Interview de M. Othman Nasrou, secrétaire d'état à la citoyenneté et à la lutte contre les discriminations, à Europe 1 le 25 septembre 2024, sur la lutte contre les discriminations, la défense de la laïcité, la sécurité et la politique de l'immigration.

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Média : Europe 1

Texte intégral

SONIA MABROUK
Bienvenue à " La Grande interview " sur CNews et Europe 1. Et bonjour Othman NASROU.

OTHMAN NASROU
Bonjour Sonia MABROUK.

SONIA MABROUK
Merci de nous accorder votre premier entretien. Vous êtes le secrétaire d'Etat à la Citoyenneté et à la lutte contre les discriminations. Beaucoup de questions à vous poser, Monsieur le Ministre, on va bien sûr évoquer la terrible affaire Philippine, mais tout d'abord, pour de nombreux Français, qui vous regardent ou vous écoutent ce matin, ils vont vous découvrir, découvrir aussi votre parcours, vous êtes l'un des nouveaux visages de la droite dans ce gouvernement. Vous avez 37 ans, vous êtes franco-marocain, né à Casablanca, arrivé à l'âge de 17 ans en France ; de l'opposition municipale à Trappes jusqu'à aujourd'hui, jusqu'aux plus hautes sphères nationales, est-ce que vous vous considérez, Othman NASROU, comme un enfant de la méritocratie ?

OTHMAN NASROU
Moi, je considère qu'on m'a fait un immense honneur que de me nommer membre du gouvernement de ce pays, de ce beau pays qu'est la France. Vous l'avez dit, je suis né à l'étranger, je suis devenu Français. Et je suis aujourd'hui au service de la République. Et je veux dire à votre micro que cette belle promesse républicaine, qui est celle de notre pays, on doit en être fier, ça ne veut pas dire qu'elle est parfaite, ça ne veut pas dire qu'elle est une réalité pour tout le monde, et ma mission justement au gouvernement, c'est de faire en sorte que ce soit une réalité pour tous les Français, quel que soit leur territoire, quelle que soit leur origine, quelle que soit leur religion ; ça suppose des droits, ça suppose des devoirs, et à la modeste place qui est la mienne, je ferai tout ce que je peux pour défendre la République.

SONIA MABROUK
En 2017, Othman NASROU, vous déclariez au Figaro, je cite, ce qui compte, c'est d'être jugé sur les résultats, je crois à la méritocratie à la française, je suis le résultat des concours, avez-vous fait valoir, vous, l'étudiant de HEC, entré 11ème au concours sur 4.000 étudiants. Dans cette France de la méritocratie que vous louez, est-ce que Moussa DARMANIN, s'il ne s'était pas appelé Gérald, aurait pu devenir ministre de l'Intérieur, lui qui a dit qu'il en doutait ?

OTHMAN NASROU
Eh bien, moi, je m'appelle Othman NASROU, et je suis devant vous comme ministre, comme secrétaire d'Etat, membre du gouvernement, encore une fois, de notre pays. Et je sais que la France n'est pas un pays raciste. Je veux le dire clairement comme je le pense. Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas des discriminations qu'il faut combattre. Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas un chemin encore de progrès à réaliser pour que chacun puisse vivre la promesse républicaine que je vous ai décrite. Ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas qu'on lutte beaucoup plus fortement encore sur les discriminations qui peuvent viser des gens en raison de leur religion, de leur origine, de leur couleur de peau, de leur orientation sexuelle, de leur handicap. Ce sera ma mission. Mais nous vivons dans un beau pays dont on peut être fier…

SONIA MABROUK
La France n'est pas raciste, dites-vous. Ça veut dire que l'ancien ministre de l'Intérieur l'aurait sous-entendu ?

OTHMAN NASROU
Moi, ce que je peux vous dire, c'est que nous pouvons être fiers de vivre dans un pays qui se fixe comme objectif, eh bien, que la naissance ne détermine pas le destin. C'est ça la promesse républicaine. Et c'est ça qu'il faut qu'on défende.

SONIA MABROUK
Lutter contre les discriminations, la citoyenneté, on va parler de vos fonctions, Othman NASROU, parlons aussi de l'intitulé de votre ministère qui a failli être, a-t-on écrit, ou a-t-on dit, celui de la laïcité. Pourquoi avoir reculé ? Certains y ont vu une capitulation face à une partie de la gauche qui avait dénoncé un ministère, je cite, de l'islamophobie. Est-ce qu'il y a eu un recul ?

OTHMAN NASROU
Je ne crois pas qu'il y ait eu un recul. A ma connaissance, il n'y a eu aucun recul. La laïcité, il ne suffit pas de la porter dans un intitulé, il faut la porter dans son coeur. C'est un bien précieux, qui nous permet de vivre en paix, quelles que soient nos religions. Ça suppose, eh bien, de la défendre, parce que cette laïcité, aujourd'hui, elle est attaquée. Et la citoyenneté que je porte dans mon intitulé inclut évidemment la laïcité. Donc, il n'y a pas de débat à avoir.

SONIA MABROUK
Ça n'a pas été effacé de l'intitulé pour ne pas provoquer, eh bien, des réactions outrées de la gauche.

OTHMAN NASROU
Non. Le Premier ministre Michel BARNIER a été extrêmement clair sur l'intransigeance qui sera celle du gouvernement, de ce gouvernement, sur la défense de la laïcité, encore une fois, qui est un bien précieux, c'est d'abord une liberté, celle de croire ou de ne pas croire. Mais c'est une exigence, et chaque recul, chaque compromission sur ce thème de la laïcité serait une catastrophe. Et nous ne céderons rien sur ce terrain-là.

SONIA MABROUK
D'ailleurs, vous vous êtes fait connaître aussi dans ce domaine, Othman NASROU, parce qu'à Trappes, vous vous êtes fait connaître en défendant justement la laïcité face au communautarisme religieux. Vous nous dites ce matin que sera votre cheval de bataille au gouvernement ?

OTHMAN NASROU
Bien sûr, parce que la laïcité nous protège, encore une fois, et c'est un bien précieux. Et il n'est pas question qu'on recule sur ce terrain-là. C'est ce que le Premier ministre Michel BARNIER demande très clairement. Et je sais que tout le gouvernement sera mobilisé pour qu'on défende cette laïcité, cette laïcité à la française, qui est encore une fois une chance et une liberté.

SONIA MABROUK
Je voudrais vous faire réagir à une terrible affaire, l'affaire Philippine, dans laquelle le meurtrier présumé, interpellé, Othman NASROU, est un Marocain de 22 ans, déjà condamné pour viol, libéré deux ans avant sa peine, sous le coup d'une OQTF, selon les informations d'Europe 1 et de CNews. Est-ce que c'est une forme de laxisme qui a tué cette jeune fille ?

OTHMAN NASROU
Il y aura des questions qui seront posées. Je veux d'abord témoigner mon soutien aux proches, à la famille de Philippine, en mon nom, au nom évidemment de tout le gouvernement. C'est absolument atroce. Il n'y a pas de mots assez forts face à ce crime absolument ignoble. Il y a des questions qui se posent. Cet individu était en centre de rétention administrative. Il a été mis en résidence surveillée à quelques jours seulement de la délivrance du laissez-passer consulaire qui aurait permis son expulsion. Donc, il y a des questions qui se posent. Il faudra les regarder de près. Et je sais que le ministre de l'Intérieur, Bruno RETAILLEAU, est très mobilisé naturellement sur ces questions.

SONIA MABROUK
Ici-même Bruno RETAILLEAU, hier, à la question que je lui posais sur l'exécution des fameuses OQTF, obligation de quitter le territoire français, il a dit : mais nous allons tout faire pour que ce taux d'exécution des OQTF augmente. Le Garde des sceaux, Othman NASROU, Didier MIGAUD dit : eh bien, le taux d'exécution des peines, plus largement, n'a jamais été aussi élevé. Vous êtes un homme de droite. On connaît vos convictions. Est-ce qu'il y a une forme de déni quand on dit qu'il n'y a pas de laxisme de la part de la justice aujourd'hui ?

OTHMAN NASROU
Là aussi, le débat est tranché, la feuille de route du Premier ministre est très claire.

SONIA MABROUK
Vraiment, c'est tranché ?

OTHMAN NASROU
Bien sûr.

SONIA MABROUK
On n'a pas l'impression quand on regarde police et justice se parler aujourd'hui.

OTHMAN NASROU
Mais ils vont se parler. Le ministre de l'Intérieur et le Garde des sceaux se voient dans les tout prochains jours.

SONIA MABROUK
Est-ce que ce n'est pas un dialogue de sourds ?

OTHMAN NASROU
Je ne crois pas. Je crois que nous avons tous l'ardente obligation, la nécessité, c'est ce que nous demandent les Français, dans leur immense majorité, d'avoir une réponse pénale qui soit évidemment à la hauteur de la situation, d'avoir plus de sécurité, d'avoir une maîtrise des flux migratoires, sans quoi rien n'est possible. Et ce travail-là, je sais que Bruno RETAILLEAU le mènera main dans la main avec Didier MIGAUD.

SONIA MABROUK
Est-ce qu'aujourd'hui, au gouvernement, vous faites toujours le lien entre immigration et insécurité, Othman NASROU, ce lien fait bondir la gauche. Est-ce que vous l'assumez encore en tant que ministre ?

OTHMAN NASROU
On voit que quand l'immigration n'est pas maîtrisée, quand on n'arrive pas à choisir qui on veut accueillir, et quand on n'arrive pas à reconduire ceux qui n'ont rien à faire – c'était le cas de l'individu dont on a parlé tout à l'heure – qui n'ont rien à faire sur le territoire français, on voit que ça contribue, bien sûr, à avoir une montée de l'insécurité. Nous avons besoin d'ordre. Sans ordre, il n'y a pas de liberté, il n'y a pas de sécurité. Et notre mission, c'est de protéger les Français, de les protéger de la violence et de l'insécurité, quelles que soient là aussi leur origine et leurs conditions.

SONIA MABROUK
Lucie CASTETS a déclaré hier qu'il fallait régulariser tous les sans-papiers, tous, quels que soient… sans aucune distinction. De quoi, selon vous, cette déclaration est-elle le symbole, compte tenu de ce que vous venez de nous dire ?

OTHMAN NASROU
Je crois qu'il y a depuis longtemps à gauche une dérive sur ce sujet-là, une démagogie, une facilité qui consiste à nier la réalité et à penser que, eh bien, on peut accueillir tous ceux qui veulent venir en France sans aucun contrôle. Ça ne peut pas fonctionner, ça ne marche comme ça dans aucun pays au monde. Et quand on voit ce que font nos voisins européens en matière de maîtrise de l'immigration, on est en droit de faire au moins la même chose en France, au moins la même chose. Et je crois que c'est l'engagement de Bruno RETAILLEAU.

SONIA MABROUK
Comme Bruno RETAILLEAU, justement, Othman NASROU, la gauche vous reproche vos positions dites conservatrices sur de nombreux sujets comme le Mariage pour tous. Vous êtes en charge des discriminations. Parmi ces discriminations, il y a, bien sûr, celles qui sont liées à l'orientation sexuelle. Est-ce que vous êtes le mieux placé pour porter ce combat ? C'est une question qui vous est posée par la gauche, qui vous êtes posées de manière violente eu égard à vos positions, notamment contre le Mariage pour tous.

OTHMAN NASROU
Le débat sur le Mariage pour tous est un débat qui a été clos. Et je veux le dire très clairement puisque j'entends un certain nombre d'inquiétudes. Je les entends, je veux les dissiper. Nous n'allons pas revenir évidemment ni sur cette avancée, ni sur aucun des acquis qui ont été adoptés ces dernières années. Ce sont des acquis qui sont dans notre droit. Et tout le Gouvernement veillera à ce que ces droits soient respectés ; moi le premier, c'est ma mission. Il n'y aura aucun retour en arrière sur ces acquis sociétaux. Maintenant, je vais vous dire, le sujet dans notre pays aujourd'hui, c'est de faire en sorte que, justement, qu'on puisse aimer qui on veut sans être insultés dans la rue, menacés, agressés… Je pense à ce jeune de 17 ans dans le Tarn…

SONIA MABROUK
17 ans, oui.

OTHMAN NASROU
… qui a été agressé et le mot est faible, passé à tabac en raison de son homosexualité. Alors je vais vous le dire ; ma mission est très claire : c'est que dans notre pays, nul ne soit ostracisé, agressé, insulté en raison de son orientation sexuelle, mais non plus en raison de sa couleur de peau ou de sa religion. Ça, c'est évidemment quelque chose de très important et c'est un combat ancien.

SONIA MABROUK
Othman NASROU, vous nous dites ce matin, sur CNEWS et Europe 1, que vous en serez le garant. Le maire de cette ville, Mazamet - où Paul, 17 ans, a été, comme vous le dites… effectivement, c'est une forme de lynchage - affirme que ces agresseurs provenaient de familles de délinquants bien connus localement. Là encore, de la Justice, vous attendez une condamnation ferme au-delà de l'intransigeance de votre parole ?

OTHMAN NASROU
Alors je veux redire… Je lui ai dit en direct, à Paul et à sa famille, évidemment, tout mon soutien.

SONIA MABROUK
Vous avez eu sa famille ?

OTHMAN NASROU
Oui.

SONIA MABROUK
Vous les avez contactés ?

OTHMAN NASROU
Oui, évidemment. J'ai eu sa maman au téléphone pour lui témoigner du soutien de tout le Gouvernement et la mobilisation des services de l'État et d'abord des services de police qui ont été d'une très grande réactivité pour identifier tous les agresseurs. Ils étaient plusieurs, ils étaient nombreux.

SONIA MABROUK
Mineurs ?

OTHMAN NASROU
Il y a, parmi les agresseurs, des mineurs. Et donc, naturellement, je veux saluer le travail de la police qui a été d'une très grande exemplarité dans cette affaire. Et oui, je vous le dis comme je le pense, j'espère que ces agresseurs seront très sévèrement punis.

SONIA MABROUK
Sur le plan politique à présent, Othman NASROU ; ça commence fort avec le Gouvernement. Première tension et dissension entre Bruno RETAILLEAU et Didier MIGAUD. Et puis, premier recadrage par Michel BARNIER après que le ministre Antoine ARMAND a fermé la porte au RN dans l'arc républicain. Est-ce qu'il a fait une faute politique, votre collègue ?

OTHMAN NASROU
La feuille de route du Premier ministre est très claire ; elle est de travailler avec l'ensemble des partis qui sont représentés à l'Assemblée nationale. Il l'a dit, il le rappelle. Je pense qu'il faut qu'on s'en tienne à cette feuille de route.

SONIA MABROUK
Vous-même, l'arc républicain, pour vous, inclut tout le monde, tous les députés, quels qu'ils soient, de LFI jusqu'au RN ?

OTHMAN NASROU
Moi, ce que je vois, c'est l'état de l'Assemblée nationale, c'est les forces représentées. Ce n'est pas nous qui choisissons qui siègent à l'Assemblée nationale, ce sont les Français. Et je crois que Michel BARNIER a été extrêmement clair sur ce sujet.

SONIA MABROUK
Il a bien fait de s'excuser auprès de Marine Le PEN, le Premier ministre ?

OTHMAN NASROU
Moi, je ne suis pas dans les conversations privées. Ce que je peux vous dire, c'est qu'il va dévoiler, mardi prochain, à l'occasion de son discours de politique générale, le détail justement de cette feuille de route. Et nous verrons à ce moment-là, évidemment, le cap que nous allons donner au pays dans les semaines à venir.

SONIA MABROUK
Alors, je vous pose différemment la question, Othman NASROU, qui va le plus surveiller, finalement, ce discours de politique générale ? Qui a le doigt, comme on lit parfois, sur le bouton de la motion de censure ? Et puis, qui peut défaire ce Gouvernement ? Est-ce Marine Le PEN ? Est-ce que vous la considérez, aujourd'hui, quelque part, comme la faiseuse de roi ?

OTHMAN NASROU
Non, tous les Français regardent avec attention, mais aussi, probablement avec inquiétude, la situation du pays et ce que dira le Premier ministre. Il en est conscient. Moi, je veux lui rendre hommage. Il a choisi de prendre cette responsabilité avec courage, dans une situation extrêmement difficile, inédite sous la Cinquième République. Il faut qu'on l'aide à réussir parce que sa réussite sera la réussite du pays.

SONIA MABROUK
A qui vous le dites, " Il faut " ? A qui ?

OTHMAN NASROU
Je le dis, à tous ceux qui nous écoutent.

SONIA MABROUK
Au RN aussi ? A Marine Le PEN ? Laissez-nous la chance aussi de pouvoir prouver des résultats, de montrer des résultats aux Français ?

OTHMAN NASROU
Je le dis à tous ceux qui, sincèrement, veulent que le pays réussisse ; qui ne sont pas dans les jeux politiciens, qui voient l'état dans lequel se trouve le pays sur le plan budgétaire, sur le plan de la sécurité, sur le plan des services publics, sur le plan du pouvoir d'achat. Sur tous ces sujets-là, nous avons besoin que ce gouvernement réussisse. Et en tout cas, j'y prendrai ma part avec l'ensemble des membres du Gouvernement.

SONIA MABROUK
On l'entend, ce matin, sur CNEWS et Europe 1, avec vos convictions, Othman NASROU, assumées, affirmées, tout comme l'ont été vos positions assumées, affirmées contre Emmanuel MACRON, il y a un certain temps… affirmant même que ce dernier serait, vous l'avez dit, très sévèrement jugé par l'histoire. Maintenant, vous aussi, vous serez jugé par l'histoire avec lui ?

OTHMAN NASROU
La réalité, c'est que, moi, je veux que l'histoire de France s'écrive autrement. Et je ne veux pas assister en spectateur au déclin de mon pays. Je ne veux pas simplement qu'on se croise les bras et qu'on joue la politique du pire en voyant la situation dans laquelle on est. Et avec la nomination de Michel BARNIER, beaucoup de choses ont changé. Et je vous l'ai dit, c'est un homme qui a l'expérience, qui a les qualités pour trouver un chemin dans lequel on peut sortir le pays de ces difficultés-là. Il aurait été irresponsable de ne pas l'aider et de ne pas essayer de régler, de relever notre pays.

SONIA MABROUK
Voilà pour le Premier ministre, il y a aussi le Président de la République. Pour vous qui avez été un opposant avec ces termes-là, qu'est-ce que vous diriez, ce matin, à un électeur de droite ? Vous étiez, hier, en déplacement à Chambourcy avec Valérie PECRESSE et Laurent WAUQUIEZ. Je suppose que vous avez rencontré ces citoyens ou électeurs de droite. Est-ce qu'ils vous reprochent votre participation au gouvernement ?

OTHMAN NASROU
Hier, j'ai revu les sympathisants de droite, les militants de droite des Yvelines que je connais bien, et non, au contraire, ils sont soulagés. Ils ont le sentiment qu'on… Et la droite républicaine y a pris toute sa part ; on a évité le pire. D'abord avec le Rassemblement national et ensuite, surtout avec le Nouveau Front populaire. Je dis surtout…

SONIA MABROUK
Vous mettez sur les deux plans ?

OTHMAN NASROU
Non.

SONIA MABROUK
Le même plan… Je pose une question ; RN et LFI, même chose pour vous ?

OTHMAN NASROU
Non, mais c'est le Nouveau Front populaire qui était sur le point d'accéder à Matignon à l'issue des élections législatives mais alors même qu'il n'avait pas de majorité absolue, contrairement à ce qu'ils disent. Et donc, on a pris nos responsabilités pour éviter ce scénario qui aurait été un scénario de ruine pour notre pays. Et aujourd'hui, on se retrousse les manches, on est au travail pour essayer de trouver des vraies solutions.

SONIA MABROUK
Vous retroussez les manches au Secrétariat d'Etat à la citoyenneté, à la lutte contre les discriminations. Pour conclure, Othman NASROU, à la citoyenneté. Être pleinement citoyen, aujourd'hui, si vous deviez donner une définition pleinement française, c'est quoi ?

OTHMAN NASROU
La République voit tous ses enfants, tous ses citoyens avec les mêmes droits et les mêmes devoirs, quel que soit leurs origines, quel que soit leurs prénoms, quelle que soit leur couleur de peau, quelle que soit leur orientation sexuelle, quel que soit leur handicap ; c'est important…

SONIA MABROUK
Ils y veilleraient ?

OTHMAN NASROU
C'est une réalité qu'il faut qu'on continue à développer pour qu'elle soit vécue comme telle par tous les Français.

SONIA MABROUK
Et quand l'ancienne porte-parole du Gouvernement affirme qu'il n'y a pas de Français de papier ; vous êtes d'accord avec elle ?

OTHMAN NASROU
Je pense que ce qui marque l'adhésion à la France, c'est l'amour de la France. Et cet amour de la France, il faut aussi qu'on le défende et qu'on le mette dans le coeur de tous les jeunes Français.

SONIA MABROUK
Merci, Othman NASROU.

OTHMAN NASROU
C'est moi qui vous remercie.

SONIA MABROUK
Merci pour ce premier entretien, sur CNEWS et Europe 1. A bientôt.

OTHMAN NASROU
A très bientôt.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 26 septembre 2024