quelle est la position de la France sur un raid qui peut avoir lieu sur un hôpital où il y a des civils, notamment en ce moment ?
Olivier VÉRAN
La France, je le rappelle, d'abord, appelle à une trêve humanitaire immédiate, forte, suivie, soutenue, qui doit conduire à un cessez-le-feu et de manière générale, la France souhaite que soient épargnés les lieux de santé, tels que les hôpitaux, épargnés par les bombardements, mais aussi qu'ils ne servent pas, lorsque c'est le cas, hélas, d'infrastructures militaires. Je vous remercie.
Source https://www.gouvernement.fr, le 20 novembre 2023