Texte intégral
M. Bruno Le Maire : "Bonjour à toutes et à tous. Nous avons eu une courte nuit puisque nous avons travaillé jusque tôt ce matin, nous avons travaillé pendant huit heures de manière constructive, dans une atmosphère amicale et sereine. Je tiens à remercier la Présidence espagnole pour le travail remarquable qu'elle a fait pendant cette nuit, remercier tous nos partenaires européens pour cette ambiance constructive et amicale et me féliciter parce que nous avons fait des progrès importants cette nuit vers un accord pour de nouvelles règles du pacte de stabilité et de croissance. Je pense que c'est une bonne nouvelle pour l'ensemble des États européens. C'est une bonne nouvelle pour le continent européen d'avoir progressé vers de nouvelles règles indispensables pour le pacte de stabilité et de croissance. Nous avons bien travaillé avec tous les États membres, je l'ai, dis bien travaillé avec les partenaires essentiels comme l'Italie et très bien travaillé avec l'Allemagne puisque avant le Conseil, nous étions d'accord à 90% sur les nouvelles règles du pacte de stabilité et de croissance. Nous sommes désormais d'accord à 95% je dirais.
Pourquoi est-ce que nous avons progressé ? Tout simplement parce que je crois que nous allons trouver un meilleur équilibre entre le rétablissement des finances publiques, qui est indispensable, et je ne veux laisser aucun doute sur ce sujet. La France veut des règles responsables et claires qui permettent de rétablir les finances publiques des 27 États membres et la nécessité de garder des capacités d'investissement, en particulier dans la décarbonation et dans la transition climatique. Je crois que tout au long de cette nuit, ça a été le cœur du débat, nous avons progressé dans cet équilibre entre les finances publiques et les investissements indispensables dans la décarbonation et de la transition climatique.
Maintenant, il reste une dernière étape. La dernière étape est toujours la plus difficile, donc il ne faut pas minimiser les efforts qui nous restent à faire dans les heures et dans les jours qui viennent. Nous allons travailler d'arrache-pied. La France est totalement déterminée à ce que nous parvenions à un accord d'ici fin 2023, comme elle s'y était engagée. Nous sommes ouverts, comme la Présidence espagnole l'a proposé hier, à ce qu'il y ait un nouvel Écofin avant le 25 décembre, enfin pas le 25 décembre de préférence parce que nous sommes en famille avec nos enfants, donc on préférerait passer Noël en famille, mais si avant Noël, il y a un nouvel ECOFIN et bien entendu la France sera heureuse d'y participer pour parvenir à un accord définitif sur les nouvelles règles du pacte de stabilité de croissance.
Q : What is the 5% that you have yet to agree with ? Why have you not managed to reach the 10% threshold and only 5% ?
M. Bruno Le Maire : Well, I. Would focus on the progress we made with the Christian yesterday and I think that we found a bit of balance between investment on the one side that remains necessary now, especially for the fight against climate change and climate transition and the absolute necessity to come back to some public finances. This is a balance and this is a question of fine tuning. But fine tuning on such a key question can take eight hours. But we made progress and I really think that on the five remaining percent we can find an agreement by the end of this year. It requires a lot of work. We stand ready to work very hard to get an agreement by the end of 2023.
Q : Selon vous, quels seront les sujets les plus importants auxquels il faut donner à nouveau de l'argent dedans ?
M. Bruno Le Maire : Pour nous, l'investissement le plus important aujourd'hui, c'est évidemment la transition climatique. La transition climatique demande chaque année, dans les États membres, des dizaines de milliards d'euros d'investissements. Nous ne pouvons pas attendre pour investir dans la transition climatique. Il faut le faire maintenant, rapidement. D'abord, parce qu'il en va de la lutte contre le réchauffement climatique. Ensuite, parce que vous voyez bien que c'est aujourd'hui que se répartissent les capacités industrielles de la transition climatique partout à travers la planète. Si l'Europe veut avoir des usines vertes, des usines pour l'hydrogène, pour les panneaux solaires, pour les véhicules électriques, pour les batteries, pour les anodes, pour les cathodes, c'est maintenant qu'il faut investir, sinon ces capacités seront en Chine, aux États-Unis ou ailleurs. Donc, c'est maintenant que cela se joue et c'est là qu'il faut trouver ce bon équilibre entre le rétablissement des finances publiques - je redis que la France est fermement attachée au rétablissement des finances publiques et à des règles efficaces et claires - et aujourd'hui, l'importance d'investir. On ne peut pas reporter cet investissement dans le temps. J'ajoute qu'il y a une autre série d'investissements sur lesquels le Président de la République s'est exprimé à plusieurs reprises et qui est indispensable au regard des heures dramatiques que vit l'Ukraine : c'est la défense. Nous voyons tous que nous avons la guerre à nos portes. La guerre n'est pas hors du continent européen. Elle est sur le continent européen. Donc, nous n'allons pas dire qu'en raison des règles budgétaires, nous renoncerions à investir dans la défense alors que nous avons la guerre à nos portes et que nos amis ukrainiens font face à une offensive de plus en plus forte.
Q : Est-ce que vous allez travailler d'arrache-pied pour une harmonisation fiscale pour Google par exemple ?
M. Bruno Le Maire : L'harmonisation fiscale n'est pas à l'ordre du jour. Mais ça fait à peu près sept ans que je me bats pour une harmonisation fiscale, sept ans que nous nous sommes battus avec tous les autres États européens pour que les géants du numérique payent leur part d'impôts sur le territoire européen. Moi, je continuerai à livrer la bataille. Aujourd'hui, nous avons des dispositions nationales. Il y a une taxation des géants du numérique en France. C'est une taxation qui fonctionne, qui rapporte plus d'un milliard d'euros chaque année. Mais nous souhaitons évidemment que cette taxation soit étendue à tous les États européens. Ca n'est rien contre Google, Amazon et Facebook qui sont les bienvenus en Europe et que nous utilisons tous quotidiennement. C'est une question de justice. Vous ne pouvez pas avoir une PME qui paye ses impôts, une boulangerie qui paye ses impôts, une usine qui paye ses impôts en France et les géants du numérique américains qui ne paieraient pas d'impôts. Donc, je reste très déterminé à ce que cette solution nationale soit étendue au niveau européen. Merci à tous".
Source https://ue.delegfrance.org, le 12 décembre 2023